Cambron (Belgique) Notre-Dame de Cambron

Cambron (Belgique)
Notre-Dame de Cambron

Cambron (Belgique) Notre-Dame de Cambron


L'An 1321, Philippe, Roi de France, ayant chassé les Juifs hors de son Royaume, quelques-uns vinrent s'établir à Mons sous le gouvernement de Guillaume I d'Avesnes, Comte de Hainaut.

Un d'entre eux se convertit, et fut tenu sur les saints fonds de Baptême par le Comte Guillaume qui lui donna son nom ; et peu après lui conféra une place de sergent de la Cour, pour, par ce moyen, lui procurer de quoi subsister.

Cambron (Belgique) Notre-Dame de Cambron


L'an 1322 ce malheureux Juif, converti en apparence seulement, allant en commission à Hérimel, passa par Cambron et entra dans le Monastère, où il aperçut dans le quartier des Étrangers une Image de la très-Sainte Vierge, crayonnée de rouge sur la muraille, tenant entre les bras son cher Fils adoré par les Rois Mages, qui est la même que l'on voit encore aujourd'hui : il l'injuria, lui fit mille insultes ; et parmi les blasphèmes qu'il vomit, il la frappa de cinq coups de javelot, dont trois furent portés au front, et les deux autres à la gorge.
A l'instant cette Image vénérable donna du sang ; qui effraya tellement le Juif, que se trouvant hors de lui-même, à la vue de cette merveille, il fit du bruit à épouvanter tous les environs.
D'abord un Frère Convers nommé Jean Mandidier, charpentier de son stile, qui travaillait à quelques pas de là, y courut ; et ayant surpris cet homme exécrable dans son désordre, lui aurait fendu la tête d'un coup de hache, s'il n'eût été retenu par un autre Convers nommé Frère Mathieu de Lobbes qui y vint assez tôt pour l'en empêcher, dans le dessein d'informer les Supérieurs et le Prince, près de qui ce malheureux était en crédit, de tout ce qui venait d'arriver.
Le bruit de cet outrage, et l'éclat de ce miracle se répandit en un moment par toute la maison ; l'Abbé et plusieurs Religieux y vinrent tous effrayés, et virent cette Image encore toute sanglante. Mais tandis qu'ils délibéraient sur le pattí qu'il y avait à prendre, le juif se déroba à leurs yeux, et s'enfuit du Monastère.
 On en avertit sans tarder le Comte Guillaume, et l'on députa vers le Pape Jean XXI, Frère Mathieu de Lobbes, comme un témoin oculaire de tous ces événements surprenants.
Il rapporta des lettres de sa Sainteté, qui tenait en ce temps son Siège à Avignon, par lesquelles elle exhortait le Comte à prendre connaissance de ce forfait.
On appréhenda le Juif, on l'emprisonna ; les témoins déposèrent contre ce blasphémateur qu'on appliqua à la torture : mais l'ayant souffert, sans avouer son crime, on fut contraint de le remettre en liberté, et de laisser à Dieu le soin de punir l'outrage fait à sa Mère, lorsque sa justice le trouverait à propos.
Elle ne permit pas que ce crime demeurât longtemps impuni ; car l'an 1316, dans le temps même que ce juif se croyait le plus tranquille sur ce fait, le Ciel se déclara ouvertement contre lui ; et pour rendre sa vengeance plus visible, il suscita un bon vieillard âgé de 80 ans, demeurant aux Estinnes hautes, distantes de trois lieues de Mons.
 Ce faible Ministre de la Justice de Dieu, était un pauvre homme paralytique, appellé Jean le Febvre, et selon quelques-uns, Jean Flament, maréchal de son stile, destitué de toutes forces, perclus de tous membres, à qui la vie, depuis sept ans qu'il tenait le lit, étais plus à charge que commode. Cependant voilà cet homme que Dieu choisit préférablement à tout autre, pour servit d'instrument à sa justice Divine ; et pour la faire même éclater avec plus de circonstance, un Ange lui apparut deux fois en deux nuits consécutives, lui commandant de la part du Très-Haut de se transporter à Cambron pour voir de ses propres yeux l'image de la Vierge ensanglantée, pour ensuite en entreprendre la querelle ; Mais ce bon homme, dans la crainte que ces ordres ne fussent des illusions, les communiqua à son Curé qui fut d'avis d'attendre une troisième semonce.
La nuit suivante la Vierge lui apparut couverte de cinq plaies, et toute teinte de sang ; et lui rendant entièrement la santé, elle lui commanda d'aller à Cambron sans différer, et de là à Mons, pour soutenir sa querelle.
Dès ce moment le Vieillard paralytique, se sentant tout guéri, se leva, se mit d'abord en chemin au grand étonnement de tous ceux qui connoissaient sa maladie invétérée ; et la première chose qu'il fit étant arrivé à Cambron, fut de remercier la très-Sainte Vierge de la préférence qu'elle lui donnait pour venger les outrages faits à son Image, protestant à genoux qu'il était prêt de sacrifier pour son honneur sa chétive vie qu'il manqua de perdre dans sort bas-âge suffoqué par les eaux, et qu'il ne sauva que par le secours de la très Sainte Vierge, que ses parents invoquèrent dans ce pressant péril.

