Acace, Acathe (en latin : Acathius, Agathius ou Achatius), Agathonas ou Akakios (grec : Ακακιος), né en Cappadoce dans le courant du IIIe siècle et mort martyr en 303 à Byzance, était un centurion de l'armée romaine sous Maximien.
Il est fêté le 8 mai par l'Église catholique et le 7 mai par les Églises orthodoxes.
Biographie
Statue de S. Acace, centurion et martyr, ouvrage de Teodosio Sánchez de Rueda (1715), chapelle S. Acace (surnommée capilla de la sangre, chapelle du sang), cathédrale de Cordoue, Espagne
Par Tibor Kovacs — _MG_0688.jpg, CC BY 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=35696259
Centurion
romain basé en Thrace, il accepta de se faire baptisé au nom du Christ,
et le tribun Firmus le dénonça comme chrétien.
En
303, il dut, selon une nouvelle loi établie durant la Persécution de
Dioclétien, offrir de l'encens devant la statue de l'empereur Maximien
pour témoigner de sa loyauté envers l'Empire.
Il refusa calmement mais catégoriquement d'adorer une idole.
On le soumit à la torture à Périnthe par ordre du juge Bibien.
Il
fut ensuite conduit à Byzance devant le proconsul Flaccus. Durant le
voyage, ses bourreaux lui brisèrent la mâchoire, et il fut
quotidiennement flagellé.
Il réaffirma chaque jour sa foi en Jésus-Christ.
Il
est finalement crucifié comme le Christ, puis son corps décapité dans
le quartier du Stauron à Byzance, où, dans les années suivantes, après
la définitive paix constantienne d'avril 313, une église fut construite
en son honneur.
Chapelle de la cathédrale de Squillace, Italie, consacrée à saint Acace de Byzance avec des reliques
Par Marcuscalabresus — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=28310570
Son
corps, qui avait été jeté à la mer, a été retrouvé dans le golfe de
Squillace par des fidèles qui lui avait entretemps fait une sépulture
discrète à l'insu du pouvoir.
Après la pacification d'avril 313, sa dépouille fut triomphalement honorée et Constantinople garda ses reliques en son église.
Quand celle-ci menaça de tomber en ruine, au VIe siècle, elle fut totalement rebâtie par l'empereur Justinien.
Il est le patron de la ville de Squillace et le co-patron de l'archidiocèse de Catanzaro-Squillace.
Son
corps est conservé dans une chapelle de la cathédrale de Squillace,
tandis qu'un bras a été apporté par l'évêque de Squillace, Marcello
Sirleto, en 1584 à Guardavalle, sa ville natale, où il a également été
élu patron.
D'autres reliques se trouvent également à Cuenca et à Avila en Espagne, en provenance de Squillace.
Il est parfois confondu avec saint Acace du mont Ararat vénéré parmi les saints auxiliateurs dans diverses régions du centre-nord de l'Europe.
Source :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Acace_de_Byzance
ACTES DU PROCÈS DE SAINT ACACE
Chaque
fois que nous rappelons les actions illustres des. serviteurs de Dieu,
nous rendons grâces à Celui qui protège le patient dans la souffrance et
qui couronne le vainqueur dans la gloire. Martianus, consulaire, ennemi
de la loi chrétienne, se fit amener Acace que l'on lui avait signalé
comme le refuge et le bouclier des chrétiens d'Antioche. Quand Acace eut
été introduit, Martianus dit : « Puisque tu vis sous les lois romaines,
tu dois aimer nos princes ».
Acace
répondit : « Eh qui a plus à coeur de le faire et qui aime mieux
l'empereur que les chrétiens? Nous prions assidûment pour lui, demandant
à Dieu de lui donner une longue vie, un gouvernement juste, un règne
paisible ; nous prions pour le salut de l'armée, la conservation de
l'empire et du monde.
— Je te félicite pour ces sentiments, mais afin que l'empereur en reconnaisse la sincérité, offre-lui avec nous un sacrifice.
— Je
prie mon Seigneur, le grand et vrai Dieu, pour le salut du prince ;
mais celui-ci n'a pas le droit d'exiger de nous un sacrifice, ni nous
n'avons le droit de lui en offrir. Qui donc peut adresser son culte à un
homme ?
— Dis-nous alors à quel Dieu tu offres tes prières, afin que nous aussi nous l'honorions.
