Sainte Léonie Françoise de Sales Aviat († 1914)
Religieuse fondatrice des Oblates de Saint François de Sales
Léonie Aviat ou sœur Léonie Françoise de Sales Aviat, née à Sézanne le 16 septembre 1844 et décédée à Pérouse (Italie) le10 janvier 1914, est une religieuse française, fondatrice de la congrégation des Oblates de Saint François de Sales.
Elle a été canonisée en 2001.
Son jour de fête est célébré le 10 janvier.
Biographie
Sainte Léonie Aviat
Premières années
Léonie Aviat naît à Sézanne, bourgade de 4 500 habitants, le 16 septembre 1844.
Son père tient une épicerie fine réputée sur la place de la petite ville ce qui lui permet d'offrir des études à sa fille.
En octobre 1855, Léonie est en pension à la Visitation de Troyes où elle rencontre deux personnes qui resteront sa vie durant des figures tutélaires : l’abbé Brisson et la mère Marie de Sales Chappuis.
Très tôt, Léonie apparaît comme une jeune fille intelligente et bonne.
Dès sa jeunesse, elle semble se destiner à une vocation religieuse.
Cependant ses parents désirent qu’elle se marie, mais l’abbé Brisson, qui l’accompagne depuis son plus jeune âge, lui demande d’attendre ses 21 ans pour se décider.
L'appel à la vie religieuse
En réponse à la détresse matérielle mais surtout morale des ouvrières de l’industrie troyenne, l’abbé Brisson avait fondé un foyer de jeunes filles ouvrières quelques années auparavant.
À la suite de plusieurs déboires, il se persuade que seules des religieuses seraient à même de s’occuper de son œuvre.
Le désir de l’abbé rejoignant celui de la jeune fille, elle devient, en 1866, à 21 ans, responsable de la fondation d’une nouvelle congrégation religieuse.
Elle est assistée pour cela de Lucie Canuet, une jeune fille du pensionnat des Visitations, avec laquelle elle partagera presque toute sa vie.
L'œuvre des Oblates de Saint François de Sales
Pour sœur Françoise de Sales, il s’agit d’abord de prendre en charge l’œuvre destinée à aider la jeunesse ouvrière de Troyes.
À cette époque, il y avait un fort clivage entre bourgeoisie et milieu populaire, et il n’allait pas de soi que ces deux jeunes filles de bonnes familles parviennent à se lier avec les petites ouvrières du foyer. Cependant les deux jeunes filles montrent une proximité et un zèle remarquable et parviennent à établir ce lien.
La fondation et la consécration des religieuses sont finalement réalisées le 30 octobre 1868, celles-ci se faisant en présence de Gaspard Mermillod, futur évêque de Genève et cardinal (successeur de saint François de Sales), et de l’évêque de Troyes, François Mallier du Houssay.
Léonie devient alors sœur Françoise de Sales.
Le 11 octobre 1871, elle prononce ses vœux définitifs en présence de Louis-Gaston de Ségur.
Et le 20 septembre 1872, les Oblates de Saint François de Sales, réunies en chapitre, élisent sœur Françoise de Sales comme supérieure générale de la communauté naissante sous le regard de l’abbé Brisson qui reste très présent aux côtés de la jeune congrégation.
Elle réalise un mandat de six ans où sa hauteur de vue et sa capacité d’organisation font merveilles. Elle doit cependant laisser la place à l’ancienne supérieure d’une congrégation qui a fusionné avec les Oblates de Saint François de Sales quelques années auparavant.
En novembre 1880, sœur Françoise de Sales part alors en région parisienne réorganiser deux maisons issues de cette fusion.
Une fois cette réorganisation réalisée, elle fait construire un nouveau foyer de jeunes filles, puis prend la tête d’un établissement parisien, l'ancien Institut Sainte Marie de Lorette.
Plutôt huppé, l’accueil de cette jeune directrice est d'abord réservé, mais sœur Françoise fait encore un beau travail, si bien qu’elle est très regrettée quand on lui retire la direction de ce collège pour la prise en charge, en 1889, de l’Œuvre de Troyes qu’elle a dirigé lorsqu'elle n'avait que 21 ans.