De là il alla trouver le Comte à qui il fit un récit fidèle de tout ce qui venait d'arriver : ensuite il lui exposa la commission qu'il avait reçue du Ciel de provoquer le juif à un combat singulier, pour le forcer à avouer son Crime.
Le Comte Guillaume surpris de tous ces discours, fit venir le Juif en présence de ce pieux Vieillard, qui d'abord lui demanda s'il était ce malheureux apostat qui avait profané la sainte Image ?
Et sans attendre sa réponse, il lui dit : Ah ! perfide, ton crime s'est élevé jusqu'au Ciel où il crie vengeance contre toi : voilà, voilà le bras qui va t'en faire porter la peine.
A l'instant ce généreux Vieillard lui jeta un cartel que le Juif reçut d'une manière railleuse, se persuadant que le duel qu'il acceptait ne pouvait être que trop fatal à ce téméraire Vieillard, dont les cheveux blanchis faisaient assez juger d'une très-grande disproportion de force, et par conséquent de sa défaite certaine ; mais Dieu en disposa bien autrement.
Enfin, ce combat fut arrêté au lendemain, 8 d'Avril, et le lieu assigné par le Comte à la porte du .Parc. Les combattants s'y disposèrent ; le Vieillard par la prière, qui est la plus forte de toutes les armes ; et le juif par des onguents dont il se frotta pour se rendre plus agile. Le Comte fit préparer le champ, on le ferma de tous côtés, et personne n'y entra que ces deux ennemis.
Toute la noblesse et un peuple innombrable que la nouveauté du spectacle attirait de toutes parts, y vint ; et l'heure de paraître étant arrivée, on vit d'abord le Juif d'un côté, qui pour se moquer du Catholique, s'était vêtu à la judaïque, tenant d'une main un gros bâton, et de l'autre un écusson garni de sonnettes.
De l'autre côté, on admira ce pauvre Vieillard tout courbé sous le poids de ses années, qui avançait lentement, vêtu d'un habit blanc parsemé de croix rouges, armé d'un bâton et d'un bouclier.
Ce parti ne paraissait pas de convenance, et tout le monde plaignait d'avance le triste sort du Vieillard, quand tout à coup le Comte donna le signal du combat.
Alors le Vieillard s'approcha, et frappa son superbe ennemi d'un coup si rude, qu'il le terrassa.
Le Juif étourdi de cet accueil, se mit en devoir de se relever ; mais notre valeureux Soldat, que la Grâce animait, lui déchargea un autre coup sur la tête, et l'étendit à demi mort, il aurait même achevé de le tuer après l'avoir obligé de confesser son crime, si le Comte ne l'en eût empêché, dans le dessein de faire souffrir à ce malheureux un plus grand supplice. On s'en saisit, on le mit dans une étroite prison, et après qu'on fut convenu du genre de mort qu'il devait subir, il  fut condamné à être lié par les pieds à la queue d'un cheval, pour être traîné jusqu'au lieu du supplice, où on le pendit la tête en bas au dessus d'un feu préparé, au milieu de deux grands chiens affamés qui le mirent en pièces. 
Voilà la fin tragique de cet apostat, voilà la funeste catastrophe qui termina la vie malheureuse de ce juif ; voilà enfin de quelle manière miraculeuse Dieu vengea l'injure faite à sa Mère, se servant à cet effet de son fidèle serviteur.
Peu de temps après le Comte vint à Cambron à pieds nus rendre ses hommages à la très-Sainte Vierges et le valeureux champion de Marie s'y trouva en même temps, pour la remercier de la victoire qu'il venait d'obtenir par son secours. Il y laissa pour mémoire son bâton et son écusson que l'on y voit encore comme les trophées de sa victoire. 
Il alla ensuite à Avignon où il vit le Pape, et lui compta le succès de son combat. Il en obtint même des Bulles et des Indulgences qu'il rapporta à Cambrons.
Enfin, il retourna chez lui triomphant ainsi qu'un autre David, et fut reçu des habitants des Estinnes parmi les acclamations de joie.
Ils ont coutume depuis lors de visiter chaque année l'image miraculeuse, en compagnie de celui qui se dit le plus proche parent dudit Vieillard ; les Religieux de Cambron les reçoivent avec grande cérémonie, et les défraient de tout.
 Cette sainte Image est depuis lors en très-grande vénération, et le concours de peuple très-fréquent. Ives de Lelssines, quinzième Abbé, fit jeter les fondements de la Chapelle qui subsiste depuis l'an 1328. Elle est très-propre et richement ornée ; on en célèbre la Dédicace par une Procession solennelle qui se fait tous les ans le troisième Dimanche après Pâques. Les Archives de ce Monastère portent que le tour de cette Procession a été tracé par la Sainte Vierge.
Pour éterniser la mémoire de ce grand Miracle que l'on vient de décrire, Jean Antoine, Abbé de Cambron fit ériger entre les portes de Mons l'an 1550, à l'endroit du Combat, la belle Chapelle que l'on voit encore, au dessus de l'entrée de laquelle on y lit ces mots : En l'an de Grâce M. CCC. XXVI. advint le  combat en ce lieu de Jean le Febvre, Sartrier, résidant lors aux Estiennes, et de Guillaume le Juif, pour lequel Miracle à l'honneur de Dieu et de la Vierge Marie a été érigée cette Chapelle l'an 1550.
Tous les Auteurs anciens et modernes font mention de cet événement surprenant : Antoine le Waitte, Bzovius, Brasseur, Vinchant dans ses Annales du Hainaut, Hauport dans son Théâtre de Marie, de Boussu dans son Histoire de Mons, et plusieurs autres.
Ce Miracle n'est pas l'unique qui se fit à Cambron ; une longue suite d'autres très-fréquents et également surprenants, fait bien voir que ce lieu est agréable à Marie, puisque par tant de merveilles que Dieu opère par son intercession, elle y attire les fidèles, pour y être servie et honorée. On en rapporte ici de toutes espèces, pour augmenter la dévotion du Peuple, et le porter à mettre sa confiance en cette Mère de bonté.
Avant que d'entrer dans le détail des Miracles opérés par l'intercession de Notre-Dame de Cambron, on croit qu'il n'est pas hors de propos d'informer le Lecteur, que dans la Chapelle qui est bâtie entre les Portes de Mons, et dont on vient de parler au feuillet précédent, il y a une très-pieuse Confrérie érigée sous la protection de cette Divine Mère ; en l'honneur de laquelle on y chante la Messe tous les Samedis de l'année, où Messieurs de l'Académie de Musique se rendent avec beaucoup d'assiduité, de même qu'un très grand nombre de Confrères, et un Peuple très-considérable.
Voici la Bulle traduite en Français, que notre Saint Père le Pape Innocent XII a accordée en faveur de cette Confrérie.
Pour perpétuelle mémoire : Ayant appris que dans l'Église, ou Chapelle, dite de Cambron, située dans le dehors près des murailles de la Ville de Mons, du Diocèse de Cambray, il y a une pieuse et dévote Confrérie de Fidèles Chrétiens de l'un et de l'autre sexe, de quelle profession qu'ils soient, canoniquement érigée, ou à ériger sous le titre de l'Invocation de la Bienheureuse Vierge Marie, très-honorée Mère de Dieu, dont les Confrères et Consœurs ont coutume de pratiquer quantité de bonnes œuvres : Nous, afin que cette Confrérie s'augmente tous les jours de plus en plus, Nous cotisant en la miséricorde de Dieu Tout-Puissant Nous appuyant sur l'autorité de ses Apôtres S. Pierre S. Paul, Accordons à tous fidèles Chrétiens de l'un et de l'autre sexe qui entreront à l'avenir dans cette Confrérie, Indulgence Plenière au jour de leur entrée, et qui étant véritablement contrits et confesses, recevront le Très-Saint Sacrement de l'Eucharistie. Nous accordons aussi à chacun des Confrères et des Consœurs qui font déjà, ou qui seront ci-après inscrits en ladite Confrérie, Indulgence Plénière à l'article de la mort, s'ils sont véritablement contrits, confessés et communiés ; ou si ne pouvant recevoir le Saint Sacrement de Pénitence et d'Eucharistie, ils invoquent au moins de bouche et de cœur le nom de Jésus, par un motif de véritable contrition. De même Nous accordons miséricordieusement en Notre Seigneur, Indulgence Plénière et rémission de tous péchés aux Confrères et Consœurs de ladite Confrérie, modernes et futurs, qui visiteront l'Église, la Chapelle ou l'Oratoire de ladite Confrérie chaque année depuis les premières Vêpres du troisième Dimanche après la Pâques de la Résurrection de Notre Seigneur jusqu'au soleil couchant du même jour : et là prieront dévotement pour l'établissement et la continuation de la paix entre les Princes Chrétiens, pour l'extirpation des hérésies, et pour l'exaltation de notre Mère la Sainte Église, pourvu qu'ils soient ce jour-là véritablement contrits, confessés et communiés. Nous accordons de plus sept ans et sept quarantaines d'Indulgence auxdits Confrères et Consœurs véritablement pénitents, confessés et communiés, visitons l'Église, la Chapelle ou l'Oratoire de ladite Confrérie le premier Dimanche de chaque mois de Juillet, et aux jours des Fêtes de la Purification, de l'Annonciation et de l'Assomption de la B. Vierge Marie, et y priant dévotement pour les fins susdites. Et lors et toutes les fois que lesdits Confrères & Consœurs seront présents aux Messes et aux autres Offices divins qui se célébreront et réciteront dans ladite Église, Chapelle ou Oratoire ; quand ils se trouveront aux assemblées publiques ou privées de ladite Confrérie, en quelque lieu qu'elles se fassent ; quand ils logeront les pauvres ; quand ils procureront, par foi ou autrement, la paix entre des ennemis, quand ils accompagneront à la sépulture les corps des Confrères et Consœurs, ou d'autres ; quand ils assisteront   aux Processions permises par l'Ordinaire,  et lorsque l'on portera le Saint Sacrement de l'Eucharistie, soit en ces Processions, soit aux malades ou autrement, ou qu'ils diront, n'y pouvant assister, une fois le Pater Noster et l'Ave Maria, au son de la cloche ; quand ils réciteront cinq Pater et cinq Ave Maria pour les âmes des Confrères et des Consœurs défunts ; quand ils ramèneront quelque pécheur dans la voie du Salut, quand ils enseigneront les Commandement de Dieu et les Mystères de notre Salut aux ignorants, pour chacune de ces œuvres de piété et de charité, et d'autres semblables, Nous leur relâchons en la forme accoutumée de l'Église, soixante jours de pénitence qui leur auraient été enjoints, ou leur seraient dûs en quelque manière que ce soit. Les Présentes valables à perpétuité.  
Mais si lesdits Confrères et Consœurs avaient autrefois obtenu quelque autre Indulgence à perpétuité, ou pour un temps non encore écoulé, au sujet de ladite Confrérie, et en vue des mêmes exercices stipulés, qu'ils pratiquent, Nous Voulons que ces présentes soient nulles. Comme aussi en cas que ladite Confrérie soit déjà jointe ou s'unisse à l'avenir de quelque manière et pour quelque raison que ce soit, à quelque Archi confrérie, ou même s'érige en telle, Nous Voulons que leurs premiers Brefs et toutes autres Lettres Apostoliques ne leur servent de rien, mais soient dès lors nulles. Donné à Rome à Sainte Marie Majeure sous l'Anneau du pécheur, le 16 Juillet 1691, l'an premier de notre Pontificat.    
J. F. Cardlis ALBANUS
Datum Cameraci 18 August 1692.
 M. Haulain, Secretarius.
 

