Marseille
La basilique Notre-Dame de la Garde
Notre-Dame de la Garde, également appelée localement « la Bonne Mère » (en provençal : Boueno Mèro) est une des basiliques mineures de l'Église catholique romaine.
Elle est située sur un piton calcaire de 149 mètres d'altitude au sud
du Vieux-Port de Marseille, surélevé de 13 mètres grâce aux murs et
soubassements d'un ancien fort.
La colline Notre-Dame de la Garde constitue un site classé depuis 1917.
Construite
par l'architecte Henri Espérandieu dans le style romano-byzantin et
consacrée le 5 juin 1864, elle remplace une chapelle du même nom édifiée
en 1214 et reconstruite au XVe siècle.
Bâtie sur les bases d'un fort du XVIe siècle construit par François Ier en 1536 pour résister au siège de Charles Quint, la basilique comporte deux parties :
- une église basse, ou crypte, creusée dans le roc et de style roman,
- et au-dessus une église haute de style romano byzantin décorée de mosaïques.
Au
sommet d'un clocher carré de 41 mètres de haut surmonté lui-même d'une
sorte de tour de 12,5 mètres qui lui sert de piédestal, se dresse une
statue monumentale de 11,2 mètres de la Vierge à l'Enfant réalisée en
cuivre doré à la feuille.
La
pierre utilisée pour la construction, notamment celle de couleur verte
en provenance des environs de Florence, s’étant révélée sensible à la
corrosion atmosphérique, il a été nécessaire d’entreprendre de 2001 à
2008 une longue et minutieuse restauration qui a également porté sur la
rénovation des mosaïques, endommagées à la Libération par les impacts de
balles et noircies au fil du temps par la fumée des cierges.
À
Marseille, Notre-Dame de la Garde est traditionnellement considérée par
la population comme la gardienne et la protectrice de la cité. Elle
constitue le palladium de la cité phocéenne.
Une chapelle au XIIIe siècle
Un site exceptionnel
Le
bassin de Marseille qui s'ouvre largement à l'ouest sur la mer est
bordé par des collines : au nord l'Étoile et la Nerthe, à l'est
la Sainte-Baume, au sud Carpiagne et Marseilleveyre.
De
cette vaste dépression émerge un piton de
calcaire urgonien (d'âge barrémien, un étage du crétacé) d’une hauteur
de 162 mètres au sommet duquel s'élève la basilique Notre-Dame de la
Garde.
La carrière
Ancienne carrière Honoré
Cette
colline a fait l'objet d’une exploitation de carrière ouverte à partir
de 1905, postérieurement à l'édification de la basilique.
Cette carrière exploitée par M. Honoré a fonctionné jusqu'en 1946.
On estime que, durant cette période, un volume de 800 000 m a été extrait.
La
colline qui se prolongeait en continu au sud vers les hauteurs du
quartier de Gratte-Semelle, est entamée par une saignée dans laquelle la
rue du Bois-sacré a été ouverte.
Cette
falaise artificielle fait l’objet d’une surveillance importante, avec
des visites régulières et des purges préventives pour éviter les
éboulements.
Par
sa situation en bordure de rivage et son élévation, la colline de la
Garde était au temps de la navigation à l’estime, un point d'observation
et un amer.
Elle a donc sans doute été occupée depuis fort longtemps comme poste de vigie et tour de guet.
En
1302,Charles II d’Anjou intime l'ordre de veiller à ce que des signaux
se fassent le long des côtes méditerranéennes provençales ; parmi les
points désignés figure la colline Notre-Dame de la Garde.
Une première chapelle
En
1214 un prêtre de Marseille, maître Pierre, a l'idée de construire sur
la colline dénommée la Garde une chapelle dédiée à la vierge Marie.
Cette colline appartenant à l'abbaye de Saint-Victor, maître Pierre demande à l'abbé l'autorisation d'entreprendre les travaux.
L'abbé l'autorise à planter des vignes, à y cultiver un jardin et à y bâtir une chapelle.
Quatre
ans plus tard cette chapelle est terminée comme nous l'apprend le fait
que, dans sa bulle du 18 juin 1218 où il énumère les possessions de
l'abbaye le pape Honorius IIIcite l'église Notre-Dame de la Garde.
Après la mort de maître Pierre survenue en 1256, Notre-Dame de la Garde est constituée en prieuré.
Le prieur du sanctuaire de la Garde est en même temps un des quatre prieurs claustraux de Saint-Victor.
Dès
la fondation de cette chapelle des donations, qui nous sont connues par
les testaments, sont faites en faveur de l'église Notre-dame de la
Garde.
Elles démontrent une dévotion populaire qui va se développer au cours des siècles suivants.
En
effet les marins qui avaient échappé à un naufrage allaient faire leurs
actions de grâce et déposer des ex-voto à l’autel de Notre-Dame de la
mer situé dans l’église de Notre-Dame du Mont ; cette pratique se
détourna vers la fin du XVIe siècle au profit de Notre-Dame de la Garde.
Cette première chapelle est remplacée au début du XVe siècle
par un bâtiment plus important qui comprend, ainsi que l'indique un
document de l'officialité de Marseille, une chapelle richement dotée
dédiée à saint Gabriel.
Place forte et lieu de culte du XVIe au XVIIIe siècle
Visite de François Ie
Ecusse de François 1er
Le 3 janvier 1516, la mère de François Ier, Louise
de Savoie, et sa femme la reine Claude, fille de Louis XII, descendent
dans le midi de la France pour y retrouver le jeune roi, auréolé de sa
victoire à Marignan.
Le 7 janvier 1516, elles montent au sanctuaire de Notre-Dame de la Garde.
Éperon de l'ancien fort
Quelques jours plus tard, le 22 janvier 1516, François Ier les rejoint et se rend également à la chapelle.
Au cours de cette visite, le roi constate que la ville de Marseille est mal défendue.
La
nécessité d'un renforcement du système défensif deviendra encore plus
évidente en 1524 après le siège de la ville par le connétable Charles
III de Bourbon qui s’est rallié à Charles Quint.
Il s’en était, en effet, fallu de peu pour que la ville soit prise.
François Ier décide
alors de faire construire deux forts : l’un sur l’île d’If, qui
deviendra le fameux château d'If, l'autre au sommet de la Garde qui
englobera la chapelle.
Il n’y aurait aucun autre exemple d’une coexistence entre un fort militaire et un sanctuaire ouvert au public.
La
construction du château d'If sera plus rapide avec une fin des travaux
en 1531, tandis que le fort de Notre-Dame de la Garde ne sera terminé
qu’en 1536 pour résister à l’arrivée des troupes de Charles Quint.
Pour
la construction du fort on utilise des pierres du cap Couronne et des
matériaux de récupération provenant de la démolition d’édifices situés
en dehors des remparts de la ville et susceptibles de fournir un abri
aux troupes ennemies.
Parmi
ces monuments détruits ayant servi à la construction du fort figure
notamment le couvent des frères Mineurs où était enterré saint Louis
d’Anjou et qui était situé à proximité des cours Belsunce et
Saint-Louis.
Ce fort a la forme d'un triangle dont deux côtés mesurent environ 75 mètres, le troisième étant de 35 mètres.
De
ce fort d'importance assez modeste, subsiste l'éperon royal bien
visible à l'ouest de la basilique ; le haut de cet éperon a été restauré
en 1993 pour le rétablir dans son état primitif en supprimant une
échauguette installée dans les années 1930.
Au sommet de cet éperon une table d’orientation est installée.
Au-dessus d’une porte, on voit encore l'écusson de François Ier, c'est-à-dire les armes de France aux trois fleurs de lys avec au-dessous la salamandre.
