Sainte Catherine de Gênes
Ardent amour de sainte Catherine de Génois pour la très-Sainte communion.
Sainte
Catherine était dominée par une seule pensée : elle voulait arriver à
l'union avec Dieu la plus complète, la plus intime, où puisse parvenir
la créature ; et comme elle savait que la divine Eucharistie est le
moyen le plus puissant d'union que nous ait donné Notre-Seigneur, elle
en avait une faim insatiable, et elle s'y sentait irrésistiblement
attirée.
Aussi
Catherine, toujours prête à se soumettre en toutes choses à la volonté
d'autrui, ne réussit jamais à briser la sienne sur cet article.
Assurément,
elle n'eût pas communié contrairement aux ordres de son confesseur, et,
s'il lui avait défendu de s'approcher de la Table sainte, elle s'en fût
abstenue sans réclamation ; mais le violent désir de recevoir son Dieu,
caché sous les espèces consacrées, lui serait toujours resté.
Elle
exprima un jour ce qu'elle eût éprouvé en semblable circonstance : « Si
mon confesseur me disait : « Je ne veux pas que vous communiez,
s'écria-t-elle, je lui répondrais : Très-bien, mon père ! Seulement je
ne puis pas dire comme vous : Je ne veux pas, car je voudrais bien. »
Après
avoir prononcé ces paroles, Catherine ajouta : Je ne trouve en moi que
deux choses auxquelles je ne puis consentir, et une troisième chose
qu'il m'est impossible de ne pas vouloir et désirer. Celle que je désire
est la sainte communion, parce que la communion est Dieu même ; — :
celles auxquelles je ne saurais consentir sont : le péché, pour petit
qu'il soit, et la Passion de Notre Seigneur. J'ai beau faire, je ne peux
vouloir que Dieu, mon amour, ait enduré de si grands supplices. »
Quels que fussent l'état de la santé de Catherine et les affaires dont elle était chargée, elle communiait tous les jours.
II arriva une fois qu'un religieux, qui la connaissait à peine, le Père Ange, parlant devant elle de la fréquente communion, lui dit : « Vous communiez tous les matins, comment vous en trouvez-vous ? »
La sainte lui répondit avec vérité et simplicité.
Alors le religieux, voulant voir si ce désir ardent venait vraiment de Dieu, ou s'il était simplement naturel, lui répliqua qu'il pouvait bien y avoir du défaut et de l'abus à communier si souvent, et lui ayant parlé de la sorte, il s'en alla.
Catherine, qui avait la conscience excessivement délicate, fut effrayée, et s'abstint pendant plusieurs jours de s'approcher de la sainte Table.
Son obéissance lui coûta cher.
Elle fut en proie, pendant ces jours d'épreuve, à d'indicibles angoisses et aux douleurs les plus affreuses.
Les personnes qui l'entouraient reconnaissant ainsi que l'expérience qu'on voulait faire sur elle n'était pas conforme à la volonté de Dieu, et que la communion seule pouvait mettre un terme à ses souffrances, firent revenir le P. Ange ; celui-ci répara le mal qu'il lui avait fait en exhortant la sainte à reprendre la communion quotidienne, et il l'assura qu'elle pouvait le faire sans crainte.
Quels que fussent l'état de la santé de Catherine et les affaires dont elle était chargée, elle communiait tous les jours.
II arriva une fois qu'un religieux, qui la connaissait à peine, le Père Ange, parlant devant elle de la fréquente communion, lui dit : « Vous communiez tous les matins, comment vous en trouvez-vous ? »
La sainte lui répondit avec vérité et simplicité.
Alors le religieux, voulant voir si ce désir ardent venait vraiment de Dieu, ou s'il était simplement naturel, lui répliqua qu'il pouvait bien y avoir du défaut et de l'abus à communier si souvent, et lui ayant parlé de la sorte, il s'en alla.
Catherine, qui avait la conscience excessivement délicate, fut effrayée, et s'abstint pendant plusieurs jours de s'approcher de la sainte Table.
