Saint Amable
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Amable de Riom ou Amable de Clermont ou Aimable ou Saint Amable était un prêtre de Riom en Auvergne au Ve siècle.
Il est fêté localement le 11 juin ou le 18 octobre ou le 1ernovembre en Occident, le 3 juillet en Orient.
Sa châsse est aujourd'hui a Riom en la basilique du même nom, la Basilique Saint-Amable.
Histoire et tradition
Saint-Amable de Riom
Par Aavitus — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=48557068
La culture populaire indique qu'Amable serait né à Villossanges, dans les Combrailles, lieu sur lequel on retrouve aujourd'hui une croix marquant le lieu de sa naissance.
Amable exerça
son ministère dans l'église de Riom, puis fut appelé au siège épiscopal
de l'Auvergne (Clermont), probablement par saint Sidoine Apollinaire.
On raconte qu'à sa voix les bêtes venimeuses et les démons s'enfuyaient. Les images et médailles représentant le saint portent toujours cette inscription « le démon s’enfuit, ainsi que le serpent et le feu ». On peut voir à Mirecourt, une toile du xviie siècle représentant saint Amable, saint réputé protéger des serpents et des sorciers.
Il est mort un 11 novembre de l'an 475.
Sa fête est cependant célébrée le 11 juin ou le 18 octobre en Occident, le 3 juillet en Orient. Il est fête à Riom lors de deux fêtes solennelles marquant le culte de Saint Amable : le dimanche qui suit le 19 octobre (Saint Amable d’hiver) et le dimanche qui suit le 11 juin (Saint Amable d’été). Lors de cette grande fête d’été, on porte en procession dans les rues de la ville la châsse contenant les reliques du Saint.
Son tombeau à Clermont a été le lieu de plusieurs miracles dont saint Grégoire de Tours a été témoin et qu'il nous rapporte. Au xe siècle, on procéda à la translation de ses reliques de Clermont à Riom où on les plaça dans l'église Saint-Bénigne.
Le père Antoine Déat a introduit son culte au Canada, où il fut vénéré pendant très longtemps recitus.qc.ca. Dans les années 1730, un enfant sur dix est appelé Amable. Une chapelle avait été bâtie en son honneur à la basilique Notre-Dame de Montréal.
La basilique Saint Amable : http://lieuxsacres.canalblog.com/archives/2007/04/19/4681313.html
La Dévotion à Saint Amable
Une protection sûre contre le feu
Notice sur Saint Amable, prêtre
Saint
Amable naquit vers le commencement du Ve siècle, de parents très nobles
et très pieux, dans la grande ville de Riom, en Auvergne. Ce grand
Saint méprisait l'avantage d'une naissance illustre et n'estimait de
véritable noblesse que celle d'avoir été fait enfant de Dieu par le
Saint Baptême. Toute occupés de l'éducation d'un fils qui leurs était si
cher et qui leurs donnait de si riches espérances, ses parents le
mirent sous la conduite du pasteur de la paroisse. La principale
occupation de celui-ci fut de faire bien comprendre à cet enfant que de
porter le jour du Seigneur dès sa jeunesse est une grâce singulière, la
plus parfaite fidélité, la plus exacte correspondance. L'aimable
disciple mettait à profit toutes les leçons d'un si digne maître, vivant
éloigné du monde, et s'appliquant à la pratique de toutes les vertus.
Celle qu'il étudia avec le plus de soin fut l'humilité. Comme cette
excellente vertu avait été le principe de sa sainte retraite, elle en
fut aussi le premier fruit. De cette tige céleste, la crainte de Dieu
prit naissance dans son cœur. Sa vigilance était une suite de cette
crainte; il veillait sans cesse sur lui-même et sur toutes ses actions,
de peur de donner prise au démon qui met tout en oeuvre pour nous
perdre.
