La rose d'or
La
Rose d'or est un ornement béni par le pape, destiné à honorer des
souverains ou des sanctuaires catholiques. Comme son nom l'indique, il
représente une rose, un bouquet de roses ou un petit rosier en or
massif.
Histoire
La rose d'or apparaît dès le début du Moyen Âge.
La
première mention attestée est une bulle de 1049, dans laquelle Léon IX
exempte le couvent de Sainte-Croix de Woffenheim (Alsace) à condition
que l'abbesse envoie annuellement une rose d'or au Saint-Siège.
La
chronique de Saint-Martin de Tours mentionne le plus ancien don connu
d'une rose d'or par le pape : don d'Urbain II au comte Foulque IV
d'Anjou, en 1096.
Dès le bas Moyen Âge, le don d'une rose d'or pour honorer un souverain supplante le don des clefs de Pierre, institué au VIIIe siècle.
La
rose est traditionnellement portée en procession, de la basilique
Sainte-Croix-de-Jérusalem jusqu'au palais du Latran, lors du dimanche de
Lætare (quatrième dimanche de Carême), également appelé dimanche de la
Rose pour cette raison.
Elle
est d'abord portée par le pape lui-même. Par la suite, quand le poids
de la rose augmente, un clerc est chargé de cette tâche.
C'est
à cette occasion que le pape bénit, dans la sacristie de Sainte-Croix,
le baume et le musc destinés à la rose, avant que celle-ci ne soit
portée par un ablégat à son destinataire, ou remise à un ambassadeur
résident.
En 1895, la charge de porter la rose d'or est confiée à un camérier secret de cape et d'épée.
À
l'époque contemporaine, Jean-Paul II a remis des roses d'or à de
nombreux sanctuaires dédiés à la Vierge Marie, comme celui de Lourdes en
France, d'Aparecida au Brésil ou de Guadalupe au Mexique.
En l'année 2006, le pape Benoît XVI a donné la Rose d'Or au Sanctuaire de Jasna Góra (Pologne).
En 2007 il a donné la Rose à la basilique d'Aparecida, au Brésil.
La
dernière rose d'or jusqu'ici a été remise au Sanctuaire de Notre-Dame
de Montaigu (Scherpenheuvel), en Belgique, par Benoît XVI, le 2 février
2011.
Représentation et symbolique
La plus ancienne représentation de la rose d'or (XIIIe siècle) est une rose seule portant en son cœur une petite coupe ajourée contenant du baume et du musc.
Avec
Sixte IV, le dessin se complique : la rose d'or représente également
des tiges épineuses, des feuilles ou encore des bourgeons ; des pierres
précieuses sont serties dans le bijou.
Par
la suite, on y ajoute un piédestal et un vase. Ainsi, en 1668, la rose
d'or envoyée par Clément IX à Marie-Thérèse d'Autriche, épouse de Louis
XIV, pèse 4 kilos.
La
rose d'or, si elle est un présent coûteux, revêt également une
importance symbolique : la rose symbolise le Christ — la rose rouge en
particulier symbolisant sa Passion.
On
interprète en ce sens un verset du Cantique des cantiques : « Je suis
la fleur des champs et le lis des vallées » (2-1), ou encore un verset
du livre d'Isaïe : « et il sortira un rejeton de la souche de Jésée , et
une branche de ses racines fructifiera ».
Cette
signification mystique est présente dans les lettres accompagnant la
rose, ou encore dans les sermons prononcés le dimanche de Lætare.
C'est une cérémonie instituée en 1360, par le pape Urbain V, et que ses successeurs n'ont eu garde d'abolir.
Ce
pontise, voulant donner une marque particulière de son estime à Jeanne,
reine de Sicile, bénit solemnellement , le quatrieme dimanche de
Carême, une rose d'or qu'il envoya à cette princesse.
II fit, en même temps, un décret par lequel il ordonna que, tous les ans, on en consacrerait une semblable.
La bénédiction de cette rose se fait, dans la chambre des parements, avec de l'encens, de l'eau bénite, du baume et du muse.
Le
pape sort ensuite, pour se rendre à sa chapelle ; et, tenant de la main
gauche la rose d'or qu'un cardinal-diacre lui a présentée, il donne, de
la main droite, aux fideles les bénédictions accoutumées.
