Dinan
Basilique saint Sauveur
La basilique Saint-Sauveur de Dinan est un édifice religieux affecté au culte catholique romain situé à Dinan, en France.
Seule
église paroissiale comprise intra-muros avec l'église Saint-Malo, il
s'agit également d'un lieu de dévotion mariale à Notre-Dame-des-Vertus,
bas-relief du XVe siècle autrefois conservé au Couvent des Cordeliers.
Objet
d'une vénération locale, cette représentation de l'Assomption de la
Vierge a permis que l'édifice soit érigé en basilique mineure le 23 mai
1954.
Localisation
L'église est située dans le département français des Côtes-d'Armor, commune de Dinan, au cœur du secteur sauvegardé.
Histoire
La tradition attribue à Riwallon le Roux la fondation de Saint-Sauveur de Dinan, en 1112, à son retour de Terre Sainte.
Fait
prisonnier au cours de la première croisade, ce chevalier, petit fils
de Josselin Ier de Dinan, fils d'Olivier Ier de Dinan et frère de
Geoffroy Ier de Dinan, aurait fait vœu d'édifier une église s'il
revoyait un jour son pays.
Si
aucun texte ne vient confirmer cette histoire, une charte de 1123,
instituant le partage de la ville entre Olivier II et Alain de Dinan,
neveux du fondateur, rappelle que l'édifice et son cimetière appartenait
déjà alors à l'abbaye de Saint-Jacut.
Prieurale
bénédictine jusqu'à la Révolution, Saint-Sauveur de Dinan, dont la
fondation s'inscrit dans une riche histoire religieuse déjà ponctuée par
les fondations des prieurés Saint-Malo en 1066 et de la
Madeleine-du-Pont vers 1070-1080, présente des particularités
iconographiques et architecturales qui en font un édifice roman atypique
à l'échelle bretonne, où s'exprimerait une possible influence
orientale.
Chronologie
- 1112: la tradition attribue la fondation de l'église à Riwallon de Dinan, de retour de croisade.
- 1123: une charte mentionne l'appartenance du prieuré de Saint-Sauveur à l'abbaye de Saint-Jacut-de-la-Mer.
- 1480: débute de construction du collatéral nord et de la file de chapelles attenantes.
- Vers 1500: une chapelle privative est percée dans la troisième travée du mur méridional de la nef.
- 1507: les parties basses du chœur sont entreprises.
- Vers 1510-1520: l'étage de la façade occidentale est reconstruit.
- 1515-1545: déambulatoire et chapelles rayonnantes reçoivent leurs voûtes.
- 1547: effondrement du clocher de croisée.
- Milieu du XVIe siècle: les croisillons sont entrepris.
- 1557-1558: reconstruction des piliers à la croisée du transept.
- Vers 1570: triforium et fenêtres hautes du chœur sont montés.
- Les guerres de religion perturbent l'avancement de travaux.
- 1646: une charpente lambrissée couvre le chœur et les bras du transept.
- XVIIIe siècle: des voûtes en bois et plâtre la remplacent sur le chœur.
- La Révolution transforme l'église en grenier à foin.
- 1801: l'édifice est rendu au culte.
- 1847: L'architecte Béziers-Lafosse établit une monographie de l'édifice
- 1851-1852: première campagne de restauration par Hipollyte Béziers-Lafosse (façade ouest, fenestrages).
- 1855-1864: restauration conduite par Victor Ruprich-Robert (portail, flanc sud de la nef)
- 1862: l'édifice est classé au titre des monuments historiques.
- 1907: restauration de la façade nord et du croisillon attenant.
- 1954: le titre de basilique mineure est conféré à Saint-Sauveur de Dinan.
- 2d semestre 2008-1er trimestre 2009: restauration de la chapelle méridionale de la nef.
- 1er semestre 2013: restauration des toitures du chœur de la basilique
Les orgues
Le
3 février 1839, Aristide Cavaillé-Coll livre son opus 6 à la paroisse
Saint-Sauveur de Dinan. Il compte alors 28 jeux répartis sur trois
claviers manuels et un pédalier (12 jeux au grand-orgue, 8 au positif, 4
au récit et 4 la pédale).
L'instrument
est placé au revers de la façade occidentale, porté par une lourde
tribune classique érigée en 1836-1837. Quatre colonnes à chapiteaux
corinthiens soutiennent cette construction dont les angles, en retour
d'équerre, sont arrondis. Le buffet, d'un seul tenant, affecte une
architecture néoclassique tempérée par des ornements renaissance.
Présentant cinq plates-faces, couronné de volutes, il obstrue le fenêtre
occidentale. La partie instrumentale est très proche de celle des
orgues des églises Notre-Dame-de-la-Joie de Pontivy et
Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle de Lorient. La conduite simultanée de ces
trois chantiers permit au facteur d'orgues d'abaisser les coûts de
fabrication tout en livrant des instruments, certe quasiment de série,
mais à l'esthétique pré-romantique de haute tenue.
En
1903, l'instrument connaît une première transformation. Charles Mutin
agrandit l'instrument et ne conserve que douze jeux originaux. A
nouveau, en 1966, Danion-Gonzalez modifie la composition. Il supprime le
buffet et répartit les tuyaux de part et d'autre de la grande fenêtre
occidentale. Il ne conserve alors que sept jeux de Cavaillé-Coll.
Aujourd'hui,
les grandes-orgues de Saint-Sauveur de Dinan comptent trois claviers
manuels et un pédalier. D'esthétique néo-classique, l'instrument, à
transmission électrique, n'a plus grand chose à voir avec l’œuvre de
Cavaillé-Coll.
La composition est la suivante (en italiques, les jeux d'origine):
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Les cloches
La Basilique possède actuellement trois cloches, qui se trouvent à l'étage inférieur du clocher (partie en pierre).
Avant
la révolution, la Basilique en possédait quatre, mais elles furent
vendues. Les cloches ont été placées successivement en 1819, 1832 et
1868. La cloche de 1819, a été remplacée en 1961.
- Le Bourdon, sonne en La2 (± +5.5/16 de ton) et pèse entre 2,5 et 3 tonnes. Son diamètre à la pince est de 1.610mm. Il a été coulé en 1868 par Viel-Tétrel à Villedieu-les-Poêles. Il a pour parrain M. Henri-Pierre Flaud, maire de Dinan de 1861 à 1874.
- La cloche 2, sonne en Do#3 (± +3,1/16 de ton) et pèse entre 1.000 et 1.200Kg. Son diamètre à la pince est de 1.280mm. Fondue en 1932 par Viel-Tétrel et Viel-Ozenne frères, de Villedieu-les-Poêles. Elle a pour parrain M. Joseph Paterne de Saint-Pern-Couëllan, maire de Dinan de 1830 à 1835.
- La cloche 3, sonne en Ré3 (± +5,1/16 de ton) et pèse 845Kg. Son diamètre à la pince est de 1.170mm. Fondue en 1961 par Cornille-Havard, de Villedieu-les-Poêles. sur la face arrière, on peut y lire :
« Nomée
Anne-Cécile, j'ai pour parrain M. Joseph Daniel et pour marraine Mme
Aubert née Anne Sournis. Je remplace Louise-Pauline donnée par la
famille Larere en 1873. »
La sonnerie en vidéo est disponible dans "liens externes"
Cénotaphe du cœur de Bertrand Du Guesclin dans la basilique
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