Saint-Pierre-Eynac, apparition de la Vierge à Marie Grousson et Françoise Prades

Saint-Pierre-Eynac

Marie Grousson et Françoise Prades

 

 

 

Du 17 juillet au 14 novembre 1886, la Vierge Marie serait apparue 19 fois à Marie Grousson, 11  ans, et à Françoise Prades, 12 ans.

 

Apparitions de la Sainte Vierge

à SAINT-PIERRE-EYNAC (Haute Loire)

Voici un simple récit d'apparition de la sainte Vierge dans le diocèse du Puy. Leur publicité n'a pas franchi les montagnes du Velay. Nous les recevons d'un collecteur prudent qui expose ce qu il a vu, ce que les foules attestent.

Ces faits remontent à 1886. Combien d'autres récits authentiques, édifiants, pleins d'enseignements précieux, restent encore ignorés des fidèles. Paris, ce centralisateur sans merci, n'ose pas toujours faire ouvertement et fièrement le signe de la Croix ; aussi la presse religieuse de ce grand carrefour du monde, est-elle souvent molle, pusillanime, sans héroïsme en face des dédains du scepticisme, des audaces de l'impiété. Nous qui avons combattu la centralisation intellectuelle, nous qui n'avons pas cessé de porter a plein ciel l'insigne de la croisade, nous n'imitons pas cette timidité, et tout en nous entourant de prudence, de soumission, nous obéissons à notre ancienne devise : droit en avant et le front découvert.

Que l'ange du Seigneur arrête notre plume, le jour où nous irons avancer un mot de trop, mais qu'il la conduise dans sa fidélité aussi longtemps qu'elle confessera le bien seul, la justice, la vérité.

AP

"Sur un monticule, borné au nord par de pauvres terres, arrosé à l'ouest par la Sumène, ayant à l'est le village de Saint-Pierre-Eynac et au sud des rochers basaltiques, se trouve le lieu dit : les Blachailles. C'est le côté nord de ce monticule, dont le versant est assez rapide, que la reine du ciel a choisi pour se manifester une fois de plus à ses enfants.

Mais avant de faire le récit de ces apparitions, permettez-moi de raconter l'histoire de l'inauguration de la statue qui domine le village de Saint-Pierre sur le mont Plo. C'était vingt-cinq ans plus avant. Cette fête avait été précédée d'une mission présidée par des RR. PP. Dominicains. Le jour de la clôture, une grande foule de fidèles envahit le village de Saint-Pierre ; il y en avait non-seulement des environs; mais aussi de tous les lieux éloignés. L'église fut trop petite pour les contenir tous. Les Pères furent obligés de dresser un autel dans un grand pré, à peu de distance du lieu des apparitions, et c'est dans ce pré que le Père Pie-Marie, de sainte mémoire, adressa la parole aux fidèles. Tout-à-coup, ému par une inspiration divine, il s écria : "0 mont béni, belle solitude, il viendra un temps qui n est pas éloigné où des pèlerins viendront ici des quatre coins de la France prier la très sainte Vierge. Je ne serai plus de ce monde pour les voir, mais un grand nombre qui sont ici les verront. Et de sa main, il désignait l'endroit qui est réellement celui de l'apparition.

Tout ceci m'a été raconté par plusieurs personnes dignes de foi.

Le 17 juillet 1886, Marie Grousson, âgée de onze ans ; et Françoise Prades, âgée de douze ans, toutes deux habitant le village d'Eynac, furent avec quelques compagnes, ramasser des peignes dans les bois des Blachées, lorsque vers les deux heures de l'après-midi, elles se trouvèrent en face du lieu béni ; Marie Grousson et Françoise Prades virent une belle dame portant un voile noir, une couronne de roses vertes et blanches orne sa tête, vêtue d'une robe verte, ses pieds ne touchent pas la terre, elle est tournée du côté du Puy. "Tiens ! dirent les petites, c'est la très sainte Vierge que nous voyons." Elles se mirent à genoux, et récitèrent leur chapelet. La vision dura au moins une heure, leurs compagnes ne la virent pas. Grand émoi au village, quand on y entendit le récit des enfants.

Le lendemain, elles furent fidèles au rendez-vous, quelques personnes les suivirent, elles virent l'apparition et eurent le bonheur de contempler pendant une heure la Reine du Ciel qui visitait la terre.

Pendant neuf jours, elles l'admirèrent sans interruption, toujours à la même heure, une grande foule de monde se réunissait à elles, on priait et on chantait.

La dixième apparition eut lieu le onze du mois d'août, mais il y eut quelque chose de changé, elle apparut assise près d'une maisonnette blanche, ayant un ciboire doré à côté d'elle, son costume était le même, sauf qu'elle était tournée vers les assistants. La police s'indigna et voulut mettre obstacle à ces réunions journalières. Les petites furent interpellées et enfermées dans une chambre à part, elles furent questionnées sur ce qu elles voyaient, mais toutes les deux restèrent inébranlables et dirent l'une aussi bien que l'autre la même chose sans se contredire.

