Lavaur, la cathédrale Saint Alain

Lavaur
La cathédrale Saint Alain

Image illustrative de l’article Cathédrale Saint-Alain de Lavaur



La cathédrale Saint-Alain de Lavaur est une église de style gothique méridional qui se trouve à Lavaur dans le département du Tarn, et qui fut construite entre 1255 et 1300.

L'édifice abrite un orgue Cavaillé-Coll, un buffet polychrome du XVIe siècle et une table d'autel romane.

Un Jacquemart y sonne les heures du haut de la tour.

À l'avant se situe le Jardin de l'évêché.

 

Origines

L'origine du Saint Alain honoré à Lavaur reste inconnue, ce n'est ni Alain Delaroche, ni le saint Alain honoré en Bretagne.

La fondation du prieuré Saint-Alain est attestée par une charte du 5 août 1098 où l'évêque de Toulouse Izarn de Lavaur fait une donation aux moines bénédictins de l'abbaye Saint-Pons-de-Thomières, à charge pour eux de reconstruire l'église Saint-Elan de Lavaur, alors en ruines, ce qui prouve que le culte de saint Alain (Alan ou Elan en occitan) à Lavaur est nettement antérieur à cette date.

Une église romane fut alors construite entre 1099 et 1211 par les bénédictins de Saint-Pons pour leur prieuré de Lavaur, détruite lors de la croisade des Albigeois pendant le siège de 1211. L'église actuelle fut reconstruite au milieu du XIIIe siècle, commencée vers 1255 conservant de l'empreinte romane le petit clocher sud du Jacquemart. De pur style gothique méridional à vaste nef unique aux proportions élancées (H 23 m pour 13,60 m de largeur), l'église du XIIIe siècle comportait seulement cinq travées fermées aux deux extrémités par un mur droit. L'érection du prieuré en évêché de Lavaur en 1317 transforme l'église en cathédrale, prélude à des agrandissements de l'édifice qui se continueront jusqu'au début du XVIe siècle à l'initiative des évêques.

C'est ainsi qu'au XIVe siècle on procède à l'édification de chapelles entre les contreforts (parmi les premiers dispositifs de ce type adoptés en Languedoc). Au milieu du XVe siècle est édifiée la chapelle servant actuellement de sacristie, sous le vocable de Saint Martial et en 1480 contiguë à l'ouest de celle-ci, les chanoines établissent une salle du chapitre dédiée à Saint Gauthier. Des peintures à fresques exécutées en 1730 ornent ses murs, relatant par épisodes l'histoire de Lavaur. Elles sont effacées sur une assez large partie par l'humidité.

 

L'initiative de l'évêque Jean Vigier

 
Cathédrale Saint-Alain, détail


C'est surtout dans le dernier quart du XVe siècle, à l'initiative de l'évêque Jean Vigier (1469-1497) que sont entrepris de grands travaux donnant à notre cathédrale sa physionomie actuelle.

Sa largeur est de 13,80 m et sa longueur totale de 73 m.

Passant de la construction d'un nouveau palais épiscopal jouxtant au nord la cathédrale (détruit au début du XIXe siècle) il entreprend de faire édifier l'imposant clocher-tour occidental à trois terrasses, haut de 42 m (surélevé d'une flèche détruite en 1540) et, de le raccorder par une travée supplémentaire au reste de l'église, réalisant du même coup un vaisseau d'une grande ampleur.

La curieuse couronne sculptée en fleurs de lys au sommet de la tour rappelle qu'elle fut achevée sous l'épiscopat suivant celui d'Hector de Bourbon (1497-1500) et c'est encore fin XVe siècle qu'une chapelle est accolée au sud de l'ancien porche roman, bien conservé, aux riches chapiteaux évocateurs de l'enfance du Christ.

Une nouvelle entrée latérale, ornée de pinacles, surmontée de l'écu de l'évêque est alors réalisée au flanc sud de la travée de raccordement.

  

Le décor

Depuis 1967, l’autel du chœur de Saint-Alain possède une table dont nous ignorons la provenance exacte.

Elle fut retrouvée en 1876, dans la chapelle de l’hôpital de Lavaur, mais ce n’est pas là son lieu d’origine.

Il est possible qu’elle vînt de la cathédrale et qu’elle fît peut-être partie de la donation de l’évêque Izarn aux bénédictins, mais une autre hypothèse la ferait provenir de l’église Sainte-Foy de la salvetat fondée à Lavaur en 1065 par les moines de l’abbaye Sainte-Foy de Conques, laquelle pris ensuite le nom de Sainte-Croix et servit de chapelle à la confrérie des pénitents bleus.

Cette table romane, en marbre blanc probablement de Saint-Béat, s’inscrit dans la suite de la production des tables d’autel de la province ecclésiastique de Narbonne.

La face supérieure est légèrement creusée, mais son grand intérêt vient de la sculpture de sa tranche abattue en chanfrein, de la même manière que celle de Bernard Gilduin à Saint-Sernin de Toulouse.

Le principal thème de la face antérieure : un Christ bénissant dans une mandorle circulaire, est le même sur les deux tables.

Une série d’anges, comme à Toulouse, complète cette face.

