Miracle Eucharistique Moncada 1392
C'était le soir de Noël. L'horloge du clocher venait de sonner 23 heures.
Peu après, les cloches appelaient les fidèles.
Le
vent froid de la nuit renvoyait la joyeuse invitation à la messe,
minuit à travers les ruelles du village de Moncada, par-delà les
rizières et les orangeraies au loin jusqu'à la ville de Valences.
Les riches quittant leurs châteaux et les pauvres, leurs chaumières, se mirent en route.
Rien
au monde n'aurait pu les chasser de leurs logis douillets ; mais par
amour de l'Enfant-Jésus, ils marchaient sans hésitation, frissonnants
dans le noir. Même de petits enfants, force de volonté, bien emmitouflés
dans leurs lainages, marchaient un peu somnolents, mais avec d'autant
plus de mérite côté des parents, vers l'église.
Voici déjà que dans le premier banc s'agenouillait une jolie petite paysanne de cinq ans, avec sa maman.
Voici déjà que dans le premier banc s'agenouillait une jolie petite paysanne de cinq ans, avec sa maman.
Toute
animée désir d'admirer l'Enfant-Jésus avec Marie, Joseph, les anges,
crèche, les bergers, et toutes les petites lumières, elle avait pressé
la famille à partir vers l'église.
Brillants
de bonheur, ses yeux noirs et vifs allaient d'un berger à l'autre,
admiraient Marie et Joseph dans la pauvre étable installée sur l'autel
latéral de gauche. Tout à coup la petite poussa sa maman et demanda :
«La crèche est vide, où est donc l'Enfant-Jésus ? »
Après la messe, monsieur le Curé l'y mettra. Alors tu le verras. Attends un peu et sois bien sage.
Après la messe, monsieur le Curé l'y mettra. Alors tu le verras. Attends un peu et sois bien sage.
Le pasteur, lui, n'avait pas tellement le cœur à la fête.
C'était un noble prêtre, très consciencieux, mais parfois trop craintif.
Il était tourmenté par des incertitudes sur la validité de son
ordination, du fait qu'elle avait eu lieu dans cette période
particulièrement difficile de l'Eglise qui était alors sous le
pontificat d'un antipape. Et il priait Dieu de le délivrer de ses
doutes.
Il
se confia à son évêque et alla jusqu'à le prier de l'ordonner une
seconde fois s'il le fallait, pour en finir avec ses scrupules.
Alors la messe commença. Arrivé à la consécration, le prêtre prononça les paroles consécratoires avec une grande crainte respectueuse, et présenta la blanche hostie à l'adoration des fidèles.
Un grand silence régnait dans le lieu saint où tous étaient à genoux et adoraient dans la foi le Christ présent.
Alors la messe commença. Arrivé à la consécration, le prêtre prononça les paroles consécratoires avec une grande crainte respectueuse, et présenta la blanche hostie à l'adoration des fidèles.
Un grand silence régnait dans le lieu saint où tous étaient à genoux et adoraient dans la foi le Christ présent.
Soudain on entendit une voix enfantine : «Regarde, maman quel bel Enfant. Regarde donc !»
Mais la brave paysanne ne vit rien d'autre que la sainte hostie.
Effrayée de la perturbation, elle s'efforça de faire taire sa petite Inès : Obéissante, la petite de cinq ans se retint d'exprimer
sa joie, mais son regard émerveillé resta fixé sur l'Enfant qu'elle vit
distinctement dans la main du prêtre et sur l'autel jusqu'à la
communion. Quand le prêtre consomma l'hostie, l'Enfant disparut.
Les yeux noirs si vifs de l'enfant le cherchèrent en vain sur l'autel.
Inès voulait toujours communiquer à sa mère ce qu'elle avait vu, mais
celle-ci lui ordonna de se taire : «Sois tranquille maintenant, car
bientôt, après la messe, le prêtre déposera l'Enfant-Jésus dans la
crèche, alors tu le verras !»
En effet, le prêtre vint déposer une statue de l'Enfant-Jésus dans la crèche, pendant que les fidèles chantaient.
Alors
que petits et grands considéraient le bel Enfant-Jésus, Inès se tourna
vers sa mère, toute bouleversée : «Maman, mais ce n'est pas du tout
l'Enfant-Jésus vivant que j'ai vu avant sur l'autel !»
La
paysanne secoua la tête : quelle surprenante imagination a donc cette
nuit sa petite fille ? Auparavant elle était toujours sage à l'église.
«Prie, mon enfant, et sois enfin tranquille.»
Inès alors joignit à nouveau ses petites mains, car aussitôt commença la deuxième messe de Noël.
Mais
après les paroles de la consécration, le petit index droit d'Inès se
pointa à nouveau en l'air : «Maman, regarde! là-bas, le petit
Enfant-Jésus est de nouveau sur l'autel dans les mains du prêtre. Oh!
comme il est beau ! Il remue et me sourit. Maman, ne le vois-tu donc pas
?»
De
fait, la petite Inès vivait pour la deuxième fois le même miracle,
jusqu'à ce que l'Enfant-Jésus disparût à nouveau à la communion du
prêtre.
À la troisième messe également, elle eut la même grâce. Quelques
fidèles avaient eu l'attention attirée par les paroles d'Inès, et ils
vinrent l'interroger après la messe. Remplie de joie, Inès leur détailla
l'aspect de l'Enfant-Jésus et comment il avait regardé et béni les
gens.
La nouvelle de ce merveilleux événement se répandit bientôt dans le village et dans tous les environs.
La nouvelle de ce merveilleux événement se répandit bientôt dans le village et dans tous les environs.
Le prêtre lui-même l'apprit et fit appeler Inès.
Elle répondit à toutes les questions avec une simplicité candide sans se laisser démonter ni embarrasser par les objections.
À travers ses grands yeux innocents et ses simples réponses brillait la vérité irrécusable.
Avec
bonheur, le prêtre reconnut dans cette merveilleuse apparition pendant
ses messes un signe plein de tendresse de la part de Dieu lui montrant
ainsi la légitimité de son ordination et la validité de la consécration
eucharistique. Pourtant il ne voulut pas être trop imprudent et
crédule.
Dans sa grande perplexité, il médita en silence une épreuve pour Inès.
Dans sa grande perplexité, il médita en silence une épreuve pour Inès.
Après
quelques jours, alors que la petite, à son habitude, vint à nouveau
pour assister à la messe, le prêtre prit trois grandes hosties et vint à
l'autel. Il ne consacra cependant que deux hosties, ayant laissé dès le
début la troisième de côté sans la consacrer.
À
la communion il consomma l'une des deux hosties consacrées, et plaça
l'autre hostie devant lui, à côté de celle qui n'avait pas été
consacrée.
Puis
il fit venir Inès sur les marches de l'autel et, lui montrant les deux
hosties, il lui demanda : «Vois-tu encore maintenant l'Enfant-Jésus ?»
Aussitôt
l'enfant pointa son doigt sur l'Hostie consacrée et s'écria, rayonnante
: «Oh, oui ! dans cette Hostie, je vois l'Enfant-Jésus, mais pas dans
l'autre. Oh! comme c'est beau ! comme c'est beau !»
Alors le prêtre ne put ni ne voulut douter encore. Emu, il remercia le
Seigneur Jésus de l'avoir libéré de ses scrupules par un miracle
évident.
Inès entra plus tard dans un couvent pauvre, et vécut pieusement et saintement dans une stricte pénitence.
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