Notre-Dame de Lorette (Hôpital saint Sauveur à Lille)

Notre-Dame de Lorette
(Hôpital saint Sauveur à Lille)



Dès l'année 1515, la Mère de Dieu était honorée à Lille sous le titre de Notre-Dame de Lorette ; cependant, en 1708, l'électeur de Cologne, Joseph Clément, qui, pendant son séjour à Lille, donna tant de preuves de sa tendre dévotion pour Marie, voulut y laisser un monument durable de sa piété, et il fit bâtir, chez les dames de l'Abbiette, près de son palais, un nouveau sanctuaire sous le même vocable. Ce prince ne négligea rien pour que cette chapelle fût une fidèle copie de la Santa Casa vénérée à Lorette. Je trouve, dans un livre devenu rare, l'histoire et tous les détails de cette érection ; j'en citerai textuellement ce passage.

« Le 9 février 1708, S. A. E. de Cologne, suivi de toute sa cour et d'un grand nombre de personnes de qualité de la ville de Lille, entra dans le couvent, et, aux fanfares des timbales et trompettes, il posa la pierre fondamentale de la chapelle qu'il voulait élever. Il revint le 16 mars, sur les quatre heures après-midi ; et sa cour s'étant jointe aux dames religieuses, marcha en procession vers la chapelle commencée. En passant par l'église, son Altesse entonna une antienne que ses musiciens achevèrent. Madame Angélique - Louise de Beaumont, alors Prieure, prit une grande croix de couleur bleue, sur laquelle on lisait ces mots : Maria Lauhetana. On chanta alors le Vexilla, dont les versets étaient coupés par d'agréables accords de timbales et de trompettes ; la procession étant arrivée à l'endroit de la chapelle, son Altesse, suivi de son clergé, s'avança, et ayant reçu la croix des mains de Madame la Prieure, il la planta vis-à-vis l'endroit où il devait le lendemain poser la pierre angulaire ; la musique ayant chanté une antienne, deux chantres entonnèrent les litanies de Notre-Dame de Lorette, et puis son Altesse, ayant pris un faldistorium, fit un sermon assez court, mais éloquent et dévot. Tout étant préparé, le 17, la pierre angulaire fut posée au son des hautbois et des trompettes, au bruit des décharges de canons, de la musique et des acclamations du peuple. La cérémonie se termina par le saint sacrifice de la messe, que le prince célébra sous une belle tente dressée par ses ordres.

L'édifice étant achevé, son Altesse alla l'examiner ; il trouva que deux tableaux faits sur le plâtre étaient plus entiers qu'à Lorette, c'est pourquoi il les défigura lui-même. Il remarqua que quelques pierres blanches n'étaient pas chiquetées, et par ses ordres ce défaut fut réparé. 

Il fit mettre près de la cheminée quelques ustensiles de cuisine tels qu'on les voit dans la maison de Marie, et qu'on croit lui avoir servi. Il fit enchaîner une pierre qui est à droite de la porte d'entrée ; et c'est surtout ce qui piqua la curiosité de bien des gens. On devait leur répondre, et peut-être leur répondit-on, que Jean Soar, évêque de Conimbre, allant au concile de Trente, passa par Lorette, et que voulant bâtir une chapelle toute semblable dans son pays, il prit, du consentement du pape, une pierre de la sainte maison, pour la poser dans sa chapelle ; mais, après avoir couru mille dangers pendant son voyage, il fut attaqué à Trente d'une maladie que les médecins ne jugeaient pas naturelle, et qui le réduisit à deux doigts de la mort.

Pour lors il crut que la pierre qu'il avait emportée de Lorette était la cause de son mal, comme on l'en avait menacé. Il la renvoya dans une cassette d'argent. A mesure qu'elle approchait du saint lieu, l'évêque se trouvait mieux ; et quand elle fut remise dans sa place, il se trouva entièrement guéri. »

