Miracle
Un
miracle désigne un fait extraordinaire, positif, non explicable
scientifiquement. Il est vu comme surnaturel, attribué à une puissance
divine et accompli soit directement, soit par l'intermédiaire d'un
serviteur de cette divinité. Il s'agit d'une notion religieuse définie
par rapport à la science.
Sens chrétien
Article détaillé : Miracles dans le Nouveau Testament.
Les premiers miracles au sens chrétien ont été faits par Jésus et les apôtres, et sont relatés dans le Nouveau Testament. Les noces de Cana sont les premiers mentionnés.
Trois signifiants définissent le miracle :
- c'est un fait prodigieux,
- d'ordre surnaturel survenant dans un contexte religieux qui manifeste une intervention spéciale et gratuite de Dieu,
- adressant aux hommes un signe sensible de sa présence dans le monde.
Fait prodigieux : contraire aux lois de la nature, et donc par définition contraire aux lois scientifiques : de telle sorte que par définition un miracle est "scientifiquement impossible".
C'est aussi un signe "sensible", que des témoins peuvent percevoir et attester : ainsi, un "voyage mystique" d'une personne ne peut pas être considéré comme un miracle (sauf si des témoins ont vu la personne ailleurs, par exemple en bilocation). De même, la transsubstantiation ne peut pas être qualifiée de miracle au sens strict, puisque les témoins ne voient rien (sauf dans le cas des miracles eucharistiques).
Dans la religion catholique, le miracle ne se limite pas à sa composante extraordinaire et inexplicable par la connaissance scientifique : de tels phénomènes extraordinaires peuvent (dans cette interprétation) être obtenus par des actions de magie ou de théurgie, sans qu'il y ait un miracle au sens propre. Pour le catholicisme, le miracle est l'intervention directe de la puissance de Dieu. Ceci exclut l'intervention de puissances intermédiaires d'esprits ou de démons, qui peuvent également provoquer des phénomènes inexplicables sous forme de phénomènes paranormaux.
Pour pouvoir parler de miracle, il faut en principe montrer que le phénomène extraordinaire constaté a eu un effet conforme au plan de Dieu. Le miracle se caractérise donc avant tout par son effet par rapport à l'avancement de la foi : si l'effet a été positif, il est possible de parler de miracle. Inversement, si l'effet est négatif, le phénomène extraordinaire sera interprété comme l'intervention possible d'un esprit, mais non comme l'intervention effective de Dieu.
Dans la religion protestante, le miracle sert à authentifier, confirmer la foi du croyant ou à confirmer que son message est vrai (conforme à l'écriture biblique).
« Voici les miracles qui accompagneront Ceux qui auront cru... Le Seigneur travaillait avec eux, Et confirmait la Parole par les miracles qui l’accompagnaient. (Évangile de Marc 16 / 15 à 20). »
La Bible différencie le miracle de la « guérison ». Si la guérison est instantanée, on parlera alors de miracle. Avec une manifestation plus tardive, c'est le mot guérison qui prendra plus de sens.
Miracles dans le Nouveau Testament
Dans
l'Antiquité, la croyance aux miracles était répandue. Les miracles sont
nombreux dans la littérature juive et hellénistique (ainsi dans la Vie
d'Apollonius de Tyane) ; les inscriptions rapportent des guérisons
miraculeuses à Épidaure, le sanctuaire du dieu de la médecine,
Asclépios.
Ce n'était pas tant leur caractère extraordinaire, surnaturel, qui frappait les Anciens, pour qui vivre dans un monde « enchanté » allait de soi, que le fait que l'action divine se soit manifestée à ce moment.
Chaque miracle veut être le message d'une leçon; c'est presque une parabole en soit même.
Les miracles sont aussi présents — quoique dans une moindre mesure — dans la littérature antique gréco-latine et chez ses historiens.
Jésus guérit l'aveugle de naissance, par Nicolas Colombel
Jésus a eu une activité thaumaturgique (Mt 4. 24), ce que confirme le témoignage de Flavius Josèphe. Pour les croyants, les signes accomplis par Jésus témoignent que le Père l'a envoyé (Jn 5. 36, Jn 10. 25). Ils étaient des invitations à croire en Lui (Jn 10. 38). À ceux qui s’adressent à Lui avec foi, il accorde ce qu’ils demandent (Mc 5. 25-34 ; Mc 10. 52 ; etc.).
Les Évangiles y associent une très grande richesse de sens, recouvrant probablement un double sens difficile à retrouver aujourd'hui. Les miracles apparaissent comme des témoignages et des effets de la foi (Mt 8. 5-13; Mc 9. 23) auxquels le Christ n'accordait pas de valeur en soi : « Si vous ne voyez des miracles et des prodiges, vous ne croyez point ? » (Jn 4. 48).
