Cathédrale Sainte Marie de Hildesheim
La cathédrale Sainte-Marie de l'Ascension de Hildesheim est la cathédrale du diocèse de Hildesheim.
Sa première construction fut commencée en 872.
Presque
entièrement reconstruite dans les années 1950 dans son style roman
d'origine, ses murs et son trésor sont désormais inscrits à la liste du
patrimoine mondial de l’UNESCO.
Histoire
La construction
La cathédrale Sainte-Marie de Hildesheim fut commencée en 872 sous le règne de l’évêque Alfred.
Du
XIe siècle au XIVe siècle se succédèrent de multiples extensions, sans
toutefois remettre en question le plan original de l'évêque Alfred.
La cour entourant encore aujourd'hui la cathédrale souligne le plan bernardin de cette cathédrale fortifiée.
L'aménagement baroque de l'intérieur de la cathédrale est l'œuvre de Justus Wehmer (1690-1750).
Bombardement de la Deuxième Guerre mondiale
Au cours de la Deuxième Guerre mondiale, la cathédrale fut presque entièrement détruite et fut reconstruite entre 1950 et 1960.
On
ne reproduisit pas les transformations baroques qu'avait connues
l'édifice, préférant revenir à l'architecture romane primitive.
En prévision du jubilé des 1200-ans du diocèse, en 2015, on envisage une rénovation des façades et quelques transformations.
Le rosier millénaire
Le
site de la cathédrale est célèbre par une curiosité que l'on peut voir à
l'extérieur des bâtiments : le « rosier millénaire ».
Cet
églantier pousse contre une abside (contenant une chapelle gothique de
1321, dite « chapelle Sainte-Anne »), dans la cour intérieure du
cloître.
On n'a pu jusqu'ici estimer l'âge exact de ce rosier.
La tradition locale évoque l'année 815.
On raconte qu'un jour, l'empereur Louis le Pieux aurait fait dire une sainte messe au cours d'une chasse au milieu des bois.
Le reliquaire de la Vierge, emporté pour l'occasion, aurait été suspendu au rameau d'un églantier.
Mais une fois la messe terminée, il n'était plus possible de détacher le reliquaire de l'arbuste.
L'empereur
y aurait vu un signe selon lequel c’est à cet endroit même, et non,
comme on l’avait prévu, à Elze qu’il fallait fonder le nouvel évêché et
qu’il fallait le mettre sous la protection de la Vierge Marie, dont la
Rose est le symbole.
Toujours est-il que la présence de ce rosier sauvage est attestée sans interruption sur ce mur depuis au moins quatre siècles.
Vue du nord-ouest
L'aile nord de la cathédrale
La nef vers l'est
À
la fin de la Deuxième Guerre mondiale, en 1945, des bombes explosives
et incendiaires endommagèrent l'abside de la cathédrale et par
conséquent le rosier.
Du
massif il ne subsistait sous les décombres qu'un pied en partie
carbonisé : il semblait que c'en soit fini de l'antique arbuste.
Mais les racines du rosier étaient pour l'essentiel intactes.
Peu de temps après, elles rejetaient de nouveaux pieds.
Depuis, on signale les jeunes rameaux du « rosier millénaire » apparus dans l'année avec des pendentifs réfléchissants.
Lorsque
les habitants de Hildesheim découvrirent que le rosier donnait de
nouvelles branches, ils y virent naturellement un heureux présage, et
firent de cet arbuste un symbole de leur ville.
Le rosier d’Hildesheim passe pour le plus vieux du monde.
Guillaume
Apollinaire s'est inspiré de ce rosier dans la Nouvelle "La Rose de
Hildelsheim" qui se lit dans le recueil "L'Hérésiarque et Cie".
Décoration intérieure et trésor
La cathédrale a été classée au patrimoine mondial de l’UNESCO en 1985.
Les bronzes de l'évêque Bernard (993–1022) sont mondialement connus :
- Les vantaux de la porte saint-Bernard, datés de 1015 (avec une représentation de l'histoire du saint homme)
- les Colonnes du Christ de 1020 (représentant l'évangile)
Une des Colonnes du Christ (1020)
Le lustre d’Hettilo (XIe siècle)
Fonts baptismaux : le baptême du Christ au Jourdain (détail, 1225)
La madone-encrier gothique
Parmi les autres objets précieux, on trouve :
- le lustre d’Hettilo, un lustre en couronne du XIe siècle (dans le transept, figurant la Jérusalem céleste)
- la châsse romane de saint Épiphane de Pavie, de Côme et Damien et de Can, Cantien et Cantienne
- la châsse romane de Saint Gothard dans la crypte
- la Croix de saint-Bernard ainsi que de précieux reliquaires et des ustensiles liturgiques, exposés dans le musée diocésain
- les fonts baptismaux en bronze de 1225 (style roman tardif)
- La madone-encrier gothique au pilier sud-ouest du transept.