C'est en mémoire de cet événement, bien certifié, qu'on a enchaîné cette pierre, et c'est pour que tout ce qui est à Lorette fût à Lille, que l'électeur de Cologne a fait mettre dans sa chapelle une brique enchaînée. Il ne manquait plus, dans le nouvel édifice, que la statue de la sainte Vierge. Monseigneur l'Electeur, qui l'avait fait mettre dans le couvent de la Mère de Dieu, ordre de Saint Dominique, rue de la Barre, l'alla chercher solennellement, le 30 juin. Les trompettes et timbales ouvraient la marche ; les compagnies de ses gardes à cheval, ses valets de pied et autres domestiques, les confrères de Saint-Michel, ses gardes à pied vêtus à l'Italienne, les gentilshommes de sa maison, toute sa cour en habits magnifiques, les ordres religieux, le chapitre des chanoines, le magistrat de la ville, étaient de cette procession, qu'une foule de peuple suivait, comblant son Altesse de bénédictions, et faisant des vœux sincères pour la conservation de sa personne sacrée.

Ce dévot et superbe cortège étant arrivé aux Dames de l'Abbiette, la statue de Marie fut posée avec beaucoup de cérémonies, au son des instruments de musique et d'un grand nombre de très belles voix, dans l'endroit qui lui avait été préparé. »

Lorsque la statue fut arrivée à l'Abbiette, dit le Père Charles - Louis Richard dans son histoire du couvent des Dames-dominicaines de Lille, on la posa dans le chœur des Dames, où plusieurs passèrent la nuit en prières. 

Le lendemain, le prince, revêtu de ses habits pontificaux, fit la consécration de la chapelle avec une dévotion exemplaire et touchante. 

Après la grand'messe, il vint à la grille des Dames, où il prêcha d'une manière qui faisait bien connaître son tendre amour pour la sainte Mère de Dieu, à laquelle il venait de consacrer ce pieux édifice. Le lendemain, jour de la Visitation, son Altesse électorale vint dire la messe à Lorette, et Mgr. de Fénelon, archevêque de Cambrai, s'y rendit l'après-midi pour y faire ses prières. Il alla ensuite au chapitre, où les religieuses étaient assemblées, leur donna sa bénédiction, et leur offrit ses services avec beaucoup de bonté. L'octave de la consécration de la chapelle fut très-solennelle. Tous les jours on y chanta une grand'messe particulière. Les Dominicains chantèrent la première. MM. les magistrats en firent chanter une le lendemain, à laquelle ils assistèrent en corps et en robe, avec le clergé de Saint-Etienne, et y apportèrent un cœur d'or, où est gravé en latin : Vœu des peuples, et au-dessus sont les armes de la ville. Le jour suivant ce fut le chapitre de Saint-Pierre, qui chanta une très - belle messe en musique ; son Altesse y assista, comme il avait assisté à celle de la veille. Les paroisses de Saint-Sauveur et de Saint-Maurice, et enfin tous les ordres mendiants chantèrent aussi la messe. Tous les jours de l'octave on chanta le salut en musique, et on donna la bénédiction. Tant que son Altesse resta à Lille, elle ne manqua pas un seul jour de faire dire le chapelet dans la chapelle de Lorette et d'y assister ; ce qui donna lieu à la louable coutume de le réciter tous les jours, après vêpres, en commun, qui s'observe au couvent de l'Abbiette.

Le siège de Lille interrompit de si pieux exercices ; son altesse l'électeur de Cologne sortit de la ville en pleurant nos malheurs, et témoignant par des gestes pleins de bonté la peine qu'il avait de quitter un peuple que sa bonté naturelle lui faisait aimer, et de voir tout ce que sa piété lui avait fait faire en cette ville, abandonné à la merci de quelques nations séparées de l'Église, qui étaient du nombre de celles qui nous assiégeaient. Elles triomphèrent de notre très-opiniâtrée résistance, de la vigilance et de la valeur de notre illustre gouverneur, le duc de Boufflers, mais non pas de la dévotion que son altesse l'électeur de Cologne nous avait inspirée. Partout on plaça les images de la sainte Vierge, et partout sur le soir, malgré les insultes des hérétiques, on chantait les Litanies de Notre-Dame de Lorette. La chapelle des Dames de l'Abbiette fut plus fréquentée que jamais : on eut peine d'y trouver place pour y célébrer la sainte messe ou pour y faire ses prières ; je ne parle pas des cœurs d'or et d'argent, des cierges, des tableaux, ni de cent autres marques de là dévotion des fidèles de la ville de Lille et des pays voisins envers la sainte Vierge. »

