Saint Paul
Saint Apôtre (1er s.)
Paul
de Tarse (à l'origine Saul) ou saint Paul pour certains chrétiens (né
v. 8 à Tarse, en Cilicie (auj. İçe, en Turquie) – mort v. 67 à Rome) est
l'une des figures principales du christianisme, autant par le rôle
qu'il a joué dans son expansion initiale, que par son entendement de
l'enseignement deJésus.
Selon
le Nouveau Testament (livre des Actes des Apôtres et Épîtres de Paul),
Paul se revendique comme l'un des apôtres de Jésus-Christ qui, quelques
années après sa mort, résurrection et ascension, lui serait apparu et
l'aurait converti.
Les apôtres sont douze avant la mort du maître, et douze après sa mort par le remplacement de Judas par Matthias.
Paul est institué apôtre par le Christ lui-même et, de ce fait, devient le 13e apôtre.
La Vie de Paul selon les textes antiques
NB.
Cette section est basée essentiellement sur des sources religieuses et
non sur des textes provenant d'historiens non chrétiens
Les Épîtres pauliniennes donnent quelques renseignements sur leur auteur :
- « Car moi aussi je suis Israélite, de la postérité d'Abraham, de la tribu de Benjamin. » — (Rom. 11:1).
- « Moi, circoncis le huitième jour, de la race d'Israël, de la tribu de Benjamin, Hébreu né d'Hébreux ; quant à la loi, pharisien ; quant au zèle, persécuteur de l'Église ; irréprochable, à l'égard de la justice de la Loi. » — (Phil. 3:5).
Selon Luc, Paul était issu d'une famille juive de Tarse en Cilicie (située dans l'actuelle Turquie) :
- « Je suis juif, reprit Paul, de Tarse en Cilicie, citoyen d'une ville qui n'est pas sans importance. » — (Ac. 21, 39).
Selon Jérôme de Stridon (saint Jérôme), il serait né en Galilée à Giscala :
- « Les parents de Paul étaient originaires de Gyscal, province de Judée, et lorsque toute la province fut dévastée par les armées romaines et les Juifs dispersés dans tout l'univers, ils furent transportés à Tarse, ville de Cilicie. Paul, tout jeune encore, suivit ses parents1. »
Il serait né autour de l'an 8. Il avait un frère, si on interprète ce qui suit au sens littéral :
- « Saluez Rufus, l'élu du Seigneur, et sa mère, qui est aussi la mienne. » — (Rom. 16:13).
Il
aurait été, vers douze ou treize ans, envoyé par ses parents
à Jérusalem pour suivre la carrière de scribe et aurait été instruit
par Gamaliel. L'expression « aux pieds de Gamaliel » peut aussi
signifier que Paul a reçu une éducation selon les principes de ce maître
pharisien connu pour une certaine ouverture.
- « Je suis juif, né à Tarse en Cilicie ; mais j'ai été élevé dans cette ville-ci, et instruit aux pieds de Gamaliel dans la connaissance exacte de la loi de nos pères, étant plein de zèle pour Dieu, comme vous l'êtes tous aujourd'hui. » — (Act. 22, 3).
Il
fit preuve d'un zèle profond pour sa religion (le judaïsme enseigné
selon la tradition des pharisiens) et rejoignit les rangs des
persécuteurs des premiers disciples de Jésus de Nazareth. Selon
les Actes des Apôtres (ch. 6 et 7), il participa à cette époque à la
lapidation d'Étienne, même si lui-même n'en touche pas un mot.
Il aurait obtenu des lettres de recommandation pour rechercher et persécuter les adeptes de la Voie prônée
par Jésus à Damas. Selon les Actes des Apôtres, au cours du voyage pour
s'y rendre, il rencontra Jésus ressuscité (entre 37 et 402).
Il sortit de cette rencontre profondément bouleversé et définitivement
persuadé que celui qu'il persécutait était le seigneur donné par Dieu
pour le salut de son peuple. Ce bouleversement se manifesta sous la
forme d'une chute (on ne parle pas de cheval) et par la perte totale de
la vue. Trois jours plus tard, il reçut le baptême au nom du Christ par
un disciple vivant alors à Damas, du nom d'Ananie (ou Ananias). Ananie
lui rend la vue à cette occasion, ce qui symboliquement signifie
probablement que la révélation reçue, le fait sortir de son aveuglement.
