Les grands pénitenciers
Dans
l'Église catholique romaine, un pénitencier est un prêtre auquel sont
concédés des pouvoir spéciaux d'absolution des cas réservés.
Il y a des collèges de pénitenciers dans les basiliques majeures et des chanoines pénitenciers dans les chapitres cathédraux.
Le grand pénitencier, ou pénitencier majeur, est le cardinal placé à la tête de la pénitencerie apostolique.
Le pénitencier est un ecclésiastique qui exerce l'office de la pénitencerie.
On
donnait au commencement le titre de pénitenciers à tous les prêtres qui
étaient établis par l'évêque pour ouïr les confessions.
Anastase
le bibliothécaire dit que le pape Simplicius choisit quelques-uns des
prêtres de l'église romaine pour présider aux pénitences ; les autres
évêques firent la même chose chacun dans leur église.
A mesure que la distinction des paroisses fut établie, les fidèles allaient à confesse à leur propre pasteur.
II
n'y avait que les prêtres qui se confessaient à l'évêque, et les laïcs
qui avaíent commis quelqu'un des cas dont l'évêque s'était réservé
l'absolution.
Mais
bientôt les évêques établirent dans leur cathédrale un pénitencier en
titre pour les cas réservés ; et pour distinguer ces pénitenciers des
confesseurs ordinaires, auxquels on donnait aussi anciennement le titre
de pénitenciers, on les surnomma grands pénitenciers, ils font aussi
nommés l'oreille de l'évêque.
L'institution
des grands pénitenciers est fort ancienne. Quelques-uns la font
remonter jusqu'au temps du pape Corneille, qui siégeait en 251. Gomez
tient que cet office ne fut établi à Rome que par Benoit II qui parvint
au pontificat en 684.
Il
est fait mention des pénitenciers dans les conciles d'York en 1194, de
Londres en 1237, et d'Arles en 1260. Les pénitenciers y sont appelles
des confesseurs généraux du diocèse.
Le
quatrième concile de Latran, tenu en 1215, sous Innocent III ordonne
aux évêques d'établir des pénitenciers, tant dans leur cathédrale, que
dans les églises collégiales de leur diocèse, pour les soulager dans la
confession des cas réservés. Peu-à-peu les évêques se déchargèrent
entièrement de cette fonction sur leur grand pénitencier.
Le
concile d'Arles, dont nous avons déjà parlé, ordonne aux évêques
d'envoyer dans les campagnes, au temps de carême, des prêtres
pénitenciers pour absoudre des cas réservés ; et que ces prêtres seront
tenus de renvoyer aux curés pour les cas ordinaires. Un évêque d'Amiens
qui fonda dans son église la pénitencerie en 1218, excepta les curés,
les barons et les autres grands du diocèse de ceux qui pourraient être
confessés par le pénitencier.
A
Rome le pape a son grand pénitencier qui est ordinairement un cardinal.
Ce grand pénitencier préside au tribunal de la pénitencerie, dans
lequel s'accordent les absolutions pour des fautes cachées, et des
dispenses pour des choses qui regardent la conscience ; il a sous lui un
régent de la pénitencerie, et vingt-quatre procureurs ou défenseurs de
la sacrée pénitence ; il est aussi le chef de plusieurs autres prêtres
pénitenciers établis dans les églises patriarchales de Rome, qui le
viennent consulter sur les cas difficiles.
Enfin,
le grand pénitencier est le vicaire de l'évêque pour les cas réservés.
II est ordinairement établi en dignité dans la cathédrale, ou plutôt de
personnat car le grand pénitencier n'a point de juridiction ni dans le
chœur ni en-dehors, ni dans le diocèse. II a sous lui un ou plusieurs
sous-pénitenciers, mais ceux-ci ne font pas en titre de dignité ni de
bénéfice ; ils n'ont qu'une simple commission verbale du grand
pénitencier, laquelle est révocable.
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