De l'humiliation à la tête de l'Œuvre des Oblates de Saint François de Sales
Elle passe alors trois années marquées par des vexations et des humiliations continuelles de la part de sa supérieure et de ses sœurs mais fait ici encore preuve d’une humilité et d’une endurance exceptionnelle.
En 1893, elle finit par être réélue supérieure générale de la congrégation et elle le restera jusqu’à sa mort.
Celle qu’on appellera alors Mère Françoise de Sales ne cessera de sillonner la France et l’Europe pour fonder de nouvelles maisons dans un contexte où les vocations religieuses sont très nombreuses en France.
Cependant une dernière épreuve l’attend : entre 1901 et 1904 la Troisième République mène une politique de dissolution des congrégations religieuses.
Toutes les maisons des Oblates doivent fermer. Mère Françoise part alors à Pérouse en Italie où elle installera la maison-mère de la congrégation et terminera sa vie en parvenant à maintenir son œuvre en l’état.
Après une vie bien remplie et toute tournée vers Dieu qu'elle aime tant, elle décède à Pérouse le 10 janvier 1914, d'une broncho-pneumonie.
Et son procès en béatification s'ouvre à Pérouse en 1929.
Béatification, canonisation et fête
Léonie a été béatifiée le 27 septembre 1992 par le pape Jean-Paul II, qui l'a également canonisée le 25 novembre 2001.
Liturgiquement sa fête est célébrée le 10 janvier.
Patronymie
Le patronyme Aviat est porté par des familles de localités du Sud-Ouest Marnais et de l'Aube, Sézanne bien sûr, mais aussiVilliers-Herbisse, Herbisse, Angluzelles.
Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/L%C3%A9onie_Aviat
Léonie Aviat naît en 1844 à Sézanne en Champagne (Département de la Marne).
Comme pour sa sœur aînée, ses parents la mettent pensionnaire au Couvent de la Visitation de Troyes.
Elle y arrive à l'automne 1855 à l'âge de 11 ans.
Là elle reçoit une solide éducation inspirée de l'esprit de Saint François de Sales qui cherchait à gagner les cœurs par la douceur.
Un type parfait de cet esprit salésien est représenté par Mère Marie de Sales Chappuis, la Supérieure, originaire du Jura Suisse. (Elle est 'vénérable'.) De même, le Père Brisson, l'aumônier, est un prêtre intelligent et très actif, attentif aux problèmes sociaux qui surgissent en ce début de l'ère industrielle.
On n'est pas triste au pensionnat de ce couvent.
Témoin cette anecdote quasi historique de l'âne Grison qu'une professeur a donné pour distraire les élèves.
On aime à lui atteler une petite carriole et à lui faire faire des tours dans le parc, environné d'un essaim de fillettes en liesse.
La Bonne Mère (Mère Marie de Sales), condescendante, accepte parfois d'y monter.
Un jour, ce qui devait arriver arriva : la carriole verse ! Grison et Bonne Mère au fossé ! Rien de cassé fort heureusement. Mais de qui croiriez-vous que l'on se soucie en premier ? De Grison !… "Mon bon Ami, mon pauvre Coco, t'es-tu fait mal ?" On l'embrasse, on l'entoure. La Bonne Mère en rira longtemps… La comtesse de Ségur venant en retraite au monastère s'inspirera de ces charmantes aventures pour son Cadichon des "Mémoires d'un âne".
Dans les "Recueils des compositions littéraires des Pensionnaires de la Visitation" on voit que Léonie savait manier la plume.
Voici par exemple ce qu'elle écrit sur le thème du 'Bluet' (petite fleur qui émaillait autrefois les champs de blé) :
"Quoi de plus charmant que les fleurs où l'élégance, la délicatesse, la grâce et la beauté le disputent à la fraîcheur, à l'éclat du coloris et à la suavité du parfum ?… Pour moi, la fleur que je préfère, et près de laquelle je ressens toujours une douce émotion, est cette petite fleur d'un bleu éblouissant, plein d'éclat et de fraîcheur, contrastant si bien avec le coquelicot, au milieu des épis dorés de la moisson."