Cet
écusson est très abîmé. Près de celui-ci, du côté droit, se trouve un
rond de pierre rongé par le temps où l'on aperçoit quelques vestiges
d'une sculpture qui représentait l'agneau de saint Jean avec la
banderole.
Guerres de religion
Vue cavalière de Marseille en 1572, au premier plan fort Notre-Dame de la Garde
En
1585, le chef de la Ligue de Provence, de Vins, veut s'emparer de
Marseille et s'allie avec Louis de La Motte Dariès, second consul de
Marseille.
Dans la nuit du 9 avril 1585 Dariès occupe le fort de la Garde d'où l'on peut prendre la ville sous le feu des canons.
Mais la prise de Marseille échoue, d'où l'exécution de Dariès et de son complice Boniface.
En 1591, Charles Emmanuel, duc de Savoie, désire s'emparer de l'abbaye de Saint-Victor, bâtiment fortifié près du port.
Il charge Pierre Bon, baron de Méolhon, gouverneur de Notre-Dame de la Garde, de s'emparer de l'abbaye.
Dans
la nuit du 16 novembre 1591 le sieur Méolhon s'empare de l'abbaye qui
sera rapidement reprise par les partisans de Charles de Casaulx, premier
consul de la ville de Marseille.
En 1594, Charles de Casaulx veut devenir maître du fort de la Garde.
Pour cela il y envoie deux prêtres, Trabuc et Cabot, pour célébrer la messe dans la chapelle.
Après la célébration, Trabuc qui porte une cuirasse sous sa soutane, tue le capitaine du fort.
Charles de Casaulx peut prendre possession du fort et nomme gouverneur son fils Fabio.
En 1595 un mur en W est construit en contrebas du fort.
Il est toujours visible et un parking est réalisé dans l’angle rentrant du mur.
Après
l’assassinat de Charles de Casaulx le 17 février 1596 par Pierre de
Libertat, Fabio est chassé du fort par ses propres soldats.
Dernière visite royale
Procession au lendemain de la Fête Dieu, XVIIIe siècle
Louis XIII durant son séjour à Marseille, se rend à cheval malgré la pluie à Notre-Dame de la Garde le 9 novembre 1622.
Il est reçu par le gouverneur du fort, Antoine de Boyer, seigneur de Bandol.
À
la mort de ce dernier survenue le 29 juin 1642, Georges de Scudéry,
surtout connu comme romancier, est nommé gouverneur ; il ne rejoindra
son poste qu'en décembre 1644, accompagné de sa sœur, Madeleine de
Scudéry femme de lettres, qui donnera dans sa correspondance, de
nombreuses descriptions du lieu et des environs ainsi que des
différentes fêtes ou cérémonies.
« Vendredi
passé, qui était le lendemain de la fête Dieu, vous eussiez vu la
citadelle banderolée des pieds à la tête d’une dizaine de drapeaux et,
en branle, les cloches de notre clocheton, et une admirable procession
rentrant au château. La statue de Notre-Dame de la Garde tenant, de son
bras gauche, l’enfant nu et, de sa main droite, un bouquet de fleurs,
était portée par huit pénitents déchaussés et voilés comme des
fantômes ».
Georges
de Scudéry dédaigne de résider au fort et préfère habiter place de
Lenche, quartier aristocratique de l’époque. La garde du fort est
confiée à un modeste sergent, dénommé Nicolas.
Le seul évènement important qui se soit passé sous le gouvernement de Scudéry est l’affaire de Caze en 1650.
Pendant
la fronde, le gouverneur de Provence, le comte d’Alais, s’oppose au
parlement de Provence et veut réprimer la révolte marseillaise.
Estimant que le fort de la Garde constitue une position désirable, il soudoie le sergent Nicolas et le 1er août 1650 fait installer au fort un de ses partisans, David Caze.
Il
comptait ainsi offrir un appui à une attaque qui aurait pu être faite
avec des galères venant de Toulon, ville qui lui était fidèle.
Les consuls de Marseille réagissent à cette menace et David Caze est obligé de quitter le fort.
Au XVIIIe siècle
En 1701 les ducs de Bourgogne et de Berry, petits-fils de Louis XIV, montent au sanctuaire.
Vauban qui
a succédé à Clerville, le constructeur du fort Saint-Nicolas, étudie la
possibilité de renforcer encore la défense de Marseille.
Le 11 avril 1701 il
présente un projet grandiose qui envisage la construction d'une vaste
enceinte qui relierait le fort Saint-Nicolas à celui de Notre-Dame de la
Garde et se poursuivrait jusqu'à la plaine Saint-Michel,
actuellement place Jean-Jaurès, pour aboutir au quai d'Arenc. Ce projet
n’a eu aucune suite.
Durant
la peste qui touche Marseille en 1720, l’évêque Henri de Belsunce se
rend par trois fois à pied à la chapelle Notre-Dame de la Garde
les 28 septembre 1720,8 décembre 1720 et 13 août 1721 pour bénir les
habitants de la ville.
Période révolutionnaire
Fermeture de la chapelle
Le 30 avril 1790 le
fort est envahi par des patriotes qui, sous prétexte d’assister à une
messe dans la chapelle, franchissent le pont-levis, utilisant un
stratagème similaire à celui adopté par les ligueurs en 1594.
Le 7 juin 1792,
jour de la fête Dieu, la grande procession traditionnellement organisée
ce jour là, est troublée par des manifestations.
Durant
le trajet du retour au sanctuaire, la statue de la vierge est ceinte
d'une écharpe tricolore et l'enfant Jésus coiffé du bonnet phrygien.
Le 23 novembre 1793 les édifices religieux sont désaffectés et le culte cesse.
Le 13 mars 1794,
la statue de la vierge réalisée en 1661 en argent est envoyée, pour y
être fondue, à l'hôtel des monnaies de Marseille qui était situé au no 22 de la rue Tapis-Vert dans l'ancien couvent des pères de la Mercy.
Une prison pour princes
En
avril 1793, le duc d'Orléans Philippe Égalité, ses deux fils le duc de
Montpensier et le duc de Beaujolais, sa sœur Louise duchesse de Bourbon
et le prince de Conti sont emprisonnés quelques semaines à Notre-Dame de
la Garde avant leur transfert au fort Saint-Jean.
Malgré le manque de confort offert par les anciens appartements du
gouverneur, les prisonniers ont l'avantage de jouir du panorama.
Chaque
jour la duchesse de Bourbon, après avoir assisté à la messe, fait une
station sur la terrasse du fort et demeure souvent deux heures en
contemplation.
La
princesse qui peignait fort bien, a laissé un dessin au crayon
représentant une vue de Marseille effectué à partir de la vierge de
Notre-Dame de la Garde.
Un homme providentiel : Escaramagne
La Vierge au bouquet
La dernière vente aux enchères des objets appartenant au sanctuaire a lieu le 10 avril 1795.
La chapelle étant devenue bien national, Joseph Escaramagne la prend en location.
Ancien
capitaine de navire et habitant à proximité, à l'actuelle place du
Colonel-Edon, Escaramagne avait une profonde dévotion pour la Vierge.
Après
la reprise du culte dans certaines paroisses, il écrit en septembre
1800 au ministre de la guerre, Lazare Carnot, pour autoriser la
réouverture du sanctuaire.
Mais le préfet Charles Delacroix, consulté par le ministre donne un avis défavorable.
Il faudra attendre le 4 avril 1807 pour que la chapelle soit rendue au culte.
Escaramagne achète aux enchères une statue de la vierge à l’enfant du XVIIIe siècle
qui provenait d’un couvent de religieux de Picpus, couvent qui se
trouvait près du palais de justice et qui est démoli pendant la
Révolution.