DIVERS AUTRES MIRACLES arrivés par l'intercession de Notre-Dame de Cambron, contenus dans le vieux Registre de la Chapelle,
D'un Enfant guéri soudainement.
Cette Année, 1356, fut féconde en merveilles ; l'on vit peu de personnes recourir à la Sainte Vierge, sans en recevoir un prompt secours : entre autres une Femme de Cambron affligée de la maladie mortelle de son petit Enfant, adressa ses vœux à la Sainte Vierge, la suppliant avec confiance de le rétablir en santé ; et sur le champ son cher fils fut entièrement guéri.
Autre guérison surprenante.
La même année, Huon à la Palette, natif de Hesdin, fut attaqué d'une maladie si violente, que les Médecins la jugèrent incurable ; il était même à deux doigts de la mort, lorsqu'il eut recours à Notre-Dame de Cambron ; on remarqua que dès ce moment il commença à récupérer la santé ; de sorte qu'en peu de jours il se vit capable d'aller visiter la sainte Image. Ce fut au pied de son Autel qu'il se sentit d'abord guéri ; ce qu'il vérifia, en présence de plusieurs témoins.
D'une Femme guérie miraculeusement.
 L'on vit encore la même année une Femme de Cambron St. Vincent, affligée d'une telle enflure, qu'elle ne pouvait plus remuer ni les bras ni les jambes ; cependant à peine eut-elle voué le pèlerinage à Cambron, et s'y fait, transporter, qu'à la vue seule de la sainte Image, elle fut toute guérie, et retourna chez elle sans être assistée de personne.
D'un voyageur guéri de la forte Fièvre.
Un homme d'auprès Montrœulles-Dames, voyageant pour satisfaire à plusieurs pèlerinages qu'il avait promis, était sur le chemin de Boulogne lorsqu'il se sentit attaqué d'une forte fièvre qui le rendait si faible, qu'il tomba par terre : c'est dans ce triste état que ce pauvre Pèlerin dénué de tour secours, au milieu des champs, et hors de son pays, appela dévotement à son aide la très-Sainte Vierge, sous le titre de Notre-Dame de Cambron ; aussitôt il fut guéri, et continua son voyage, ayant même encore fait six lieues ce jour-là. 
D'une Possédée guérie par le secours de la très-Sainte Vierge.
Une Femme de Grand-Mont, demeurant à Ath, possédée du diable depuis un an, dont elle était cruellement vexée, sentait de fréquents mouvements de désespoir qui la portaient à s'étrangler : le diable qui lui suggérait ces sortes de pensées, amenait avec lui d'autres diables pour d'autant plus tourmenter cette pauvre créature, et la porter par ces moyens à chercher dans la mort la fin de ses maux.
Ce malheureux esprit infernal injuriait le Prêtre qui priait pour la délivrance de cette Femme, lorsque tout à coup il lui parut voir sortir d'une muraille la très-Sainte Vierge qui terrassa le diable dont elle était tourmentée, et lui marcha sur le col : Elle fut d'abord délivrée et vint à Cambron, accompagnée de quarante personnes, remercier la Vierge à qui elle attribua sa guérison.
 D'un Charbonnier enseveli sous les ruines d'une fosse, et délivré de la mort.
Un ouvrier travaillant près de saint Ghislain dans une profonde fosse au charbon, fut subitement accablé de terres, et enseveli sous les ruines de ses travaux souterrains.
C'est dans ce triste état, où ne pouvant être secouru des hommes, qu'il invoqua la très-Sainte Vierge, promettant d'aller à Cambron lui rendre ses hommages, si par son intercession il pouvait mériter près de son cher Fils d'être délivré d'une mort prochaine qu'il allait certainement endurer.
A l'instant il se sentit retiré du danger où il était, et vint de ce pas à Cambron avec plusieurs témoins pour satisfaire à fa promesse.
D'un Prisonnier qui récupéra sa liberté.
Un homme prisonnier à Valenciennes dans une tour fort élevée, n'eut pas plutôt promis le voyage à Cambron, s'il pouvait sortir de sa détention, qu'il sauta du haut en bas sans se blesser, et vint avec grande dévotion s'acquitter de ses engagements envers celle qui l'avait conservé en santé.
 D'une Femme guérie.
Une Femme native de Grand-mont souffrait cruellement d'une enflure, qui était répandue par tout son corps. Les remèdes humains étant devenus inutiles, elle eut recours à la Sainte Image, et fut d'abord guérie.
D'une Fille miraculeusement guérie.
IL y avait à Tournay une Femme très pieuse dont la fille était si étrangement malade, qu'elle se trouvait perdue de tous ses membres.
Plusieurs personnes voulaient entreprendre de la guérir par les voies de superstition ; mais ces remèdes défendus ne pouvant s'accorder avec la piété de cette mère affligée, qui aurait mieux aimé perdre sa fille, que de se la conserver par ces sortes de crimes, elle mit toute sa confiance en Marie, elle invoquait tendrement, qu'elle mérita d'être exaucée. En effet, sa fille fut d'abord soulagée et récupéra la santé en peu de temps.
D'un Aveugle et d'un goutteux guéris.
Un homme et une Femme de Barbençon cruellement affligés, celui-ci des yeux dont il avait perdu l'usage, et l'autre de la goutte, se mirent en chemin pour Cambron. Leur grande confiance en la Mère de Dieu procura leur guérison avant que d'arriver à la sainte Chapelle ; l'Homme recouvra la vue et reconnut un de ses voisins qu'il salua en le nommant, au grand étonnement de cet homme ; et la Femme fut aussi à même temps guérie. Ils poursuivirent leur pèlerinage, et vinrent pleins d'alégresse chanter les louanges de la Vierge, et donner publiquement des témoignages des faveurs qu'ils venaient de recevoir.
D'une Fille guérie des écrouelles, un Homme de maladie et d'un Prisonnier délivré
Une Femme de Gourdines avait sa fille cruellement affligée des écrouelles ; elle adressa ses vœux à Notre-Dame de Cambron, et promit d'y mener sa fille ; trois jours après elle fut guérie : ce qui surprit tout le monde, et augmenta la confiance de cette bonne Femme, qui demanda aussi la guérison de son époux presque toujours malade, et régulièrement au temps de la moisson, ce qui l'empêchait de travailler pour procurer la subsistance de sa pauvre famille. Elle eut le bonheur d'être encore exaucée, et son mari parfaitement guéri. C'est alors que pénétrée de reconnaissance, elle se mit en chemin pour Cambron ; elle prit avec elle une de ses parentes, dont l'époux était en prison ; il avait même été appliqué à la gêne, instrument dont on se sert pour forcer les prisonniers à avouer leurs crimes. Ces deux Femmes qui s'entretenaient du crédit de la très Sainte Vierge auprès de Dieu, et des merveilles qu'elle opérait tous les jours, fit naître dans le cœur de celle-ci une espérance si forte d'en être aussi secourue, qu'ayant promis le voyage à sa Chapelle de Cambron, son mari se trouva miraculeusement délivré de sa prison par une Femme qui lui parut vêtue de blanc, et qui le mit en liberté.
 D'un Homme impotent et perdu de sens, et rétabli en santé.
Il y en avait une autre demeurant à Cambray, qui amena son mari faire hommage au pied de la Sainte Image. Cet homme avait été frappé d'un tourbillon de vent qui l'avait rendu impotent, et fait perdre ses sens ; mais à peine son Épouse eut-elle eu recours à la Sainte Vierge, qu'elle lui procura un parfait rétablissement.

Paralysie guérie
Aussitôt qu'une Femme d'Ypres eut promis d'envoyer à Cambron sort Contre-poids de cire, elle se sentit guérie d'une paralysie qui là retenait au lit depuis très longtemps ; elle s'acquitta très exactement de son engagement, et envoya d'abord à la Sainte Chapelle une Image de cire pesant deux cens quarante-deux livres.
Un Enfant à demi mort rétabli en santé
Il arriva à Villers Sire-Nicole qu'un Enfant dans le berceau criant et se tournant de part et d'autre s'était presque étranglé avec ses ceints ; sa mère y étant accourue et le trouvant à demi mort, l'offrit dans cet état à la Sainte Vierge, la conjurant de lui rendre la vie, et de l'agréer pour son pèlerin : à l'instant ce petit innocent tendit les bras à sa chère mère, sortit du berceau, et alla jouer et s'amuser ainsi que de coutume.
D'un Enfant guéri de la Pierre.
Un autre petit Enfant à Nivelles, cruellement travaillé de la pierre, était entre les mains d'un chirurgien qui se disposait à le tailler lorsque sa mère toute éplorée à la vue des instruments et  des peines que son petit fils allait endurer, s'avisa avant l'opération, de recourir à la très-Sainte Vierge ; à l'instant son fils jeta sa pierre et fut guéri sans la participation du chirurgien. 
D'un Homme suffoqué par le diable, guéri subitement
Un homme de Walcourt vint à Cambron, et dit qu'un jour étant en colère il se coucha sans faire le signe de la Croix ; aussitôt le diable se saisit de lui et lui entassa les griffes très-profond dans la bouche ; il ajouta que dans ce triste état il eut recours aux mérites de la Sainte Vierge, se vouant entièrement à elle, avec d'autant plus de confiance que par son intercession il avait autrefois été guéri d'un bras dont il fut perclus ; ce qui l'engageait avec d'autant plus de raison de recourir encore à elle dans cette autre incommodité. Il ne fut pas frustré de sa confiance, car il obtint d'abord sa guérison, et affirma par serment en présence de tous les Religieux, qu'en faisant sa prière à la Sainte Image, il lui parut voir descendre une Femme ulcérée semblable au tableau de Cambron, qui chassa le diable qui le pressait si cruellement.

D'un Vaisseau sur sable.