Etant
humble d'une humilité intérieure et véritable, il était par conséquent
extrêmement doux, car la douceur est la campagne inséparable du cœur
humble. On ne pouvait le rabaisser, vu qu'il était dans sa propre
estime, au dessous de toute idée désavantageuse; il ne se fâchait de
rien, ne s'aigrissait contre personne et gardait la douceur envers tout
le monde. La simplicité qui se trouve toujours où est l'humilité, lui
faisait croire tout le bien qu'on disait des autres, appréhender pour
lui-même jusqu'au apparences du mal et marcher constamment en la sainte
présence de Dieu. Or, ceci comprend tout: marcher avec Dieu, c'est se
conduire par son esprit en toutes choses, c'est l'avoir toujours présent
par la Foi, et régler toutes ses actions sur sa Volonté. Saint Amable,
étant dès lors un sujet tout formé pour la religion, fut appelé par son
évêque au ministère de l'Eglise, et les habitants de Riom l'obtinrent
pour Curé de leur paroisse. Il n'entra dans cette sublime fonction
qu'avec un saint tremblement, et s'adonna plus que jamais à la pratique
de l'humilité. Mais plus il tâchait de se dérober aux yeux des hommes,
plus Dieu prenait plaisir à le manifester, car le bruit des miracles
opérés par son intercession le trahissait partout; il éteignit plusieurs
embrasements qui menaçaient la ville d'un incendie général. Outre le
domaine sur le feu, qui lui est spécial, il reçut encore deux pouvoirs
miraculeux: chasser le démon du corps des possédés et commander aux
serpents.
Dieu
ayant ainsi favorisé ce saint pasteur de tant de grâces, toute ton
application fut de lui en témoigner sa reconnaissance. Quand il offrait
le sacrifice redoutable de la messe, la foi vive qui lui découvrait un
Dieu présent sur nos autels, une terré changée en ciel, le remplissait
du plus ardent amour... mais quand il considérait que ces grands
mystères s'opéraient par le ministère d'un indigne prêtre comme lui, son
cœur se brisait de douleur et son visage paraissait tout baigné de
larmes. Ce saint prêtre, tout pénétré d'amour pour Notre-Seigneur
Jésus-Christ brûlait d'un feu semblable pour les membres de ce Divin
Maître; il Joignait l'aumône spirituelle à la corporelle, et il
s'appliquait d'autant plus a la première que les misères de l'âme sont
plus à plaindre que celles du corps. L'Evangile, qu'il méditait tous les
jours lui avait appris que ceux-là sont heureux qui pleurent
maintenant, parce qu'ils seront consolés. Cette divine parole l'animait
puissamment et le faisait marcher avec joie dans la voie étroite du
salut. L'une des principales leçons qu'il donnait à ses disciples et à
son peuple était celle-ci: « Les chrétiens ne doivent jamais laisser
refroidir la charité dans leur cœur, mais l'y faire toujours croitre. En
égard au penchant continuel de l'homme vers, la créature, on doit
nécessairement renouveler dans son cœur l'amour de Dieu par des actes
fréquents, et empocher par ce moyen que la créature ne nous domine et ne
devienne le principal objet de nos actions en la préférant actuellement
au Créateur ».
Enfin,
Dieu voulant couronner une vie si sainte et si pleine, fit passer son
serviteur Amable de cette vie mortelle et laborieuse à la vie glorieuse
et immortelle. Il était âgé de 78 ans. Ayant eu avis de sa mort, il fit
assembler ses disciples et les exhorta à la pratique de la charité.
« Tâchez, mes chers enfants, leur dit-il, de vivre en paix avec tout le
monde, et de conserver la sainteté, sans laquelle vous ne sauriez voir
Dieu. Travaillez à entretenir la charité, et l'unité d'un même esprit
par le lien de la paix, car Dieu met les pacifiques au nombre de ses
enfants ». Après leur avoir donné à tous le baiser de paix et sa
bénédiction, il les pria de s'en retourner dans leurs maisons. Puis,
couvert d'un cilice, couché sur la cendre, il reçut le Saint Viatique,
et rendit de bon cœur son âme à Celui qui la lui avait donné, en l'an
475.