Dès l'année qui suivit sa construction, ce nouveau sanctuaire fut en quelque sorte consacré par les faveurs singulières que la sainte Vierge y répandit sur tous ceux qui venaient l'invoquer avec confiance. Le bruit des guérisons inespérées qui s'opéraient par l'intercession de Notre-Dame de Lorette, se répandant au loin, les grands vicaires dé Tournai chargèrent M. Desqueux, pasteur de Saint-Etienne, doyen de chrétienté, d'en prendre d'exactes informations. Cet ecclésiastique s'adjoignit le R.P. Jean-Baptiste-Dominique de Muyssart, de l'ordre de Saint-Dominique, et le 6 février 1710, il commença à remplir les fonctions de sa charge : nous rapportons ici quelques-unes dés guérisons miraculeuse qu'il a constatées.

En 1709, Marie-Joseph Lafitte, âgée de vingt ans, par suite d'un mal de dents très-violent, fut jugée, par les hommes de l'art, en danger de perdre l'œil droit et une partie du visage. Après trois mois d'horribles souffrances et de traitements inutiles, Marie Lafitte commence une neuvaine à Notre-Dame de Lorette ; bientôt ses plaies disparaissent, et ne laissent pas même la plus légère trace de difformité.

Jeanne-Louise La Bruyère, âgée de trois ans, avait les jambes contrefaites et ne pouvait se tenir debout, à cause de la faiblesse de ses reins et d'une tumeur qui lui était survenue depuis qu'une de ses sœurs avait eu le malheur de la laisser tomber. Sa tante, Barbe Morel, touchée du triste état de sa nièce, va poser la pauvre enfant sur le marchepied de l'autel de la Vierge, et fait un vœu conforme à son état. Huit jours après, Jeanne-Louise se tenait sur ses pieds ; elle marchait sans être soutenue par personne ; elle ne se ressentit plus de sa première infirmité.

Au mois d'octobre 1710, Jean-Baptiste de Lannoy, âgé de huit ans, est guéri tout-à-coup d'une infirmité à peu près semblable, après une neuvaine faite par ses parents à Notre-Dame de Lorette.

Au mois de mars de la même année, Marie-Anne Drez, épouse de Toussaint Cavez, qui avait eu recours à la Mère de Dieu dans la chapelle des Dames de l'Abbiette, pour obtenir la guérison d'un mal survenu au genou, et déclaré incurable par le chirurgien, avait également vu sa confiance en Marie récompensée par un rétablissement complet.

En 1711, nous voyons attestées, sous la foi du serment, la guérison de Anne Civilquin, dont la jambe avait été broyée par la roue d'un chariot ; celle de Marie-Thérèse de Leville, paralysée depuis dix-neuf mois, et parfaitement remise après avoir voué trois neuvaines à Notre-Dame de Lorette ; celle de Marie-Antoinette Digniet, qui, horriblement mutilée par un chien, ne trouva un terme à ses maux, aggravés encore par les opérations douloureuses de deux chirurgiens, qu'après avoir fait deux neuvaines dans le même sanctuaire. Deux enfants, le fils de Pierre Bachelet et le fils de Marie-Catherine Dugardin ne doivent la grâce du baptême qu'à la puissante intercession de Notre-Dame de Lorette invoquée par leurs mères. Le second se trouvait déjà dans un état de décomposition, lorsque tout-à-coup, après la prière fervente de son père, Charles Baurin, de sa mère, et de Marie-Barbe Sailliar, il ouvrit les yeux, jeta un soupir, porta la main gauche sur sa poitrine, reçut le baptême, s'étendit et mourut. Placide-Félicien Flament, âgé de huit ans, Marie-Anne-Joseph Guilly, qui avait le même âge, Marie-Joseph Février, âgée de quatre ans, Jean-Jérôme Longue-Epée, âgé de huit ans, ont été guéris la même année de différentes maladies incurables.

En 1712, l'épouse de M. Vantourout, procureur et receveur dans la ville de Lille, vient avec son fils, âgé de neuf ans, prier Notre-Dame de Lorette de délivrer son enfant d'une infirmité, que trois médecins habiles, MM. Doulcet, Mangé et Barlet, avaient déclaré sans remède. L'enfant interrompt tout-à-coup sa mère : Maman, lui dit-il, je suis tout-à-fait guéri. En effet, sa guérison fut complète et durable.