Sur le côté droit sont représentés deux anges soutenant la table d’autel elle-même, motif qui se retrouve sur le tailloir d’un des chapiteaux de Saint-Sernin.

La sculpture du côté gauche est d’une interprétation plus délicate ; selon M. Durliat, elle représenterait deux anges vénérant le pain du ciel. La quatrième face était destinée à être engagée dans une maçonnerie et n’est pas décorée.

Globalement le programme des sculptures s’apparente à celui que développe la table de Saint-Sernin et l’analyse stylistique démontre que les deux tables sont contemporaines.

Celle de Lavaur fut probablement réalisée par un sculpteur de Moissac, à l’époque où Bernard Gilduin exécutait celle de Toulouse pour les chanoines de Saint-Sernin.

 
Dessus de la table

 
Face antérieure (détail)

 
Côté droit (détail)

 
Côté gauche


L'œuvre presque achevée, mais très dépouillée intérieurement, pratiquement sans sculptures va au début du XVe siècle s'orner d'un magnifique portail, en gothique flamboyant avec trumeau ; au clocher porche - l'ensemble délicatement ciselé - s'ajouteront par la suite les deux chapelles côté sud aux voûtes très ouvragées (liernes et tiercerons) dont l'une présente une niche très décorée encadrant actuellement une belle pietà de bois peint et doré du XVIIe siècle.

Un beau jubé (disparu au XVIIIe siècle) enrichissait le chœur. Un très bel orgue complète le dispositif d'ensemble avec un buffet de haute facture Renaissance dû au sculpteur toulousain Nicolas Bachelier (instrument refait en 1889 par Aristide Cavaillé-Coll (1811-1899). Ajoutons, de la même époque, l'enfeu à droite du sanctuaire de décor Renaissance, tombeau de l'évêque de Lavaur Georges de Selve (1508-12 février 1541), de 1526 (20 ans) à 1540 (34 ans).

En 1523, le premier mécanisme de cloche. En 1604, la mise en place du Jacquemart Enfin, le premier mécanisme et la cloche que fait retentir le « fameux » Jacquemart datent de 1523. Mais il apparaît bien que l'automate (actuellement 3e génération) ne prendra place qu'en 1604.

La légende voudrait que le premier Jacquemart fut construit par un prisonnier, condamné à sonner les cloches toutes les heures pour signaler sa présence. Il aurait alors fabriqué un automate en bois pour frapper à sa place et pouvoir ainsi s'évader.

La cathédrale possède un beau mobilier, lutrin en fer forgé et cuivre repoussé, signé Bernard Ortet, du XVIIIe siècle et classé, tableau (gauche du chœur) de la crucifixion de l'école José de Ribera (1591-1652), les tableaux qui ornent le sanctuaire aux cadres Régence, la belle chaire du XIXe siècle.

 

Époque contemporaine

Une tentative d'incendie criminelle touche la cathédrale en février 2019 - seul un autel d'une chapelle latérale est touché, grâce à l'intervention des pompiers.

 

Personnages inhumés dans la cathédrale

  • Georges de Selve, évêque de Lavaur inhumé en 1541.

 

Liste des archiprêtres de Saint-Alain

  • 1804-1840 Pierre Noyer, né à Albi en 1748. Mort à Lavaur le 13 avril 1840.
  • 1840-1847 Bernard Noyer, né à Albi. Mort à Lavaur le 8 décembre 1847.
  • 1848-1866 Jean-Baptiste Amans, né à Albi en 1796. Mort à Lavaur le 1er août 1866.
  • 1866-1884 Pierre Eugène Roques à Labruguière en 1818. Mort à Lavaur le 4 septembre 1884.
  • 1884-1896 Marie Ernest Cassan, né à Castelnau-de-Montmiral. Mort à Lavaur en 1896.
  • 1896-1905 Louis Armengaud. Mort à Lavaur en mars 1905.
  • 1905-1938 Marius Lavèze. Mort à Lavaur en 1938.
  • 1938-1945 Aimé Fulcran Boularan. Mort à Lavaur en 1945.
  • 1945-1964 Henri Martin Galau. Mort à Montferier (Ambres).
  • 1964-1976 Roger Saysset. Mort à Valderiès.
  • 1976-2001 Jean Houlès. Mort à Lavaur

 

Liste des curés de Saint-François

  • 1803-1834 Henri de Juvenel. Né à Pézenas. Mort à Lavaur en 1834.
  • 1834-1849 Jean-Baptiste Amans. Né à Albi en 1796. Mort à Lavaur le 1er août 1866.
  • 1849-1873 Étienne-Martial Rayssac. Mort à Lavaur en 1873.
  • 1873-1885 Charles-Henri Cazals
  • 1885-1930 Louis Astruc. Né à Roquecourbe. Mort à Lavaur en 1930.
  • 1930-1945 Joseph Chabbert. Mort à Sorèze.
  • 1945-1954 René Rieunaud
  • 1954-1963 Louis Roucoules
Après cette date, la paroisse de Saint-François est rattachée à celle de Saint-Alain.

Source :

Lavaur, la cathédrale Saint Alain












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