On
invoque Saint Amable particulièrement contre les incendies, et cette
dévotion parait très ancienne. Nous lisons dans l'Epitre Dédicatoire de
sa première vie écrite en 1701: « Depuis plusieurs siècles, on a vu ses
précieuses reliques éteindre le feu le plus violent (…) Ce sont là les
merveilles anciennes, et néanmoins ordinaires de Saint Amable. Dans
l'office de sa fête, composé en 1575, nous voyons:, à l'Hymne de Vêpres:
« A la vue de ses saintes reliques, les flammes s'éteignent ». Dans
l'Hymne de Matines: « Vous commandez aux éléments, ils vous obéissent. A
votre voix la flamme est sans force. Les feux violents et prêts à
ravager notre ville ont respecté vos ordres; on les a vus, plus d'une
fois, avec étonnement, sentir la vertu de votre présence, et, devenus
dociles, ils se sont amortis aussitôt que Vous l'avez voulu. La foudre
même, prête à éclater, est forcée de céder à votre pouvoir et de vous
obéir. Lorsqu'une trop grande sécheresse, ou des pluies d'une trop
longue durée désolaient nos campagnes, vous avez délivré votre peuple de
cette affliction où il gémissait sous la main de Dieu (…) car alors
vous faites tomber la pluie du ciel, ou vous ramenez une agréable
sérénité ». Répons de la 2e leçon : « Vous êtes béni dans là ville, vous
êtes béni dans les champs, et vos reliques sont pleines de
bénédictions. V. Vous nous ayez délivrés de la violence de la
flamme,dont nous étions environnés de toutes parts ». Répons de la VIIe
leçon: « On portait sur les malades les mouchoirs et les tabliers qui
avaient touché son sacré corps, et ils étaient guéris de leurs
infirmités... et les malins esprits sortaient des corps qu'ils
possédaient ». Hymne des Laudes: « Cette sainte poussière cachée sous
nos autels rend efficacement la santé aux malades, elle chasse et fait
fuir les bêtes furieuses, elle amortit la violence impétueuse des
flammes ». Collecte de la messe: « Les fidèles reconnaissent la grande
puissance que Dieu a donnée à son serviteur Amable contre les serpents
et contre le feu, ces deux grands fléaux dont il punissait dans le
désert la révolte continuelle du peuple Juif ».
Quelques exemples de la protection de Saint Amable
Guillaume
VII persécutait Etienne, évêque de Clermont, et le poursuivait avec une
armée formidable. Celui-ci, le cœur percé de douleur, le visage
prosterné contre terre, répandait des torrents de larmes, il implorait
de toute l'ardeur de son cœur le secours du grand serviteur de Dieu
Amable. « J'ai déjà ressenti plusieurs fois les effets de votre
puissante protection, (disait-il), vous ne me l'avez jamais refusée...
Vous n'êtes pas moins puissant aujourd'hui qu'autrefois pour me délivrer
de l'extrémité où je me trouve. J'espère que vous m'accorderez cette
grâce par le grand pouvoir que vous a communiqué Notre-Seigneur
Jésus-Christ ». A peine eut-il achevé cette prière que deux courriers
arrivèrent en toute hâte, et lui firent le-récit suivant: « Monseigneur,
aucun des vôtres n'a péri. Les ennemis ont avoué eux-mêmes que tous les
traits qu'ils décochaient portaient à faux, et qu'ils; se sentaient
comme liés par un pouvoir invisible. Un moment nous nous crûmes perdus
sons ressources: Le feu, que nous avions allumés pour fermer passage aux
assiégeants, poussé tout-à-coup par un vent furieux, se dirigea de
notre côté et menaça de tout détruire. Les ennemis poussaient des cris
de joie, s'applaudissant de ce que les flammes leur ouvraient un passage
pour entrer dans le palais. Dans cette extrémité nous implorâmes notre
Saint protecteur. Un prêtre alla prendre dans l'église la relique de
Saint Amable et l'opposa A l'impétuosité des flammes. Aussitôt le feu
tourna toute sa furie contre les assiégeants, malgré le vent contraire;
la plupart furent consumés par les flammes, les autres durent prendre la
fuite ». (1060).
Dans
la ville de Lyon, sur les 2 heures du matin, le feu prit par accident
dans une boutique où il y avait beaucoup de matières combustibles. Grand
nombre de personnes accoururent pour porter secours; mais le vent était
si fort qu'il n'y eut pas moyen de maîtriser l'incendie, et un
quartier, considérable de la ville menaçait ruine complète. Dans un si
grand désastre, où Je mal était sans remède, quelques personnes dévotes,
sachant qu'un bourgeois de la ville avait du suaire où le corps de
Saint Amable avait été enveloppé; allèrent frapper à sa porte, le
conjurèrent de se lever promptement et d'apporter la sainte relique
qu'il avait, pour apaiser la fureur des flammes. Le monsieur s'étant
levé aussitôt, il prit ce saint suaire, il le porta avec beaucoup de
respect et de dévotion sur le lieu de l'incendie, où, étant arrivé, il
en coupa une petite portion qu'il enveloppa dans du papier, et qu'il
donna à un jeune homme, lequel voulut bien hasarder sa vie en montant;
sur le premier plancher pour le jeter en cet endroit où était la plus
grande violence du feu. A peine ce jeune homme eût-il jeté ce morceau de
linge, tout sec et combustible, qu'on vit au même instant ce torrent de
feu et de flammes le respecter, l'embrasement cesser aussitôt, et
s'éteindre si visiblement qu'au lieu de ces cris lamentables dont l'air
retentissait auparavant, on n'entendit retentir que des cris de joie par
toute la ville. Tout le peuple rendit à Dieu des actions de grâce et on
fit dire des messes en l'honneur du Saint. (7 décembre 1653).
