Le symbolisme des fleurs La vigne

Le symbolisme des fleurs
La vigne

 

La vigne symbolise le Seigneur qui est la Vigne et ensuite les membres de son Église, qui en sont les sarments.

Elle nous rappelle aussi le mystère de l'Eucharistie.

La vigne est la première plantation de Noé dans la Genèse (Gn9 : 20)

 

Le symbolisme des fleurs : la vigne

 

Le vin dans les livres sacrés

Dans les religions abrahamiques, ce sont l'Ancien Testament pour les juifs et le Nouveau Testament pour les chrétiens (la réunion de ces textes vétérotestamentaires et néotestamentaires étant connue sous le nom de Bible), le Coran pour les musulmans, et les apocryphes bibliques.

Bible

  
Le Cantique des cantiques
par Gustave Moreau (1853), Musée des Beaux-Arts de Dijo

Dans la Bible, le vin et la vigne sont cités 443 fois. Ces références vont, dans l'Ancien Testament, de la grappe gigantesque rapportée du pays de Canaan à la consécration du pain et du vin par le Christ au cours de la Cène et, dans le Nouveau Testament, de la transformation de l'eau en vin lors des Noces de Cana à l'ivresse érotique et brûlante du Cantique des cantiques. Dans le 1er chant, 13-14, le ton est donné :
« Mon bien-aimé est pour moi un sac de myrrhe,
repose sur ma poitrine.
Mon bien-aimé est pour moi une grappe de Chypre
dans les vignes d'Engaddi »
.
Si, dès la Genèse (XLI, 11), le vin est salué comme le « le sang de la vigne », il n'en reste pas moins un breuvage redoutable. Le Livre des Proverbes est là pour rappeler : « Le vin bu modérément est la joie du cœur et de l'âme », « Le vin bu jusqu'à l'ivresse découvre le cœur des superbes », « Le vin bu avec sobriété est une seconde vie », « Le vin bu avec excès est l'amertume de l'âme ». Car personne ne peut oublier que Loth, ivre, commit l'inceste avec ses filles et que l'ivresse de Noé lui fit découvrir sa nudité devant ses fils.

  
L'ivresse de Noé
Quelques textes apocryphes expliquent que la chute du patriarche a été due à l'intervention de Lucifer, l'ange déchu. Fort naïvement, Noé aurait accepté l'aide du diable pour planter sa vigne après le Déluge. Celui-ci, selon la tradition, commença par faire un sacrifice en immolant un mouton, un lion, un singe et un cochon.

Tout se gâta quand il en aspergea le plantier. Face à la surprise du patriarche, Satan expliqua alors : « Au premier verre de vin, l'homme deviendra doux et humble comme un mouton, au second, il se sentira fort comme un lion et ne cessera de s'en vanter, au troisième il imitera le singe, dansant tout en disant des sottises, au quatrième, il se vautrera tel un cochon dans la fange et les immondices ».

Pour les chrétiens, il faudra le venue du Christ pour effacer la soûlerie du premier patriarche de l'humanité. Jésus de Nazareth se présenta en disant à ses disciples : « Je suis la vraie vigne et mon Père est le vigneron » et il poursuivit « Je suis la vigne et vous êtes les sarments » (Jean, XV, 1-5).

Judaïsme

 
Une coupe de Kiddouch sur la table de Chabbat


Le vin joue un grand rôle dans la halakha, les lois et les traditions juives. Le Kiddouch est une bénédiction récitée sur le vin à sanctifier pour le Shabbat ou au cours d'une fête juive comme la Pâque. Durant le séder, c'est une obligation pour les hommes et les femmes de boire quatre coupes de vin. Dans le Tabernacle et dans le Temple de Jérusalem, la libation de vin participait à la fonction sacrificielle. Les vins qui étaient alors utilisés, sont cités dans l'Ancien Testament. Il s'agissait de ceux du Liban (Livre d'Osée) et des vins de Chelbom et de Dam, qui étaient vendus aux foires de Tyr.