Son obéissance lui coûta cher.
Elle fut en proie, pendant ces jours d'épreuve, à d'indicibles angoisses et aux douleurs les plus affreuses.
Les personnes qui l'entouraient reconnaissant ainsi que l'expérience qu'on voulait faire sur elle n'était pas conforme à la volonté de Dieu, et que la communion seule pouvait mettre un terme à ses souffrances, firent revenir le P. Ange ; celui-ci répara le mal qu'il lui avait fait en exhortant la sainte à reprendre la communion quotidienne, et il l'assura qu'elle pouvait le faire sans crainte.
Dans une autre occasion, Catherine, gravement malade, n'avalait plus rien et semblait à toute extrémité.
Les
médecins, après avoir inutilement employé toutes les ressources de la
science, déclarèrent qu'il n'y avait plus rien à faire, que le cas était
désespéré et la mort prochaine.
Alors
la sainte, accablée sous le poids d'une angoisse immense, mais
intérieurement éclairée de Dieu, dit à son confesseur : « Mon cœur n'est
pas fait comme celui des autres, il ne se réjouit que dans son Seigneur
; et pour cette cause, donnez-le moi, car si je reçois trois fois la
sainte communion je serai guérie. »
Le
confesseur, sachant qu'en effet ce seul aliment entretenait la vie en
elle, la fit communier, ainsi qu'elle le demandait, elle fait justifia
pleinement la prédiction.
Une
autre fois elle rêva, étant endormie, qu'elle ne devait pas communier
le jour suivant ; et, bien qu'elle pleurât difficilement, elle trouva,
en se réveillant, son oreiller trempé et tout pénétré de larmes.
Souvent,
pendant la Messe, elle était ravie en extase, mais elle revenait
toujours à elle pour la communion, et elle s'écriait : « Ah ! Seigneur,
je crois que si j'étais morte, je ressusciterais pour vous recevoir, et
si l'on me présentait une hostie non consacrée, je la distinguerais
comme l'on distingue l'eau du vin. » Elle disait cela, parce qu'elle
recevait de l'hostie consacrée un certain rayon d'amour qui lui
transperçait le plus profond du cœur.
Elle
affirmait également que, si elle voyait toute la cour céleste vêtue
uniformément, de sorte qu'il n'y eût aucune différence entre Dieu et les
anges, l'amour qu'elle portait en son cœur reconnaîtrait son Seigneur,
de même que le chien fidèle reconnaît son maître ; et avec moins de
difficulté encore, parce que l'amour trouve, sur-le-champ et sans
empêchement, son dernier repos en Dieu, qui est sa fin.
Le
temps qui s'écoule entre la consécration et la communion lui paraissait
toujours intolérable ; elle disait alors dans son intérieur : «
Hâtez-vous de l'envoyer au plus profond de mon cœur, c'est sa nourriture
et son amour ; il ne peut supporter de le voir dehors. »
Les
prêtres, ainsi qu'elle le répétait souvent au commencement de sa
conversion, étaient de sa part les objets d'une sainte jalousie.
Elle
leur enviait le bonheur de pouvoir communier quand ils le voulaient, et
sans que personne s'en étonnât, de toucher de leurs mains le très-saint
Sacrement, et surtout de célébrer trois Messes dans la bienheureuse
nuit de Noël.
Il
arriva, en 1489, que le pape Innocent VIII mit un interdit de dix jours
sur toutes les églises de Gênes. Catherine, ne pouvant plus y
communier, se rendit tous les matins dans une chapelle située à une
demi-lieue de la ville, pour y recevoir le pain de vie ; et, ajoute
notre vieil historien, son désir de s'unir à son bien-aimé était si
grand, qu'il lui semblait que son corps se transportait aussi vite que
son esprit au lieu où elle le retrouvait.
Source : Livre "Dévotion à la sainte Eucharistie en exemples, ou excellence des prières et ..." par Jean-Joseph Huguet
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