Pour désigner ce qui est habituellement traduit par « miracle », le mot le plus employé dans les textes néotestamentaires est σεμειον, séméion, signe ; on trouve aussi εργον, ergon, œuvre, et δυναμις, dunamis, puissance.
Les miracles sont, pour les rédacteurs des Évangiles, des signes de l'action divine que tout le monde ne percevait pas.
Ainsi, lors de l'épisode de la multipication des pains, Marc précise : « ils n'avaient pas compris le miracle des pains, parce que leur cœur était endurci » (Mc 6. 52). L'explication est donnée dans l'Évangile selon Jean : « Ils lui dirent : Seigneur, donne-nous toujours ce pain. Jésus leur dit : Je suis le pain de vie. Celui qui vient à moi n'aura jamais faim, et celui qui croit en moi n'aura jamais soif. » (Jn 6. 34).
La valeur des miracles comme « signes », affirmée dans le Nouveau Testament, rejoint d'une certaine manière l'analyse des historiens rationalistes pour qui ils ne sont pas une description objective des faits mais une façon d'exprimer une vérité religieuse. Daniel Marguerat résume en ces mots que le « récit de miracle est un langage religieux connu de l'Antiquité, et qu'il est porteur d'une ambition bien plus forte que de rappeler un fait merveilleux du passé ; ce langage vit de protester contre le mal. »
Liste des miracles dans les Évangiles
D'après la Bible Louis Segond et Miracles of Jesus(en) dans wikipédia en anglais.
Liste des miracles dans les Évangiles apocryphes
Dans
les Évangiles apocryphes, Jésus-Christ réalise quelques miracles alors
qu'il est enfant. Il faut rappeler que ces Évangiles ne sont pas
reconnus comme livre saint et totalement véridique par le Vatican.
Miracle | Sources |
Jeune homme ressuscité | Évangile secret de Marc 1 |
Eau purifiée | Évangile de l'enfance selon Thomas 2.2 |
Fait des oiseaux d'argile et leur donne la vie | Évangile de l'enfance selon Thomas 2.3 |
Résurrection de l'enfant Zénin | Évangile de l'enfance selon Thomas 9 |
Guérison du pied d'un bûcheron | Évangile de l'enfance selon Thomas 10 |
Rapporte de l'eau dans son manteau | Évangile de l'enfance selon Thomas 11 |
Récolte de 100 boisseaux de blé | Évangile de l'enfance selon Thomas 12 |
Égalisation de la pièce de bois | Évangile de l'enfance selon Thomas 13 |
Résurrection d'un professeur | Évangile de l'enfance selon Thomas 14-15 |
Guérison de Jacques suite à une morsure de vipère | Évangile de l'enfance selon Thomas 16 |
Résurrection de l'enfant mort | Évangile de l'enfance selon Thomas 17 |
Résurrection d'un homme mort | Évangile de l'enfance selon Thomas 18 |
Enfantement par la Vierge, sous les yeux d'une sage-femme | Évangile apocryphe de Jacques le Mineur 19-20 |
Ce
tableau a été réalisé à partir de l'article sur les miracles de Jésus
dans wikipédia en anglais, et du livre Les Évangiles apocryphes chez
Elibron Classics.
Point de vue croyant : Les miracles et la réalité
Le
croyant est amené à s'interroger sous peine de rejeter les miracles de
Jésus dans le champ de l'image, du signe, et de considérer que leur
réalité effective n'aurait qu'une importance secondaire - puisqu'on ne
peut les prouver.
Les évangélistes ont décrit les disciples intégrant, avec plus ou moins de constance, la question de leur foi dans leur propre cheminement. Les pharisiens, eux, renvoyaient la question vers Jésus, peut-être parce qu’ils sont habitués à une religion qui revisite l'histoire, pour y retrouver la présence de Dieu. Or, Jésus par sa présence, clamait un Dieu du temps présent. Ses miracles se réalisaient seulement dans le cadre d'un dialogue avec Dieu, pas dans le cadre d'expériences normalisées indifférentes aux personnes. Il s'est très souvent emporté devant les sceptiques, refusant de faire des miracles pour eux : « Une génération méchante et adultère demande un miracle ; il ne lui sera donné d'autre miracle que celui du prophète Jonas » (Mt 12. 39). Jonas qui, dans le livre qui lui est dédié, fut jeté à l'eau pour avoir ignoré la parole de Dieu, mais qui fut immédiatement sauvé par un poisson, qui le recrache au bout de trois jours.
S'il renvoyait ainsi ceux qui voulaient une réalité indiscutable de leur foi dans l'espace du mythe, c'était pour dire que le point essentiel de la réalité n'est pas son côté objectif, mais son rapport avec Dieu, rapport jamais indifférent.
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