Nice
Cathédrale Sainte Réparate
La cathédrale Sainte-Réparate de Nice
(sous l'invocation de sainte Réparate), située dans la vieille ville
(Vieux-Nice), a été construite entre 1650 et 1699, année de sa
consécration.
Elle est le siège du diocèse de Nice.
Localisation : 3 place Rossetti (06300) Nice
Elle est classée monument historique par arrêté du 9 août 1906.
L'église primitive
C'est
en 1078 que Raimbald Rostagni ramène de Rome des reliques de sainte
Réparate et fonde un oratoire au pied du château, dans la carriera Draperium.
Le
chartrier de l'abbaye de Saint-Pons mentionne que le prieuré de
Sainte-Réparate appartient à l'abbaye depuis 1185. C'était le plus
important de l'abbaye par l'étendue des terres qu'il possédait autour de
l'église.
L'augmentation de la population de Nice va entraîner une implantation des habitations vers les terres basses, autour du prieuré.
Une église est construite au début du XIIIe siècle
sur un terrain appartenant aux moines de l’abbaye de Saint-Pons. Elle
est qualifiée d’église lors de son érection en paroisse en 1246.
La cathédrale
Histoire
L'ancienne cathédrale
La
cathédrale, placée sous le vocable de sainte Marie de l'Assomption, a
d'abord été située dans la ville haute fortifiée, sur la colline du
château.
L'extension et le renforcement des fortifications par les ducs de Savoie va progressivement isoler la cathédrale des habitants.
À partir de 1512, les autorités envisagent de transférer la cathédrale dans la ville basse.
Les fouilles de la colline du château ont permis de mettre à jour les vestiges des fondations des différentes cathédrales :
- la cathédrale paléo-chrétienne (Ve siècle), bâtiment à nef unique presque orienté, de 22 x 10 m, avec un chœur rectangulaire de 3,40 x 7,20 m. À partir des recherches archéologiques faites sur des église mérovingiennes, il est probable que l'église devait avoir deux bâtiments annexes situés de part et d'autre de la nef, mais qui n'ont pas été retrouvés à Nice ;
- le réaménagement de la cathédrale à l'époque carolingienne, avec la transformation de l'abside devenue semi-circulaire ;
- la première cathédrale médiévale, dans la première moitié du XIe siècle (l'autel majeur est consacré en 1049), qui reprend l'abside carolingienne et construit une église à trois nefs. Un avant-chœur surélevé a dû être construit au moment de la constitution du chapitre des chanoines, au XIIe siècle ;
Les fouilles de la cathédrale médiévale
(fouilles de Philippe Geny en 1875)
- la seconde cathédrale médiévale, datant probablement de la première moitié du XVe siècle.
Un dessin d'Ercole Negro, de 1590, permet de voir à quoi ressemblait
cette cathédrale. Elle a été construite en déplaçant vers l'est le
chevet pour agrandir le chœur et la surélévation du niveau du sol. Un
crypte a dû être construite au niveau des cathédrales précédentes. Après
le transfert de la cathédrale dans l'ancien prieuré Sainte-Réparate, la
cathédrale est devenue l'église du château.
Le 12 mars 1691, l'armée française commandée par Catinat, forte de 10 000 hommes,franchit la Var. Le 28 mars commence le bombardement du château de Nice. La fin de l'ancienne cathédrale est racontée dans un texte du notaire Giraudi : «Le combat dura jusqu'au 30, jour du bienheureux Amédée de Savoie à la 22e heure, lorsque tout à coup une bombe étant tombée sur le donjon, elle mit le feu à une grande quantité de poudre, et le donjon sauta avec plusieurs personnes qui y étaient détenues prisonnières. ... Et par l'écroulement des murs ont été tuées plus de mille deux cent personnes. ...L'église très ancienne du château et toutes les bâtisses furent jetées à terre et les pierres du donjon tombèrent jusqu'au sanctuaire de la Très Sainte Madone de Cimiez.». Les fortifications de la colline château ont été démolies sur ordre de Louis XIV, en 1706.
La cathédrale Sainte-Réparate
Dans la première moitié du XVIe siècle,
une série d’actes entérine le transfert du siège de la cathédrale,
depuis la colline du château jusqu’à sainte Réparate.
En
1531, l'abbaye Saint-Pons accepte de céder au chapitre cathédral
l'église Sainte-Réparate contre l'église paroissiale
Saint-Jacques-le-Majeur, appelée aussi chapelle Saint-Giaume, qui est
devenue l'église de l'Annonciation dite de Sainte-Rita.
Le duc de Savoie approuve cette cession en 1533.
L'échange est enregistré sur acte du notaire du 4 novembre 1561.
Les moines de Saint-Pons précisent qu'ils ne peuvent être tenus à payer aucune dépense.