Jean Barbieres, Musicien de la Reine d'Angleterre, voyageant par mer avec plusieurs autres, tomba dans un tel détroit, qu'il ne pouvait espérer d'en revenir.
C'est dans cette dangereuse extrémité qu'il implora l'assistance de la Vierge, se ressouvenant de la Sainte Image de Cambron ; et à même temps le vaisseau qui était sur sable, se leva, et fut heureusement poussé en pleine mer.
Surprenantes guérisons de la gravelle.
Un Enfant natif de Thoricourt, cruellement affligé de la gravelle, ne reposait ni jour ni nuit, et l'on avait déjà usé de tous les remèdes humains sans pouvoir le soulager lorsque sa mère le voua à N. D. de Cambron : il jeta d'abord deux pierres que cette mère toute Consolée apporta à la sainte Chapelle, accompagnée de son enfant.
Une jeune Fille de Foulent fut heureusement guérie de la même incommodité, et vint elle-même mettre sur l'Autel de la très-Sainte Vierge la pierre qu'elle avait jetée.
D'un Enfant noyé, rendu sain et sauf à ses parents.
Une Femme demeurant à Gages, vint rendre ses actions de grâces à Notre Dame de Cambron, et affirma que son enfant étant tombé dans la rivière de Bouchain, fut emporté plus d'une lieue par le fil de l'eau, d'où il en fut tiré sain et sauf après que son mari et elle l'eurent rendu pèlerin de Cambron.
L'innocente reconnue.
Une autre de Mons, vint pareillement remercier la très-Sainte Vierge, et compta qu'ayant été à tort accusée d'avoir volé chez sa propre fille, elle en perdit presque les sens ; elle s'adressa à la Mère de Dieu pour, dans sa grande affliction, trouver quelque soulagement à ses maux, la suppliant aussi de faire connaître son innocence, et celui qui avait fait le vol chez sa fille, se rendant à ces conditions, sa pèlerine ; à l'instant le fils de sa voisine fut appréhendé, et avant que de perdre la vie, il avoua le larcin dont on suspectait à tort cette femme affligée.
D'un prisonnier mis en liberté.
 Un jeune homme de Belœil détenu prisonnier par les Sarrasins, implora l'assistance de Marie, et par son secours il sortit de sa prison, selon qu'il déclara lui-même.
Guérison miraculeuse d'une enflure.
Jean de Beauregard demeurant à Brugelettes, assura qu'il avait été incommodé de deux enflures incurables, et que s'étant rendu pèlerin, il fut aussitôt guéri.
D'un Malade rétabli.
Jean Wastiel demeurant à Castiau, était sur le point de rendre l'âme, lorsque sa mère l'offrit à la Sainte Vierge en qualité de pèlerin ; des ce moment le malade fut tellement soulagé, et continua de récupérer la santé avec tant de circonstance, que le lendemain il se mit en chemin, et vint accomplir la promesse faite par sa mère à N. D. de Cambron.
Gens délivrés d'un péril prochain de la mort.
Deux gens mariés vinrent à Cambron à pieds nus ; le Mari déclara qu'au grand massacre d'Angleterre il avait été avec son Épouse depuis le jour du Saint Sacrement jusqu'au Samedi, cachés dans une gouttière pendant que les ennemis fouillaient toute la maison pour les tuer : ce fut dans cette grande perplexité qu'il se rendit pèlerin de Cambron, et fit vœu de ne pas manger de la chair, qu'après qu'il aurait passé la mer, et jusqu'à ce qu'il eût visité la Sainte Chapelle. Il affirma de plus, qu'à l'heure même qu'il pensait passer par le fil de l'épée, il crut voir la Sainte Vierge qui le couvrait de son manteau.
 Heureuse Navigation.
Un Nautonier de la comté de Flandre voguant au péril de sa vie, promit un voyage à Notre-Dame de Cambron, et de ne manger de la chair qu'après l'accomplissement de son vœu ; aussitôt il fut hors de tous dangers et conduisit son vaisseau à bon port.
D'une Femme tombée de son cheval.
LA Femme de Jean Wastiel, retournant de Mons sur un cheval fougueux, fut culbutée vis-à-vis l'hôpital de Lens, et de là traînée avec un pied dans l'étrier jusqu'à la potence de Cambron. Elle fut tellement froissée, qu'on la reporta chez elle à demi morte, où elle fut deux fois vingt-quatre heures toute perdue de sens, et sans boire ni manger. Etant revenue de son grand évanouissement, elle conta qu'en tombant de son cheval elle s'était recommandée à Notre-Dame de Cambron, de laquelle elle fut visiblement conservée ; car dès que le cheval fut arrivé près d'un chemin raboteux et rempli de buissons, qu'il allait ensiler, l'étrier se rompit, ce qui lui sauva la vie, car elle resta dans cet endroit tandis que le cheval continua sa course. 
D'un enfant aveugle d'une chute dans le feu, et miraculeusement guéri.
Une autre, du village de Gages, épouse de jacques Capron, avait un fils nommé Jean, qui dans sa tendre jeunesse tomba dans le feu : ayant perdu les yeux de cette chute, sa mère le rendit pèlerin de Cambron ; et d'abord la promesse faite, son fils récupéra la vue. Étant plus âgé, il quitta sa mère contre son gré pour voyager : ce fut encore à la très Sainte Vierge que cette pieuse femme eut recours ; sa confiance fut si grande, qu'elle obtint le retour de son fils après sept ans d'absence.
 D'un Religieux de Cambron guéri d'une main enflée.
Frère Lambert Religieux à Cambron ; avait la main gauche si enflée, ;que tous les remèdes étant devenus inutiles, il fallut souffrir les incisions ; mais sans fruit, car les opérations ne produisant aucun effet, il eut son recours envers la Sainte Vierge, à qui il promit une main de cire, et aussitôt la guérison s'ensuivit.
D'une Femme guérie de ses jambes
Le même Religieux assura qu'une Femme de Thieusies, affligée d'une maladie qui lui ôtait absolument l'usage des jambes, se voua à la Sainte Vierge, lui offrant deux jambes de cire, et à l'instant obtint sa guérison.
Guérison miraculeuse d'une Paralysie.
Le fils de jacques Dupont meunier du Parc, perdit tous ses membres d'une paralysie : mais à peine eut-il promis le pèlerinage à la Sainte Image, qu'il récupéra la santé, et fut entièrement guéri.
D'une Fille ressuscitée.
Salomon Laurunier ayant vu dans un tonneau rempli d'eau la petite fille d'un Cambier, âgée de deux ans, qui par malheur y était tombée la tête devant, la retira morte pour la rendre à ses parents.
La mère affligée de cet accident, l'offrit à Notre-Dame de Cambron dont elle implora le crédit auprès de Dieu ; sa piété mérita d'être exaucée, et sa fille récupéra sa vie.
D'un blessé à mort guéri subitement.
Plusieurs personnes du village de Cambron Saint Vincent et de Lombise ont affirmé que le fils de Jean le Beausire, étant monté au clocher pour renouer la corde d'une cloche, tomba à demi mort sur le pavé de l'Église. Les assistants prièrent pour lui, et appellèrent à son secours Notre-Dame de Cambron ; aussitôt il reçut une parfaite guérison.
D'un Homme secouru dans divers malheurs
Un Bourgeois de l'Écluse eut son vaisseau coulé à fond avec un homme et six cents pièces de vin ; ce vaisseau était côtoyé par trois petites nacelles ; Dès qu'il apprit cette perte , il fit vœu de ne manger de la chair jusqu'à ce qu'il eût visité la Sainte Image ; à l'instant il recut avis que ces trois nacelles étaient sauvées avec trois autres qu'il avait encore en Orient. Sa dévotion le porta à faire présent d'une nacelle d'argent que l'on attacha à l'image de la Sainte Vierge. Peu après ce même homme fut affligé d'un autre malheur ; le feu prit à sa maison avec tant de rapidité, qu'une partie très considérable en était déjà consumée. Il en sortit, abandonnant le tout entre les mains du Seigneur, et réclamant la Sainte Vierge à son secours : il y revint quelque temps après, et fut agréablement surpris de ne voir autre chose de brûlé, que ce qu'il avait vu à son départ. Il en témoigna sa reconnaissance, et fit présent d'une maison d'argent à la Chapelle de Cambron.

 D'un Religieux guéri de la Rupture
Jean Grégoire Frère convers de l'Abbaye de Cambron, eut le malheur de se dérompre en étendant le bras immodérément : dans ce triste état il jeta les yeux vers la Chapelle de Notre-Dame, l'invoquant dévotement, il mérita d'être d'abord guéri. Ce même Religieux montant sur un chariot, une roue tomba sus ses jambes avec tant de force, qu'il en fut renversé au grand péril de sa vie : dans cette extrémité il invoqua la Sainte Vierge, et aussitôt se leva.

