Toulouse
Basilique de la Daurade
La
basilique Notre-Dame la Daurade, dite aussi Sainte-Marie la Daurade,
est une église toulousaine ayant titre de basilique mineure. Elle se
situe le long des quais de la Garonne, près de la place et du port du
même nom.
Elle jouxte l'école des Beaux-Arts.
C'est une église sans clocher, à la façade classique, dont on peut mieux apprécier l'architecture de l'autre côté du fleuve.
Elle
a été totalement reconstruite à la fin du XVIIIe siècle sur le site de
l'une des plus anciennes églises de Toulouse, qui fut probablement la
chapelle des rois wisigoths et dont l'abside était couverte de mosaïques
dorées paléochrétiennes (d'où le nom daurada, dorée).
Siège
d'une abbaye bénédictine dont le prieur était l'un des principaux
personnages de la Toulouse médiévale, elle était bordée de moulins
jusqu'à la fin du XIVe siècle et donnait sur le principal pont de
Toulouse du XIIe au XVIIe siècle, le pont de la Daurade.
Elle fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le 1er février 1963.
Histoire
Son histoire commence au Ve siècle.
Elle est bâtie sur les vestiges d'un temple romain dodécagonal, sans doute dédié à Apollon, et surmonté d'une coupole.
Ce sont les empereurs romains qui confient ce temple aux chrétiens.
Le culte de la Vierge a été initié à Éphèse, en 431.
C'est
peut-être l'une des raisons de la construction de l'église de la
Daurade, dédiée à la Vierge Marie représentée sous la forme d'une vierge
noire.
En
effet, connue aujourd'hui sous le nom de « basilique de la Daurade » à
cause de ses mosaïques à fonds dorés, l'église est d'abord appelée
« basilique Sainte-Marie de Toulouse ».
Son nom provient d'une mosaïque en or qu'elle renfermait : Deaurata qui veut dire couverte d'or.
Elle
est intégrée au IXe siècle à un monastère bénédictin. Au XIe siècle,
l'église, restée dodécagonale, est prolongée par une nef romane.
Elle est rattachée à l’abbaye de Moissac en 1077, et le monastère est augmenté d’un cloître.
La coupole est détruite en 1703, alors qu'elle menaçait de s'écrouler.
Un dôme est alors posé en 1760, entamant un peu plus la solidité des murs.
En
1761, mal entretenue, toute l'église romane doit être démolie. Un
projet de reconstruction débuté en 1764 est arrêté afin de permettre la
construction des quais de la Garonne par l'architecte Saget en
contrebas, et sur lesquels l'implantation de la basilique débordait.
Le nouveau projet était ambitieux. Il s'agissait de reproduire la basilique Saint-Pierre de Rome.
Neuf ans plus tard, on modifia les plans, et on opéra une rotation et une translation de l'ensemble.
Ainsi,
le chœur de la basilique primitive, qui était bâtie sur les vestiges du
temple romain, se situe aujourd'hui sous le transept.
Les travaux furent interrompus par la Révolution.
L'église fut consacrée basilique par le pape Pie IX en 1876, soit deux
ans avant la basilique Saint-Sernin. Elle ne fut réellement terminée
qu'en 1883.
Aujourd'hui, la Daurade abrite les restes du poète Pierre Goudouli, dont la statue orne le centre du jardin de la place Wilson.
Basilique de la Daurade
Ancien prieuré
Une statue-colonne et deux chapiteaux en provenance du prieuré de la Daurade sont visibles au musée des Augustins.
Sainte-Anne jouant de la harpe
Le roi David et ses musiciens
Le prieuré au XVIIe siècle
Liste des prieurs
- 1077-1109 : Gidbert
- 1109-1121 : Raoul
- 1121-1130 : Raymond I
- 1130-1135 : Guillaume I
- 1135-11?? : Raymond II
- 11??-1141 : Pierre I de Hauterive
- 1141-1150 : Jean I Olive
- 1150-1176 : Guillaume II
- 1176-1177 : Pierre II de Saint-André
- 1177-1186 : Guillaume III
- 1186-1201 : Bernard I de Montesquive
- 1201-1209 : Robert
- 1209-1225 : Adhémar
- 1225-1230 : Arnaud I d’Aragon
- 1230-1245 : Pierre III d’Albs
- 1245-1248 : Arnaud II d’Aragon
- 1248-1263 : Bertrand I de Montaigu
- 1263-1265 : Bernard II de Geniès
- 1265-1277 : Gaillard I de Montrouge
- 1277-1287 : Bertrand II de Montaigu
- 1287-1295 : Gaillard II de Miramont
- 1295-1298 : Jacques I
- 1298-1300 : Raymond III Bernard d’Aspremont
- 1300-1309 : Emilien de La Châtaigneraie
- 1309-1361 : Boniface
- 1361-1369 : Guillaume IV de L’Orme
- 1369-1372 : Bernard III de Mauldun
- 1372-1388 : Bernard IV Fabry
- 1388-1407 : Raymond IV de Vairac
- 1407-1413 : Jean II de Maullie
- 1413-1415 : Guy I de Vairac
- 1415-1441 : Raymond V d’Arenx
- 1441-1480 : Amaury de Sénerges
- 1480-1523 : Jean III de Morlon
- 1523-1534 : Jean IV de Narbonne de Talairan
- 1534-1539 : Bertrand III de Narbonne de Talairan
- 1539-1543 : Antoine I d’Oriole
- 1543-1547 : Guy II du Val
- 1547-1554 : Antoine II de Sauveuses
- 1554-1562 : Nicolas de Calvière de Saint-Césaire
- 1562-1578 : cardinal Georges d’Armagnac
- 1578-1591 : Jacques II de Villemur
- 1591-1598 : cardinal François de Joyeuse
- 1598-1614 : Jean V Pichon d’Affis
- 1614-1624 : Marc I de Calvière de Saint-Césaire
- 1624-1633 : Marc II de Calvière de Saint-Césaire
- 1633-1645 : Antoine III de Calvière de Saint-Césaire
- 1645-1692 : Jacques III Charles Amelot
- 1692-1714 : Noël-François de Brion
- 1714-1750 : Jean-Baptiste Bourdet
- 1750-1788 : Guillaume V Benoît de La Borde
- 1788-1790 : Joseph Maury de Castelsarrazy
Ancien monastère
De nombreuses sculptures provenant de l'ancien monastère de la Daurade sont visibles au musée des Augustins.
