Pénitence
Confession à l'église Saint-André de Lvov
Dans l'Église catholique, la pénitence
fait partie d'un sacrement qui a pour but de pardonner les péchés :
c'est le sacrement de pénitence et de réconciliation (dit communément
confession) qui comprend également la contrition et la confession des
péchés.
Conditions
Les conditions nécessaires pour l'obtention du sacrement de pénitence sont les suivantes.
La première condition est de rechercher ses fautes par un examen de conscience.
La deuxième condition est le regret des fautes ou repentir. Celui-ci implique de faire la distinction entre péché véniel et péché mortel :
- On nomme péché véniel un acte contre la loi divine ou contre la loi naturelle mais qui ne fait pas perdre l'état de grâce ;
- On nomme péché mortel un acte grave contre la loi divine ou contre la loi naturelle, commis avec la connaissance du mal causé et avec consentement délibéré. Il est tel qu'il donne la mort de l'âme ; ainsi si on meurt sans confession ou sans la contrition parfaite (qui suppose l'intention de se confesser dès que possible) l'âme va en enfer et est damnée pour l'éternité.
Pour
l'obtention du sacrement il faut au minimum la contrition imparfaite de
tous ses péchés mortels joint à la confession. La contrition qui est le
regret de ses péchés avec la résolution de ne plus les commettres est
dite imparfaite lorsqu'on regrette ses péchés à cause des peines (enfer,
purgatoire) qu'on a mérité et qu'on ne regrette pas d'abord parce qu'on
a offensé Dieu.
-
- Les péchés capitaux sont à distinguer des péchés mortels, car la notion de péché capital n'a pas de rapport direct avec la gravité du péché. Le péché capital désigne un péché qui est cause de beaucoup d'autres péchés.
La
troisième condition est d'éviter toutes les occasions prochaines de
pécher, c'est-à-dire d'éviter les occasions dans lesquelles il est
probable que l'on pèche.
La
quatrième condition est de se confesser à un prêtre en disant tous ses
péchés mortels non confessés encore. Cacher volontairement un péché
mortel non confessé serait faire une confession sacrilège et donc elle
n'aurait aucune valeur, il faudra la refaire en entier et dire aussi
qu'on a fait ce sacrilège.
La dernière condition est l'application de la pénitence,
toujours destinée à réparer le mal qui a été fait lorsque c'est
possible (par exemple la restitution immédiate d'un bien volé). La
réparation est toujours proportionnée au dommage causé, ainsi on répare
le mauvais exemple par le bon exemple, on répare une calomnie en
manifestant la vérité, on répare une médisance en disant du bien de la
personne... Si toutefois cela ne se peut vraiment pas, la prière aux
intentions de la personne blessée est le minimum qu'on doit faire.
Ici, l'emploi du terme pénitence
peut-être considéré comme abusif. En effet la Tradition distingue la
pénitence de la satisfaction. C'est la satisfaction qui est destinée à
produire du bien après la réception de l'absolution ; la pénitence est
alors la démarche qui mène avant et pendant la confession jusqu'à
l'absolution.
Deux types de pénitences
L'Église catholique distingue :
- la pénitence extérieure, punition choisie par le pécheur, ou acceptée par lui, qui valide l'absolution que lui a donnée un prêtre ;
- la pénitence intérieure, ou conversion du cœur, qui est un changement profond du comportement accompagné d'un refus du péché. D'après le Catéchisme de l'Église catholique, « cette conversion du cœur est accompagnée d’une douleur et d’une tristesse salutaires que les Pères ont appelées animi cruciatus (affliction de l’esprit) » . Elle utilise à des fins positives le repentir, qui sans elle se transformerait en péché de délectation morose.
La pénitence peut être légère (simples prières) ou se durcir (utilisation de disciplines pour se fouetter le dos).
Définition supplémentaire
Selon La Révélation d'Arès
et la foi des Pèlerins d'Arès : La pénitence n'est ni le remords, ni
l'autopunition, mais simplement la clé du salut de l'individu et du
monde. Il s'agit du courage et de la volonté d'être libre de tous
préjugés contre son prochain, libre de toutes les dominations et de
pratiquer l'amour, le pardon, la paix et l'intelligence du cœur sans
restriction.
Confréries de pénitents
Article détaillé : Confrérie de pénitents.
Confrérie des pénitents de l'Oraison du Jardin des Oliviers (Semaine sainte à Saragosse)
Nées en Italie au XIIe siècle l'origine de ces confréries est cependant discutée quant à leur initiateur.