Guilbert-joseph-François Vaut, âgé de sept ans, est en danger, par suite d'un abcès, de perdre l'œil droit. Les remèdes ayant été inutiles, Barbe Parent, mère de l'enfant, vient avec lui implorer Notre-Dame de Lorette. L'enfant, aux pieds de la sainte image, ne faisait que répéter ces paroles : Sainte Vierge, conservez-moi la vue ; sainte Vierge, conservez-moi la vue. Guilbert-Joseph éprouve bientôt un mieux sensible ; six jours après, sa guérison était parfaite.

La même année, Marie-Catherine de Monchy, née aveugle, recouvre la vue ; Marie Raoux, MairieElisabeth Labecke, Jeanne-Angélique Anselme, sont guéries de paralysie.

On conservait dans le monastère des religieuses de l'Abbiette, avec les dépositions des témoins et les attestations délivrées par les hommes de l'art, les registres où étaient consignées ces guérisons obtenues par l'intercession de Notre-Dame de Lorette. Nous terminerons par une de ces attestations qui a été conservée ; elle porte la date de 1714.
« Les soussignez Robert-François Doulcet, Sr de Lespercourt, Médecin juré, et du magistrat de cette ville ; Albert Robiliart, Médecin juré de la collégiale de Saint-Pierre ; Philippe-Hubert Marche, chirurgien juré, tous trois médecins et chirurgiens des Dames de l'Abbiette, certifient avoir vu, visité et examiné, depuis quelques années, l'accident arrivé au sein droit de Marguerite la Grue, sœur converse dudit couvent, qui avait un ulcère scrofuleux et carcrinomateux, avec pourriture, dureté et perte de sang ; ladite sœur s'est servie très-longtemps de plusieurs remèdes sans succès. Cet accident, qui la menaçait certainement de mort, s'est trouvé subitement, il y a un an et plus, dans un état beaucoup meilleur. Quoiqu'on ne lui appliquât alors aucun remède, son mal s'est entièrement guéri et cicatrisé, ce qui nous a paru une cause surprenante et tout-à-fait extraordinaire. La dite sœur La Grue nous dit de s'être trouvée beaucoup mieux depuis qu'elle avait invoqué la sainte Vierge de Lorette, dans la chapelle établie par son altesse sérénissime Electorale de Cologne.
Fait à Lille, ce 28 avril 1714.
Suivent les signatures.