 D'un Religieux guéri de la gravelle.
Un autre Religieux du même Monastère, nommé Don Gilles de Hérines, extrêmement affligé de plusieurs maladies ; entre-autres d'une gravelle insupportable, se voua à la très-Sainte Vierge, et bientôt après fut soulagé. Ce bon Religieux est enterré dans la grande Église en la Chapelle de Notre-Dame ; il décéda l'an 1410, selon qu'il est marqué sur sa pierre sépulcrale, de sorte que selon ce qu'on peut conjecturer de quelques circonstances, le Miracle arrivé en sa personne, peut avoir été fait l'an 1402 ou 1403, qui fait septante-sept ans après le duel du Champion.
Guérison subite.
L'An 1388 plusieurs personnes dignes de foi affirmèrent que Jean Demestre ayant été malade huit mois, retomba pour la seconde fois dans sa maladie, pendant laquelle il fut inspiré d'avoir recours à Notre-Dame de Cambron ; il n'eut pas plutôt suivi sa pensée, qu'il fut guéri.
 Autre guérison miraculeuse.
Le Sieur de Ligne dangereusement malade, se transporta à Cambron pour y honorer la Sainte Image, et y recouvra !a santé ; en reconnaissance de cette faveur, il donna des courtines à la Chapelle.
Miracle surprenant au sujet d'un Prisonnier évadé et repris.
L'An 1406, un Prisonnier à Hulst avait été consigné particulièrement à la femme du Cépier, sur peine de mille couronnes de Hainaut, qui était une espèce de monnaie valable 24 sols la pièce. Cependant il trouva les moyens de rompre sa prison, et se retira dans quelque cabaret en attendant la nuit pour se mettre en chemin avec plus de sûreté. Cette pauvre femme avertie de l'évasion de son prisonnier, fit toutes les recherches possibles pour le retrouver : il arriva qu'elle se mit à genoux sur un banc de la maison où il était, pour implorer le secours de la Sainte Vierge honorée à Cambron ; la suppliant de lui découvrir où était ce fugitif : à ce moment elle s'aperçut que cet homme qu'elle cherchait était caché sous le même banc sur lequel elle était à genoux, et qu'il tenait en main un cou teau, dont ce malheureux lui aurait coupé la gorge (à ce qu'il déclara) si une puissance invisible ne l'eût rendu immobile. Cette pieuse femme vint à Cambron en rendre ses actions de grâces, et y apporta une marque d'argent.
D'un Enfant qui avait avalé une aiguille.  
L'An 1407, Jacques Douriel demeurant à Mainwaut, avala une aiguille qui lui demeura 24 heures dans le corps ; ce qui lui causa un flux de sang extraordinaire par la bouche, et le réduisit à l'extrêmité ; ses père et mère le voyant à deux doigts de la mort invoquèrent Notre-Dame de Cambron, et par un miracle tout surprenant, le malade jeta son aiguille.
Heureux accouchement.
Ce fut par le même secours que la Femme d'Henri Brongnart, demeurant à Gondregnies, mit heureusement son Enfant au monde, après avoir été trois semaines en travail.
D'un Enfant ressuscité.
Le Seigneur de Boussu eut le malheur de perdre son enfant ; la famille en fut d'autant plus affligée, qu'il mourut subitement.
La mère plus sensible encore que tout autre, était inconsolable de cet accident ; elle tourna le yeux vers Cambron, et à peine eut-elle fait vœu d'y aller à pieds nus pour y rendre ses hommages à la Sainte Image, que l'enfant ressuscita.
Guérison merveilleuse d'un homme qui avait les deux jambes brisées.
La même année Jean de Froidmont sciait un chêne, qui tombant sur son corps, lui brisa les jambes, et le froissa partout, de sorte qu'il ne donna aucun signal de vie, quand tout-à-coup revenant de son assoupissement, il se recommanda à la Sainte Vierge, et promit de visiter tous les ans sa Chapelle de Cambron , s'il avait le bonheur de guérir ; dès ce moment il récupéra la santé, au grand étonnement de tous les spectateurs.
D'un aveugle et d'un autre malade guéris.
L'Enfant de Lámoral de Hercies avait perdu la vue passé longtemps, lorsque par l'intercession de Marie, il fut guéri. A même temps la fille du Seigneur d'Audregnies fut rétablie en santé après une maladie telle, qu'elle ne pouvait rien tenir sur l'estomc.
 D'un Enfant mort-né, ressuscité.
L'Enfant de Gérard de Lombise vint mort au monde : ce triste accident engagea ses parents à l'offrir d'abord à la Sainte Vierge, et le rendre pèlerin à Cambron ; en même temps il reçut la vie, et fut apporté en bonne santé à la Sainte Chapelle.
D'un Malade promptement rétabli.
Jean Delecourt natif des Estinnes, tomba si dangereusement malade, qu'il perdit l'usage des sens ; on l'offrit à Notre-Dame, et peu de temps après il vint lui-même accomplir la promesse que l'on avait faite à son occasion.
Apoplexie guérie miraculeusement
L'An 1410, Jean Dupont demeurant à Gand, tomba dans une apoplexie sur la rue, et fut reporté chez lui à demi mort ; les remèdes ayant un peu réveillé ses sens, il invoqua la Vierge Marie, et se rendit son pèlerin pour toute sa Vie. Aussitôt il reprit ses forces.
D'un veneur guéri de ses jambes ; d'un autre guéri d'un bras et d'un mort ressuscité.
L'An 1411 Jean Veson, demeurant à Tournay, avait les jambes si douloureuses, qu'il ne pouvait s'en servir. Dans cet état il reçut ordre du Duc de Brabant à qui il était veneur, de partir pour aller huit lieues de là chercher des chiens ; il s'adressa à la Sainte Vierge, lui exposant le triste état où il était ; et à l'instant se levait très lestement, et alla où les ordres de son Maître l'appelaient.
 Pendant la même année un enfant de Gondregnies, estropié d'un bras, fut miraculeusement guéri.
Un autre mort-né fut ressuscité et baptisé à l'Église.
Guérison d'une langueur.
Jean du Nesplier était cruellement affligé d'une langueur qui le rendait si faible, qu'il ne pouvait plus se servir de ses bras et de ses jambes :ce fut cependant dans l'invocation de Marie qu'il trouva un prompt rétablissement.
D'un Enfant guéri de la gravelle.
Le fils de Rogier, dit le Valcier, de Cambron-Casteau était à l'excès tourmenté de la gravelle ; on le porta en pèlerinage à divers endroits, et enfin à Cambron, où l'enfant ne fut pas plutôt offert à la Sainte Vierge, qu'il fut guéri.


 Maladie inconnue guérie.
L'An 1413, un enfant de Baulignies accablé d'une maladie, inconnue jetait des vers par les oreilles, dont il était rongé cependant sa guérison parfaite suivit de près la promesse de ses père et mère de le rendre pèlerin de Cambron.
Maladie guérie subitement
L'n 1413, le fils d'Arnoult, Carlier de Bausse, fut attaqué d'une maladie qui le laissa à l'extrêmité pendant trois jours : il en revint incontinent après qu'on eut recouru à Notre-Dame de Cambron.
D'un mal invétéré guéri par miracle.
Un nommé Mathieu, portier de l'Abbaye de Cambron, souffrit pendant quinze ans de très cruelles douleurs de jambes toutes couvertes de plaies. Étant au désespoir de voir qu'il n' y avait point de fin à ses incommodités, il se fit un effort pour se mettre à genoux, et dans cette posture humiliante, il pria si fervemment la Sainte Vierge de l'assister, qu'il mérita d'être soulagé.
 D'une Femme malade.
Une Femme au Câteau-Cambresis tenait le lit passé longtemps ; il y avait même huit jours qu'elle n'avait su ni boire ni manger ; elle s'adressa à la Sainte Vierge, et promit de faire le voyage de Cambron tous les ans, aussitôt elle fut guérie, et ,fit son premier pèlerinage à la procession de cette année, 1413.

D'une autre à la mort.
La Femme de Gilles Heluin, demeurant à Lens, extraordinairement enflée, et administrée de tous ses Sacrements, n'eut plus d'autre recours qu'en la Sainte Vierge ; sa piété envers cette bonne Mère la restitua en santé.

Heureux retour d'un pèlerin en son pays.
Un jeune homme de Cambron-Casteau, nommé Nicolas de Brabant, revenant de Saint Jacques en Galice avec trois de ses amis du même Village, tomba dans un étang ,ce qui l'obligea de rester dans un hôpital à Poitiers pour se faire panser. Un jour qu'ils se promenaient dans le cimetière de l'Église de saint Grégoire, voisin dudit hôpital, ils virent une Croix avec une Image de la Vierge, ce qui fit faire attention à l'octave de Notre-Dame de Cambron, qu'on célébrait alors, et donna occasion au malade de dresser son intention, et de faire des vœux pour leur heureux retour en leur pays ; ensuite ils revinrent à l'hôpital, et la nuit suivante fut si favorable pour Nicolas de Brabant, qu'à son réveil il voulut partir, tant il se sentit dispos.
D'une Fille rétablie en santé.
La fille de Pierre Grard, de Lens, fut si malade pendant huit jours ; qu'on n'en espérait plus rien et avec d'autant plus de raison, qu'elle devint toute noire : elle était dans cette fâcheuse extrémité, lorsque sa mère sortant de la chambre, pour ne pas la voir expirer, l'offrit à Notre-Dame de Cambron ; aussitôt sa fille fut guérie.
Diverses guérisons miraculeuses, de Peste et d'Enflure.
La servante de Jean le Brun, Fermier dans Cambron, attaquée de la Peste, se rendit pèlerine, et en même temps fut guérie.
Par un même vœu, furent aussi guéris le fils de Jean de Lochise demeurant à Brugelettes, et l'Enfant de Guillaume de Tournay demeurant à Bausse, tous deux dangereusement malades d'une enflure.
 CatherineTaven demeurant à Haucin, fut pareillement guérie de la même maladie.
D'un Enfant mort ressuscité par les mérites de la Sainte Vierge.
L'An 1414, le fils de Jean Beese tomba dans un puits où il resta près d'une demie heure la tête en bas, d'où on le retira raide mort ; cependant on le porta devant la Sainte Image, et aussitôt il ressuscita, au grand étonnement d'un chacun.
La Virginité conservée.
Une bande de Soldats étaient entrés dans le Monastère de la Thure, à dessein de violer les Religieuses : une entreprise si téméraire mit ces chastes Épouses de Jésus-Christ dans de terribles peines ; elles s'adressèrent à la Mère de pureté, la suppliant très respectueusement d'écarter ces ravisseurs, et aussitôt elles furent exaucées. En reconnaissance d'une si grande faveur, l'Abbesse avec quelques Religieuses allèrent à Cambron à pieds nus, pour remercier leur Protectrice.