Pour les uns, elles seraient nées (juridiquement car elles existaient déjà de façon informelle) en 1267, date à laquelle saint Bonaventure
crée, à Rome, un statut pour les laïques agissant selon les règles de
l’Amour du Christ : c’est la première Confrérie du Gonfalon dont l’objet
est l’amour du Christ et la proclamation de la foi catholique.
Pour les autres, les premiers pénitents auraient vu le jour en 1221
lorsque saint François d'Assise a fondé le Tiers-Ordre de pénitence
(cependant les tiers-ordres ont eu, jusqu'en 1983, un statut canonique
différent de celui des pénitents).
Quoi qu'il en soit, le nom de pénitent
apparaît dans les livres à la fin du Moyen Âge. Les pénitents italiens
se chargeaient de protéger les condamnés à mort en leur enfilant une
cagoule, pour qu'ils ne soient pas lapidés par la foule. Ils priaient
pour leur âme, avec le pouvoir d'accorder la grâce à l'un d'eux chaque
année. Souvent les confréries ont une "fonction" bien définie ; par
exemple, l'adoration du Saint-Sacrement, l'accompagnement des défunts
lors des enterrements, les soins apportés aux malades etc.
En Espagne, les processions de pénitents lors de la Semaine sainte, notamment à Séville, prennent une ampleur particulière due au nombre impressionnant de pénitents processionnant dans les rues.
En Italie, la confrérie des pénitents noirs de La Miséricordia di Firenze
est une institution dans le pays, un véritable "service public" doté de
moyens très modernes (ambulances, hélicoptères, personnel médical
nombreux et compétent) et gérant des hôpitaux et des maisons de
retraite ; elle est présente dans toutes les grandes villes du pays.
Elle a son siège historique à Florence.
En France, la plus ancienne confrérie de pénitents est La Dévote et Royale Compagnie des Pénitents Gris d'Avignon, fondée en 1226 par le roi de France Louis VIII Le Lion, père de Saint Louis, à son retour de la croisade contre les hérétiques albigeois. Cette confrérie commémore chaque année l'anniversaire du "Miracle des Eaux".
À
la tête de chaque confrérie on trouve généralement un Premier Maître
(Avignon), un Recteur (Aix) ou un Prieur (Nice), ainsi qu'un aumônier.
Ils sont généralement assistés d'un Second Maître, d'un secrétaire et
d'un trésorier. Les pénitents sont la plupart du temps des laïcs qui ne
prononcent pas de vœux, mais des clercs sont parfois membres des
confréries.
Les pénitents noirs de la Sanch pendant la Semaine sainte à Perpignan (2007)
Aujourd'hui, dans le sud de la France, chaque confrérie de pénitents se différencie par la couleur de son habit :
- gris à Aix-en-Provence ou à Avignon
- blanc à Aigues-Mortes
- rouge en Corse
- bleu à Montpellier
- noir à Perpignan
- blanc, noir, rouge et bleu à Nice
Il y eut aussi jusqu'au XIX° siècle des Pénitents violets (Marseillan dans l'Hérault) ou feuilles mortes à Limoge.
La
cagoule en popeline cousue à la robe, est appelée « caparuxte »
(uniquement à Perpignan) et masque le visage pour assurer l'égalité des
Frères et l'anonymat de la charité. À l'heure actuelle, mis à part les
Pénitents Gris d'Avignon ou les noirs de Perpignan, les autres
confréries ne portent plus la cagoule. La robe est souvent appelée
« livrée », « chemise » ou « sac ».
La
Révolution française interdit les Pénitents de toutes les couleurs.
Certaines de ces confréries se reconstituèrent clandestinement (dès 1797
pour les blancs de Montpellier), et furent tolérée après le concordat
de 1801. Elles ne reçurent de statuts officiels qu'au retour de la
monarchie en 1815.
Certaines
confréries de pénitents ont disparu et sont parfois réapparues à
l'époque récente : c'est le cas de la confrérie des pénitents noirs de
Toulon en 2006 et des pénitents blancs de Saorge en 2009.
En
France, les confréries de pénitents se réunissent chaque année au cours
d'une maintenance (France et Principauté de Monaco), organe qui fédère
les différentes confréries. Il y a, également, dans le Comté de Nice une
maintenance particulière aux confréries dudit Comté.
Au niveau international le seul organe fédérateur des confréries des différents pays est le Forum Omnium Gentium Confraternitatum (F.O.G.C.).
Pénitences publiques célèbres
- Théodose Ier
- Louis Ier le Pieux
- Henri IV à Canossa
- Henri II Plantagenêt à Avranches après l'assassinat de Thomas Becket
En savoir plus :
Pénitence (sacrement)
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