- Parmi les réalisations intéressantes de l'après-guerre, il y a lieu de mentionner le vitrail de la Sainte-Vierge dans le chœur (Marie entourée de la Lune et des Étoiles, évocation de Ap 12) et la mosaïque de l'abside, qui commémore le bombardement de Hildesheim et l'incendie proprement apocalyptique qui s'ensuivit. Au-dessus on peut lire le psalmiste (Ps 104 30) Renovabis faciem terrae, halleluja – ...tu renouvelles la surface du sol, alleluia.
Cloches
La cloche saint-Nicolas dans le narthex nord
La
cathédrale s'enorgueillit d'un carillon de sept cloches, dont la petite
« Saint-Nicolas » (Nikolausglocke) installée dans le narthex nord ; les
autres cloches sont montées sur deux chaises d'appui dans la tour
occidentale.
La flèche conservera ses cloches lors de la restauration de la cathédrale.
n° | Nom | Année de fonte | Fondeur, atelier | Diamètre (mm) | Poids (kg) | Fondamental (16e) | Suspente |
1 | Canta Bona | 1960 | Friedrich Wilhelm Schilling, Heidelberg | 2300 | 8686 | fa0 +4 | inférieure |
2 | Saint-Apôtre | 1765 | Johann Martin Roth, Mayence | 1940 | 4895 | la0 +6 | inférieure |
3 | Saint-Bernard | 1960 | Friedrich Wilhelm Schilling, Heidelberg | 1698 | 3366 | si0 +4 | inférieure |
4 | Saint-Gothard | 1960 | Friedrich Wilhelm Schilling, Heidelberg | 1500 | 2278 | do1 +4 | supérieure |
5 | Saint-Épiphane | 1960 | Friedrich Wilhelm Schilling, Heidelberg | 1260 | 1343 | ré1 +6 | supérieure |
6 | Sainte-Cécile | 1960 | Friedrich Wilhelm Schilling, Heidelberg | 1060 | 1068 | fa1 +4 | supérieure |
Saint-Nicolas | 1766 | Johann Martin Roth, Mayence | 950 | 550 | la1 +2 | (Narthex nord) |
n° | Inscription |
1 | CANTATE
DOMINO CANTICUM NOVUM QUIA MIRABILIA FECIT SANCTA MARIA CANTA BONA
NOBIS! – Auxilio Matris D.N.J.Ch. confidens me fudit F.W. Schilling
Heidelbergensis Anno Domini MCMLIX (« Entonne un nouveau chant pour le Seigneur, car il a accompli un miracle. Sainte Marie chante pour nous la bonne nouvelle! En action de grâce pour la Sainte Vierge, F.W. Schilling d’Heidelberg m’a coulée en l'an du Seigneur 1950 ») |
2 | Johann Martin Koch de Mayence m'a coulée à Hildesheim l'an 1765, APOSTOLIS PETRO ET PAULO COMPATRONIS HILDESIENSIBUS (« Aux saints tutélaires d’Hildesheim les apôtres Pierre et Paul ») |
3 | SIT PIA PAX ET VOS AMEN CANITE SANCTE BERNWARDE ORA PRO NOBIS (« Règne la paix du Seigneur chantez Amen Saint Bernard priez pour nous ») |
4 | STERNE RESISTENTES/STANTES REGE/TOLLE JACENTES. SANCTE GODEHARDE ORA PRO NOBIS (« Accable les rebelles/Guide les hommes droits/Relève ceux qui sont à terre. Saint Gothard prie pour nous ») |
5 | EPIPHANIUS PACIFICATOR PATRONUS EPIPHANIAM DOMINI NUNTIAT. SANCTE EPIPHANI PRECARE PRO NOBIS (« Épiphane, père consolateur, annonce la résurrection du Seigneur. Saint Épiphane prie pour nous ») |
6 | CANTANTIBUS ORGANIS CAECILIA DOMINO DECANTANBAT! SANCTA CAECILIA ADJUVA NOS (« Derrière le timbre de l'orgue Sainte Cécile chantait le Seigneur! Sainte Cécile, aide-nous ») |
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