Église sauvée du pillage.
 Les Manants des Estinnes avaient sauvé leurs principaux effets dans leur Église, tandis que les Soldats pillaient et ravageaient partout. Ils attaquèrent ce Lieu sacré qui était défendu par ceux qui s'y refugièrent ; ces pauvres Paysans se trouvant pressés de se rendre, se vouèrent tous pèlerins de Cambron, ce qui fit succomber les Soldats sous leurs efforts, et garantit l'Église de pillage.
D'un Enfant mort-né, ressuscité.
L'Enfant de Grison de la Vallée, demeurant à Thoricourt fut tiré mort du sein de sa mère, et resta dans cet état deux heures ; les personnes présentes à la délivrance de la mère, firent des vœux à Notre-Dame de Cambron pour l'enfant mort, qui d'abord recouvra la vie : il fut baptisé par le Prêtre, et la mère très soulagée.
D'une Fille ressuscitée.
L'An 1415, la fille de Sohier de Chievres, demeurant à Herchies, âgée de deux ans, tomba dans une fosse pleine d'eau, et se noya. Sa mère la trouvant morte, appela à son secours Notre-Dame de Cambron, à qui elle rendit sa fille pèlerine pour toute sa vie ; son espérance ne fut pas vaine, car la Sainte Vierge exauça les vœux de cette pieuse Femme, et ressuscita son enfant.
Guérison miraculeuse d'une enflure. 
 Maître Jean le maçon de Lens et son épouse, abandonnèrent leur enfant travaillé d'une enflure, à la miséricorde de la Vierge, avec promesse que l'un ou l'autre, ou quelqu'un de leur part ferait chaque jour pendant le terme d'un an, le tour de la Procession de Cambron ; et en même temps l'enfant fut soulagé.
La Fille de Jean de Brabant guérit aussi de la même maladie.
Divers prodiges miraculeux
La Sainte Vierge rendit la vie à un enfant de Melin, mort-né, qui reçut le Baptême.
Une Femme de Saint Denis en Brokeroye, était dans une étroite prison, elle mérita par ses ferventes prières d'y être consolée par le secours de la Reine des Anges qui éclaira fa prison d'une grande clarté.
 Madame de Quievrain, dangereusement malade d'une enflure, fut guérie par l'entremise de la très Sainte Vierge.
Le fils de Jean du Parc, de Lombise, malade d'une terreur panique, reçut sa guérison en invoquant N. D. de Cambron.
D'un Enfant préservé d'être noyé.
Le 27 d'Avril 1418, Jean Valinen, âgé de sept ans, demeurant à Baulignies, pêchant dans la rivière, y tomba dedans, et fut emporté par les eaux à deux cents pas de là, criant après sa grand-mère : une jeune fille âgée de dix ans, qui était présente, alla chercher cette vieille femme, qui d'abord le rendit pèlerin de Cambron, et se transporta à l'endroit où son petit fils devait être ; elle le trouva flottant sur l'eau, et l'en retira en bonne santé.
D'une Fille guérie de la brûlure.
Isabeau Demons, native de Neuville, domestique à la Cour de Hauruth, tomba d'un bras, en glissant, dans une chaudière de matons : elle fut tellement brûlée, que l'on ne vit jamais de plaie plus grande ; cependant elle se contenta d'y appliquer du sel, en réclamant le secours de la Sainte Vierge, à qui elle fit plusieurs vœux qui furent suivis d'une prompte guérison.
D'un Prisonnier délivré des mains des Pirates.
Pierre Daigremont, mercier d'Evreux, ville Episcopale de Normandie, alla avec ses associés à Bruges pour trafiquer ; ayant fait leurs affaires ils revinrent au pays, mais en chemin ils eurent le malheur d'être rencontrés et volés par des pirates et anglais, qui les firent prisonniers, leur mettant les fers aux pieds et aux mains, un d'entre ces marchands réclama Notre-Dame de Cambron ; ce qui donna occasion à Daigremont de demander où était cette Vierge dont il avait entendu parler très souvent ; et l'ayant appris, il y mit toute sa confiance, promettant d'en visiter la Chapelle s'il pouvait sortir de son esclavage. Le lendemain il fut exaucé ; ses fers tombèrent d'eux-mêmes, et la prison s'ouvrit seule, d'où il sortit sans obstacle, passant à travers de tous les brigands qui restèrent immobiles sans pouvoir l'arrêter. Il vint le 10 Septembre tout pénétré de piété à la Sainte Chapelle de Cambron, où il conta son aventure  qui arriva, à ce qu'il affirma, vers le jour de l'Assomption de la Vierge, près du Pont de l'Arche.
Guérison d'une dissenterie.
La fille de Madame de Kievrain, malade à l'extrémité d'une dissenterie qui lui dura quinze jours, ne donnait plus qu'un faible espoir de guérison, lorsque les vœux de cette pieuse Dame lui procurèrent subitement un entier rétablissement.
D'un Couvreur tombé en bas d'une Église et préservé de mort
L'An 1428, vers la fin du mois d'Août Jean Lelouve, Couvreur de son stile, tomba du toit de l'Église de Cambron. Il déclara qu'en tombant il invoqua la Sainte Vierge ; ce pauvre homme, dont les membres furent tout froissés et disloqués, resta à demi mort sur le pavé l'espace d'une heure, après lequel temps il se leva et alla d'un pas ferme à la Chapelle remercier la Vierge.
Rupture guérie, et Maison conservée du feu.
L'An 1429, Jacques, de Cambron St Vincent, demeurant à Lille, assura qu'un de ses fils accidenté d'une rupture, a été guéri par l'intercession de la Sainte Vierge.
 L'an 1437, lorsque les Anglais brûlaient Poperingue, Guillaume de Hede qui était dans son lit malade eut sa maison conservée par la même intercession.
Jacques Paskars demeurant à Tournay, aveugle de deux mois, recouvra miraculeusement la vue ; et son fils guérit d'une rupture.
De plusieurs malades guéris miraculeusement.
L'An 1438, la femme de Gilles Moreau, Maître Brasseur à Mons, étant au lit mortel sans parole, fut incitée d'élever son cœur vers N. D. de Cambron ; elle le fit, et aussitôt elle parla, et continua de se rétablir.
Pendant le mois d'Août de la même année, Nicaise de Haulcin et sa femme, demeurant à Masnuy-Saint-Pierre, administrés de tous les Sacrements, se rendirent pèlerins de Cambron pour toute leur vie, et à l'instant furent rétablis. En reconnaissance de cette faveur, ils allèrent à la Sainte Chapelle, en linges, avec une cotte de fer sur la chair et pieds nus, rendre leurs actions de grâces.
 Autres faveurs obtenues par le secours de la Sainte Vierge.
Un nommé Gaultier, Couvreur d'ardoises, travaillant sur l'Église de Cambron-Saint- Vincent, tomba en bas il fut miraculeusement préservé de la mort, pour avoir en même temps appelé la Sainte Vierge à son secours.
La Femme du Lieutenant-Bailli de Grammont, fut guérie d'un gros ventre qu'elle portait depuis un an et demi.
D'un mort-né ressuscité.
L'An 1439, la femme de Pierre Lion, de Mainuy-Saint-Pierre, accoucha d'un enfant mort ; on le conserva trois jours par une ferme confiance que cette pieuse femme avait en la Sainte Vierge ; elle ne s'y trompa point, car le 17 d'Avril son enfant ressuscita et fut baptisé.
Divers Miracles opérés en faveurs de ceux qui ont eu recours à la Sainte Vierge.
Nicolas Dubois Saint Jean recouvra l'usage des mains qu'il avait perdu. Le fils d'Etienne Scarset mort-né, fut porté sur l'Autel de la Sainte Image le 15 de Mai de ladite année, ou il pleura et cria à haute voix.
Le fils de Nicolas de Gavre, d'Ath, âgé de six ans, jouant sur la rue, fut  surpris d'un chariot, et conservé de tous accidents par l'entremise de Marie que sa mère invoqua.
Plusieurs dévots de Marie, secourus par Miracles.
L'An 1440, Catherine le Sacristaine, demeurant à Brogelette, administrée de tous ses Sacrements, fut rétablie sur le champ.
La femme de Jean le Waitte, demeurante à Gages, fut guérie de la contagion.
Le fils d'Yves Hase, lavandière de Cambron, terrassé par un esprit malin, en demeura tout courbé ; le même jour montant au grenier pour y aller coucher, il fut précipité du haut en bas, et perdit les sens de cette chute ; mais son Père lui procura une entière guérison en invoquant la très-Sainte Vierge.
L'enfant Henri de Froidmont, de Bausse, noyé dans un abreuvoir de chevaux, fut porté sur l'Autel de la Chapelle, et y reçut la vie.
Accouchement heureux de deux enfant.
Une femme de Cambron-Casteau, enceinte de six mois, fut extraordinairement malade, et souffrit des peines effroyables qui lui firent mettre au monde deux enfants qui, par l'intercession de la Sainte Vierge que les assistants invoquèrent, reçurent le Saint Sacrement de Baptême.
D'un Homme préservé d'être écrasé.
L'An 1452, le jour de saint Luc, Pierre Torquin manant de Lens, fut renversé d'un chariot chargé de tuiles qui tomba sur lui. Le chartier, qui était pèlerin de Cambron, invoqua d'abord la très Sainte Vierge, et cria aux hommes à l'assistance. Sur ces entrefaites ledit Torquin se leva en très-bonne santé, et prit en même temps la route de Cambron pour y aller remercier celle qui l'avait préservé de la mort.
D'un Enfant noyé, ressuscité.
L'An 1458, l'enfant de Jean Bourlart de Montignies, âgé de 18 mois, tomba dans une fontaine où la mère le trouva noyé. Après l'en avoir retiré, elle l'offrit dans ce triste état à la Mère de consolation, et le lendemain il recouvra la vie.
 Autre Miracle surprenant.
Au mois de Novembre, Nicolas Cretinier, jeune enfant demeurant aux Estinnes-Mont, allant à l'école, avait coutume de passer la rivière sur une planche ; mais ce jour-là l'eau étant plus rapide et plus haute qu'à l'ordinaire, il tomba dedans, et fut emmené jusqu'au gouffre, où on le trouva flottant au-dessus de l'eau, jouant avec son petit panier dont il se servait pour porter son livre. Les Parents étant avertis de cette merveille, attribuèrent la conservation de leur enfant à Notre-Dame de Cambron, dont ils étaient pèlerins.
Autres Merveilles concernant plusieurs Enfants morts, ressuscités.
L'An 1463, le Mardi de la grande Pâques, la femme de Jean Flamant, demeurant à Siraux, s'accoucha de deux enfants, dont l'un fut jusqu'au Jeudi à neuf heures du matin sans donner aucun signe de vie, qui fut la même heure qu'une de ses Tantes l'offrit pèlerin à N. D. de Cambron ; alors ce pauvre petit innocent saigna par les narines, la bouche et le nombril, et donna le temps d'être baptisé ; après quoi il laissa couler quelques larmes en signe de mort, il pâlit et expira. 
