Les symboles chrétiens
La coquille saint Jacques
Objet
marquant le pèlerinage accompli, la coquille correspond à des symboles
utilisés dès l'Antiquité : talisman, coquille évoquant les eaux où elle
se forme, symbole de la fécondité propre à l'eau, symbole d'amour (telle
Vénus sortant de sa coquille) et de bonne chance.
Selon le Codex Calixtinus, la coquille est associée depuis le XIIe siècle
aux « bonnes œuvres » : « les deux valves du coquillage représentent
les deux préceptes de l'amour (...), à savoir aimer Dieu plus que tout
et aimer son prochain comme soi-même ».
Le pèlerin de Saint-Jacques se distingue, dès la première moitié du XIIe siècle, par l'emblématique coquille Saint-Jacques.
Dans
les eaux littorales de la côte galicienne, vivent des mollusques à
coquille bivalve, appartenant au genre Pecten. De leur ancienne
consécration à Vénus, elles tirent leur nom espagnol de concha venera.
Ce sont ces veiras galiciennes, larges coquilles dont la forme rappelle
celle de la main, que les jacquets ramassent sur la grève et ont coutume
de coudre à leur chapeau, en signe de leur pérégrination, quand vient
le moment du retour. L'auteur du sermon « Veneranda dies » y voit le symbole des bonnes œuvres s'épanchant de la main ouverte.
L'origine
de la coquille de Saint-Jacques-de-Compostelle est probablement issue
de cette symbolique antique mais renvoie aussi à plusieurs légendes
compostellanes : cendres du saint arrivées à Compostelle dans une
coquille ; saint Jacques au moment où passait le bateau ramenant sa
sépulture de Jérusalem, sauve des flots tumultueux un prince que son
cheval emballé y avait précipité. Sur le point de périr, le cavalier
invoque l'aide du saint, et bientôt son corps se trouve miraculeusement
repêché, tout constellé de coquilles.
C'est
aussi la coquille ramenée de Compostelle par un pèlerin italien, qui
fit jadis disparaître, aux dires du Liber Sancti Jacobi, par simple
attouchement, l'énorme goitre dont était affligé un chevalier d'Apulie.
Au XIIIe siècle,
les évêques de Compostelle concédèrent aux boutiquiers établis sur le
parvis de la cathédrale Saint-Jacques l'exclusivité de la vente de
reproductions, en plomb ou en étain, des fameux coquillages.
Toutefois
le succès de la coquille compostellane fut tel que son usage se
généralisa, et devint l'insigne commun de tout pèlerin.
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