Ascèse
L'ascèse ou ascétisme
est une discipline volontaire du corps et de l'esprit cherchant à
tendre vers une perfection, par une forme de renoncement ou
d'abnégation.
Étymologie
Le mot est emprunté au latin chrétien asceta, asceteria du Ve siècle, signifiant « moine ou religieuse, monastère ou couvent ».
Avant ce sens religieux, le grec askêsis « exercice » s'appliquait à de nombreux arts et métiers, et en particulier l'athlétisme.
L'attitude ascétique apparaît en Asie du Sud avec la civilisation de la vallée de l'Indus et la religion harappienne, notamment dans le yoga, et existe dans la plupart des religions personnelles.
Chaque
tradition prescrit ses exercices, souvent autour du jeûne et de la
prière, mais on trouve aussi la méditation, la mortification,
l'abstinence sexuelle ou certaines gymnastiques.
La pratique est assidue mais ne vise pas la performance, une récompense, ou un don magique.
L'ascèse vise à atteindre un idéal élevé, comme la santé, le bonheur, la sagesse, le salut, la vérité, ou le nirvāna.
Ce
renoncement aux fruits de l'acte tout en s'y consacrant entièrement est
une découverte religieuse qui se transmet depuis à d'autres domaines,
comme l'art.
Présentation
L'ascèse
spirituelle désigne une vie sobre et sans superflu qui vise à la fois
la santé et le bien-être optimal et la conscience de ce qui est
essentiel.
L'ascèse
permettrait d'augmenter et de maintenir la sensibilité du corps et de
mieux ressentir le sens de nos propres actions et des événements de
notre existence.
L'ascèse a également une connotation intellectuelle. Elle vise alors une réflexion rigoureuse.
On
y trouve des techniques dites de "discernement", ainsi qu'une ascèse
morale qui tente de se défaire de l'ego pour accéder à plus de
compassion et d'amour.
Il existe une ascèse qui se rapporte au corps sans être tout à fait coupé de la pensée.
Asanas et Pranayama dans le yoga, arts martiaux et autres techniques corporelles dans le bouddhisme.
Les religions du Livre aussi connaissent l'ascèse et ses techniques plus ou moins secrètes.
La Règle de saint Benoît vise par exemple un équilibre entre le travail manuel et la prière.
On y retrouve aussi le jeûne.
D'autres pratiques, comme le végétarisme, visent à éviter ce qui nuirait à la conscience du corps : viande, drogues, alcool etc.
Ces
pratiques corporelles cherchent toutes à restaurer un équilibre
corporel naturel : colonne vertébrale librement érigée, ventre détendu,
respiration libre centrée sur l'expiration.
Étude de Max Weber
Max
Weber a étudié le passage de l’ascétisme religieux à l’ascétisme
économique, puis enfin à l’esprit de capitalisme. Dans ce sens,
l’ascétisme est la privation particulière que l’individu pratique pour
atteindre un but.
Weber
examine plusieurs sources du protestantisme ascétique : le Calvinisme,
le Piétisme, le Méthodisme et les sectes issues du mouvement Baptiste.
Kant pense que l’ascétisme reflète la manière de vivre de tous les hommes, leur but propre afin d’atteindre le bonheur « suprême ». Nietzsche critique l’idéal ascétique dans La généalogie de la morale.
Critiques
La plus grande partie de l'ouvrage de Friedrich Nietzsche, Généalogie de la morale, est intitulée "Que signifient les idéaux ascétiques?",
il y développe une critique radicale de l'ascèse et de ceux qui la
prescrivent, responsable selon lui de ruiner la santé, et d'être
contraire à la vie, le tout aux noms de croyances et de préjugés
philosophiques ou théologiques, de l'existence d'un arrière-monde.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire