Les dévotions des églises
des Alpes Maritimes
Îles de Lérins
L'abbaye de Lérins
Légende de Saint Honorat
Le passage au Moyen Âge de l'archipel lérinien est fait en l'an 410, date à laquelle un important séisme frappe la Côte d'Azur.
Il
en subsiste encore des traces au sein de ruines gréco-romaines,
notamment à Antipolis, cité la plus durement touchée par la catastrophe.
Un
raz-de-marée déferle sur les littoraux, provoquant une nette hausse du
niveau de la mer, comme en témoignent des vestiges en partie immergés au
sud-ouest du cap d'Antibes.
Sur
Lerina, les dégâts sont immenses : le quartier ouest de la cité,
important port de commerce des côtes de la Narbonnaise, se trouve
également submergé, certains bâtiments se retrouvant à plus d'un mètre
sous le niveau de la mer.
Des sources littorales, rares points d'approvisionnement en eau douce de l'archipel tout entier, deviennent inaccessibles.
Seul le terre-plein originel de Vergoanum, point culminant de l'archipel et cœur de la cité, se trouve relativement à l'abri.
Les Lériniens sont ruinés et une importante partie de la surface émergée de l'archipel est perdue.
Cette terrible catastrophe est souvent assimilée à Honorat.
Fraîchement
arrivé sur Lero, île désertée par ses habitants du fait du cataclysme
et retournée à l'état sauvage, le futur saint se heurte à une invasion
de reptiles.
Cette
recrudescence de serpents et scorpions, bien qu'inoffensive, nuit
fortement à la création de son monastère ; il se doit donc de purger
l'île de cette menace.
Levant la main sur ces hôtes superflus, Honorat les réduit à l'état de cadavres pourrissants.
Pour
s'en débarrasser, il fait monter ses six compagnons au sommet d'un
palmier et ordonne aux flots de s'emparer des terres de l'île ; lavée à
grande eau, Lero est prête à accueillir la vie monastique.
C'est
en souvenir de ce miracle que les armoiries de l'abbaye de Lérins sont
composées d'une crosse abbatiale flanquée de deux serpents enlaçant de
leur queue une palme.
Mais la future abbaye souffre, à l'instar des Romains de Lerina, de la disparition des ressources aquifères de son île.
Honorat
accomplira un dernier miracle pour étancher la soif de ses compagnons,
en plantant un bâton dans le sol et faisant jaillir une source
intarissable du sol ; c'est le puits Saint-Honorat, aujourd'hui équipé
d'une pompe et d'une éolienne, et qui permit la survie du monastère au
fil des siècles.
Âge d'or du monastère
Le
monastère de l'île Saint-Honorat est fondé vers 410 (ou vers 400, selon
Jacques Biarne) par l'ermite Honorat. Son expansion est rapide, et les
disciples accourent de l'Europe entière vers la retraite d'Honorat, tout
comme les pèlerins, qui y reçoivent les mêmes indulgences que pour un
voyage en Terre sainte.
Ils
font, pieds nus, le tour de l'île, s'arrêtant à chacune des sept
chapelles périphériques ; on voit un pape, en visite à Lérins, suivre
avec humilité cette antique tradition.
Des fidèles venus de France et d'Italie demandent à s'y faire enterrer.
Les
îles de Lérins se relèvent rapidement, à la suite de la catastrophe
ayant provoqué la chute de la cité romaine, et le commerce reprend sur
chacune des deux îles.
Les
moines, qui possèdent l'île tout entière, mettent en culture leur
territoire, récoltent de la lavande et du miel, et fabriqueront même une
liqueur à base de quarante-quatre plantes, locales et étrangères à
l'archipel, la Lérina.
En 427, l'abbaye est devenue un « immense monastère », comme le rapporte Jean Cassien.
Composé
de deux cloîtres superposés, d'une salle du chapitre, d'un chauffoir,
de cuisines, de dortoirs, de cellules, d'un scriptorium, d'une suite
réservé à l'abbé, et de trois chapelles, on a pu en dire qu'il
comportait quatre-vingt pièces et plus de cent portes.
Outre
son intérêt architectural remarquable, le monastère de Lérins rayonne
dans toute l'Europe de par le nombre impressionnant d'abbés et d'évêques
qu'il a formé au long de son existence.
Surnommé « pépinière d'évêques » du fait qu'il en ait formé un grand nombre aux Ve et VIe siècles,
dont le futur saint Patrick, évangélisateur de l'Irlande ou Eucher de
Lyon, c'est le tout premier monastère fondé en Occident.
La
vie monastique y est d'abord régulée par la Règle des Quatre Pères,
rédigée par saint Honorat lui-même à la fondation de son abbaye. Elle ne
sera remplacée qu'à la fin du VIIe siècle,
par la règle bénédictine, qui, après avoir conduit à l'assassinat de
Saint-Aygulf en 660, une fois qu'il ait tenté de l'instaurer à Lérins,
permettra au monastère de bénéficier d'importantes donations grâce
auxquelles il peut essaimer en Provence, où il fonde une centaine de
couvents.
Source :
Sainte Marguerite, le miracle des amandiers
Honorat avait une sœur, Marguerite, qui avait fondé un couvent sur la plus grande des deux îles qui porte désormais son nom.
Marguerite aimait tendrement son saint frère et désirait toujours l’avoir à ses côtés.
Marguerite aimait tendrement son saint frère et désirait toujours l’avoir à ses côtés.
Ses prières incessantes dérangeaient fortement saint Honorat qui, dans son île, aspirait à la sainte solitude.
Mais
Honorat aimait beaucoup sa sœur et ne voulait point la peiner. Il lui
dit : « J’irai te rendre visite chaque fois que les amandiers fleuriront
».
Alors Marguerite implora le Seigneur avec une telle que sa prière fut exaucée. Miraculeusement, sur l’île de sainte Marguerite, les amandiers se mirent à fleurir chaque mois.
Alors Marguerite implora le Seigneur avec une telle que sa prière fut exaucée. Miraculeusement, sur l’île de sainte Marguerite, les amandiers se mirent à fleurir chaque mois.
(Certains parlent d'amandiers, d'autres de cerisiers)
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