Quant au public, il fut impossible à la police de le faire partir, au contraire, plus les gendarmes tracassaient la foule, plus la foule devenait nombreuse.

A partir du onze du mois d'août, les apparitions n'eurent lieu que tous les quinze jours.

Plusieurs personnes ont obtenu leur guérison, d'autres leur conversion.

Un jour, on avait conduit un petit enfant de deux ans, ayant le poignet fermé il fut entièrement guéri.

D'autres aussi ont obtenu, si ce n'est la guérison totale, au moins du soulagement.

Mais la guérison qui a fait le plus de bruit est celle de mademoiselle Virginie Achard du village de Tourne-École. Voici les faits, tels qu ils se sont passés. Cette pauvre fille était malade depuis un an, ses parents la portèrent sur des matelas au lieu de l'apparition, on la posa sur la terre nue. Au bout de quelques temps, elle put se relever, se mettre à genoux, et marcher ; elle monta l'escalier de sa chambre toute seule, ce qu'elle n'avait pu faire depuis un an. Ce jour-là, se trouvait le 9 septembre, elle voulait continuer sa neuvaine les jours suivants, mais un incident survenu le samedi l'empêcha de revenir. Sur ces entrefaites, une de ses amies mal intentionnée lui conseilla de ne plus y retourner, disant que c'était le diable qui apparaissait aux Blachées etc etc... Elle le crut tout bonnement. Le lendemain qui était un dimanche, jour anniversaire de sa maladie, sa mère lui conseilla de continuer sa neuvaine, prête à la conduire aux Blachées, celle-ci ne voulait pas, disant que c'était inutile, pourtant elle se laissa gagner, et c'est seulement par obéissance qu'elle y alla. La très sainte Vierge avait ses desseins, elle voulait le miracle plus éclatant. En effet, le 9 septembre, il n'y avait que quatre personnes, témoins de sa guérison. Aujourd'hui, il y en aura trois cents, pour attester la protection de celle qu'on n'invoque jamais en vain. Arrivée sur le lieu de l'apparition, notre malade se mit à prier avec ferveur et la prière qu'elle fit à la Reine du Ciel, fut de lui demander une preuve certaine de ses apparitions. Laissons-la parler, elle nous a raconté elle-même tout ce qui s était passé : "O très sainte Vierge, dit-elle, non je ne veux pas que le diable me guérisse, redonnez-moi ma maladie plus forte encore, ne me faites pas mourir, mais guérissez- moi ! prouvez à tout ce peuple qui m'entoure que c'est bien vous qui apparaissez ici !" Aussitôt, elle tombe presque mourante, on l'emporte sur les matelas, vite on accourt chercher le prêtre, elle est entourée de personnes pieuses qui prient. Le prêtre arrive après avoir entendu sa confession, elle est reportée sur le lieu de l'apparition, couchée sur les matelas, toute agonisante, on prie, on ne cesse de prier. Le prêtre lui donne l'Extrême Onction. Un quart d'heure se passe encore, mais ô bonheur, celle que l'on croyait morte, se relève, se met à genoux, marche, prie, aussitôt on crie : au miracle ! Les chants du Magnificat et de l'Ave maris stella sont entonnés. Elle monte en voiture. Le lendemain, elle était parfaitement guérie.

Il y avait déjà un mois que les petites n'avaient pas revu l'apparition, lorsqu'un lundi du mois d'octobre, parut une croix verte renversée, deux luminaires à côté de la croix brillaient comme de l'or. Cependant, il y avait des cierges allumés, mais les petites dirent que ces cierges, malgré qu'ils fussent allumés, n'étaient rien en comparaison des deux flambeaux. Permettez-moi, cher lecteur, de retourner en arrière une croix renversée apparut aussi à Migné près de Poitiers, c'était en 1827, une mission venait de se donner, on plantait une croix sur la place publique. Au moment de la plantation, cette croix renversée apparut dans les airs à la vue de tous les fidèles réunis. Le prédicateur qui parlait en ce moment, la vit aussi bien que tout le monde. Cette croix étendue au témoignage d'une extatique morte en odeur de sainteté, c'était bien un signe funeste ! Ah quel malheur ! dit-elle, la croix sera renversée. En effet, 1830 arriva et ce régime voltairien proscrivit l'étendard rédempteur.

