Béatification

Béatification

  
Une béatification est la déclaration, par décret pontifical, qu'une personne de foi chrétienne a pratiqué les vertus naturelles et chrétiennes de façon exemplaire, ou même héroïque.

La vénération publique de celui ou celle qui est alors appelé bienheureux ou bienheureuse est par la suite autorisée, localement ou universellement.

Au sein de l’Église catholique

Procédure

Une béatification n'aboutit qu'après une longue procédure (ou procès) préparatoire, mise en route par l'évêque du lieu où est décédé le candidat, et soutenue par une dévotion populaire, avec appel de témoins — favorables ou contraires — et examen des écrits. Le tout doit être confirmé par un miracle obtenu par l'intercession céleste de la personne concernée.

Selon l'article 9a des Normes pour la cause des saints (Novæ leges pro causis sanctorum), promulguées le 7 février 1983, les évêques doivent attendre cinq ans après la mort de la personne concernée avant d'introduire sa cause, afin que l'émotion n'entre pas en ligne de compte.

La Congrégation pour les causes des saints a promulgué en 2007 la version actuelle des règles à suivre pour l'enquête diocésaine.

La plupart des théologiens ne considèrent pas la béatification comme une déclaration infaillible de la part du pape, contrairement à la canonisation.

Promulgation

La déclaration de béatification se fait lors d'une cérémonie eucharistique solennelle, après la lecture du texte d'Évangile. Aucun rite liturgique particulier n'y est attaché.

Le pape Jean-Paul II a, lors de son pontificat, modifié considérablement la pratique de la béatification.

Jusqu'en octobre 2004, il a béatifié 1 340 personnes, soit plus que l'ensemble des béatifications effectuées par ses prédécesseurs depuis le pape Sixte V, qui établit une procédure de béatification similaire à celle en pratique aujourd'hui.

En outre, Jean-Paul II a introduit lui-même une cause en canonisation, ce qui permet d'écarter la réserve des cinq ans : mère Teresa fut en effet béatifiée (en 2003) seulement six ans après sa mort (1997).

La béatification de Jean-Paul II a également été prononcée le dimanche 1er mai 2011 par son successeur Benoît XVI six ans après sa mort.

But et intention

Béatification et canonisation ont pour but, de la part de l'Église catholique, de proposer au peuple chrétien des exemples de vies éminemment chrétiennes.

Vénération et prières sont proposées ou autorisées, localement s'il s'agit d'une béatification (ou même universellement — dans certains cas — s'il en est décidé ainsi).

Le culte se traduit par l'attribution d'un jour de commémoration au calendrier liturgique, autant que possible celui de la mort terrestre (ou « naissance au Ciel », selon l'expression classique du martyrologe) de l'intéressé.

Pour les catholiques, ce culte de dulie n'est pas à confondre avec la commémoration des défunts.

Ce n'est pas non plus un culte des morts.

Les bienheureux et les saints participent à la Vie éternelle.

Dans la foi, une communion spirituelle et mystique s'établit avec eux ; c'est la communion des saints.

Cette croyance fait partie du credo chrétien. Voir aussi le Code de droit canonique de 1983, canons 1186-1187 et suivants.

En principe (et sauf indult du Saint-Siège, cf. commentaires du canon 1218), un bienheureux ne peut pas être choisi comme patron titulaire pour la dédicace d'une église, ce « privilège » étant réservé aux saints dûment canonisés.

Quelques bienheureux

  • Jacques-Désiré Laval, spiritain, est bienheureux. Son tombeau se trouve à l'île Maurice.
  • Les prêtres massacrés au couvent des Carmes et en l'église Saint-Paul-Saint-Louis le 2 septembre 1792, lors des massacres de Septembre, ont été déclarés bienheureux par l'Église catholique. Le 2 septembre est une fête dans le calendrier liturgique. Cette fête n'apparaît pas dans les agendas ordinaires.
  • Le 17 octobre 1926 sont béatifiés à Rome 191 martyrs de la Révolution française, dont les prêtres massacrés le 3 septembre 1792 au séminaire Saint-Firmin (ou des Bons-Enfants ou de la Mission ou des Lazaristes), alors transformé en prison (voir Bienheureux Martyrs de Septembre). Martin Loublier, prêtre de Condé-sur-Sarthe, emprisonné à Saint-Firmin, fait partie de ces 191 martyrs qui ont été béatifiés le 17 octobre 1926 par le pape Pie XI.
  • 498 « martyrs de la persécution religieuse en Espagne » ont été béatifiés le 28 octobre 2007 à Rome.
  • Antonio Rosmini (1797-1855), prêtre et fondateur d'une congrégation : ses écrits ont été mis à l'index en 1849 ; cette censure est levée peu avant sa mort intervenue en 1855 ; 40 de ses thèses ont été condamnées par Léon XIII en 1887. Sa redécouverte fut progressive au XXe siècle, et il a été béatifié en 2007.
  • Mère Teresa, née en 1910 à Uskub, dans l'Empire ottoman (actuellement Skopje, Macédoine), et décédée le 5 septembre 1997 à Calcutta, Inde. Béatifiée en 2003, 6 ans seulement après sa mort.
  • Le 1er mai 2011, le pape Benoît XVI béatifie Jean-Paul II, à l'occasion du Dimanche de la divine Miséricorde.
  • Et encore (en ordre alphabétique) : Anne-Marie Taigi, mère de famille qui eut une quantité exceptionnelle de visions ; Bartolo Longo sataniste converti (voir en : Bartolo Longo) ; César de Bus ; l'empereur Charles Ier d'Autriche (1887-1922 ; le procès de béatification de son épouse l'impératrice Zita est en cours) ; Charles de Foucauld ; le comte et cardinal Clemens August von Galen, évêque de Münster qui s'est distingué par son opposition à Hitler ; Élisabeth de La Trinité ; Frédéric Ozanam, fondateur de la société de Saint-Vincent-de-Paul ; Louis et Zélie Martin, parents de sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus, béatifiés ensemble le 19 octobre 2008 ; le cardinal Alfredo Ildefonso Schuster, archevêque de Milan.
Source






 

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