Comme sa fonction d'apôtre semble lui être contestée par les trois
« colonnes » qui dirigent le mouvement (Jacques le juste,Saint
Pierre et saint Jean), il se présente alors lui-même lors de ses voyages
comme un apôtre désigné directement par le Christ, et comme le
bénéficiaire de la dernière apparition de Jésus (1 Co 15,8).
Il
fut l'apôtre qui favorisa activement, sans en être cependant
l'initiateur, l'« ouverture vers les gentils » de l'Église naissante. À
cette époque, l'enseignement du messie s'adressait principalement
aux Juifs que l'on cherchait à convertir. Pour les premiers chrétiens,
juifs d'origine, cet enseignement ne remettait pas en question la loi de
Moïse. Ainsi, les incirconcisdemeuraient des personnes peu
fréquentables, auxquelles le message du Christ ne semblait pas destiné.
Paul, à la suite de Barnabé, alla prêcher chez eux. Selon Luc,
au Concile de Jérusalem, il réussit à convaincre les autres chefs des
premières communautés chrétiennes que l'on pouvait être baptisé sans
avoir été au préalable circoncis (Ac 21, 18), développant ainsi
l'adresse universelle du message chrétien. Les tensions persistèrent
avec le courant mené par Jacques (Ga 2, 11s). Paul, grand voyageur, a
fondé et soutenu des Églises dans tout l'Est du bassin méditerranéen,
plus particulièrement en Asie Mineure. Quand il ne leur rendait pas
visite personnellement, il communiquait avec eux par lettres (épîtres).
Son
engagement auprès des gentils et ses convictions religieuses lui
attirèrent l'inimitié de certains juifs. Il fut arrêté à Jérusalem et
manqua d'être lynché. Arrêté par les Romains, il argua de sa citoyenneté
romaine, affirmant : Civis Romanus Sum ("je suis citoyen
romain") pour être jugé non par le Sanhédrin mais par le gouverneur.
Celui-ci l'emprisonna durant deux ans à Césarée. Puis, sur la demande de
Paul, il fut conduit à Rome pour comparaître devant l'empereur. Une
tempête le détourna sur Malte où il resta quelques mois, et s'installa à
Rome, d'abord en liberté surveillée puis complètement libre. Il y
mourut décapité (en tant que citoyen romain), probablement en 67, à la
suite de l'incendie de Rome (64), et après un procès probable sous le
règne de Néron :
- « On raconte que, sous son règne, Paul eut la tête coupée à Rome même […] » (Eusèbe de Césarée, Histoire ecclésiastique, II, XXV, 5)
La conversion
Paul de Tarse, envoyé à Damas pour persécuter les premiers chrétiens, dit avoir eu une apparition du Christ.
Sur le chemin de Damas, les Écritures disent qu'il eut la révélation de la foi.
Les chrétiens le connaîtront surtout sous son nom romain de Paul, « apôtre des Nations ».
L'épisode,
rapporté dans les Actes des Apôtres, symbolise, depuis, tout lieu où un
retournement subit de convictions permet l'accès à la religion.
Il s'agit plus d'une rencontre intime avec le Christ.
Le terme de conversion, Paul l'utilisera pour les païens qui se convertissent au christianisme.
Les voyages de Paul
Après
sa conversion, Paul séjourne quelque temps à Damas, puis en Arabie,
puis à Jérusalem, à Tarse, avant d'être invité par Barnabé à Antioche.
C'est de cette ville qu'il partira pour ces voyages missionnaires.
On peut raisonnablement dater ses voyages dans un intervalle de quelques années de 45 à 58 environ.
Premier voyage (estimé de 45 à 49)
C'est
un voyage aller-retour qu'il effectue en compagnie de Barnabé et
de Jean Marc (cousin de Barnabé). Il visite Chypre, la Pamphylie (Pergé)
et prêche autour d'Antioche de Pisidie.