Source : Livre "Annales du surnaturel au XIXe siècle"

 

Apparitions de la Sainte Vierge à SAINT PIERRE EYNAC Haute Loire

-Suite et fin-

Aujourd'hui ne la renverse t'on pas cette croix ! Plus de croix dans les écoles, plus de croix au chevet des mourants, en un mot on ne veut plus de la croix. Cette croix verte renversée ne signifie t-elle pas que malgré qu'on la renverse elle sera toujours debout. Ces luminaires ne signifient-ils pas que la croix est notre lumière et que sans la croix le monde fut resté dans les ténèbres du paganisme.

Le surlendemain la Vierge apparut tenant un Crucifix d'une main et l'autre était étendue pour nous dire : "Voilà ce que vous faites, vous crucifiez mon fils que voilà, vous courez à votre perte, moi je porte le deuil de mes enfants qui se perdent."

Deux jours après, elle apparaît de nouveau, tenant une main sur son cœur et l'autre tendue tristement et semblant désigner la perte de tant d'âmes. Le lendemain de la foire de la Toussaint au Puy arrive sur les lieux de l'apparition Jeanne-Marie âgée de trente deux ans, native de Monistrol-l'Évêque, obsédée depuis quatorze ans par l'esprit infernal ; tout le monde accourt pour la voir et prier pour elle et avec elle ; beaucoup ignoraient encore ce que c'est qu'une possédée.

On l'a interrogée et adjurée devant la foule de dire qui était ce qui apparaissait ici. Le diable, par sa bouche, a répondu que c'était l'Immaculée, celle qu'il détestait, et qu'il ne pouvait pour ce motif rester un moment sur ce lieu.

Que de larmes ont été versées, alors, par cette assemblée qu'on a évaluée à six ou sept mille personnes ! La dix-neuvième apparition eut lieu le quatorze novembre ; Jeanne Marie s'y trouvait. Le diable la voit, et il criait par la bouche de l'obsédée : "O étoile du matin descends et viens ici ; madone, viens donc !" Mais quand il fallut s'approcher de l'apparition, la madone lui mit le pied sur la tête et l'étendit par terre pour lui faire manger de la terre pendant une demi heure.

Cette apparition n'eut pas lieu dans le même endroit mais à quelque distance.

Jeanne-Marie, après avoir passé quinze jours à Saint Pierre Eynac, est venue au Puy ; elle est entre les mains de prêtres charitables, qui l'ont reconnue véritablement possédée ; elle attend, dans la paisible demeure du couvent de Saint François, la permission de la laisser retourner au lieu de l'apparition pour y être délivrée.

Depuis cette époque, les petites n'ont plus vu la Sainte Vierge, mais elles ont l'espoir de la revoir encore. Elles sont fidèles, elles viennent souvent. Cela n'a pas empêché que malgré les rigueurs de l'hiver, toujours il y a eu du monde pour aller prier sur le lieu de l'apparition.

Enfin il s est trouvé un excellent chrétien qui a acheté ce lieu même avec le champ voisin, pour y bâtir une chapelle, quand la divine Providence voudra dans ses décrets éternels faire approuver les faits surnaturels par l'autorité diocésaine.

Toutefois, en attendant une belle statue de la très sainte Vierge, telle que les enfants l'ont vue, haute de deux mètres, est sortie de l'atelier de M. Vidal, et vient d'être placée sur un piédestal de grès, par les soins de personnes pieuses.

L'érection de la statue a eu lieu le dimanche 10 juillet 1887 au milieu d'un grand concours de peuple, venu de tous côtés, pour assister au triomphe de Notre-Dame de Saint Pierre Eynac. Sur tout le parcours, suivi par la procession, s'élevaient des arcs de triomphe érigés avec goût à l'aide des produits de la flore locale. Sur ces ares de verdure et de fleurs se détachaient des banderoles aux couleurs aimées de la Reine du Ciel, et portant en inscriptions les louanges et la glorification de Celle qui est le refuge des pécheurs. A cinq heures, la statue s'est montrée aux yeux des fidèles, qui enthousiasmés chantent en chœur le Te Deum laudamus et l'Ave maris stella.

Après cet hommage à la Mère de Dieu, des jeunes filles en robes blanches viennent se grouper autour de Notre-Dame de Saint Pierre, et leurs voix pures exaltent à leur tour la Vierge des Vierges. Le silence se fait, subitement une enfant agenouillée aux pieds de la statue consacre à Notre-Dame de Saint Pierre la France catholique. Des remerciements sont alors adressés par la foule vivement émue aux bienfaiteurs de la commune de Saint Pierre et la foule se retire enfin aux cris mille fois répétés de : "Vive Notre-Dame de Saint-Pierre !"

P.S. : Un fait s'est passé que je tiens à consigner ici : Un jour que l'assistance était plus nombreuse que d'habitude, la pluie qui tombait avec abondance a respecté le lieu même de l'apparition. Unanimement, à cette vue, on a crié au miracle.

Source : Livre "Annales du surnaturel au XIXe siècle"

 

 

 

 

 





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