La finesse et la sensibilité de Léonie se dépeignent si bien dans ce choix que ses Filles, un jour, feront du bleuet (ou bluet) l'emblème de leur Fondatrice.
Ses études terminées en 1860, Léonie quitte la Visitation non sans avoir confié à Mère marie de Sales son désir d'y revenir comme religieuse. Mais quand le pourra-t-elle ?
Elle n'a que 16 ans et elle n'en a pas encore parlé à ses parents qui s'y opposeraient sans doute.
Avec son esprit de sagesse habituel, souvent doublé de prophétie, la Bonne Mère répond :
"Mon enfant, Dieu sait, et il sait arranger toutes choses; laissez-le agir, mettez-le dans vos intérêts. Ne vous préoccupez pas, faites toujours la volonté de Dieu, et quand le moment sera venu, vous agirez."
Léonie revient donc à Sézanne.
Elle est cultivée, sait jouer du piano et peindre, et fait la joie en particulier de son père. Monsieur Aviat a su faire fructifier son commerce au prix d'un labeur patient et courageux.
Son magasin est à l'enseigne de "Graînes, chanvre et lin, mercerie, épicerie - Gros et détail".
Léonie constituerait un beau parti, et de fait, un prétendant se signale.
Léonie, embarrassée, ne sait comment refuser à son père lorsque la Providence, par un coup dur, lui vient en aide.
Un abus de confiance entraîne Monsieur Aviat dans un désastre financier. Du coup le prétendant d'hier se volatilise.
Alors, puisqu'elle ne peut plus apporter de dot au monastère, Léonie songe à y entrer comme Sœur converse.
Elle va à Troyes et supplie la Bonne Mère.
Celle-ci, visiblement inspirée de Dieu lui répond : "Mon enfant, restez encore un peu avec les vôtres, car ce que le bon Dieu vous destine n'est pas encore prêt."
Quand au Père Brisson, il lui demande à chaque fois : "Ma fille, quand donc aurez-vous 21 ans ?" (C'est-à-dire l'âge de la majorité et du libre choix.)
Un jour, à Sézanne, Léonie fait une visite providentielle.
En promenant son neveu Georges, elle entre à la lunetterie pour y faire réparer les lunettes de sa mère.
Dans l'atelier, les jeunes ouvrières s'affairent chacune à son poste sous l'œil vigilant de la contremaîtresse dont l'attitude maternelle attire son attention.
Alors elle se dit : "Oh ! comme j'aimerais, moi aussi, m'occuper de ces jeunes et leur faire du bien!…"
Justement le Père Brisson a été attiré par le problème que pose ces jeunes, parfois très jeunes, ouvrières qui affluent de la campagne et qui sont exposées au danger de la ville, surtout avec leur esprit d'indépendance qui leur fait désirer avoir une chambre en ville pour jouir de leur liberté.
Il débat de ce problème avec Mgr de Ségur, le célèbre prélat aveugle (fils de la romancière ci-dessus évoquée).
Celui-ci a une œuvre : "l'Association Catholique de Saint François de Sales" et il demande à l'Abbé Brisson de l'implanter à Troyes.
Ce dernier ouvre un patronage, rue des terrasses, qui regroupe une cinquantaine de jeunes ouvrières.
Il les forme, les distraie et les sort de leur isolement.
Mais il lui faut des collaboratrices.
Et jusqu'ici les bénévoles qui se sont présentées n'ont pas fait l'affaire, loin de là ; il songe alors à fonder un groupe de religieuses.
Justement Léonie qui a désormais ses 21 ans est venue visiter la rue des Terrasses à Troyes et elle y a ressenti le même appel que jadis à la lunetterie de Sézanne.
Elle est donc cofondatrice d'une nouvelle œuvre avec le Père et une ancienne condisciple du pensionnat, Lucie Canuet (non pas qu'elle se sente avec elle des 'atomes crochus' au contraire, mais Léonie se plie aux vues de la Providence).