Arrivé à la chapelle, il rend la rose au cardinal-diacre, et celui-ci à un clerc qui la pose sur l'autel.
Un cardinal-prêtre chante la Messe à laquelle assiste le sacré collège en soutanes de couleur de roses sèches.
Après
le saint Sacrifice, sa Sainteté fait présent de la rose d'or à celle
des princesses, ou des églises du monde chrétien, qu'elle affectionne
particulierement, et cela, dans les mains d'un cardinal, ou autre
officier de la cour papale, chargé de porter cette marque d'honneur à sa
destination.
Source : Livre "Dictionnaire historique des cultes religieux établis dans le monde" par Jean-François de Lacroix
La
bénédiction de la Rose d'or est donc encore un des rites particuliers
du quatrième Dimanche de Carême : et c'est ce qui lui a fait donner
aussi le nom de Dimanche de la Rose. Les idées gracieuses que réveille
cette fleur sont en harmonie avec les sentiments que l'Eglise
aujourd'hui veut inspirer à ses enfants, auxquels la joyeuse Pàque va
bientôt ouvrir un printemps spirituel, dont celui de la nature n'est
qu'une faible image : aussi cette institution remonte-t-elle très-haut
dans les siècles. Nous la trouvons déjà établie dès le temps de saint
Léon IX ; et il nous reste encore un sermon sur la Rose d'or, que le
grand Innocent III prononça en ce jour, dans la Basilique de
Sainte-Croix-en-Jérusalem. Au moyen âge, quand le Pape résidait encore
au palais de Latran, après avoir béni la Rose, il partait en cavalcade,
la mitre en tête, avec tout le sacré Collège, pour l'Eglise de la
Station, tenant cette fleur symbolique à la main. Arrivé à la Basilique,
il prononçait un discours sur les mystères que représente la Rose par
sa beauté, sa couleur et son parfum. On célébrait ensuite la Messe.
Quand elle était terminée, le Pontife revenait dans le même cortège au
palais de Latran, toujours en cavalcade, et traversait l'immense plaine
qui sépare les deux Basiliques. portant toujours dans sa main la fleur
mystérieuse dont l'aspect réjouissait le peuple de Rome. A l'arrivée au
seuil du palais, s'il y avait dans le cortège quelque prince, c'était à
lui de tenir l'é-trier et d'aider le Pontife à descendre de cheval ; il
recevait en récompense de sa filiale courtoisie cette Rose, objet de
tant d'honneurs et de tant d'allégresse.
De nos jours, la fonction n'est plus aussi imposante ; mais elle a conservé tous ses rites principaux. Le Pape bénit la Rose d'or dans la Salle des parements, il l'oint du Saint-Chrême, et répand dessus une poudre parfumée, selon le rite usité autrefois ; et quand le moment de la Messe solennelle est arrivé, il entre dans la chapelle du palais, tenant la fleur mystique entre ses mains. Durant le saint Sacrifice, elle est placée sur l'autel et fixée sur un rosier en or disposé pour la recevoir ; enfin, quand la Messe est terminée, on l'apporte au Pontife, qui sort de la chapelle la tenant encore entre ses mains jusqu'à la Salle des parements. Il est d'usage assez ordinaire que cette Rose soit envoyée par le Pape à quelque prince ou à quelque princesse qu'il veut honorer ; d'autres fois, c'est une ville ou une Eglise qui obtiennent cette distinction.
De nos jours, la fonction n'est plus aussi imposante ; mais elle a conservé tous ses rites principaux. Le Pape bénit la Rose d'or dans la Salle des parements, il l'oint du Saint-Chrême, et répand dessus une poudre parfumée, selon le rite usité autrefois ; et quand le moment de la Messe solennelle est arrivé, il entre dans la chapelle du palais, tenant la fleur mystique entre ses mains. Durant le saint Sacrifice, elle est placée sur l'autel et fixée sur un rosier en or disposé pour la recevoir ; enfin, quand la Messe est terminée, on l'apporte au Pontife, qui sort de la chapelle la tenant encore entre ses mains jusqu'à la Salle des parements. Il est d'usage assez ordinaire que cette Rose soit envoyée par le Pape à quelque prince ou à quelque princesse qu'il veut honorer ; d'autres fois, c'est une ville ou une Eglise qui obtiennent cette distinction.
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