Il offre cette statue à l'église Notre-Dame de la Garde.
Le sceptre que tenait la vierge est remplacé par un bouquet de fleurs d'où le nom de la statue de « vierge au bouquet ».
Pour
faire place à la nouvelle statue d'argent réalisé en 1837, cette statue
sera donnée à la Chartreuse de Montrieux, puis reviendra en 1979 au
sanctuaire.
Cette statue de la vierge au bouquet est actuellement exposée à l’autel de la crypte.
Renaissance du sanctuaire
Le 4 avril 1807, la chapelle Notre-Dame de la Garde est rouverte au culte.
Ce jour là une procession partie de la Major amène au sanctuaire la statue qui avait été achetée par Escaramagne.
La traditionnelle procession de la fête Dieu reprendra en 1814.
Julie
Pellizzone mentionne cet évènement dans son journal : « Le
dimanche 12 juin 1814, jour de la fête Dieu, les canonniers de la garde
urbaine sont allés de grand matin, ainsi que les pénitents blancs,
chercher Notre-Dame de la Garde pour l'amener en ville, suivant
l'antique usage. Elle a été saluée par plusieurs coups de canon. On a
dit la messe, ensuite elle s'est mise en route pour venir chez nous,
portée par les pénitents qui avaient leur capuchon couvrant la figure,
chose qui n'avait pas eu lieu depuis la Révolution. ».
Agrandissement de la chapelle
Durant
cette période le fort ne fait l’objet que de peu de travaux tandis que
la fréquentation de la chapelle s'accroît régulièrement.
Cette augmentation est telle que la chapelle de 150 m2 est agrandie en 1833 par adjonction d'une deuxième nef, ce qui porte la surface totale à 250 m2 environ.
L’évêque de Marseille, Mgr Fortuné de Mazenod, bénira cette chapelle en 1834.
Visiteurs de marque
La duchesse
de Berry échappant à un naufrage en revenant de Naples, monte à la
chapelle le 14 juin 1816 et dépose une statuette d'argent comme ex-voto.
Cette statue fut fondue quelques années plus tard.
La duchesse d'Angoulême, fille de Louis XVI monte à Notre-Dame de la Garde le 15 mai 1823, jour de très fort mistral.
Malgré un vent violent, la duchesse tient à rester sur la terrasse pour jouir de la beauté du paysage.
En 1838 la vierge de la Garde a un autre visiteur de marque : Chateaubriand.
Une nouvelle statue d'argent
Grâce à un don de 3 000 F fait par la duchesse d'Orléans lors de son passage à Marseille en mai 1823 et à diverses offrandes, la confection d'une nouvelle statue de la Vierge est envisagée afin de remplacer celle qui avait été envoyée à la fonte à la Révolution.
En
1829 on demande à l'orfèvre Jean-Baptiste Chanuel, artiste marseillais
installé rue des Dominicaines de confectionner cette statue d'après un
modèle réalisé par le sculpteur Jean-Pierre Cortot.
Au
prix de cinq ans de travail (1829-1834) l'orfèvre marseillais réalise
cette œuvre par le procédé très délicat du repoussé au marteau.
Le 2 juillet 1837 la statue est bénie par Mgr Fortuné de Mazenod sur le cours Belsunce puis apportée au sommet de la colline de le Garde.
Elle
remplace la statue de la vierge au bouquet que l’on donne à la
chartreuse de Montrieux et qui reviendra dans la crypte en 1979.
Les
deux statues de la Vierge au bouquet et de la Vierge en argent sont
donc antérieures à la basilique dans laquelle elles sont exposées.
Nouveau bourdon
La
reconstruction du clocher en 1843 lui permet de recevoir non plus une
cloche mais un bourdon commandé à un fondeur lyonnais Gédéon Morel et
acheté grâce à une souscription.
Le bourdon fondu le 11 février 1845, arrive à Marseille le 19 septembre 1845.
Il est déposé à la plaine Saint-Michel où il est béni le dimanche 5 octobre 1845 par Mgr Eugène de Mazenod et baptisé « Marie Joséphine ».
Le
parrain est André-Élisée Reynard alors maire de Marseille et la
marraine l'épouse du négociant armateur M.Wulfran Puget, née Canaple ;
leur nom est gravé sur le bourdon.
Le
7 octobre le bourdon qui pèse 8 234 kg est placé sur un chariot attelé
de seize chevaux ; il est descendu de la plaine par la rue Thiers, les
allées Léon Gambetta, la rue Tapis-Vert, le cours Belsunce, la
Canebière, la rue Paradis, le cours Pierre-Puget.
Le convoi est ensuite renforcé de dix chevaux ce qui porte leur nombre à vingt-six.
Le
8 octobre 1845 l'ascension de la colline commence à se faire avec
l'aide également de cabestans et se poursuit jusqu'au vendredi 10
octobre, jour de son arrivée au fort.
Le bourdon est mis en place le mercredi 15 octobre.
Il fait entendre ses premières notes le 8 décembre, jour de l'immaculée conception.
Le bourdon, lithographie de 1845
À cette occasion le poète Joseph Autran compose un poème qui se termine ainsi :
"Chante, vaste bourdon ! chante, cloche bénie
Répands, répands à flots ta puissante harmonie ;
Verse sur la mer, sur les champs, sur les monts ;
Et surtout dès cette heure où ton hymne commence
Entonne dans les cieux un chant de joie immense
Pour la cité que nous aimons !".
Répands, répands à flots ta puissante harmonie ;
Verse sur la mer, sur les champs, sur les monts ;
Et surtout dès cette heure où ton hymne commence
Entonne dans les cieux un chant de joie immense
Pour la cité que nous aimons !".
Comme
les statues de la Vierge exposées à l'intérieur de la basilique, le
bourdon est antérieur à la construction de l'édifice actuel.
Construction de la basilique actuelle
Négociations avec l’armée
Le
responsable de la chapelle, le père Jean-Antoine Bernard, demande
le 22 juin 1850 au ministère de la guerre, l'autorisation de
reconstruire en plus grand la chapelle existante.
Le 22 octobre 1850, le jour même où il quittait ses fonctions
ministérielles, le général d'Hautpoul, ministre de la guerre, trouvant
la demande trop imprécise, donne un accord de principe mais invite la
commission du temporel à présenter un projet plus précis.
Le 8 avril 1851,
une nouvelle demande est adressée pour la construction d'une nouvelle
église plus vaste ayant pratiquement la superficie des bâtiments
existants, ce qui revenait à ne plus avoir de bâtiment à usage militaire
à l’intérieur du fort.
Grâce à l'appui du général Adolphe Niel, le comité des fortifications donne un avis favorable dans sa séance du 7 janvier 1852.
L'autorisation de construire une nouvelle chapelle est donnée par le ministre de la guerre le 5 février 1852.
Les études et la recherche du financement peuvent commencer.
Le projet
Le 1er novembre 1852, Mgr Eugène de Mazenod sollicite des offrandes des fidèles.
Des études sont demandées à différents architectes.
Le conseil d'administration de la chapelle se réunit le 30 décembre 1852 en présence de Mgr de Mazenod.
Le
projet présenté par Léon Vaudoyer qui travaille à la cathédrale de la
Major est le seul de style romano byzantin, tandis que les autres sont
de style néogothique.
Chaque projet recueille cinq voix, mais le vote du vicaire étant prépondérant, le projet de Vaudoyer est retenu.
Les plans ont été en fait établis par Henri-Jacques Espérandieu, son élève âgé seulement de vingt trois ans.