Elles reçoivent l'habit en 1868 sous les auspices du célèbre Mgr Mermillod, l'évêque de Genève, de passage à Troyes.
Leur Communauté s'appellera "Oblates de Saint François de Sales", et Léonie : Sœur Françoise de Sales.
La Bonne Mère Marie de Sales Chappuis, qui reste l'inspiratrice du mouvement, dit aux deux nouvelles Oblates :
"Mes enfants, vous n'êtes pas appelées pour le moment à chanter l'Office Divin ; votre principale occupation est le travail ; partez-y allègrement comme si vous alliez au chœur chanter l'Office et faire l'oraison, votre travail étant pour vous une oraison continuelle."
En 1871, c'est la profession perpétuelle entre les mains de Mgr de Ségur.
La veille, Léonie, Sœur Françoise de Sales, a écrit sur son carnet de Retraite : "M'OUBLIER ENTIÈREMENT". Avec elles deux, il y a 4 postulantes.
Les Sœurs s'occupent des ouvrières (Bonneterie de Troyes) et savent gagner leur confiance et leur affection.
Des maisons se fondent, des écoles s'ouvrent.
En 1872, Sœur Françoise de Sales est la première Supérieure générale.
Les vocations affluent : 60 postulantes pendant son premier généralat !
A la fin de son mandat (1872-1879), elle est envoyée, avec peu d'aménité, diriger la Maison de Vaugirard à Paris (1881), école de filles qui périclite.
Elle la remet à flot et regagne la confiance des parents et des élèves.
Puis, brusquement, en 1889, on la renvoie à Troyes où elle devient Responsable générale des Œuvres. Elle y fait merveille.
Elle est réélue Supérieure générale en 1893 et le restera jusqu'à sa mort.
Une Sœur, étonnée de la voir manifester beaucoup d'égards à celles qui lui ont fait des misères, lui dit :
"Ma Mère, il suffit vraiment de vous offenser pour être désormais l'objet de votre affection et de vos soins particuliers."
En cela elle est fidèle à ce qu'elle écrivait dans une résolution de Retraite en 1866 :
"C'est dans les leçons de la croix que je viendrai puiser le courage nécessaire pour marcher dans la voie que Dieu me montrera."
Effectivement, une grande épreuve lui survient lorsqu'en 1904 toutes ses maisons sont fermées en France, du jour au lendemain, à la suite des lois anti-cléricales.
Le 11 avril 1904, c'est le départ pour Pérouse (Italie).
Certaines Sœurs resteront en France avec l'habit 'séculier' pour essayer de sauver ce qu'on peut de l'Œuvre.
De Pérouse, la Mère vient souvent à Soyhières en Suisse, à la Maison Chappuis qui constitue pour elle son port d'attache.
En effet, dès 1893, les Sœurs ont acheté la belle maison où était née la Mère Marie de Sales Chappuis.
En 1894 la Mère Françoise de Sales conduit à ce haut lieu spirituel un groupe de jeunes ouvrières de Troyes.
De là, avec sa petite troupe elle monte au Sanctuaire de Notre-Dame du Vorbourg qui domine le site.
C'est à Soyhières qu'elle sera deux fois réélue (1905 et 1912).
Et c'est dans la ville toute proche de Delémont qu'on obtiendra qu'elle se laisse photographier.
L'Institut est approuvé par Saint Pie X en 1911 et connaît une diffusion internationale.
La Fondatrice meurt à Pérouse le 10 janvier 1914.
Ses restes reposent actuellement à la Maison Mère de Troyes.
Jean Paul II, qui l'a déjà béatifiée lui-même en 1992, prononce ces paroles lorsqu'il la canonise en 2001 :
"Sainte Françoise de Sales Aviat a vécu jusqu'au bout l'offrande d'elle-même. Au cœur de son engagement et de son apostolat, elle place l'oraison et l'union à Dieu où elle trouve lumière et force pour surmonter les épreuves et les difficultés, et jusqu'à la fin de son existence, elle persévère dans cette vie de foi."
En savoir plus :
http://www.vatican.va/news_services/liturgy/saints/ns_lit_doc_20011125_de-sales-aviat_fr.html
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