Notre-Dame de Bonne Nouvelle (Paris)

Notre-Dame de Bonne Nouvelle
(Paris)



Tout près de la Seine, se trouvait dans l'illustre abbaye de Saint-Victor une crypte ou chapelle souterraine qu'on appelait la sainte Chapelle de Notre-Dame de Bonne-Nouvelle.
Les chanoines de l'abbaye l'entretenaient avec grand soin ; les fidèles y venaient prier avec un zèle plus grand encore, et c'est, dit un écrivain du dix-septième siècle, un des lieux où la sainte Vierge est plus honorée, et où elle distribue ses faveurs avec plus de libéralité.
La statue qu'on y vénérait avait la tête légèrement inclinée, et les religieux de l'abbaye en donnaient cette raison :
Adam de Saint-Victor, ce grand poète latin du moyen âge, quand il voulait écrire a la louange de la sainte Vierge quelqu'une de ces hymnes où la plus pure doctrine revêt la grâce de la plus belle poésie, se retirait dans cette crypte consacrée de toute antiquité a la Mère de Dieu ; et là, devant son image, à la faveur de la demi-obscurité, il s'élevait aux plus hautes pensées. Un jour, enivré par l'inspiration, après avoir composé avec transport le commencement de sa prose la plus célèbre, Salve, Mater Salvatoris, il écrit ces deux magnifiques strophes :
Salve, mater pietatis
Et totius Trinitatis
Nobile triclinium;
Verbi tamen incarnati
Speciale majestati
Prœparans hospitium!
Aussitôt, disent les Annales de Saint-Victor, la crypte est inondée de lumière, la Mère de Dieu lui apparaît souriant et inclinant la tête comme pour le remercier, gloriosa Virgo apparens ei, cervicem inclinavit ; et cet événement, attesté par toute l'abbaye, fut représenté dans un monument consacré à en perpétuer le souvenir. Telle est l'origine de cette statue a la tête inclinée.
Source : Livre "Notre-Dame de France ou Histoire du culte de la Sainte Vierge en ..., Volume 1" par André Jean Marie Hamon





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