Le 23 juin 1853 Espérandieu
est nommé architecte et met au point le projet. Bien qu'étant
protestant, il ne semble pas que sa religion fut une cause majeure des
difficultés rencontrées avec la commission du sanctuaire chargée de la
mise en œuvre des travaux.
Celle-ci
décida, sans consultation de l'architecte, de ne pas mettre les travaux
en adjudication pour faire jouer la concurrence, mais de les confier
le 9 août 1853 directement à Pierre Bérenger, entrepreneur et architecte
de l'église Saint-Michel, qui avait lui-même proposé un des projets
néogothiques et qui était un proche de Mgr Mazenod.
La
commission décide également de lui imposer le choix d'artistes tels que
le sculpteur Joseph Marius Ramus ou le peintre Karl Müller de
Düsseldorf sans se soucier de savoir si leurs œuvres s'adapteront à
l'architecture retenue.
Le
choix de Karl Müller ne fut pas confirmé par la suite, ce qui permit à
l'architecte de s'orienter vers une décoration de mosaïques.
Une difficile édification
La pose de la première pierre par l'évêque de Marseille Mgr Eugène de Mazenod a lieu le 11 septembre 1853.
Les
travaux commencent mais sont très pénibles à cause des fondations à
faire dans une roche très dure, et des difficultés financières
apparaissent rapidement.
En 1855 on décide d’organiser une loterie autorisée par le gouvernement, mais qui rapporte moins que prévu.
Les
ressources financières sont d'autant plus insuffisantes que la
commission du sanctuaire décide l'agrandissement de la crypte qui, au
lieu de se trouver seulement sous le chœur, s'étendra sous toute la
chapelle supérieure.
Malgré un prêt engagé sur les biens propres de l’évêque, le chantier est arrêté deux ans de 1859 à 1861, année de la mort de Mgr Mazenod.
Le nouvel évêque Mgr Patrice Cruice qui arrive à la fin du mois d'août 1861, relance les travaux.
La
générosité de citoyens de toutes confessions et de toutes conditions
sociales – de l'Empereur et de l'Impératrice qui rendent visite à la
vierge de la Garde le 9 septembre 1860 au plus modeste des marseillais –
permet l'achèvement des travaux.
La
consécration du sanctuaire est donnée le samedi 4 juin 1864 par le
cardinal Villecourt, membre de la curie romaine, en présence de
quarante-trois autres évêques.
En
1866, un dallage en mosaïque est posé dans l'église supérieure et le
clocher carré est terminé ; le bourdon est installé en octobre de la
même année.
Statue du sommet et coupe, photo prise vers 1869
En
1867, on construit sur le clocher carré un piédestal cylindrique ou
campanile destiné à recevoir la statue monumentale de la vierge.
Le financement de la statue est pris en charge par la ville de Marseille.
Les
esquisses de la statue faites par trois artistes parisiens,Eugène-Louis
Lequesne, Aimé Millet et Charles Gumery sont examinées par un jury
composé de l'architecte Espérandieu, de Bernex, maire de
Marseille, Jeanron, directeur de l'école des Beaux-Arts, Bontoux,
professeur à l'école de sculpture et Luce, président du Tribunal civil,
administrateur du sanctuaire de Notre-Dame de la Garde. Le projet de
Lequesne est retenu.
Pour des raisons de coût et de poids, le cuivre est retenu comme matière pour la confection de la statue.
Une
méthode toute nouvelle pour l'époque est adoptée pour la réalisation de
la statue : la galvanoplastie, "cet art de mouler sans le secours du
feu", est préférée au cuivre repoussé au marteau.
En
effet, selon un rapport scientifique du 19 novembre 1866, l'emploi du
cuivre galvanique permet d'obtenir une reproduction irréprochable et une
solidité qui ne laissera rien à désirer.
Seul Viollet-Leduc pense
que les produits de la galvanoplastie ne résisteront pas longtemps aux
agents atmosphériques à Marseille.
Espérandieu
fait exécuter la statue en quatre tronçons à cause des difficultés de
son ascension sur la colline et au sommet du clocher.
Il
insère au centre de la sculpture une flèche en fer, noyau d’un escalier
à vis accédant à la tête de la Vierge pour l’entretien et la
contemplation du site.
Cette
structure métallique, qui sert de support à la statue, permet de
consolider l’ensemble en le reliant au gros œuvre de la tour.
L'exécution de la statue, confiée aux ateliers Christofle, est terminée en août 1869.
Pour
réaliser cet ouvrage, il aura fallu utiliser des cuves d'électrolyse
contenant 90 000 litres d'une solution de sulfate de cuivre et des
moules en ronde bosse en gutta-percha armé pesant 1 500 kg.
Les
premiers éléments sont montés le17 mai 1870 et la consécration est
faite le 24 septembre 1870, mais sans éclat, la défaite face aux armées
prussiennes occupant tous les esprits.
Cette statue est dorée à la feuille ; la dorure qui nécessite 500 g. d’or a été refaite en 1897, 1936, 1963 et 1989.
En mars 1871 se forme à Marseille, à l’instigation de Gaston Crémieux, la Commune révolutionnaire.
Aidés par des garibaldiens, les révolutionnaires s’emparent de la préfecture et font prisonnier le préfet.
Le 26 mars 1871 le
général Espivent de la Villeboisnet se replie àAubagne, mais entreprend
la reconquête de la ville dès le 3 avril.
Les
insurgés réfugiés dans la préfecture se trouvent sous le feu des
batteries installées au fort Saint-Nicolas et à Notre-Dame de la Garde.
Ils capitulent le 4 avril et disent que la Vierge a changé de nom et s’appelle désormais « Notre-Dame de la bombarde ».
À
la suite du décès d’Espérandieu survenu le 11 septembre 1874, Henri
Antoine Révoil est chargé du décor intérieur de la basilique, en
particulier de la réalisation des mosaïques.
La construction de l'autel majeur et la pose des mosaïques du chœur s'effectuent en 1882.
Un
incendie survient le 5 juin 1884 et détruit l'autel et la mosaïque du
chœur ; de plus la statue d'argent de la Vierge est endommagée.
La statue et les mosaïques sont restaurées et l'autel reconstruit selon les plans de Révoil.
Le 26 avril 1886 le cardinal Lavigerieconsacre le nouvel autel.
En
1886, des stalles réalisées en noyer sont installées dans le chœur ;
les dernières mosaïques des chapelles latérales sont posées de 1887 à
1892.
En
1897, on met en place les deux portes de bronze de l'église supérieure
et la mosaïque qui les surmonte ; la statue de la vierge est redorée
pour la première fois.
L'achèvement définitif de la basilique a donc lieu plus de quarante ans après la pose de la première pierre.
Le funiculaire
Ascenseur
Ce
n'est qu'en 1892 qu'un funiculaire permettant de gravir sans effort la
côte, fut construit, et connu sous le nom d'ascenseur.
Ascenseur vu depuis la rue du Dragon
La
gare inférieure se situait à l'extrémité de la rue Dragon, tandis que
la gare supérieure donnait directement sur une passerelle accédant à la
terrasse située sous la basilique.
De là il ne restait que quelques degrés à gravir pour se trouver au niveau de la crypte, à 162 mètres d'altitude.
Les travaux durèrent deux ans.
Mécanisme de l'ascenseur
Il était constitué de deux cabines pesant 13 tonnes à vide, circulant sur deux voies parallèles munies de crémaillères.
Le
mouvement était produit par un système dit « à balance d'eau » ; chaque
cabine, outre ses deux étages pouvant recevoir 50 passagers au total,
était munie d'un réservoir d'eau de 12 m3.
