Avignon La chapelle des pénitents gris

Avignon
La chapelle des pénitents gris

chapelle des Pénitents gris, dont l'accès se fait en traversant le canal 

Les « Pénitents Gris » d'Avignon affirment que ce fut Louis VIII, roi de France, qui fonda leur royale Confrérie le 14 septembre 1226.

Consécutivement à la fin du siège d'Avignon, il se serait rendu sur les bords de la Sorgue, en procession expiatoire, pieds nus et vêtu d'un sac, pour s'agenouiller à la chapelle Saint-Croix.

Cette hagiographie est contestable. Il est plus probable que le roi de France ait convoqué Pierre III, l'évêque d'Avignon, avec ordre de lui porter les saintes espèces. Les fidèles, qui l'avaient suivi, pieds nus et recouverts d'un sac en signe d'expiation, se seraient dès lors constitués en une confrérie dénommée « Disciples des Battus de la Croix ». Ils furent plus connus sous le nom de « Pénitents Gris ».

Article détaillé : Siège d'Avignon.

Ce qui est certain c'est que la Confrérie eut un futur pape parmi ses membres.

En 1475, Sixte IV éleva pour son neveu, le cardinal Julien de la Rovère, l'évêché d'Avignon au rang d'archevêché.

Puis l'année suivante, il en fit son légat pour Avignon et le Comtat Venaissin.
Le futur Jules II résida sur place et demanda son entrée chez les « Pénitents Gris ».

La chapelle, également connue sous le vocable de chapelle Sainte Croix, est particulièrement connue pour avoir abritée un miracle eucharistique, le "miracle des eaux" qui se serait produit le 30 novembre 1433 et en a fait un lieu de pèlerinage.

Au cours d'une inondation, les eaux se seraient écartées devant le Saint Sacrement que le prêtre desservant la chapelle était venu chercher, à l'image de la Mer Rouge devant Moïse.

procession de pénitents en 1876 
Procession des Pénitents gris, en 1876, à Notre-Dame des Doms


Les Gris furent les premiers d'une longue série de pénitents avignonnais. Sont connus ensuite les « Pénitents Noirs », qui furent fondés en 1488 par un groupe de nobles florentins, les « Pénitents Blancs », confrérie fondée en 1527 par treize Avignonnais, les « Pénitents Bleus », formés en 1557 par une dissidence des autres confréries. Puis à la fin du XVIe siècle, furent créés les « Pénitents Noirs de la Miséricorde » par Pompée Catilina, colonel de l'infanterie pontificale à Avignon.

Face à un tel engouement, la chapelle de la Confrérie des « Pénitents Gris » dut être agrandie en 1590.

Le mouvement se poursuivit avec la fondation des « Pénitents Violets » (1622), puis des « Pénitents Rouges » (1700).

La Révolution mit un terme à ce foisonnement et seuls aujourd'hui subsistent les « Pénitents Gris » et les « Pénitents Noirs ».

La nef actuelle de la chapelle a été reconstruite en 1818, la précédente s'étant écroulée sous la Révolution.

En 1854, fut fondée aux Pénitents une « œuvre des enfants indienneurs ». Ceux-ci, leur travail fini dans les manufactures, se voyaient proposer le catéchisme deux fois par semaine.

En 1895, Gabriele Saltarelli, ciseleur et doreur, venu de Milan, restaura le baldaquin en bronze doré que le marquis de la Tour Vidaud avait offert à la Confrérie, en 1827.
Source :

Les dévotions des églises du Vaucluse : Avignon

Le miracle de la séparation des eaux
Il n'est pas inutile de rappeler ici le miracle de la séparation des eaux, le 30 novembre 1433, opéré pour laisser le passage au clergé qui allait chercher le Saint-Sacrement dans cette chapelle totalement inondée.
Source : Livre "Avignon, son histoire, ses papes, ses monuments et ses environs" par Jean Baptiste Marie Joudou

Fondée en 1226, à l'occasion des actes de réparation envers la sainte eucharistie et de pénitence publique auxquels les Avignonnais avaient été condamnés par le légat du saint siège, pour avoir fait cause commune avec les hérétiques Albigeois, la royale et dévote confrérie des pénitents-gris, dont le pieux Louis Vlll s'était déclaré le premier confrère, avait obtenu l'insigne privilège d'avoir le très Saint-Sacrement continuellement exposé dans sa chapelle.

Or, il advint que vers les derniers jours de l'automne 1433, le Rhône était sorti de son lit ; ses eaux démesurément gonflées par des pluies torrentielles avaient rompu leurs digues et les rues de la ville portaient bateau.

Dès le lundi, 27 novembre , vers l'heure de vêpres, la chapelle de la sainte-croix, siège de la confrérie des pénitents-gris, située sur les bords même du canal de la Sorgue, non loin de l'église des Frères mineurs conventuels, et dans l'un des quartiers les plus bas, avait été envahie ; la crue continuait et, le niveau de l'inondation montant toujours, on prit l'alarme.

Le lendemain, mardi, quelques confrères se réunirent, et les dits Frères, écrit Mgr Laureut de Fiesqui, Archevêque et vice-légat d'Avignon, puis cardinal de la sainte Eglise romaine, dans le procès-verbal de sa visite pastorale du 18 juillet 1669, les dits Frères, appréhendant que les eaux ne fussent montées jusqu'au tabernacle, dans lequel le Saint Sacrement était exposé, furent avec empressement pour le retirer et trouvèrent les eaux de la hauteur de quatre pans partagées de deux côtés en forme de toits et ayant un chemin sec et  libre au milieu de la dite chapelle pour pouvoir aller audit autel et audit tabernacle, où le Saint-Sacrement était exposé et où il n'y avait aussi point d'eau, ce qui obligea les maitres et les confrères de faire venir dans leur chapelle des religieux et autres personnes de piété pour voir le dit miracle, à la vue duquel les dits Maitres représentèrent aux confrères, qui avaient accouru de toutes parts, la nécessité qu'ils avaient de bien observer leurs statuts et d'avoir une dévotion toute particulière au Saint-Sacrement qui était exposé jour et nuit dans la dite chapelle, par permission apostolique, avec de grandes indulgences accordées, les fêtes et les dimanches désignés dans les bulles des Papes ; duquel miracle il fut fait un verbal en forme, signé par les dits religieux et autres personnes de piété, lequel est conservé dans les archives de la dite société.
  





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