L'image de Notre-Dame de Lorette a été conservée ; elle est maintenant vénérée chez les religieuses de l'hôpital Saint-Sauveur, à Lille.
COPIE
DE LA LETTRE DE FONDATION
DE LA CHAPELLE
DE NOTRE-DAME DE LORETTE.
Joseph-Clément, par la grâce de Dieu archevêque de Cologne, prince-électeur du saint Empire romain, archichancelier d'Italie, légat-né du saint-siége apostolique, évêque et prince de Hildecheim, de Batisbonne et de Liège, administrateur de Berchtesgarde, duc des deux Bavières, du Haut Palatinat, de Westphalie, Engeren et Bouillon, comte palatin, marquis de Franchimont, landgrave de Leuchtemberg, comte de Loo et Horn, etc. La dévotion toute singulière que notre maison électorale en général, et surtout nous en particulier avons toujours envers la sainte Vierge, Mère de Dieu, que nous reconnaissons depuis longtemps pour notre puissante protectrice, et par l'intercession de laquelle nous avons obtenu de si grands bienfaits, nous a porté, pour l'édification et pour exciter la piété des peuples catholiques de cette ville de Lille, de faire construire et ériger, pour la plus grande gloire de Dieu, une chapelle derrière le grand-autel de l'église des Dames de l'Abbiette, de l'ordre de Saint-Dominique, sous l'invocation de Notre-Dame de Lorette, sur le modèle et les mêmes proportions de la Sainte-Maison qui a été miraculeusement transportée par les anges, de Nazareth en Dalmatie, et de là en Italie. Nous en avons fait la consécration le dimanche premier jour de juillet 1708, après y avoir posé, le jour d'auparavant, l'image de la sainte Vierge, qui y fut portée processionnellement de l'église du monastère de la Mère-de-Dieu du même ordre de Saint-Dominique, avec un concours merveilleux de toutes sortes de personnes Nous avons fourni ladite chapelle d'ornements, de vases sacrés et de toutes choses nécessaires au service divin, que nous désirons être faits à perpétuité, et d'autant que non-seulement lesdits ornements, mais encore le corps du bâtiment de cette nouvelle chapelle auront besoin de temps en temps d'être réparés, et qu'il est absolument nécessaire que toutes choses y soient entretenues comme il faut pour que le service divin puisse s'y faire toujours avec la même décence convenable, nous avons jugé à propos de laisser à la postérité, par ce présent écrit, le détail de nos intentions à la manière qu'il s'ensuit :
1° Voulons et ordonnons qu'il sera dit à perpétuité dans ladite chapelle, une messe basse tous les samedis de l'année, comme aussi la veille et le jour de toutes les fêtes de la sainte Vierge, savoir : à la Purification, les Epousailles, à la Visitation, à la Commémoration de la sainte Vierge du Mont Carmel, à l'Assomption, au sacré Nom de Marie, à la fête du saint Rosaire, à la Présentation ; de plus, à la fête de saint Joseph, son très-chaste époux, de saint Joachim, de sainte Anne, de saint Gabriel, qui a annoncé le mystère de l'Incarnation, sera dite une grand'messe, comme aussi le jour de l'Annonciation, comme fête principale de la chapelle, et le jour de la dédicace, lequel doit être toujours le premier dimanche de juillet ; toutes ces messes seront célébrées par nos ordres, tant que nous resterons dans cette ville, et, après  notre départ, par un ecclésiastique ou prêtre régulier, à la nomination et choix des dames prieure et religieuses du monastère de l'Abbiette.
2° Voulant aussi que tous les ans, au jour qu'il nous plaira choisir pour cela, pendant le séjour que nous ferons ici et que nous désignerons en partant, pour l'avenir, on fasse un service solennel avec matines, laudes, çommendaces, la messe et les absolutions ordinaires, sur une représentation qui sera faite à ce sujet avec nos armes, pour le repos des âmes de nos sérénissimes père et mère, et parents trépassés, et pour le repos de la nôtre, lorsque Dieu nous aura appelé de ce monde ; et l'on paiera tous les ans la somme de 50 florins au chapelain qui desservira cette chapelle.
3° Le reste de la somme principale, ci-après spécifiée, servira à la réparation de ladite chapelle et à l'entretien des ornements, du luminaire et autres choses nécessaires à l'office divin, avec ce qu'il pourra revenir des aumônes et de la charité des fidèles ; pour le recouvrement, sera mis un tronc sous deux clefs différentes, dont l'une restera toujours entre les mains de Mme la prieure, et l'autre entre les mains des dames du conseil, auxquelles nous confions, dès à présent et pour toujours, le soin de ladite chapelle et fondation, et en présence desquelles sera rendu compte de l'exécution de cette œuvre, de notre volonté et de l'emploi desdits revenus et aumônes, ne doutant pas qu'elles ne s'en acquittent avec autant de zèle que d'intégrité, à la plus grande gloire de Dieu et au bien de ladite chapelle.
4° Pour donc que nos intentions, sur tout ce que dessus, soient perpétuellement suivies et exécutées, nous avons destiné la somme de deux mille écus de capital, laquelle, à notre départ de cette ville, sera délivrée en argent comptant, pour être employée en fonds fructueux, et les revenus ensuite administrés par ladite dame prieure et les daines religieuses de son conseil, lesquelles auront soin des dons et charités de quelque nature qu'ils soient, que l'on fera à ladite, à l'honneur de la très-sainte Vierge, et dont on sera tenu de rendre compte devant les personnes ci-dessus nommées, (car tel est notre bon plaisir). Et, pour plus de sûreté, nous avons signé le présent acte de notre propre main, et y avons apposé le grand sceau de notre chancellerie d'Etat.
Fait à Lille, le 30 juillet mil sept cent huit.
JOSEPH-CLÉMENT, archevêque-Electeur.




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