L'an 1500, le 15 de Février, la femme d'Antoine Somnay demeurante aux Estinnes, eut le malheur d'accoucher d'un enfant mort, elle eut aussi la consolation de le voir ressuscité, et être baptisé.
L'an 1503, le 15 de juin, jour du Saint Sacrement, l'enfant de Guillaume Despret Tordeur, demeurant à Meuregnies, tomba dans l'eau, d'où on la retira raide mort après y avoir demeuré plus de deux heures ; ses Père et Mère étaient inconsolables ; enfin il réclamèrent cette bonne Vierge que nous avons si souvent nommée, et aussitôt leur cher enfant ressuscita. A l'occafion de ce miracle, les Religieux de Cambron firent une Procession solennelle ; il décéda le 15 d'Août 1551.
L'an 1514, le 19 de Juin, jour de saint Pierre et saint Paul, la femme de Nicolas Demaulde de Gages, accoucha de deux enfants, dont l'un était mort : on apporta en la sainte Chapelle ce petit trépassé, et après avoir été exposé sur l'Autel de la Sainte Vierge l'espace de deux heures ; il ressuscita en présence de tous les assistants qui le portèrent à Cambron-Casteau où il fut baptisé ; après quoi on le rapporta en la sainte Chapelle pour rendre grâces à la Sainte Vierge, et publier le miracle.
 La même chose arriva le 12 de Mai 1515 à l'un des deux enfants dont accoucha la femme de Nicolas Tampon, demeurant à Cambron Saint Vincent.
Le fils de Jean Misone de Cambron saint Vincent, tellier de son stile, tomba dans un cuvier plein d'eau, et s'y noya. Ses parents le portèrent à la sainte Chapelle ; et dès qu'ils furent sur la juridiction de Cambron, cet enfant donna des marques de vie ; et étant arrivé dans la Chapelle, il fut entièrement guéri.
D'une Fille tombée dans la rivière à Mons.
Nicolas Coret demeurant chez le Pasteur du Béguinage à Mons, tenait près de lui la fille de Jacqneline Vary, laquelle tomba dans la rivière de Trouille aboutissant au jardin, et fut emportée par le fil des eaux. Les parents avertis de ce malheur, y coururent en réclamant Notre-Dame de Cambron ; on retira cette fille de l'eau sans qu'elle donna aucun signal de vie, mais peu après la trépassée ouvrit les yeux et recouvra une parfaite santé.
 D'un Homme tombé dans l'eau.
L'An 1519, Pierre Stocquart, domestique de l'Abbaye de Cambron, passant sur les ventillages du moulin, tomba dans la rivière, et fut entraîné entre deux eaux : il invoqua la Sainte Vierge, et en sortit en bonne santé.
D'une Fille ensorcelée.
L'An 1520, une jeune fille de la Ville d'Ath, âgée de 14 ans, fut ensorcelée en marchant sur des cheveux préparés sortilègement. Ses Père et Mère surpris de cet accident déplorable, se transportèrent à Cambron pour implorer le secours de la Sainte Vierge ; et à leur retour chez eux, ils virent leur fille vomir jusqu'à vint-sept pelotons de cheveux, avec cette circonstance qu'en jetant le dernier, elle devint toute impotente et perdit l'usage de tous ses membres ; ce qui donna occasion à ses père et mère de faire un second voyage à la sainte Chapelle pour le rétablissement de leur fille, et leurs prières furent d'abord exaucées. En mémoire on attacha au côté de la Sainte Image le sort que cette fille jeta, et qu'elle apporta à Cambron.
D'un Ouvrier préservé de mort.
L'An 1521, Denis Colart manant de Bausse, allant charger des briques et du sable, tomba dans une fosse profonde, et fut d'abord tout couvert des ruines qui l'accablèrent ; il invoqua la Sainte Vierge, et fut trouvé en bonne santé sous plusieurs charées de terre qu'on ôta de dessus sa tête.
D'une fille secourue dans son désespoir.
Pendant la même année, vers la fin de Janvier, une jeune fille tentée par le diable de se noyer, alla sur le bord d'une fontaine ; et après avoir fait le signe de la Croix, et s'être recommandée à N. D. de Cambron, elle se jeta dans l'eau : mais malgré ses efforts pour y périr, elle sentit une main invisible qui l'en empêchait. Voyant donc qu'elle ne pouvait parvenir à son dessein, elle sortit de cette fontaine, se mit la tête dedans la neige qui en ce temps était fort abondante, où elle resta si longtemps, qu'on la trouva toute gelée, on la reporta chez elle, où elle revint incontinent en pleine santé. C'est ainsi que la Sainte Vierge conserva cette pauvre âme, malgré ses inclinations malheureuses.
 D'un Enfant ressuscité.
Le 15 de Mai 1540, la femme de Nicolas, Fermier de le Hut près de Binch, s'accoucha d'un enfant mort ; elle implora le secours de la Sainte Vierge, et vingt-quatre heures après, ce petit innocent ressuscita et fut baptisé.
D'un Homme conservé en bonne santé au fond d'un puits.
A peu près vers le même temps, Martin Gilbau, dit Maho, demeurant à Cambron-Casteau, tirant de l'eau à un puits profond de soixante pieds, la corde rompit et l'entraîna dedans, la tête en bas.
En tombant il réclama la Sainte Vierge, et reçut en même temps des marques de sa puissance ; car étant remonté sur l'eau la tête droite, il y resta fort tranquille jusqu'à ce que sa femme revint des champs pour savoir où son mari était resté si longtemps, et passant par hasard près de ce puits, elle reconnut sa voix, elle en approchas fut très-consolée d'apprendre de lui qu'une Femme vêtue de blanc lui tenait la main pour l'empêcher de périr. Son épouse courut à ses voisins ; on y apporta des cordes et des échelles et on en retira ledit Martin Gilbau en parfaite santé. Il décéda l'an 1572, âgé de 88 ans.
 D'un Esclave délivré.
L'An 1578, un Confrère des Estinnes ayant rompu ses fers dont ses ennemis l'avaient chargé, les apporta à la sainte Chapelle, où lui-même les attacha, comme un des beaux monuments de la protection de la Sainte Vierge.
D'un Homme guéri subitement.
Peu de temps après il arriva qu'un autre Confrère nommé Jean Anseau, demeurant aux dites Estinnes, prit querelle contre son maître appelé Jean Lavendon, et le perça d'un tel coup, que ses entrailles lui sortaient du ventre. Lavendon se voyant dans ce triste état, à deux doigts de la mort, promit le voyage à la Sainte Image, et le lendemain il fut tout guéri. Jean Asteau trépassa l'an 1603 et Jean Layendon tint encore bien longtemps après cet accident, la place du Champion entre les Confrères des Estinnes.
L'abbaye de Cambron préservée miraculeusement du pillage et du feu.
 On ne finirait pas s'il fallait rapporter toutes les merveilles opérées en faveur de dévots de Marie ; mais si elle était si prompte à secourir ceux qui l'appelaient à leur aide, elle ne la fut pas moins en faveur des Religieux qui conservent son Image avec tant de soin ; en voici une preuve.
L'an 1581, (malheureux temps où l'hérésie de Luther et Calvin mettaient tout le Pays en trouble) un parti très considérable de soldats ennemis vint à huit heures du matin le Mercredi des Pâques, à dessein de tuer les Religieux, saccager, piller et brûler le Monastère. Ils brûlèrent effectivement la porte pour le faire entrée, tandis que d'autres escaladaient les murs, faisant feu sur ceux qui leur résistaient : ces désordres durèrent trois heures, et jusqu'à ce qu'intimidés par une troupe de paysans de vancés de six Chevaux légers de la garnison de Hal, logés à Leris, Ces incendiaires prirent la fuite. Ce qui rend cette délivrance miraculeuse, c'est de voir que dix-huit ou vingt hommes dans le Monastère, aient soutenu contre tant de gens aguerris et bien équipés. En reconnoissance de cette faveur, l'Abbé Robert, témoin oculaire, institua une procession annuelle, qui se fait encore le Mercredi d'après Pâques.
Guérison miraculeuse arrivée dans la Chapelle.  
L'An 1587, Dame Antoinette de Maude, Religieuse à Marquette, avait perdu l'usage de tous ses membres ; de sorte que passé six ans, elle ne pouvait se tenir debout ni assise : elle implora le secours de la Sainte Vierge de Cambron, et s'y fit transporter accompagnée de son Abbesse, le lendemain après y avoir fait ses dévotions, elle jeta ses béquilles, se sentant assez forte pour marcher sans ce secours.
Paralytique guéri.
L'An 1602, Quintin Hacet, demeurant à Lens, natif de Manuy-Saint Jean, tomba malade d'une paralysie qui le retint deux mois au lit, abandonné des Médecins, mais non pas de Dieu, ni de sa Sainte Mère, laquelle il réclama avec tant de confiance, qu'il mérita d'être exaucé, et entièrement guéri.
D'un Homme guéri de la fièvre chaude.
Le 2 d'Août 1603, Augustin Jonnart, Marchand Drapier et Bourgeois de Braine-le-Comte attaqué d'une fièvre chaude qui lui dura quinze jours, invoqua la Sainte Vierge, et fut subitement guéri ; de quoi l'on tient son acte signé de sa propre main, et de deux hommes de fiefs, savoir, N. Douillet et le Clercq.
Larcin fait à la Sainte Chapelle, puni.
L'An 1618, les Religieux de Cambron avaient orné la sainte Chapelle de tout ce qu'ils avaient de plus riche, à l'occasion de la Fête du Saint Sacrement, lorsque pendant la nuit trois voleurs sautèrent les murailles du Monastère, et entrèrent dans la Chapelle par les vitres, à dessein d'y aller voler tout ce qu'ils pourraient : en effet, ils enlevèrent les chandeliers, la lampe d'argent et autres nippes qu'ils jetaient  fait-à-fait au pied de la muraille, où quelques filles débauchées étaient postées pour les recevoir et les cacher après quoi ces trois sacrileges se retirèrent avec d'autant plus de facilité, qu'un d'entre eux avait autrefois servi de sous sacristain dans le Monastère : mais Dieu permit que celui-ci, qui servait de guide aux deux autres, fût pris et pendu près ; de Cambron : tandis que les deux autres souffrirent le même supplice à Chastelet pays de Liege. Quant aux deux femmes complices de ce larcin, l'une se creva le ventre en fuyant et voulant passer à travers d'une haie. 
Guérison admirable.
L'An 1629, Thomas Carlier, natif de Waanreçhin, dangereusement blessé à la tête, tenait le lit dans un hôpital à Anvers ; après avoir vainement usé de toute sorte de remèdes humains, eut recours à Marie, et fut guéri à même temps. On tient un acte du chirurgien qui déclare que cette guérison est surnaturelle.