En 1590, lors d’une cérémonie officielle, sous la présidence de
l’évêque Pallavicini et en présence du duc de Savoie, elle est reconnue
comme « chiesa-cattedrale ».
Cependant,
jugeant l'édifice trop petit, l'évêque Didier Palletis confie en 1649, à
l'architecte Jean-André Guiberto (ou Guibert, ou Giovanni Andrea
Guiberto), ingénieur militaire niçois, la construction d'un édifice plus
en rapport avec l'importance de la ville.
À la même époque, cet ingénieur construisait la nouvelle église de L'Escarène.
La construction s'est faite suivant un plan basilical en croix latine.
La construction débute le 7 janvier 1650 par le chœur.
Fin 1651, on en est au transept et à la coupole.
Le reste de la construction va être plus lent et dépendre des fonds disponibles. Le campanile est démoli.
Le
18 septembre 1658, la voûte de la nef s'effondre devant l'évêque
Palletis qui se blesse à la tête et en meurt quelques heures plus tard.
Les travaux ne reprennent qu'en 1673 avec l'évêque Henri Provana de Leyni.
Les travaux sont terminés par l'architecte Marc-Antoine Grigho, originaire du Tessin.
Le gros œuvre de la cathédrale se termine entre 1680 et 1682. La
décoration du chœur avait commencé en 1655 avec le stucateur lombard
Giovanni Pietro Riva et a continué jusqu'à la fin du XVIIe siècle.
La cathédrale est consacrée le 30 mai 1699 par l'évêque Henri Provana de Leyni.
Au XVIIIe siècle, on entreprend la reconstruction du campanile démoli en 1651.
En
1724, deux projets sont présentés, l'un par l'architecte Carlo Antonio
Castelli, l'autre par Carlo Gioanetti. Aucun n'a été retenu.
La construction a été commencée en 1731, par l'évêque Recrosio, et terminée en 1757 par son successeur.
La place devant la cathédrale a été agrandie après 1815 suivant des projets de planification faits par le Consiglio d'Ornato pour désenclaver le tissu urbain de la vieille ville.
Les
dernière maisons ont été détruites en 1871. La façade prévue par
Jean-André Guiberto a été ajoutée entre 1825 et 1830 dans une teinte
gris clair uniforme.
En
1899, l'évêque mondain Henri-Louis Chapon a fait prolonger les deux
bas-côtés de part et d'autre du chœur et modifier le chœur. Il fait
installer un nouvel orgue.
À partir de 2009 commence une campagne de restauration générale pour mettre en valeur l'intérieur et la façade de la cathédrale.
La façade de la cathédrale est restaurée à partir de la fin 2011.
Description
Extérieure
Dôme de la cathédrale Sainte-Réparate
Originellement
rectangulaire et orientée vers le nord, la cathédrale est reconstruite
sur le modèle de l'église Sainte-Suzanne de Rome : un plan en croix
latine, orientée vers l'est, avec une coupole, aux tuiles de couleur
vernissées à la mode génoise, à la croisée du transept.
Le bâtiment est de style baroque.
Depuis
son édification, plusieurs remaniements ont été faits : un campanile,
construit entre 1731 et 1757, a été ajouté, masquant partiellement la
coupole ; une façade baroque a été plaquée sur la façade originale entre
1825 et 1830 et enfin, entre 1900 et 1903, une abside a été ajoutée de
chaque côté du chœur.
Intérieure
L'intérieur,
également de style baroque, compte dix chapelles : la
Madone-des-Sept-Douleurs, la Crucifixion, Sainte-Rose-de-Lima,
Saints-Alexandre-et-Barthélémy ( la crèche qui y était momentanément
installée brûla en 1989, l'incendie causant la destruction de la
chapelle et la perte des reliques de St Alexandre, martyr romain, qui y
étaient exposées à demeure sous l'autel ), Saint-Sacrement,
Sainte-Rosalie et la Vierge, Saint-Joseph, Sainte-Réparate, les
Quatre-Martyrs-Couronnés et Saint-Jean-Baptiste.
Jusqu'à la fin du XVIIe siècle, ces chapelles appartenaient à des particuliers ou à des corporations qui avaient pour charge de les entretenir.
Le maître-autel est surmonté d'une représentation de la Gloire de Sainte Réparate, vierge martyre dont les restes reposent dans la cathédrale depuis 1690.
Les orgues
Article détaillé : Orgues de la cathédrale Sainte-Réparate de Nice.
Trois orgues sont présents dans le cathédrale.
Les grandes orgues sont placées au-dessus du narthex, sur une tribune.
L'orgue de chœur est placé à gauche du transept et l'orgue de la chorale dans la salle de répétition.
Source :
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