Paul
et Barnabé cherchent à convertir des Juifs, prêchent dans
les synagogues, sont souvent mal reçus et obligés de partir
précipitamment – à cause de leur annonce du salut et de la résurrection
en Jésus (Actes 13:15-41) mais pas forcément mal reçus (Actes 13:42-49).
Sur le chemin du retour, ils ne repassent pas par Chypre et se rendent directement de Pergé à Antioche.
Deuxième voyage (estimé de 50 à 52)
Paul effectue ce deuxième voyage en compagnie de Silas.
Son premier objectif est de rencontrer à nouveau les communautés qui se sont créées en Cilicie et Pisidie.
À Lystre, il rencontre Timothée qui continue le voyage avec eux. Ils parcourent la Phrygie, la Galatie, la Mysie.
À Troie, ils s'embarquent pour la Macédoine. Paul séjourne quelque temps à Athènes puis à Corinthe.
Il retourne ensuite à Antioche en passant par Éphèse et Césarée.
Troisième voyage (estimé de 53 à 58)
C'est
un voyage de consolidation : Paul retourne voir les communautés qui se
sont créées en Galatie, Phrygie, à Éphèse, enMacédoine jusqu'à Corinthe.
Puis
il retourne à Troie en passant par la Macédoine. De là, il embarque et
finit son trajet par bateau jusqu'à Tyr, Césarée et Jérusalem où il est
arrêté.
Voyage de la captivité
Saint Paul en prison
Ce
dernier voyage à Rome est fait comme prisonnier des autorités romaines.
Cependant, l'action d'évangélisation de Paul est rapportée en Ac 28,
30-31.
C'est au cours de ce voyage qu'il fait naufrage à Malte « où les habitants lui témoignent d'une humanité peu ordinaire »(Actes 28:1-2).
Après il débarque à Pouzzoles où il est reçu par une petite communauté chrétienne (Actes 28:13-14).
Il
serait arrivé à Rome vers le milieu de l'an 61. On aurait permis à Paul
de vivre dans une maison privée sous la garde d’un soldat, avec
l'assistance de l'esclave Onésime (Phil 8-19).
D’après
une ancienne tradition, l’Apôtre vécut dans une maison louée près du
méandre du Tibre, sur sa rive gauche, à la hauteur de l’Île Tibérine,
zone très peuplée où il y avait de nombreux Juifs.
Des fouilles archéologiques ont permis d’identifier qu’ils étaient tanneurs, pour la plupart.
Ce
logement se situerait à l'emplacement de l’église San Paolo alla
Regola, la seule se trouvant à l’intérieur du Mur d'Aurélien qui soit
dédiée à l’apôtre.
La présence d’un silo spacieux, évoqué dans des documents du IIe siècle décrivant
la demeure de Paul, explique que, dès son arrivée dans la ville,
l'apôtre ait pu convoquer chez lui un grand nombre de juifs qui vivaient
à Rome pour leur annoncer le royaume de Dieu.
Les épîtres de Paul
Dans le Nouveau Testament, 13 épîtres sont explicitement attribuées à Paul (L'épître aux Hébreux étant anonyme) :
- Épître aux Romains
- Première épître aux Corinthiens
- Seconde épître aux Corinthiens
- Épître aux Galates
- Épître aux Éphésiens
- Épître aux Philippiens
- Épître aux Colossiens
- Première épître aux Thessaloniciens
- Deuxième épître aux Thessaloniciens
- Première épître à Timothée
- Deuxième épître à Timothée
- Épître à Tite
- Épître à Philémon
On peut grouper ces lettres selon les thèmes traités et l'époque à laquelle elles auraient été écrites :
- lettres à dominante eschatologique (les deux lettres aux Thessaloniciens ; la première aux Corinthiens)
- lettres traitant de l'actualité du salut et de la vie des communautés (les deux lettres aux Corinthiens, lettres aux Galates, aux Philippiens et aux Romains)
- lettres dites « de captivité » (l'épître à Philémon date de cette époque) qui parlent du rôle cosmique du Christ (Col ; Eph), parfois attribuées à un disciple ;
- lettres dites « pastorales », traitant de l'organisation des communautés (épîtres 1 et 2 à Timothée et celle à Tite), (dont l'attribution est contestée)
D'après
un passage de l'épître aux Romains, les épîtres auraient été dictées à
un secrétaire. On sait en effet que l'écriture n'était pas chose aisée
et que les écrits étaient dictés à un ou plusieurs scribes.