Pour les Hébreux le vin était et est resté une boisson naturelle et quotidienne. Une bénédiction sur le vin est dite avant de le boire : Baruch atah Hashem (Adonai) elokeinu melech ha-olam, boray p’ri hagafen, « Loué soit le Seigneur, notre Dieu, Roi de l'univers, créateur du fruit de la vigne ». Les textes sacrés, depuis Moïse, y font de telles allusions que ne pas boire de vin provoquait stupeur et indignation ; un abstème pouvait être soupçonné d'être sous l'emprise du démon.
Seule la tribu nomade judaïsée des Rechabites, refusant la culture de la vigne, jetait l'interdit sur le vin : « Vous ne boirez point de vin, vous ne planterez point de vignes et n'en possèderez point » (Jérémie, XXXV, 6-7). Le parallèle est net avec les tribus païennes ou judaïsées autour de La Mecque du temps de Mahomet.

Quand la diaspora se dispersa en Europe, la grande opposition avec les chrétiens fut la façon de vinifier. Le conflit fut récurrent pendant presque un millénaire. Témoin, cette criée faite à Carpentras, le 25 mai 1444 : « Qu'aucune personne chrétienne n'ose aller boire dans les tavernes des juifs, ni leur acheter du vin, attendu que les juifs ne boivent pas le vin des chrétiens et que les chrétiens ne doivent pas boire le vin des juifs ».
Article détaillé : Vin casher.

Christianisme

La vigne et le vin dans les Évangiles
Si le rôle des dieux de l'Antiquité a été d'apporter le vin aux hommes, l'apparition du christianisme va modifier le rôle du vin qui dès lors devient le sang du Christ.

Les noces de Cana sont un récit tiré du Nouveau Testament. Il n'est présent que dans l'Évangile selon Jean et n'est pas rapporté par les autres évangiles synoptiques. Le miracle du changement de l'eau en vin est présenté comme le premier de Jésus.

  
Les noces de Cana par Pietro Monaco

« Le troisième jour, il y eut une noce à Cana de Galilée. La mère de Jésus était là. Jésus aussi fut invité à la noce ainsi que ses disciples. Le vin venant à manquer, la mère de Jésus lui dit « Ils n’ont pas de vin ». Jésus lui dit « Que me veux-tu, femme ? Mon heure n’est pas encore venue ». Sa mère dit aux serviteurs : « Faites ce qu’il vous dira ».
Or il y avait là six jarres de pierre, pour les purifications des Juifs, contenant chacune deux ou trois mesures. Jésus dit aux serviteurs : « Remplissez d’eau ces jarres ». Ils les remplirent jusqu’au bord. Il leur dit : « Puisez maintenant et portez-en au maître d’hôtel ». Ils lui en portèrent. Quand le maître d’hôtel eut goûté l’eau devenue du vin - il en ignorait la provenance, mais les serveurs la savaient, eux qui avait puisé l’eau - il appelle le marié et lui dit : « Tout le monde sert d’abord le bon vin et, quand les gens sont ivres, alors le moins bon ; toi, tu as gardé le bon vin jusqu’à présent ».
Tel fut le commencement des signes de Jésus ; c’était à Cana de Galilée. Il manifesta sa gloire, et ses disciples crurent en lui »
.
Les Évangiles synoptiques comportent eux aussi des références à la vigne et au vin. Ainsi, chez Matthieu, la Parabole des vignerons infidèles a recours à la symbolique de la culture de la vigne pour stigmatiser l'égarement du Peuple d'Israël qui, comme il n'a pas su reconnaître les prophètes qui l'ont précédé, ne reconnaîtra pas le Christ.

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Représentation dans les catacombes de Rome
d'une première messe

C'est cependant dans Cène que la symbolique du vin atteint, dans les Évangiles son paroxysme, pour être assimilé au sang du Christ. La messe et la communion, pour tous les chrétiens, sont le rappel de la Cène où Jésus de Nazareth consacra le pain et le vin.
Le patronage des saints
Ce fut un long cheminement pour substituer aux antiques divinités les saints protecteurs de la vigne. Daniel Rops, rappelle dans son ouvrage Histoire de l'Église, que des messes à Bacchus furent célébrées en 1348 pour tenter d'éradiquer la peste noire.
Article détaillé : Saint-Vinage de Boulbon.

