Notre-Dame de Cugnoles
(Avesnes sur Helpe)
Gumppenberg,
dans son savant ouvrage sur les images miraculeuses de la Vierge Mère,
fait mention de Notre-Dame de Cugnoles honorée dans une des chapelles de
l'église d'Avesnes.
A
une époque qu'il ne désigne pas, cette image se déplaça de son autel,
et armée seulement d'une longue baguette dépouillée de son écorce, la
Vierge se présenta aux ennemis, lorsqu'ils pénétraient déjà dans la
ville.
A sa vue, ils furent saisis d'une telle frayeur qu'ils prirent la fuite, et Avesnes fut délivrée.
Gumppenberg ajoute que ce prodige mérite croyance ; car, dit-il,
non-seulement une tradition constante en a conservé le souvenir, mais il
est encore confirmé par une fête publique et une cérémonie d'où la
Vierge a tiré le nom de Notre-Dame-des-Cugnoles.
La Présentation est le jour où se célèbre cette fête commémorative ; ce
serait, à ce qu'il paraît, vers cette époque de l'année qu'Avesnes
aurait été délivrée ; et à cette occasion, on distribue au peuple, aux
ecclésiastiques et aux enfants, de longs gâteaux blancs, que dans ce
pays on nomme cugnoles.
Cérémonie
singulière, ajoute notre auteur, mais bien propre à conserver la
mémoire de ce bienfait ; car le peuple ne souffrirait pas qu'on le
privât de ces délicieux gâteaux.
Nous trouvons sur cet événement des détails plus précis dans l'histoire d'Avesnes par M. Lebeau.
"La guerre, dit cet auteur, s'était rallumée entre l'Archiduc d'Autriche et Charles VIII qui semblait, en succédant à Louis XI, avoir hérité de ses prétentions.
Elle étendit ses ravages dans l'Artois, la Flandre, le Brabant, la Picardie et le Hainaut.
Avesnes fut prise de nouveau par les Français qui y mirent le feu après l'avoir saccagée.
Les habitants de cette ville malheureuse, dépouillés, chassés, dispersés, dans le dénuement le plus absolu, se réfugièrent dans les bois.
Le traité de Senlis assura la paix aux provinces, sans rendre aux peuplés la sécurité ; néanmoins, les habitants d'Avesnes y rentrèrent et reconstruisirent leurs demeures.
La ville, an bout de quelques années, avait repris assez d'apparence pour faire naître, parmi les bandes françaises qui rôdaient dans les alentours, la tentation de la piller.
Elles s'y jetèrent un jour de fête et pénétrèrent jusques dans l'église où les habitants rassemblés assistaient à l'office ; mais tout-à-coup elles s'arrêtèrent comme frappées d'épouvante, se retirèrent avec précipitation et prirent la fuite.
Une délivrance aussi inespérée fui considérée comme une faveur céleste, et dans l'élan d'une pieuse reconnaissance, on voua de perpétuelles actions de grâces à la vierge Marie.
M. Lebeau parle ensuite de l'apparition de la Reine du Ciel aux sacrilèges, de son air menaçant, et de la terreur qu'elle leur inspira avec la longue baguette qu'elle tenait à la main.
Mais M. Lebeau refuse de croire à la réalité de cette vision ; il aime mieux penser que tout un peuple, jouet d'une fascination générale, a cru voir ce qu'il ne voyait pas. Il admet une illusion tellement universelle que personne n'a été capable de porter un jugement sain et de redresser celui des autres. Nous n'acceptons pas une pareille explication ; on le conçoit sans peine. Nous ne croirons jamais faire un noble usage de notre raison, en admettant une absurdite plutôt qu'un prodige."
"La guerre, dit cet auteur, s'était rallumée entre l'Archiduc d'Autriche et Charles VIII qui semblait, en succédant à Louis XI, avoir hérité de ses prétentions.
Elle étendit ses ravages dans l'Artois, la Flandre, le Brabant, la Picardie et le Hainaut.
Avesnes fut prise de nouveau par les Français qui y mirent le feu après l'avoir saccagée.
Les habitants de cette ville malheureuse, dépouillés, chassés, dispersés, dans le dénuement le plus absolu, se réfugièrent dans les bois.
Le traité de Senlis assura la paix aux provinces, sans rendre aux peuplés la sécurité ; néanmoins, les habitants d'Avesnes y rentrèrent et reconstruisirent leurs demeures.
La ville, an bout de quelques années, avait repris assez d'apparence pour faire naître, parmi les bandes françaises qui rôdaient dans les alentours, la tentation de la piller.
Elles s'y jetèrent un jour de fête et pénétrèrent jusques dans l'église où les habitants rassemblés assistaient à l'office ; mais tout-à-coup elles s'arrêtèrent comme frappées d'épouvante, se retirèrent avec précipitation et prirent la fuite.
Une délivrance aussi inespérée fui considérée comme une faveur céleste, et dans l'élan d'une pieuse reconnaissance, on voua de perpétuelles actions de grâces à la vierge Marie.
M. Lebeau parle ensuite de l'apparition de la Reine du Ciel aux sacrilèges, de son air menaçant, et de la terreur qu'elle leur inspira avec la longue baguette qu'elle tenait à la main.
Mais M. Lebeau refuse de croire à la réalité de cette vision ; il aime mieux penser que tout un peuple, jouet d'une fascination générale, a cru voir ce qu'il ne voyait pas. Il admet une illusion tellement universelle que personne n'a été capable de porter un jugement sain et de redresser celui des autres. Nous n'acceptons pas une pareille explication ; on le conçoit sans peine. Nous ne croirons jamais faire un noble usage de notre raison, en admettant une absurdite plutôt qu'un prodige."
« Ce miracle, continue M. Lebeau, fut çonsigné dans les registres de Notre-Dame de Bon-Secours, en ces termes :
L'an
mil quatre cent quatre-vingt dix-huit, le jour de la présentation de
Notre-Dame au temple, durant qu'on chantait les matines, les Français
ont surpris la ville d'Avesnes, et y étant entrés jusqu'au petit portail
de l'église,commençaient à piller si leur était apparue une honorable
Dame avec une baguette blanche en la main, qui leur donna telle
épouvante qu'ils s'entretuèrent pour s'enfuir.
Tous
les ans, à pareil jour, on distribuait pendant l'office de petites
cugnoles aux assistants, en mémoire de cet événement dont la date et
l'histoire sont renfermées dans ce distique :
Vota preCes qVe tlbl popVLVS CVM, Canlat AVesnae Vrbe fVgas GaLLos VIrgo beata feros.
C'est
aussi le sujet du tableau placé dans la troisième des chapelles
collatérales, à droite, au-dessus de l'autel, et qui n'a de remarquable
que l'intention, outre le mérite d'offrir une représentation assez
fidèle de l'église, telle qu'elle était encore en 1815.
La distribution annuelle des cugnoles s'est faite jusqu'à la suppression de la confrérie, en 1793. »
Source : Livre "Les sanctuaires de la Mère de Dieu dans les arrondissements de Cambrai ..." par Alexis Possoz
En savoir plus : Livre "Précis de l'histoire d'Avesnes" par Isidore Lebeau
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