Les
cabines étaient reliées ensemble par un câble de sustentation ; le
réservoir de la cabine descendante était rempli d'eau (celui de la
cabine ascendante étant bien entendu vidé).
Ce lestage assurait la mise en marche du système.
La différence de niveau entre les deux gares était de 84 mètres.
L'eau
recueillie au pied de l'appareil à l'issue de chaque voyage était
ramenée au sommet à l'aide d'une pompe de 25 ch (de vrais
chevaux-vapeur, car la pompe était actionnée par la vapeur).
Si
la durée du trajet était de deux minutes, le temps nécessaire au
remplissage du réservoir supérieur dépassait les dix minutes, obligeant à
espacer les départs, malgré l'affluence souvent considérable.
La
dernière émotion, après la montée, était ressentie lorsqu'il fallait
franchir la passerelle de 100 mètres de long (construite par Eiffel) qui
surplombait la pente abrupte.
Elle n'avait que 5 mètres de large et le mistral s'y donnait à cœur joie.
Dans la seule journée du 15 août 1892, le nombre des voyageurs dépassa 15 000.
L'avènement de l'ère automobile a tué le funiculaire.
Le 11 septembre 1967 à 18 h 30, le funiculaire cessa toute activité pour cause de non-rentabilité.
Il fut détruit après avoir transporté 20 millions de passagers durant 75 années.
La Libération
Le 24 août 1944,
le général de Monsabert donne l'ordre au général Sudre de s'emparer de
la colline de Notre-Dame de la Garde dont les rochers sont truffés de
casemates allemandes.
Mais ses ordres sont formels : « pas de bombardement aérien, pas d'emploi massif d'artillerie.
Ce caillou légendaire devra être emporté d'assaut par des fantassins appuyés par des blindés ».
L'attaque principale est confiée au lieutenant Pichavant qui commande la 1recompagnie du 7e régiment de tirailleurs algériens (R.T.A.).
Dès
le 25 août 1944 à 6 heures du matin, les troupes progressent mais très
lentement car les tirs allemands qui partent de la colline gênent
l'avancée des soldats.
Un FFI, Pierre Chaix-Bryan, connaît parfaitement le quartier.
Plaque commémorative au no 26 de la rue Jules-Moulet
Il sait qu'au no 26
de rue Cherchel, actuellement rue Jules-Moulet, se trouve un couloir
qui permet de traverser l'immeuble et d'atteindre un escalier inconnu
des allemands.
Une plaque commémorative marque le lieu.
Les
tirailleurs algériens empruntent cet escalier et arrivent sous le
commandement de l'aspirant Roger Audibert, au plateau Cherchel.
D'autres soldats empruntent les escaliers de la montée Notre-Dame qui part du boulevard du même nom.
Les
assaillants de la face nord sont pris sous le feu des casemates et sont
pris à revers par les tirs des batteries du fort Saint-Nicolas. L'appui
des chars est indispensable.
Au début de l’après-midi de ce 25 août 1944, les chars du 2e régiment de cuirassiers de la 1re D.B. donnent également l'assaut à partir du boulevard Gazzino, actuellement rue André-Aune, et de la montée des oblats.
Le char Jeanne d'Arc
Le char « Jeanne d’Arc » atteint de plein fouet est stoppé place du Colonel Eddon ; les trois occupants sont tués.
Le char est toujours visible.
Un
deuxième char, le « Jourdan », saute sur une mine, mais protégé par un
éperon rocheux, peut continuer ses tirs qui auront un effet décisif qui
ne sera connu que plus tard.
En
effet un sous-officier allemand spécialiste des lance-flammes sera tué
par ces tirs ; un jeune soldat inexpérimenté déclenchera prématurément
le feu des lance-flammes qui seront inopérants, mais surtout feront
repérer l'emplacement des batteries.Autour de 15 heures 30 une section
de la 1re compagnie du 7e R.T.A. commandée par l’aspirant Roger Audibert à laquelle s’était joint l'aspirant Ripoll, prend d'assaut la colline.
Il est accueilli par Mgr Borel, recteur de la Basilique, réfugié dans la crypte. Le drapeau français est hissé au sommet du clocher.
Tous
les marseillais suivant les combats de la libération de leur Bonne
Mère, une immense clameur s'éleva alors de toute la ville l'exploit
accompli, augurant la liberté prochaine de la cité.
Toutefois,
la basilique subira alors les bombardements des troupes allemandes de
l'Angelus et du Fort Saint Nicolas, avant qu'ils soient eux mêmes pris.
La Basilique porte encore les stigmates de ces combats.
Il
est notable que dans une ville cosmopolite comme Marseille, sa
Basilique, catholique, a été libéré par des soldats musulmans de l'Armée
d'Afrique, soignés par l'évêque de Marseille, Mgr Jean Delay.
Architecture
L'aspect
général du bâtiment se caractérise par le souci décoratif attesté par
l'emploi de matériaux de couleurs contrastées : calcaire de Calissane
dont la blancheur tranche avec le vert de la Golfalina, pierre
de Florence.
À
l’intérieur de l'église supérieure rien n'a été épargné pour célébrer
le culte de la Vierge avec notamment l'emploi de marbres de différentes
couleurs et des mosaïques polychromes.
L'accès à l'édifice s’effectue par un avant perron occupant un développement de 35 m. de largeur débouchant sur un pont-levis.
À
partir de celui-ci on peut soit accéder directement à la crypte soit
emprunter un escalier qui partant de part et d'autre conduit au porche
d'entrée de l'église supérieure.
Le
bâtiment peut être considéré comme une succession de volumes : porche
et clocher, nef flanquée des chapelles latérales, ensemble transept,
dôme, chœur et abside.
Extérieur
Le clocher
D'une
hauteur de 41 mètres, le puissant clocher carré situé au-dessus du
porche d'entrée comporte deux étages identiques formés de cinq
arcatures, celle du milieu servant de fenêtre à un petit balcon.
Cet
ensemble est surmonté d'un beffroi dont chaque face est constituée de
trois grandes baies aux colonnes de granit rouge derrière lesquelles
sont placés les abat-sons.
Ce
beffroi abrite le bourdon et se termine par une terrasse carrée bordée
d'une balustrade de pierre ajourée comportant au centre de chaque côté
les armes de la ville et à chacun de ses angles une statue d'ange
sonnant de la trompette.
Ces quatre statues ont été sculptées par Lequesne.
Sur
la terrasse de cette tour carrée s'élève un campanile cylindrique d'une
hauteur de 12,5 mètres comportant seize colonnes de granit rouge sur
lequel est posée la monumentale statue de la Vierge de 11,2 mètres.
Plaqué
contre la façade sud de ce clocher, un escalier octogonal permet
d'accéder à la terrasse et de là à l'intérieur du campanile et de la
statue. Cet accès est interdit au public.
Du porche d'entrée on accède à l'église supérieure en franchissant le seuil des portes en bronze dessinées par Henri Révoil.
Chaque
ventail est décoré de trois panneaux superposés dont celui du centre
porte le monogramme de la Vierge placé dans un cercle de perles figurant
le rosaire.
Le
tympan de cette porte principale est orné d'une mosaïque représentant
l'Assomption de la Vierge d'après un tableau de Faivre-Duffer.
Façades latérales
Les
bas-côtés de la nef sont divisés en trois parties égales comportant en
leur centre une fenêtre éclairant chacune une chapelle latérale.
Les pilastres et les arcs sont constitués de pierres et de claveaux alternés verts et blancs.
Des soupiraux placés au ras de la chaussée donnent un peu de jour aux chapelles souterraines de la crypte.
La
nef étant plus haute que les chapelles latérales, des baies géminées
éclairent les trois calottes sphériques de la nef ; ces baies géminées
ne sont pas visibles de la terrasse.
Transept, dôme et abside
Le transept éclairé par deux croisées géminées surmontées d'une rosace est orienté est-ouest.
Sur son axe s'élève un dôme de 9 mètres de diamètre.
Ce dôme élevé sur un plan octogonal est composé de trente deux lamelles à l'intersection desquelles s'érige une croix.
Chaque
face du plan octogonal est percée d'une fenêtre, chacune encadrée de
deux colonnes de granit rouge, dont le plein cintre est surmonté d'un
fronton triangulaire.
L'abside demi-circulaire est décorée de cinq arcatures aveugles encadrées chacune de deux colonnes de granit rouge.
La construction postérieure des bâtiments de la sacristie cache une partie de l'abside.
Intérieur
Le contraste est saisissant entre la sobriété de la crypte et la somptuosité de l’église supérieure.
La
crypte, de faible hauteur, est peu éclairée et sans décoration tandis
que l’église supérieure éclairée par des baies est richement décorée de
marbres polychromes et de mosaïques.
Crypte
Dans le hall d'entrée situé sous le clocher se trouvent deux statues de marbre représentant Mgr de Mazenod et le pape Pie IX, sculptées par Ramus.
Dans ce hall se trouvent de part et d'autre de l'entrée deux escaliers conduisant à l'église supérieure.
Entièrement
de style roman, la crypte se compose d'une nef voûtée en
plein cintre bordée de six chapelles latérales correspondant exactement à
celles de l'église supérieure.
Le maître autel est en pierre de Golfalina.
Derrière
cet autel s'élève la statue de la vierge au bouquet. Dans les chapelles
latérales sont placées des plaques portant le nom des différents
donateurs ayant répondu à l'appel de MgrCruice.
Les
autels latéraux sont consacrés à sainte Philomène, saint André, sainte
Rose, saint Henri, saint Louis et saint Benoît Labrequi fut le modèle
de Paul Verlaine au temps de sa conversion.
Dans
les deux chapelles du fond, à droite et à gauche, deux escaliers
aboutissent aux sacristies et aux tribunes du chœur et du maître autel
de la chapelle haute ; ces escaliers ne sont pas accessibles au public.
Église supérieure
Les dimensions intérieures de l'église supérieure sont assez modestes. La nef a une longueur de 32,7 m. et une largeur de 14 m.
Chaque chapelle latérale mesure 3,8 m. par 5,4 m.
À
l’intérieur de l'église supérieure c'est le triomphe de la polychromie
avec de somptueuses mosaïques et des colonnes et pilastres en marbre aux
couleurs alternées rouge et blanc.
Si pour le blanc le marbre de Carrare s'imposait, en revanche pour le rouge le choix fut très délicat.
L'architecte
Espérandieu voulait un rouge nuancé pour s'harmoniser avec les
mosaïques et ne pas trop trancher avec la blancheur du marbre de
Carrare.
Le
marbrier Jules Cantini fit la découverte au lieu-dit « les belles
pierres » sur la commune de La Celle près de Brignoles (Var) d’un
gisement de marbre rouge jaspé de jaune et de blanc, recevant un beau
poli, qui convint parfaitement.
Pour les parties hautes c'est le stuc, c'est-à-dire du marbre reconstitué, qui est adopté.
Les mosaïques des plafonds et des parois dont la surface développée est d'environ 1 200 m2 ont été réalisées de 1886 à 1892 par la société Mora installée à Nîmes.
Les tesselles qui provenaient de Venise, ont été fabriquées par des artisans au sommet de leur art.
Chaque panneau comporte près de 10 000 tesselles au m2, ce qui représente pour la basilique environ 12 millions de petits carreaux de 1 à 2 cm2.
Ces
mosaïques constituent un ensemble exceptionnel par la complexité de ses
décors réalisés par des architectes ou des peintres de renom et par la
qualité des tesselles.
Les sols sont revêtus d’environ 380 m2 de mosaïques romaines au dessin géométrique.
La nef
Tapissée de mosaïques, la nef crée une atmosphère surnaturelle teintée d’orientalisme.
Elle
est recouverte de trois coupoles décorées de mosaïques réalisées de
façon identique : sur un semis de fleurs sont figurées des colombes en
cercle autour d’un fleuron central.
Les
couleurs des fleurs sont différentes pour chaque coupole : blanche pour
la première, bleue pour la seconde et rouge pour la troisième.
Aux quatre angles, aux retombées de la voûte sur les piles, sont
représentées dans des médaillons, des figures résumant l'ancien
testament.
On observe les médaillons suivants :
- 1re coupole : arche de Noé, sortie de l'arche avec l’arc-en-ciel, échelle de Jacob et buisson ardent ;
- 2e coupole : tables de la Loi, bâton fleuri d'Aaron, chandelier à sept branches et encensoir du temple ;
- 3e coupole : vigne chargée de raisins, lys entre les épines, rameau d’olivier aux feuilles d'argent et palmier.
L'arche de Noé
Après la sortie de l'arche
Première coupole
L'échelle de Jacob
Le buisson ardent
La grande coupole au milieu du transept est décorée d'une mosaïque représentant quatre anges sur fond d'or s'élevant de la terre vers le ciel et soutenant, les bras levés, une couronne de roses qu'ils offrent à la Vierge Marie représentée par son monogramme placé au centre de la composition.
Le transept
Aux
retombées de la coupole, dans les encorbellements, sont représentés les
quatre évangélistes : saint Marc symbolisé par le lion, saint Luc par
le taureau, saint Jean par l’aigle et saint Mathieu par l’homme.
L'arcature
du chevet, au-dessus de l'abside, contient une mosaïque représentant
l'annonciation faite à Marie : à droite l'ange Gabriel, envoyé par Dieu,
dit à Marie « Voici que tu concevras dans ton sein et enfanteras un
fils et tu le nommeras Jésus ».
À gauche la vierge Marie donne son acquiescement.
Sculptures et mosaïques du transept
Saint Jean
Mosaïques de la grande coupole
L'annonciation à Marie
Saint Mathieu
Le
maître autel conçu par Révoil, réalisé par Jules Cantini entre 1882 et
1886, est en marbre blanc avec un soubassement formé de cinq arcatures
en bronze doré reposant sur des colonnettes en lapis-lazulis avec un
décor de mosaïques.
Le tabernacle en vermeil est encadré de deux colonnes et de deux panneaux de mosaïque représentant des colombes buvant dans un calice.
Le chœur
Derrière
l'autel se dresse une colonne de marbre rouge supportant un chapiteau
d'orfèvrerie sur lequel est posée la statue de la vierge exécutée en
argent repoussé au marteau par l’orfèvre marseillais Chanuel.
La mosaïque du cul de four de l'abside représente dans un médaillon central, un navire sur une mer agitée.
Sur
la voile de ce navire figure le monogramme de la Vierge et, dans le
ciel, une étoile avec un A et un M entrelacés (Ave Maria : je vous salue
Marie).
Ce
médaillon est placé au centre d'un somptueux décor représentant des
rinceaux de feuillages et trente deux oiseaux ; on peut remarquer le
paon, le perroquet, la huppe, le gorge bleue, le héron, le chardonneret
etc.
Sous
cette mosaïque sont placés neuf médaillons reliés entre eux par des
rinceaux de feuillages figurant les litanies de la vierge.
Mosaïque du cul-de-four de l'abside
Mosaïque du cul-de-four de l'abside
Détail du bateau
Perroquet
Paon
Chaque chapelle latérale est consacrée à un saint.