— Je te souhaite de connaître mon Dieu qui est le Dieu véritable.
— Comment se nomme-t-il ?
— Le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac, le Dieu de Jacob.
— Sont-ce là les noms de ces dieux ?
— Ce n'est pas eux qui sont Dieu, mais celui qui leur a parlé ; et c'est lui que nous devons craindre.
— Quel est-il ?
— Adonaï, le Très-Haut, qui est assis sur les chérubins et les séraphins.
— Qui est-ce séraphin ?
— C'est le ministre du Très-Haut et le plus rapproché du trône sublime.
— Cette fausse philosophie t'a fourvoyé. Méprise les choses invisibles et reconnais Ies dieux véritables qui sont sous tes yeux.
— Quels sont ces dieux auxquels larve= me faire sacrifier ?
— C'est
Apollon, notre bienfaiteur, celui qui, repousse loin de nous la peste
et la famine, et par qui le monde entier est gouverné et conservé.
— Ah !
oui, un dieu que l'on a tué, car c'est bien ce que vous dites de lui ;
un dieu qui, épris d'une fille, poursuivait l'aventure, ignorant qu'il
perdrait la proie avant de l'avoir saisie. Un tel ignorant, c'est clair,
n'était pas dieu ; l'était-il plus quand une autre fille le trompa ? Il
en eut bien d'autres à souffrir, la fortune lui réservait de plus
cuisants chagrins. Il aimait les petits garçons: Épris d'un certain
Hyacinthe, il brûlait d'amour pour cet enfant; et le pauvre dieu qui ne
savait pas l'avenir, tua d'un coup de disque celui qu'il voulait
posséder. Un dieu, lui, qui, au temps jadis, se fit maçon avec Neptune,
et ensuite garda les troupeaux d'autrui, est-ce a lui que je dois
sacrifier? Ou bien tu préfères peut-être Esculape qui mourut foudroyé,
ou bien encore Vénus, une adultère, ou les autres monstres. Ainsi ma vie
est en jeu si je n'adore pas des coquins que je me garderai bien
d'imiter, et je les méprise, et je les accuse, et ils me font horreur ;
si quelqu'un les imitait, on le mettrait en prison ? Vous adorez ici ce
que vous condamnez là. »
Martianus
dit : « Les chrétiens n'en font pas d'autres, il leur faut déblatérer
sur nos dieux. C'est entendu. Maintenant je t'ordonne de venir avec mai
au temple de Jupiter et de Junon, nous y ferons un bon 'souper et nous
rendrons aux immortels l'honneur qui leur est dû ».
Acace
dit : « Je ne puis cependant pas faire un sacrifice à un individu qui
est enterré dans l'île de Crète. Ah çà, est-il ressuscité » ?
Martianus dit : « Sacrifie ou meurs ».
Acace
reprit : « Mœurs de Dalmate. En ce pays-là, il y a des brigands qui
font métier de voler, ils s'embusquent le long d'un chemin détourné et
tombent sur les voyageurs. Vient-il un passant, on l'arrête: la bourse
ou la vie. Nul ne demande de raison, mais considère la force de
l'agresseur. Tu leur ressembles. Tu commandes le mal, ou tu menaces de
mort. Je ne crains rien, je n'ai pas peur. Le droit public se charge de
punir la débauche, l'adultère, le vol, la sodomie, les maléfices et
l'homicide. Si je suis coupable de, ces crimes, je suis le premier à me
condamner ; si, au contraire, j'adore le Dieu véritable et qu'on me tue,
ce n'est plus la justice, c'est l'arbitraire.. Le prophète a raison de
s'écrier : « Il n'y a personne qui fasse le bien, tous se sont relâchés,
ils se sont rendus inutiles ». Ainsi tu ne saurais faire autre chose
que ce que tu fais. Nous lisons dans nos livres : « Comme tu auras jugé,
tu seras jugé toi-même », et ailleurs : « Comme tu auras agi, l'on
agira envers toi ».
Martianus : « Je n'ai pas été envoyé pour juger, mais pour contraindre : si tu méprises le commandement, tu seras châtié ».
Acace
: « Et mon commandement à moi est de ne pas renier mon Dieu. Si tu sers
un homme chétif et charnel que la mort atteindra bientôt et qui, tu le
sais, deviendra la pâture des vers, combien plus dois-je obéir à Dieu
dont la toute-puissance est éternelle, et qui a dit de lui-même : «
Celui qui m'aura renié devant les hommes, je le renierai devant mon Père
céleste, quand je serai venu dans ma gloire et ma force juger les
vivants et les morts » !
