Québec (Canada)
Notre-Dame du Cap
Le 22 juin 1888, la statue de Notre-Dame a ouvert les yeux devant trois témoins.
Le Père Roger Gauthier raconte dans une petite brochure intitulée :
Enfin
ce fut le jour de la grande fête au Cap. Le 22 juin, on faisait
dédicace solennelle du petit Sanctuaire à la Reine du Rosaire.
Extérieurement, peu d'émoi; la face du pays n'en fut pas changée, bien
sûr ! N'empêche qu'au Ciel, ça voulait dire quelque chose, cette
dédicace. Notre Dame pouvait affirmer: "Enfin, j'ai des greniers au
Canada pour mettre mes Trésors de grâces. J'ai ma Maison à Moi, mes
appartements, pour y recevoir mes Canadiens. Je veux que toutes les
grâces partent de là pour inonder le pays". Et Notre-Seigneur
approuvait.
Sur la terre, tout de même, les choses devaient aller plus lentement,
comme c'était bien normal. Il faudrait encore quelques années avant que
le pays, tout d'un bloc, s'en allât au Sanctuaire.
Il
y eut donc, le 22 juin 1888, de belles cérémonies dans la Maison de la
Sainte Vierge, devant les paroissiens du Cap et devant un certain nombre
de pèlerins privilégiés. Or de cette fête, on se rappelle surtout le
moment plein de silence et de prières, où la statue de Notre-Dame fut
prise de l'autel latéral pour être installée sur le grand autel, tandis
qu'à la place de Notre-Dame on plaçait une belle statue de Saint-Joseph
(puisque lui aussi avait fait sa part dans l'affaire du Pont des
Chapelets).
À cet instant, des malades et des infirmes, le cœur tendu vers cette
bonne Mère, soupiraient après quelque soulagement... même après un
miracle ! Qui sait ?... Mais rien d'éclatant n'arriva. Les âmes
devenaient heureuses, et c'est tout; les corps continuaient de souffrir.
Hélas !...
Monsieur
Désilets et ses deux compagnons avaient tellement espéré un prodige; un
prodige qui serait comme une réponse de la sainte Vierge ; quelque
chose qui montrerait le contentement de Notre Dame pour son Sanctuaire
et pour tous les projets futurs. Mais rien de semblable ! Rien que le
calme des grandes cérémonies. Oh ! on était content quand même;
seulement... on commençait à craindre, tout à coup, que cette histoire
du Sanctuaire fût une simple affaire des hommes. Si la Sainte Vierge
allait n'être pour rien du tout en ce Pèlerinage marial national qui se
préparait ? S'il fallait qu'elle ne l'eût pas choisi elle-même ?... Le
Pont des Chapelets était déjà loin dans le temps:peut-être qu'on en
avait exagéré la portée ?... Peut-être ?... De fait, on était un peu
triste, au presbytère du Cap.
Toute
la journée s'écoula dans la tranquillité: on priait humblement. Comme
on en a récité des chapelets, cette fois-là, les yeux fermés, le cœur
sur le Cœur de la bonne Sainte Vierge, méditant avec Elle les grands
mystères du Rosaire!
La statue toute blanche était là, sur l'autel, resplendissante, les bras tendus, presque souriante, les yeux baissés jusqu'à terre pour inviter les plus craintifs à venir tout près d'Elle. On s'approchait et puis on lui disait des centaines de fois: "Je vous salue, Marie... Je vous salue, Marie..." On n'était plus capable d'arrêter, tellement ça faisait du bien.
Or il arriva un moment de la journée que, des prières, il y en eut assez; Notre-Dame-du-Cap en avait le Cœur tout plein ; même elle ne pouvait plus les empêcher de déborder sur son beau visage déjà couvert de miséricorde.
La statue toute blanche était là, sur l'autel, resplendissante, les bras tendus, presque souriante, les yeux baissés jusqu'à terre pour inviter les plus craintifs à venir tout près d'Elle. On s'approchait et puis on lui disait des centaines de fois: "Je vous salue, Marie... Je vous salue, Marie..." On n'était plus capable d'arrêter, tellement ça faisait du bien.
Or il arriva un moment de la journée que, des prières, il y en eut assez; Notre-Dame-du-Cap en avait le Cœur tout plein ; même elle ne pouvait plus les empêcher de déborder sur son beau visage déjà couvert de miséricorde.
Tout à coup, ça éclata, le soir, vers sept heures: ce fut merveilleux !
Un malade venait d'entrer dans le petit sanctuaire; Monsieur le curé
Désilets et le bon Père Frédéric l'avaient porté jusqu'aux pieds de la
sainte Vierge. Tous les trois s'étaient mis en prières comme tant
d'autres pendant ce jour. Le malade, en priant, lève la tête vers la
Statue pour implorer plus fort... Quoi! est-ce bien vrai... ? Au même
moment, Monsieur Désilets sursaute de surprise et va vite trouver le
Père Frédéric: "Voyez vous la Statue ?" — "Oui ! Oui ! Elle a les yeux ouverts !
." C'était à n'y pas croire! Ces yeux d'ordinaire presque complètement
fermés!... Monsieur Désilets et le Père Frédéric hésitèrent, ils
craignirent que ce ne fût un jeu de lumière qui les trompât par des
reflets; ils se promenèrent dans le sanctuaire, à droite, à gauche:
toujours ces beaux yeux noirs, levés haut, fixés au loin sur le Canada. Deux yeux pleins d'amour, de miséricorde, de pureté, de douceur et de bonté. Toute l'âme de la Vierge Immaculée flambait dans ces yeux ouverts;
elle jaillissait au loin comme pour envelopper le Canada entier dans sa
merveilleuse bonté, pour inviter chaque âme à venir se réchauffer près
d'Elle, au Cap. Ces yeux ouverts semblaient une grande semence d'Amour
sur le pays de Notre-Dame-du-Cap.
Le prodige dura dix ou quinze minutes,
on ne sait plus. Que c'était beau! Comme ça faisait du bien à l'âme des
trois témoins! Enfin, on le savait, on était sûr, absolument sûr: la
Reine du Chapelet était contente, elle acceptait son petit sanctuaire;
et même elle montrait, par son regard au loin, que les projets futurs...
pour le Canada, étaient bien de son goût, qu'Elle se chargeait de les
réaliser, dans leur temps. Et puis les yeux se baissèrent comme ils
étaient auparavant. C'était fini. Mais... les cœurs roulaient dans la
joie. De ce soir-là, tout le monde en entendrait parler! Il le fallait !
Il le fallait ! Le Père Frédéric ne pourrait plus se retenir de crier
la merveille à tout le monde. Ni Monsieur Désilets !
Le site internet du sanctuaire : http://www.sanctuaire-ndc.ca/sndc01/index.php?option=com_content&view=article&id=141&Itemid=441
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