On trouve ainsi en entrant et en allant vers le chœur : Chapelles latérales
- à gauche : saint Charles Borromée, saint Lazare et saint Joseph ;
- à droite : saint Roch, sainte Marie Madeleine et saint Pierre.
Les autels de ces six chapelles sont semblables. Sur le tombeau de chaque autel figure l’écusson du saint titulaire de la chapelle.
Jules
Cantini a réalisé ces autels conçus parHenri Révoil ; il a également
réalisé la statue de saint Pierre et en a fait don au sanctuaire.
Le
plafond de chacune de ces chapelles est décoré d'une mosaïque
comportant d'un côté le nom et le blason de la personne qui en a assuré
le financement et de l'autre un symbole correspondant au saint auquel
est consacrée la chapelle.
On trouve ainsi les motifs suivants :
- Armes cardinalices pour saint Charles Borromée ; donateur M. et Mme J. Gondran (1892) ;
- Tombeau ouvert pour saint Lazare ; donateur Mme Edmond Luce née Lavre Luce (1891) ;
- Lys pour saint Joseph ; donateur M. le comte Pierre Pastré (1890) ;
- Coquille saint Jacques et besace rappelant que saint Roch était un pèlerin ; donateur M. et Mme Aimé Pastré et leurs fils Joseph & Emmanuel (1887) ;
- Vase à parfum pour sainte Marie Madeleine ; donateur Mme Augustin Fabre et fils (1891) ;
- Clefs du paradis pour saint Pierre ; donateur M. le Comte et la Comtesse Pastré (1889).
Chapelles latérales
Chapelle saint Joseph Lys sur le tombeau de l'autel
Chapelle saint Pierre Clefs sur le tombeau de l'autel
Plafond de la chapelle saint Lazare tombeau ouvert dans un médaillon
Chapelle sainte Marie Madeleine Vase à parfum sur le tombeau de l'autel
Les
façades ayant beaucoup vieilli et les mosaïques intérieures ayant été
mal restaurées après la guerre, de grands travaux de restauration ont
été entrepris de 2001 à 2008 sous la conduite de l'architecte Xavier
David.
Il fallut quatre années d'études avant de lancer les travaux qui ont duré de 2001 à 2008 et ont été financés grâce à la participation des collectivités locales et à des dons privés de particuliers ou d'établissements de la région.
Une longue et minutieuse restauration : 2001-2008
Rénovation extérieure
Si
la plupart des pierres utilisées se sont avérées avec le temps très
résistantes, il n'en a pas été de même pour la pierre verte appelée
Golfalina.
Cette
belle pierre dure s'est très vite dégradée sous l'effet de la pollution
industrielle et domestique provenant notamment de la combustion du
charbon.
Elle s'est effritée sur une épaisseur de 3 à 5 cm.
La carrière près de Florence d'où avait été extraite cette pierre, était fermée depuis longtemps.
Il a fallu trouver un autre lieu dans un vignoble près de Chianti d'où 150 m3 de Golfalina ont été extraits.
Les pierres défectueuses ont été remplacées par des pierres identiques mais traitées pour résister à la pollution.
De plus certaines armatures métalliques ont en rouillant fait éclater des pierres.
Deux
des armatures posaient un grave problème : celle qui ceinture le haut
de la chambre des cloches pour renforcer cette zone lors du balancement
du bourdon et celle qui enserre la partie la plus haute du campanile sur
laquelle est posée la statue monumentale.
Certaines armatures ont été protégées par une protection cathodique d'autres remplacées par de l'acier inoxydable.
Restauration intérieure
Les travaux à entreprendre étaient encore plus importants à l'intérieur.
Tout d'abord, certains stucs des parties hautes abîmés par des infiltrations ont dû être refaits.
Ensuite,
les panneaux de mosaïques, dégradés à la Libération par les impacts de
balles ou les éclats d'obus, avaient été réparés avec les techniques de
l'époque et dans l’urgence : les tesselles manquantes avaient été
réparées par du plâtre recouvert de peinture.
De plus, toutes ces mosaïques étaient noircies par la fumée des cierges.
La
restauration des mosaïques a été confiée à un mosaïste marseillais
Michel Patrizio, dont les ouvriers ont été formés à l'école de mosaïque
de Spilimbergo, et qui perpétue, dans le Frioul au nord de Venise, la
technique de la mosaïque.
Comme à l'origine les tesselles, éléments de mosaïque, ont été fournies par l’atelier Orsoni de Venise.
La partie la plus abîmée était la coupole centrale de la nef qui a nécessité le changement de toutes les mosaïques d’or.
Certaines parties de mosaïques, qui menaçaient de se décoller, ont été consolidées par des injections de résine.
Notre-Dame de la Garde dans les arts
Les écrivains
De nombreux écrivains ont décrit la fameuse basilique.
On peut retenir les citations suivantes :
- Valery Larbaud :
« Celle qui préside aux routes de la mer
celle qui brille au-dessus des flots et du soleil
la géante debout au fond des heures bleues
la haute habitante d’or d’un long pays blanc
Pallas chrétienne des gaules. » - Paul
Arène : « Voici que la vraie bonne mère, la seule, celle qui trône en
manteau d’or raide de perles et de rubis, sous le dôme de Notre-Dame de
la Garde, coupe de dur lapis incrustée de diamants au lieu d’étoiles,
daigna se fâcher contre moi. »
- Chateaubriand :
« Je me hâtai de monter à Notre-Dame de la Garde, pour admirer la mer
que bordent avec leurs ruines les côtes riantes de tous les pays fameux
de l’Antiquité. »
- Marie Mauron : « C’est elle qu’on voit de la mer, première et dernière sur son sommet tout de lumière ourlé de bleu, dominant sa Provence grecque qui sait ou ne sait plus qu’elle l’est, mais le reste. Qui manquera, croyant ou non, de monter à la Bonne Mère ? »
- Michel
Mohrt : « Et la haut sur la montagne, la bonne Vierge, la Bonne Mère
regardait cette foule, présidait aux trafics des fausses cartes
d’identité, au marché noir à ciel ouvert derrière la Bourse, à tous les
attentats, à toutes les dénonciations, à tous les viols, la Bonne Mère
de la Garde qui veille sur les marins qui sont à terre, - quant à ceux
qui sont en mer, qu’ils se démerdent ! »
- André Suarès : « Notre Dame de la Garde est un mât : elle oscille sur sa quille. Elle va prendre son vol, la basilique, avec la vierge qui lui sert de huppe… Ainsi la basilique juchée sur la colline de la garde, et la statue de cuivre dorée qu’ils ont hissé sur la basilique. Là, une fois de plus, ce style qui veut être à la vérité roman et byzantin, sans jamais réussir à être un style : ni la force du roman, ni la science byzantine. »
Les peintres de la Basilique
De nombreux peintres ont représenté le port de Marseille avec, en arrière plan, la basilique Notre-Dame de la Garde.
Tableau de Paul Signac
Ainsi Paul Signac qui a donné naissance au pointillisme a réalisé en 1905 un magnifique tableau exposé au Metropolitan Museum of Art de New York.
Albert Marquet a produit trois œuvres.
La première est un dessin exécuté à l’encre en 1916 et exposé au musée national d'art moderne à Paris.
La seconde est une huile sur toile peinte en 1916 intitulée « Le cheval à Marseille ».
Ce
tableau, exposé au musée des Beaux-Arts de Bordeaux, montre un cheval
sur le quai du port avec en arrière plan la colline de Notre-Dame de la
Garde.
La
troisième, exposée au musée de l'Annonciade à Saint-Tropez, s'appelle
« Le port de Marseille dans la brume » ; la basilique émerge d'un
magnifique paysage brumeux où l'épuration des formes signifie l'étendue.