Martianus
: « Tu viens de déclarer l'erreur de votre doctrine que j'étais, depuis
longtemps, avide d'entendre. Tu viens de dire, n'est-ce pas, nue Dieu a
un fils ?
— Oui.
— Et quel est ce fils de Dieu ?
— Le Verbe de grâce et de vérité.
— Est-ce là son nom ?Actes du procès de saint Acace
— Tu ne me parlais pas de son nom, mais de sa puissance.
— Eh bien, son nom, maintenant ?
— Jésus-Christ.
— Qui fut sa mère ?
— Dieu
n'a pas engendré son fils, ainsi que font les hommes, de l'union avec
une femme, mais il a formé de ses mains le premier Adam, car il ne faut
pas croire que la majesté divine ait eu des rapports avec une femme
mortelle. Dieu donc a fait de terre le corps du premier homme et là où
il a déjà mis sa parfaite image, il ajouta l'âme et l'esprit. De même,
le Fils de Dieu, le Verbe de vérité sort du coeur de Dieu, ainsi qu'il
est écrit : Mon coeur a proféré une parole parfaite.
— Alors c'est un Dieu qui a un corps?
— Lui seul connaît la forme invisible que nous ignorons, mais nous adorons sa force et sa puissante.
— S'il n'a pas de corps, il n'a pas de coeur, car le sens exige l'organe.
— La sagesse ne naît pas avec des organes, elle est donnée par Dieu. Quel rapport y a-t-il entre le sens et l'organe ?
— Vois
les Cataphryges ; leur religion est ancienne, cependant ils l'ont
abandonnée pour la nôtre, aujourd'hui ils sacrifient aux dieux. Fais
comme eux. Rassemble tous les catholiques et suis avec eux la religion
de l'empereur. Ton peuple, je le sais, se laisse conduire, par toi.
— C'est
à Dieu, non à moi, qu'obéissent les chrétiens. Ils m'écouteront si je
leur enseigne la justice, ils me mépriseront si je leur conseille le
mal.
— Donne-moi leurs noms à tous ?
— Leurs
noms sont écrits au livre de vie. Comment des yeux mortels pourront-ils
déchiffrer ce que la puissance du Dieu immortel et invisible a écrit ?
— Où sont les magiciens qui t'aident dans tes artifices, ou ceux qui t'ont enseigné tes prestiges ?
— Nous avons tout reçu de Dieu, et la magie nous fait horreur.
— Vous êtes des magiciens, puisque vous avez inventé une religion.
— Nous
détruisons les dieux créés par vous et dont vous avez peur. Quand
l'ouvrier manque de pierre ou que l'on manque d'ouvriers, vous n'avez
plus de dieux. Le Dieu que nous craignons, nous, n'est pas de notre
fabrication, c'est nous qui sommes créés par lui, car il est le Maître ;
nous sommes aimés de lui, car il est le Père, et comme un tendre
pasteur il nous a arrachés à la mort éternelle.
— Allons, les noms, ou tu meurs !
— Je
suis devant ton tribunal et tu' demandes des noms? Crois-tu donc venir à
bout des autres, alors que tu te laisses vaincre par moi seul? Mais,
tiens, tu veux des noms, eh bien, je m'appelle Acace et on m'a surnommé
le « Bon Ange ». Fais ce que tu voudras. »
Martien dit : « Tu seras ramené en prison, les pièces du procès seront transmises à l'empereur. Il décidera de ton sort. »
Dèce,
ayant lu toute la procédure, s'intéressa à cette controverse, et même
il ne put s'empêcher de sourire en la lisant. Peu de temps après il
donna à Martianus la légation de Pamphylie. Quant à Acace, qu'il admira
fort, il lui fit grâce.
Telle fut la conduite du consulaire Martianus, sous le règne de Dèce, le quatre des calendes d'avril.
N.B.
Il fut décapité le 8 mai 311. Saint Acace fait partie des 14 Saints auxiliaires (intercesseurs
universels). On le représente généralement en capitaine, avec une croix
et une couronne d'épines.On l'invoque comme patron particulier dans les
angoisses mortelles et comme intercesseur pour la grâce d'une bonne
mort.
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