Les symboles chrétiens
Dieu le Père
Pendant environ mille ans, en obéissant à des interprétations de passages spécifiques de la Bible, les représentations de Dieu le Père dans la culture ont été évitées par les peintres chrétiens.
Au début les seules représentions de Dieu le Père étaient faite d’une main au sein d’un nuage.
Progressivement les représentations de Dieu le Père se développent afin de représenter la tête puis le corps entier est dépeint.
À la fin de la Renaissance les représentations de Dieu le Père se sont largement diffusées au sein de l’Église occidentale.
Ces images sont progressivement reprises dans le cinéma, et dans la publicité.
Histoire de l'évolution de la représentation de Dieu le Père
Apparitions des représentations de Dieu le Père au début du christianisme
La main de Dieu dans l'Ascension
dans le Sacramentaire de Drogon, vers 85
La
main de Dieu est représentée plusieurs fois dans des anciennes
synagogues accompagné de décorations diverses, comme dans la synagogue
de Doura Europos au milieu du troisième siècle.
Cette
représentation de la main de Dieu dans l’art juif a sans doute été
reprise par les premiers chrétiens dans l’art paléochrétien.
Il est ainsi commun d’avoir dans l’Antiquité tardive tant occidentale
qu’orientale des représentations des actions de Dieu représentés par la
main et ceci jusqu’à la fin de l’art romain.
Historiquement,
Dieu le Père se manifeste beaucoup plus fréquemment dans l’Ancien
Testament et Dieu le Fils se manifeste surtout dans le Nouveau
Testament.
Cependant
certains artistes représentent Dieu le Père à travers la représentation
traditionnelle de Jésus-Christ, notamment pour représenter Dieu le Père
dans le récit d’Adam et Eve, où certains artistes utilisant la figure
de Jésus-Christ pour représenter Dieu marchant dans le jardin (Livre de
la Genèse 3,8).
Photo du Dogmatic Sarcophagus représentant Trois figures similaires de la Trinité
Le récit de la Genèse affirme que la création du monde à la figure unique de Dieu, généralement crédité à Dieu le Père.
Toutefois
ce même récit parle à la première personne du pluriel pour décrire
l’œuvre créatrice de Dieu : « Dieu dit, faisons l’homme à notre image et
notre ressemblance » (Livre de la Genèse 1, 26 ).
Le Nouveau Testament mentionne à deux reprise l’œuvre créatrice de
Jésus-Christ (Jean 1, 3 et Épître aux Colossiens 1,15), ce qui conduisit
certains chrétiens à associer la Création au Verbe, ou à Dieu le Fils.
Ces
interprétations ont été en partie confirmées par le symbole de Nicée,
en 325 après Jésus-Christ, affirmant la consubstantialité de Dieu.
C’est
une habitude d’avoir des représentations de Jésus-Christ comme Verbe
prenant la place de Dieu le Père en créant le monde seul, ou commandant à
Noé de construire l’arche, ou même parlant à Moïse dans le Buisson
ardent.
Au cours du IVe siècle c’est une période ou les représentations des trois personnes de la trinité sont similaires, comme le Dogmatic Sarcophagus en est l’un des exemples au Vatican.
Tableau du couronnement de la Sainte Vierge
par Enguerrand Quarton
D’autres
cas isolés dans l’iconographie tout au long du Moyen Âge montrent des
images similaires de la Trinité, comme le montre la peinture
d’Enguerrand Quarton lors du couronnement de la Sainte Vierge.
L’utilisation
d’images de Dieu continuèrent à augmenter tout au long du septième
siècle, jusqu’à ce que l’empereur byzantin Justinien II mis une image de
Dieu dans les pièces en or.
Cependant le développement des images de Dieu n’incluaient pas les représentations de Dieu le Père.
Le
concile in Trullo en 692 ne condamne pas spécifiquement les images de
Dieu le Père mais suggère que les représentations de Jésus-Christ soit
préférés dans les représentations de l’Ancien Testament.
Le début du VIIIe siècle
marque le début de la crise iconoclaste. L’empereur Leon III (717-741)
supprima l’utilisation et la représentation de Dieu à travers des icônes
par un décret impérial au sein de l’Empire byzantin.
Les arguments théologiques affirmaient qu’il était impossible de
représenter la nature divine et humaine du Jésus dans le même temps.
Toutes
les représentations de Dieu étaient alors suspectes et on n’observa
aucune représentation de Dieu pendant près de deux siècles au sein de
l’Empire byzantin.
Fin de l'iconoclasme
Le
deuxième concile de Nicée en 787 met fin à la première période de
l’iconoclasme byzantin et restaure la dévotion aux icônes et aux
représentations de Dieu.
Cependant la fin de la condamnation des représentations de Dieu ne se
traduit pas par un développement des représentations de Dieu le Père.
Même
les partisans des représentations de Dieu, comme Jean Damascène,
continuent à faire une distinction entre les représentations de Dieu le
Père et de Jésus-Christ.
Dans son traité Traités contre ceux qui décrient les saintes images
Jean Damascène affirme que Dieu le Père ne s’étant pas incarné comme
Jésus-Christ conduit à l’impossibilité de le représenter par des images.
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