Ce dernier tableau indique que ce peintre n'a pas toujours représenté de manière frontale le port de Marseille.
Au
gré de son inspiration, il a déplacé son chevalet tantôt du côté du
quai de rive neuve, tantôt à proximité de la Mairie pour représenter la
colline de Notre-Dame de la Garde.
Charles Camoin a réalisé, en 1904, deux toiles
sur lesquelles figure Notre-Dame de la Garde : « Le vieux port aux
tonneaux » qui se trouve au musée de Gelsenkirchen et « Le vieux port et
Notre-Dame de la Garde » exposé au musée des Beaux-Arts du Havre.
Ce musée possède également un tableau de Raoul Dufy réalisé en 1908, intitulé « Le port de Marseille ».
En 1920, Marcel Leprin dessine au pastel « Notre-Dame de la Garde vue du quai de la mairie » : cette œuvre se trouve au musée du petit palais à Genève.
Louis-Mathieu Verdilhan réalise vers 1920
« Le canal du fort Saint-Jean » ; la silhouette de Notre-Dame de la
Garde se détache au fond du tableau avec un bateau au premier plan.
Ce tableau se trouve à Paris, au musée national d'art moderne.
La Bonne Mère
La
basilique Notre-Dame de la Garde est considérée par la population
marseillaise comme la gardienne et la protectrice de la cité, d'où son
appellation courante de « la Bonne Mère », également le surnom populaire
de Marie (mère de Jésus).
Les ex-voto
Ex-voto de la chapelle saint Pierre
Une
religiosité toute méditerranéenne s'y manifeste avec le dépôt de
nombreux cierges et ex-voto offerts à la Vierge pour la remercier d'une
grâce spirituelle ou temporelle et aussi pour proclamer publiquement et
rappeler que l'on a bénéficié de cette grâce.
L'un
des plus anciens documents concernant cette pratique est un acte
notarié du 11 août 1425 dans lequel un certain Jean Aymar verse cinq
florins pour l’achat d'images de cire offertes en reconnaissance à la
Vierge.
Au cours de son voyage dans le midi de la France effectué au tout début du XIXe siècle, Aubin-Louis Millin est frappé par le nombre d'ex-voto de Notre-Dame de la Garde :
« Le
chemin qui conduit à l'oratoire est roide et difficile. La chapelle est
petite et étroite, mais ornée partout des tributs de la piété des
navigateurs : au plafond sont suspendus de petits vaisseaux avec leurs
agrès et ayant leur nom inscrit sur la poupe ; ils figurent ceux que la
mère du Christ a sauvés d'un cruel naufrage ou enlevés à la fureur des
pirates et des corsaires ».
Les
murs des chapelles latérales des deux sanctuaires superposés, la crypte
et l'église supérieure, sont couverts d'un premier niveau de plaques de
marbre.
La partie supérieure des murs de ces chapelles latérales est occupée
par des ex-voto peints placés sur plusieurs rangés superposées.
La plupart de ces ex-voto datent seulement de la seconde moitié du XIXe siècle car ceux antérieurs à la Révolution ont été dispersés durant cette période.
Les représentations les plus nombreuses concernent les naufrages ou les tempêtes.
On
peut également voir des scènes très différentes : incendie, accident de
voiture ou de chemin de fer, malade dans son lit etc.
Les évènements politiques et sociaux sont également représentés.
Les
évènements de mai 68 sont à l'origine d'un dessin et un fanion de
l'OM rappelle que les joueurs du club sont montés en pèlerinage à la
basilique après une victoire.
La
place étant devenue insuffisante, les plaques votives les plus récentes
sont scellées sur les murs des terrasses de la basilique.
Enfin
l'église supérieure conserve de nombreuses maquettes de bateaux ou
d'avions récemment restaurées et traditionnellement suspendues aux
voûtes de l’édifice.
Le symbole de Marseille
Visible depuis les autoroutes, la gare Saint-Charles ou la rade de Marseille, Notre-Dame de la Garde attire le regard.
C’est le lieu le plus visité de Marseille.
Symbole
permanent de la ville, elle accueille chaque jour des centaines de
personnes : hommes, femmes, enfants de toute nationalité, de toutes
religions, croyants et incroyants.
Cette
notoriété et le prestige d’un tel lieu de pèlerinage sont d’autant plus
remarquables que la construction de cette église n’a été la conséquence
ni d’une apparition ou miracle fondateur, ni de l’intervention d’un
saint ou d’un personnage illustre.
Pour
le cardinal Etchegaray, ancien évêque de Marseille, la Vierge de la
Garde ne fait pas seulement partie du paysage comme le Château d'If ou
le vieux port, elle est le cœur vivant de Marseille, son artère centrale
plus encore que la Canebière.
Elle n’est pas la propriété exclusive des catholiques, elle appartient à la grande famille humaine qui grouille à Marseille.
Auprès d’elle chacun se sent chez soi. Grâce à elle chacun se reconnaît pleinement intégré à Marseille.
Notre-Dame de la Garde demeure le haut lieu du diocèse de Marseille davantage même que la cathédrale.
C’est ici que l’évêque Mgr Delay,
le 30 août 1944, souhaitait que de profondes réformes apportent aux
plus humbles des conditions de vie et de travail plus justes et plus
humaines.
C’est également ici que Mgr Etchegaray comparait, en mai 1978, les ravages du chômage à ceux de la peste de 1720.
Notre-Dame de la Garde est bien une vitrine du diocèse et la meilleure tribune de ses évêques.
Un musée de la Basilique est prévu pour Marseille Provence capitale européenne de la culture 2013.
Comme
pour les opérations précédentes, un appel à la générosité publique a
été lancé, en plus des dons des collectivités publiques et des
entreprises privées locales.
Un haut-lieu du tourisme marseillais
Bien qu’il soit très difficile de connaître le nombre de personnes se rendant à Notre-Dame de la Garde, il est généralement admis de retenir le chiffre d'un million et demi de visiteurs par an parmi lesquels il y a bien entendu de simples touristes venus seulement pour admirer la vue.
Les motivations et les vœux des pèlerins sont très divers.
Certains les inscrivent dans un registre mis à leur disposition.
Une
inscription les résume parfaitement : « Je viens d’abord pour la
douceur et le réconfort qu’on trouve aux pieds de la Sainte Vierge, puis
pour le régal des yeux qu’offre la basilique, pour le panorama, pour
l’air pur et l’espace, pour la sensation de liberté ».
Du parvis et des abords de la basilique on découvre un magnifique panorama sur la rade et la ville de Marseille.
Avec
l'accroissement du trafic de croisières faisant escale ou partant de
Marseille, l'excursion à Notre-Dame fait partie du circuit d'un jour
dans la cité phocéenne, contribuant à cet afflux de visiteurs.
La basilique est desservie par la ligne d'autobus N° 60 depuis le Vieux-Port (Cours Jean-Ballard).
On
peut également y accéder en voiture depuis le Vieux-Port : cours
Jean-Ballard, rue Breteuil, boulevard Vauban et rue Fort-du-Sanctuaire.
Enfin,
deux voies permettent d'y accéder à pied, par le Nord en empruntant le
boulevard André-Aune puis la rue Cherchell ou par le Sud en utilisant un
sentier qui serpente à flanc de colline depuis la rue du Bois sacré.
En savoir plus :
Le site officiel : http://www.notredamedelagarde.com/
Marseille - Notre-Dame de la Garde - Basilique Notre-Dame de la Garde - Le musée de la basilique Notre-Dame de la Garde |
Carte postale de Marseille, Notre-Dame de la Garde
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