Verosvres
Maison natale de Marguerite-Marie Alacoque
Carte postale de la maison natale
La maison dite de Lhautecour ne présente rien à la curiosité du touriste.
Il faut la foi pour y amener le pèlerin.
Site sévère et pauvre ; maison de ferme, à l’état de délabrement, et petite maison bourgeoise inhabitée depuis longtemps.
On n’y entre que par une cour toujours couverte de fumier.
Cet état de choses tient à une circonstance malheureuse. Mademoiselle Degouvenain, qui fut longtemps à Dijon l’âme et l’instrument de la charité et du soin des pauvres à domicile, était propriétaire de cette terre patrimoniale des Alacoques dont elle descendait. Elle l’a léguée, en mourant, à deux nièces, dont l’une a la propriété, et l’autre la jouissance. La première n’a le droit de rien faire ; la seconde n’a aucun intérêt à rien entreprendre de considérable.
Cependant cette dame a changé la pièce principale de la petite maison bourgeoise en une chapelle dédiée au Sacré-Cœur de Jésus.
Le prêtre pèlerin peut avoir la consolation d’y dire la sainte Messe, et les fidèles celle de l’entendre.
Il faut la foi pour y amener le pèlerin.
Site sévère et pauvre ; maison de ferme, à l’état de délabrement, et petite maison bourgeoise inhabitée depuis longtemps.
On n’y entre que par une cour toujours couverte de fumier.
Cet état de choses tient à une circonstance malheureuse. Mademoiselle Degouvenain, qui fut longtemps à Dijon l’âme et l’instrument de la charité et du soin des pauvres à domicile, était propriétaire de cette terre patrimoniale des Alacoques dont elle descendait. Elle l’a léguée, en mourant, à deux nièces, dont l’une a la propriété, et l’autre la jouissance. La première n’a le droit de rien faire ; la seconde n’a aucun intérêt à rien entreprendre de considérable.
Carte postale de la chapelle dans la maison natale
Le prêtre pèlerin peut avoir la consolation d’y dire la sainte Messe, et les fidèles celle de l’entendre.
Cette
chapelle qui est en communication avec le dehors, par son escalier
extérieur donnant sur la cour, est peut-être la chambre où la
Bienheureuse réunissait les enfants du village pour leur apprendre le
catéchisme et la prière : « Mon divin Maître me donna un tendre amour
pour les pauvres ;.... et lorsque j’avais de l’argent, je le donnais à
de petits pauvres pour les engager à venir vers moi, pour apprendre leur
catéchisme et à prier Dieu.
Et cela faisait qu'ils me suivaient ; et quelquefois il y en avait tant que je ne savais où les mettre l’hiver, sinon dans une grande chambre, d’où l‘on nous chassait quelquefois. »
Les poutres et les soliveaux de cette pièce sont chargés de peintures dans le goût de la renaissance païenne et qui datent, en effet, d’une époque très reculée. Les cœurs visés par Cupidon tenant l’arc tendu et la flèche symbolique, y surabondent. Avec quelle consolation la Bienheureuse viendra plus tard substituer à cet emblème profane, celui du divin amour de Jésus pour les hommes, et des hommes pour Dieu ! Souvent son style s’inspire des images qu’elle avait vues là, dans sa jeunesse, comme dans cette phrase : « Au milieu des compagnies et divertissements, Dieu me lançait des flèches si ardentes qu’elles perçaient et consommaient mon cœur de toutes parts. »
Et cela faisait qu'ils me suivaient ; et quelquefois il y en avait tant que je ne savais où les mettre l’hiver, sinon dans une grande chambre, d’où l‘on nous chassait quelquefois. »
Les poutres et les soliveaux de cette pièce sont chargés de peintures dans le goût de la renaissance païenne et qui datent, en effet, d’une époque très reculée. Les cœurs visés par Cupidon tenant l’arc tendu et la flèche symbolique, y surabondent. Avec quelle consolation la Bienheureuse viendra plus tard substituer à cet emblème profane, celui du divin amour de Jésus pour les hommes, et des hommes pour Dieu ! Souvent son style s’inspire des images qu’elle avait vues là, dans sa jeunesse, comme dans cette phrase : « Au milieu des compagnies et divertissements, Dieu me lançait des flèches si ardentes qu’elles perçaient et consommaient mon cœur de toutes parts. »
Il
faudrait un volume pour redire les vertus de Marguerite-Marie pendant
son séjour de quatorze ans dans cette maison de Lhautecour.
Il y aurait des exemples pour toutes les situations les plus diverses, dans la petite malade de quatre années consécutives ; dans la fille persécutée avec sa mère, sous le toit paternel ; dans les poursuites du monde et du plaisir, qui voudront la séduire ; dans cette lutte prolongée entre la vie du siècle et la vie religieuse : lutte aussi vive, aussi opiniâtre, aussi prolongée que celle d’Augustin pour s’arracher au vice et s’élever à la plus haute perfection ; enfin, dans la fidélité constante de Marguerite-Marie, sa résolution définitive, son courage et sa générosité à l’exécuter.
On peut lire tout cela dans les diverses histoires de la Bienheureuse. Mon but ici est plutôt de signaler à la juste et sainte curiosité des pèlerins tous les endroits ou toutes les choses auxquels se rattache quelque souvenir.
Or il y avait naguère encore dans le grenier au-dessus de la ferme, une toute petite chambre à coucher, très-proprement agencée, ayant une fenêtre qui existe encore sur la cour d’entrée, et soigneusement peinte dans le goût de la chambre devenue chapelle. Je l’ai vue plusieurs fois, quand j’étais jeune, entièrement conservée ; aujourd’hui, il n’en reste que quelques traces. C’était évidemment un supplément à l’étroitesse du logis de maître. On l’appelait dans le pays, la chambre de la vénérable.