Scènes bibliques
L'Histoire de Job (Bible)
La Toilette du prince
Le Roi David accordant sa harpe
Jésus au Jardin des Oliviers
La Cène
La descente de la croix et la mise au tombeau
La Descente du Christ aux limbes
La Mort de saint Jean-Baptiste
Les Saintes femmes au tombeau
Le lavement des pieds
Scènes mythologiques
La Chasse à l'ours
Hommes et animaux combattant dans des rinceaux
Animaux musiciens
Scènes de la vie courante
Sculpteur taillant un chapiteau
Vierge noire
Autel de la Vierge noire.
Céramique de Gaston Virebent
La Vierge noire
Une des particularités de la basilique est d'abriter une vierge noire.
La statue présentée aujourd'hui est pourtant la deuxième copie d'une vierge brune, connue au Xe siècle.
Le culte de la Vierge Noire est particulièrement dédié aux femmes enceintes.
L'original
fut tout d'abord volé au XIVe siècle et reproduit à l'identique. La
vierge de Montserrat, en Catalogne, est appelée la moreneta, la
Brunette. On a coutume de dire qu'elle est devenue noire à cause de la
fumée des cierges.
La ferveur des fidèles fut telle que les armées de chalndelles transformèrent la couleur de la seconde vierge exposée.
Ainsi, dès le XVIe siècle, Notre-Dame la Brune fut connue sous e nom de Notre-Dame La Noire.
Cette statue a, dit-on, de nombreux miracles à son actif.
En particulier, elle aurait sauvé le quartier Saint-Michel d'un incendie en 1672.
La statue fut brûlée à la Révolution, en 1799, sur la Place du Capitole.
En 1807, une nouvelle statue fut sculptée d'après les souvenirs que l'on avait de l'ancienne vierge brûlée.
La statue actuelle mesure environ 2 mètres de hauteur.
Afin
de renouveler sa garde robe usée, les paroissiens de la basilique ont
lancé un appel aux plus grandes maisons de haute couture françaises.
La couronne de la Vierge et celle de l'Enfant sont classés.
Les décors en céramique sont de Gaston Virebent.
Les orgues
La basilique possède un orgue de tribune classé au titre des monuments historiques et un orgue de chœur.
L'orgue de tribune
L'orgue de chœur
Éléments classés
Plusieurs éléments sont classés au titre des monuments historiques dans la base Palissy.
- L'orgue de Tribune
- Les couronnes et sceptres de la Vierge noir et de l'Enfant.
- Les deux anges en bois doré, de part et d'autre de l'autel ; œuvre du sculpteur toulousain Jean-Louis Ajon en 1812.
- Plusieurs calices et manuscrit évangéliaire, ainsi que des ciboires et autres objets de culte.
- Des tableaux : Le Christ en croix entre deux larrons; Le pressoir mystique ; Le Christ en croix
- Une paire de tables d'applique de style Louis XIV de part et d'autre du Maître-autel
Galerie
Intérieur de l'église
La chapelle des anges adorateurs
Céramique de Gaston Virebent
Les fonts baptismaux
Le plafond du chœur
Jeux floraux
Tous
les 3 mai, dans la matinée, a lieu en la basilique une messe au cours
de laquelle sont bénis les trophées (fleurs en or et en argent) de
l'Académie des Jeux floraux.
Ces trophées sont déposés à l’église suivant une ancienne et religieuse coutume.
Ils
sont destinés aux lauréats de l'Académie des Jeux floraux. Ces fleurs
sont ensuite apportées solennellement à la séance de l'académie pour y
être attribués.
Autrefois,
elles étaient ramenées en procession depuis l’église par trois
capitouls-bailes qui allaient les chercher avec trois commissaires de
l’Académie, auxquels ils cédaient ensuite le pas, suivis des trompettes
et des hautbois de la ville.
De
nos jours, une délégation de mainteneurs se charge de les amener au
Capitole, dans la Salle des Illustres pour la remise des prix.
Les moulins de la Daurade
Le prieur de la Daurade exerçait une seigneurie sur une partie du cours de la Garonne dans Toulouse.
C'est
à ce titre qu'il percevait des droits, au moins à partir de la fin du
XIIe siècle, sur les Moulins du Bazacle et sur ceux de la Daurade.
Ceux-ci,
très actifs tout au long du XIIIe siècle, furent finalement victimes en
1356 de l'élévation de la chaussée du Bazacle qui les empêcha de
fonctionner et ruina leurs propriétaires.
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