Le discours paulinien a un aspect très répétitif. Cette parole insistante a souvent été comparée à la parole d'un bègue.
Jacques-Bénigne
Bossuet par exemple écrivait que les beaux esprits ont appris « à
bégayer humblement dans l'école de Jésus-Christ, sous la discipline de
Paul ».
Ernest
Renan, quant à lui se demandait : « Le style de saint Paul (...),
qu'est-il, à sa manière, si ce n'est l'improvisation étouffée,
haletante, informe, du “glossolale” ? (...). On dirait un bègue dans la
bouche duquel les sons s'étouffent, se heurtent et aboutissent à une
pantomime confuse, mais souverainement expressive. »
La tombe de Paul : données du Vatican
Une tradition chrétienne attestée depuis le IVe siècle attribue
à Paul de Tarse un tombeau situé au-dessous de l'autel majeur de
l'actuelle basilique Saint-Paul-hors-les-Murs au sud deRome.
Des
fouilles récentes y ont été effectuées qui ont été rapportées dans un
communiqué de l'agence de presse internationale catholique (APIC) du 17
février 2005 :
- « Un
sarcophage pouvant contenir les reliques de l’apôtre Paul a été
identifié dans la basilique romaine de basilique
Saint-Paul-hors-les-Murs, selon Giorgio Filippi, responsable du
département épigraphique des Musées du Vatican.
Sous le maître-autel actuel, une plaque de marbre du IVe siècle, visible depuis toujours, porte l’inscription Paulo apostolo mart (Paul apôtre martyr, ndlr). La plaque est munie de trois orifices probablement liés au culte funéraire de saint Paul. D’après Giorgio Filippi, ces trous étaient utilisés “pour la « création de reliques par simple contact”" avec le tombeau de l’apôtre.
Le long de la voie Ostiense, un édicule aurait été élevé sur la tombe de l’apôtre Paul, après sa mort dans le cours du Ier siècle. Comme pour saint Pierre, l’empereur Constantinentreprit ensuite au début du IVe siècle de faire construire une basilique pour abriter la tombe. Puis, en 386, un demi-siècle après la mort de Constantin, devant l’afflux des pèlerins, une basilique plus grande fut construite à la demande des empereurs Valentinien II, Théodose et Arcadius. »
Le 28
juin 2009, le pape Benoît XVI a confirmé qu'un sondage a été effectué
dans le sarcophage de pierre. Une petite perforation a été pratiquée
afin d'introduire une sonde, grâce à laquelle ont été relevées des
traces d'un tissu précieux en lin coloré de pourpre, laminé d'or fin,
d'un tissu de couleur bleu avec des filaments de lin. On a aussi relevé
la présence de grains d'encens rouge, de substances protéiques et
calcaires et de fragments d'os, qui ont été soumis à l'examen du carbone
14 effectué « par des experts ignorant leur provenance ». Ceux-ci ont
conclu qu'il s'agissait d'ossements appartenant à « une personne ayant
vécu entre le 1er et le 2e siècle ». Pour Benoît
XVI, « cela semble confirmer la tradition unanime et incontestée qu'il
s'agisse des restes mortels de l'apôtre Paul».
Saint Paul
Dans le calendrier liturgique romain il est fêté
- le 25 janvier, jour de sa conversion au christianisme,
- le 29 juin, jour de son martyre avec celui de Pierre,
- et le 30 juin.
L'année
2008-2009 allant du 29 juin 2008 au 29 juin 2009 est déclarée « année
jubilaire œcuménique saint Paul » par le pape Benoît XVI.
Saint Paul patron des morts-vivants et des cordiers.
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