Il y a tout lieu de croire, en effet, que c’était là la chambre de Marguerite-Marie, le touchant théâtre de ses austérités. Il lui eût été difficile de les cacher ailleurs que là. Depuis l'âge de dix à douze ans, disent les Contemporaines, elle coucha, ordinairement sur la dure, passant une grande partie de la nuit en prières, au plus fort de l’hiver ; elle commença dès ce temps à passer les jours sans manger, se servant de toutes sortes d’instruments de mortification pour mater son petit corps ; et il aurait été difficile que dans la religion elle eût ajouté quelque chose aux austérités qu'elle pratiquait dans le monde. »
Il y aurait des exemples pour toutes les situations les plus diverses, dans la petite malade de quatre années consécutives ; dans la fille persécutée avec sa mère, sous le toit paternel ; dans les poursuites du monde et du plaisir, qui voudront la séduire ; dans cette lutte prolongée entre la vie du siècle et la vie religieuse : lutte aussi vive, aussi opiniâtre, aussi prolongée que celle d’Augustin pour s’arracher au vice et s’élever à la plus haute perfection ; enfin, dans la fidélité constante de Marguerite-Marie, sa résolution définitive, son courage et sa générosité à l’exécuter.
On peut lire tout cela dans les diverses histoires de la Bienheureuse. Mon but ici est plutôt de signaler à la juste et sainte curiosité des pèlerins tous les endroits ou toutes les choses auxquels se rattache quelque souvenir.
Or il y avait naguère encore dans le grenier au-dessus de la ferme, une toute petite chambre à coucher, très-proprement agencée, ayant une fenêtre qui existe encore sur la cour d’entrée, et soigneusement peinte dans le goût de la chambre devenue chapelle. Je l’ai vue plusieurs fois, quand j’étais jeune, entièrement conservée ; aujourd’hui, il n’en reste que quelques traces. C’était évidemment un supplément à l’étroitesse du logis de maître. On l’appelait dans le pays, la chambre de la vénérable.
Il y a tout lieu de croire, en effet, que c’était là la chambre de Marguerite-Marie, le touchant théâtre de ses austérités. Il lui eût été difficile de les cacher ailleurs que là. Depuis l'âge de dix à douze ans, disent les Contemporaines, elle coucha, ordinairement sur la dure, passant une grande partie de la nuit en prières, au plus fort de l’hiver ; elle commença dès ce temps à passer les jours sans manger, se servant de toutes sortes d’instruments de mortification pour mater son petit corps ; et il aurait été difficile que dans la religion elle eût ajouté quelque chose aux austérités qu'elle pratiquait dans le monde. »
Languet
confirme tout ce récit ; il nomme même le cilice, la discipline et les
chaînes de fer. Puis il ajoute une circonstance qui corrobore
merveilleusement cette opinion : « Quelque soin qu’elle prit, dit-il, de
cacher ces austérités, les domestiques s’en aperçurent ; sa mère en
craignit l’excès ; et pour la retenir, elle l’obligea à ne plus coucher
<qu’avec elle. Plus tard, elle put obtenir de sa mère de coucher
seule dans une chambre à part. Son dessein était de reprendre ses
austérités.
Comment
les domestiques purent-ils être les premiers à s’apercevoir de cela,
sinon par le mouvement et le bruit qu’ils entendaient, la nuit,
au-dessus de leurs têtes ?
Mais
ce qui est plus accessible, ce qui est plus positif, ce sont les
souvenirs du jardin, du petit bois et du rocher jadis ombragé, qui
s’élève à l’extrémité. C’était la solitude aimée de Marguerite-Marie, et
elle en parle souvent dans sa vie persécutée. Que de ferventes oraisons
elle y a faites ! Que de larmes elle y a versées ! Que de misères elle y
a cachées à la gloire du Seigneur Jésus ! Depuis si longtemps que la
maison de maître est inhabitée, le jardin a disparu. Il occupait
l'espace qui sépare la maison du petit bois qu’on voit encore au bout de
la terre qui l’a remplacé. Il faut aller la et descendre vers la prairie pour trouver le rocher qui tenait lieu de grotte à Marguerite-Marie.
Carte postale du rocher
XII
J’avoue
que la vie de Marguerite-Marie, à Lhautecour, telle qu’elle est
rapportée par ses historiens et par elle-même, est vraiment étrange.
Mais il se tromperait bien celui qui n’y voudrait voir que les
singularités d’un esprit malade. C’est l’esprit de Dieu qui la mène, qui
règne sur elle souverainement et continue à la gouverner comme il a
fait dès le berceau. Par des voies tout à fait exceptionnelles, il la
prépare à sa grande mission d‘Evangéliste du Sacré-Cœur. Il la
familiarise, en quelque sorte, avec les manifestations sensibles de sa
divine présence. Il lui apparaît, il lui parle déjà dans cette solitude
de Lhautecour, tantôt sous la forme de l’Ecce homo, ou dans l’état de sa
flagellation ; tantôt, pour la reprendre de ses hésitations ; tantôt,
pour lui demander son cœur. Il lui prodigue les dons les plus parfaits
d’oraison, de mortification, et, des miracles ; celui, par exemple, de
sa propre guérison, et celui de la guérison de sa mère.
Source : Livre "Album-guide des saints pèlerinages de Paray-le-Monial et de Verosvres" par François Cucherat
Carte postale du puits où Sainte Marguerite-Marie venait puiser de l'eau
Carte postale du bois près de la maison où persécutée par sa grand-mère elle allait pleurer
Carte postale d'un des étangs qui environnent la maison de Sainte Marguerite-Marie
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