Fête de la Saint-Vincent à Trélou-sur-Marne en Champagne

Saint-Vincent, patron des vignerons

 
Fête de la Saint-Vincent tournante à Saint-Romain en Bourgogne

Ce ne fut qu'à partir du XIIIe siècle que saint Vincent s'imposa comme protecteur de la vigne et du vin. Et encore pas partout puisqu'il lui fut préféré saint Marc dans le Comtat Venaissin, et une partie de la Provence et du Languedoc, tandis que les vignobles de Franche-Comté étaient placés sous le protection de saint Vernier, appelé saint Verny en Auvergne. Quant à saint Morand, il joua ce rôle en Bourgogne, en Champagne, en Lorraine, en Alsace, en Rhénanie et en Franconie.

Ces quatre grands saints protecteurs n'étaient pas les seuls à intervenir afin d'obtenir du bon vin. Quelques cités vigneronnes eurent leurs saints propres. C'est le cas de Langres avec saint Urbain, de Trèves, Tongres et Cologne avec saint Materne, d'Altkirch avec saint Kilian et d'Obernai avec sainte Odile. Puis, tout au long de l'année, une kyrielle de petits saints avaient pour mission d'œuvrer à la protection de la vigne. Ceux d'hiver étaient invoqués contre le gel, leurs confrères du printemps pour protéger les bourgeons de la froidure et de la pluie durant la floraison, ceux d'été étaient chargés de faire fuir les orages et de hâter la véraison, en automne, ils devaient garantir des vendanges ensoleillées, gages de bonnes cuvées.

Article détaillé : Proverbes vignerons.

Le saint qui n'avait pas rempli sa mission était tancé et puni. Si l'on estimait que par sa faute le vin était de pauvre qualité, sa statue pouvait être portée en procession et noyée dans une fontaine. Pour un vin médiocre, sa statue était mise au piquet dans l'église et il passait un an visage face au mur.
Les Églises et la diffusion de la culture de la vigne
 
Passoire liturgique destinée à filtrer le vin,
gravée au nom d'Albinus,
peut-être Aubin, évêque d'Auvergne de 529 à 550 environ. VIe siècle.

La culture de la vigne avait suivi les chemins de l'évangélisation. Car le vin était indispensable lors de la communion qui se fit sous les deux espèces jusqu'au XIIIe siècle. De plus, il se devait d'être à la table des prélats et à celles des abbayes. Ce fut en fonction de ces impératifs que la vigne, dès le haut Moyen Âge, fut toujours associée à un siège épiscopal et dépendit soit du palais épiscopal, soit du chapitre canonial. De ce fait, l'extension du vignoble européen atteignit ses limites au XIIIe siècle en remontant au-delà du 57e degré de latitude Nord lors de la créations des évêchés les plus septentrionaux en Poméranie et en Courlande.

 
Moine cellérier

Pour des raisons identiques, les abbayes firent de même. En plus, les besoins monastiques s'ajoutaient à ceux de l'hostellerie. Jusqu'au XIIe siècle, les bénédictins n'hésitèrent pas à planter de la vigne en Flandre, Normandie, Bretagne et Grande-Bretagne.

Article détaillé : Magdeleine noire des Charentes.

Avec cette pratique, la maturité du raisin n'était obtenue qu'une année sur cinq. Et d'une façon générale, ces vins étaient si acides qu'ils étaient passibles du dicton : « Pour le boire, il faut être quatre et un mur, un qui verse, un qui boit, deux qui tiennent le buveur et le mur pour l'empêcher de reculer ».

La notion de terroir, et ses liens avec l'environnement, ne parut s'affirmer qu'au cours du XIVe siècle grâce à la papauté d'Avignon. Pour Clément VI, qui vécut toujours comme un prince, les cisterciens divisèrent le Clos de Vougeot en trois « climats ». Le mieux exposé, sur la pente de la colline, fut réservé à la « cuvée du pape », celui du milieu fournit la « cuvée du roi », tandis que le plus bas donnait la « cuvée des moines ».

Article détaillé : Vins des papes d'Avignon.
Source :
Le cep de vigne et son fruit sont fréquemment cités dans les Ecritures et sont généralement considérés comme des symboles du Christ, du sang versé lors de son sacrifice et de l'eucharistie. Dans un célèbre passage de l'Evangile de Jean le Christ affirme : "Je suis la vrai vigne".
Source :




 

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