Le
9 juin 1699, entre 11 heures et minuit, temps auquel les Chartreux
chantent Matines, le feu prit par l'imprudence d'un valet à un de la
salle basse de leur maison. Bientôt la flamme se communiqua aux
planchers, et sortant par les fenêtres comme d'une fournaise, montait
par dehors, jusqu'au toit du bâtiment. Dans un si grand désastre, Dieu
inspira Dom Coadjuteur d'avoir recours à Saint Amable, et d'invoquer son
Saint Nom. Il avait sur lui du ruban, qui avait été béni, et avait
touché ses reliques; i1 le, jeta dans l'incendie, et, dans le moment, la
vertu de cette relique produisit un si merveilleux effet que le feu
s'éteignit comme la flamme d'une chandelle que l'on éteint par le
souffle, dont il ne reste que la mèche fumante. Cet événement miraculeux
réveilla les sentiments de reconnaissance dans le cœur des bons Pères
pour un pareil bienfait qu'ils avaient reçu depuis quatre ou cinq ans
par l'intercession du même saint; car le feu ayant pris par accident à
un bois appartenant à la maison de la Chartreuse, Dom Procureur et Dom
Coadjuteur étant accourus, accompagnés des domestiques de la maison, ils
se mirent tous ensemble en devoir de couper le chemin à la flamme;
mais, ayant reconnu que tous leurs efforts étaient rendus inutiles par
la furie de 1a flamme poussée par la violence du vent, et que tout ce
pays de bois, qui est de, plus de deux lieues d'étendue, était dans un
péril évident d'une destruction totale, sans qu'on pût par aucun moyen
arrêter la marche de la flamme, ces deux Religieux implorèrent le
secours de Saint Amable; et s'étant transportés en diligence aux deux
extrémités de l'incendie, chacun jeta de son côté dans le feu une
portion du ruban bénit, et qui avait touché ses sacrées reliques. Chose
étonnante! La flamme ne passa point outre, et fut aussi subitement
arrêtée en ces deux extrémités, comme si ces deux portions de ruban
eussent été des barrières ou des torrents d'eau qui l'eussent empêchée
de passer. Le Père Prieur vint en cette ville, peu de jours après,
célébrer la messe en l'honneur de Saint Amable. Et, pour une plus ample
reconnaissance, les Religieux statuèrent, dans leur chapitre, de
célébrer à l'avenir, tous les ans, une messe conventuelle de l'office de
Saint Amable. Fait en la maison de la Chartreuse, à quatre lieues de
Riom, le 12 juin 1700.
Prière à Saint Amable
Grand
Saint, nous vous supplions très humblement d'employer en notre faveur
votre puissant crédit auprès de Dieu. Vous délivrez les corps mortels de
la puissance des démons; éloignez de même ces malins esprits des âmes
immortelles, afin qu'elles ne succombent à aucune tentation et qu'elles
courent sans cesse dans la voie des commandements. Vous garantissez des
flammes dévorantes les édifices matériels; éteignez aussi dans les âmes,
qui sont les temples du Saint Esprit, toute ardeur impure et profane.
Vous guérissez les corps de la morsure des serpents; purgez les cœurs du
fiel de la malice et du poison de l'envie. Ce sera par votre secours,
grand Saint Amable, que nous craindrons les serpents invisibles, qui
sont les péchés, et que nous les éviterons. Ce sera par vos prières que
nous foulerons aux pieds le Basilic de l'orgueil, le Lion de la colère,
le Dragon de la volupté, et que nous trouverons notre véritable joie en
dieu seul, qui fait les chastes délices de ceux qui l'aiment. Ainsi
soit-il.
Permis d'imprimer
Edouard Chs, Ev. de Montréal.
Montréal, 20 Juin 1881
Montréal
Imp. de La Minerve, 212 et 214 Rue Notre-Dame
1881
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