L'adoration eucharistique
Saint Léonard de Port-Maurice
Témoignages du bienheureux Léonard de Port-Maurice en faveur de la reine Marie-Clémentine.
Quoi
de plus édifiant que la conduite de la pieuse reine Marie-Clémentine ?
Cette princesse, comme elle a eu la bonté de me le confier maintes fois,
faisait ses plus chères délices d'assister au saint sacrifice ; aussi
entendait-elle chaque jour le plus de Messes qu'elle pouvait.
Elle s'y tenait immobile, à genoux, sans coussins et sans appui ; on l'eût prise pour une statue de la piété.
Cette
fidélité embrasa tellement son cœur d'amour envers Jésus, que chaque
jour elle voulait se trouver présente à trois ou quatre saluts du
Saint-Sacrement, qui avaient lieu dans des églises différentes.
Oh
! que de larmes cette vertueuse dame ne répandit-elle pas pour obtenir
de pouvoir rassasier la faim qu'elle éprouvait du pain des anges, faim
si dévorante qu'elle la faisait languir nuit etjour !
C'est
que son cœur se sentait constamment transporté là où elle avait fixé
son amour. Et cependant Dieu permit que ses désirs et son attrait ne
fussent pas toujours satisfaits, afin de rendre son amour plus héroïque,
ou plutôt afin d'en faire une martyre de l'amour ; car, selon moi,
c'est ce qui accéléra sa mort ; j'en ai la preuve évidente dans la
dernière lettre qu'elle m'écrivit, déjà mourante.
Ce qu'il y a de certain, c'est que si on lui ôta la communion
fréquente, on ne lui ôta pas le mérite ; car ces communications d'amour
qu'elle ne pouvait avoir avec Jésus dans la communion sacramentelle,
elle se les procurait dans la communion spirituelle, qu'elle
renouvelait, non-seulement chaque fois qu'elle assistait à la Messe,
mais plusieurs fois le jour, avec un contentement intérieur
inexprimable.
Or,
je vous le demande : cet exemple si sublime, dont on peut dire que nous
avons été les témoins oculaires, puisqu'il s'est passé sous nos yeux,
et qu'il a été admiré de nos jours par la ville de Rome tout entière, ne
suffit-il pas pour fermer la bouche à ceux qui allèguent tant de
difficultés, pour se dispenser d'entendre tous les jours la sainte Messe
et d'y faire la communion spirituelle ?
Toutefois
il ne me suffit pas que vous imitiez cette vertueuse reine dans son
ardent désir de s'unir à Jésus-Christ ; je voudrais vous voir imiter
aussi le zèle avec lequel elle travaillait de ses propres mains à
confectionner des ornements sacrés pour les églises pauvres : exemple
suivi à Rome par un grand nombre de dames de qualité, qui se font un
bonheur de cette utile et modeste occupation.
Hors
de Rome, je connais aussi une grande princesse non moins distinguée par
sa piété que par sa naissance, qui assiste tous les jours à plusieurs
Messes, et tient souvent ses demoiselles occupées à des travaux manuels
pour le service des autels ; au point qu'elle adresse des caisses
entières de corporaux, de purificatoires et d'autres ornements, soit à
des missionnaires, soit à des prédicateurs, pour que ceux-ci les
distribuent aux églises pauvres, afin que partout le divin sacrifice
soit célébré avec la décence, la propreté et la pompe convenables.
Source : Livre "Dévotion à la sainte Eucharistie en exemples, ou excellence des prières et ..." par Jean-Joseph Huguet
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