Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus
l'amour des ennemis
Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus (1873-1897), carmélite, docteur de l'Église
Manuscrit autobiographique C, 15v° - 16r°
L'amour des ennemis
« Vous avez appris qu'il a été dit : Vous aimerez votre ami et vous haïrez votre ennemi. Pour moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, priez pour ceux qui vous persécutent » (Mt 5,43-44).
Manuscrit autobiographique C, 15v° - 16r°
L'amour des ennemis
« Vous avez appris qu'il a été dit : Vous aimerez votre ami et vous haïrez votre ennemi. Pour moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, priez pour ceux qui vous persécutent » (Mt 5,43-44).
Sans
doute, au Carmel on ne rencontre pas d'ennemis, mais enfin il y a des
sympathies ; on se sent attirée vers telle sœur au lieu que telle autre
vous ferait faire un long détour pour éviter de la rencontrer.
Ainsi sans même le savoir, elle devient un sujet de persécution.
Eh
bien, Jésus me dit que cette sœur, il faut l'aimer, qu'il faut prier
pour elle, quand même sa conduite me porterait à croire qu'elle ne
m'aime pas :
« Si vous aimez ceux qui vous aiment, quel gré vous en saura-t-on ? Car les pécheurs aiment aussi ceux qui les aiment ».
Et ce n'est pas assez d'aimer, il faut le prouver.
Et ce n'est pas assez d'aimer, il faut le prouver.
On
est naturellement heureux de faire un présent à un ami, on aime surtout
à faire des surprises, mais cela, ce n'est point de la charité car les
pécheurs le font aussi.
Voici
ce que Jésus m'enseigne encore : « Donnez à quiconque vous demande ; et
si l'on prend ce qui vous appartient, ne le redemandez pas ».
Donner à toutes celles qui demandent, c'est moins doux que d'offrir soi-même par le mouvement de son cœur...
Si
c'est difficile de donner à quiconque demande, ce l'est encore bien
plus de laisser prendre ce qui appartient sans le redemander.
Ô
ma Mère, je dis que c'est difficile, je devrais plutôt dire que cela
semble difficile, car le joug du Seigneur est suave et léger (Mt 11,30).
Lorsqu'on l'accepte, on sent aussitôt sa douceur et l'on s'écrie avec le psalmiste :
« J'ai couru dans la voie de vos commandements depuis que vous avez dilaté mon cœur » (Ps 118,32).
Il
n'y a que la charité qui puisse dilater mon cœur, ô Jésus. Depuis que
cette douce flamme le consume, je cours avec joie dans la voie de votre
commandement nouveau (Jn 13,34).
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