D'un Enfant noyé, ressuscité.
Le 4 d'Octobre 1658, quelques voleurs entrant dans le Village des Estinnes, jetèrent l'épouvante parmi tous les Manants ; ils se mirent dans l'Église de Notre-Dame pour y être à l'abri de toutes leurs insultes. Y étant tous, à la réserve d'un petit Enfant appartenant à Antoine Soupart, qui par mégarde resta dehors : on en ferma la porte ; cet enfant qu'on appelait Nicolas, passant la rivière sur une planche qui conduisait à l'Église, tomba dans l'eau et fut noyé ; la mère ne voyant pas son Fils près d'elle, sortit pour aller voir où il était ; d'abord elle reconnut son chapeau qui flottait sur l'eau, et ne doutant pas du malheur arrivé à ce pauvre enfant, elle avança et le trouva effectivement noyé : après l'avoir pleuré amèrement, elle s'adressa à la Sainte Vierge, Mère de consolation ; elle fut exaucée, car son enfant reprit la vie, et vomit d'abord tout l'eau qui l'avait suffoqué ; ce qui fut attesté par Philippe Moustier Pasteur du lieu, le 5 de Juin 1672, jointement ceux et celles qui virent tout ce qui s'était passé.

D'un autre guéri d'une extrême faiblesse
L'An 1662, le 2 de Juillet, Philippe Paludan et sa famille vinrent à Cambron à l'occasion d'un de leurs enfants qui était tombé dans une telle faiblesse, qu'on le croyait mort ; sa mère l'offrit à Marie, et à même temps il revint de son grand assoupissement, en prononçant le Nom de Sainte Vierge de Cambron.
Une Dame stérile rendue féconde.
L'An 1675, Dom Henri le Maire, Religieux de Cambron, ayant fait naître la confiance à la Dame Malineus de recourir à la Sainte Vierge dans la tristesse où elle se trouvait de se voir sans enfants : cette pieuse Dame lui adressa ses vœux, et promit une Lampe d'argent si elle avait le bonheur d'être exaucée : elle s'aperçut bientôt des fruits de sa promesse, car au bout d'un an elle accoucha heureusement d'un fils. Ce même enfant âgé de six mois, tomba dangereusement malade, et les Médecins n'en espéraient plus rien, lorsque cette bonne Dame s'adressa de nouveau à la Sainte Vierge, la suppliant de lui conserver ce cher fils qu'elle lui avait procuré, joignant à sa prière le vœu de faire brûler sa Lampe jour et nuit ; ce qu'elle obtint peu de jours après. En reconnaissance de tant de bienfaits, cette Dame vint à Cambron le jour de S. Pierre et S. Paul 1678, remercier la très Sainte Vierge ; et outre cette belle Lampe qui a coûté 400 florins, elle en donna encore 600 pour l'achat d'une rente, dont les revenus annuels sont employés à faire brûler la Lampe jour et nuit dans cette Sainte Chapelle.

On ne peut mieux finir le récit de ce grand nombre de Miracles, que par celui qui s'opère encore tous les jours à nos yeux, qui est la conservation de cette Sainte Image depuis plus de 400 ans, qui n'est cependant qu'un plâtre sur une faible muraille d'argile et de latteau.
En voilà certainement assez pour exciter la confiance des Peuples à recourir dans leurs besoins à cette Mère de bonté.
Tant de faveurs distribuées de sa part aux Morts, aux Malades, aux Estropiés, aux Aveugles, et à d'autres Infirmes, ont attiré à Cambron une infinité de Personnes qui y sont venues honorer son Image, et qui ont par leur pèlerinage, rendu sa Chapelle une des plus fréquentées du Pays.
Les Souverains Pontifes, instruits de toutes ces merveilles, y permirent l'Institution d'une Confrérie qui est très célèbre ; ils l'enrichirent de très beaux Privilèges, entre autres Innocent X, par une Bulle du 30 de Juin 1651, ne ratifia pas seulement toutes celles données par ses Prédécesseurs, mais les augmenta de très-grands avantages en faveur de tous ceux et celles qui se feront inscrire dans cette belle Association.
Source : Livre "Histoire admirable de Notre-Dame de Cambron"
En savoir plus :
http://www.estinnes.org/ND%20de%20cambron/chapelle%20-%20statuaire.html

File:0 Estinnes-au-Mont - Chapelle N-D de Cambron (1).JPG
Estinnes-au-Mont - Chapelle N-D de Cambron

File:Estinnes-au-Mont Pro1 JPG.jpg








Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire