Notre-Dame de Philerme
La Vierge de Philerme avec et sans sa riza protectrice.
Sur ce qui reste de l'icône, on peut distinguer les contours du dessin initial qui sont ici décalqués
La Vierge de Philerme est une icône d'origine byzantine (tempera sur bois, 44 x 36 cm), actuellement exposée au Musée d'Art et d'Histoire de Cetinje pour en assurer une conservation optimale.
Elle
est séparée de la parcelle de la Sainte-Croix et la relique de la main
de Saint-Jean-Baptiste qui demeurent au Monastère de Cetinje au
Monténégro.
D'après une 'bulle pontificale' de 1497 elle serait arrivée à Rhodes pour échapper aux iconoclastes sous l'empereur Léon III.
En
arrivant à Rhodes, l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem trouva l'icône
placée dans un sanctuaire dans les forêts sur la colline de Ialysos.
La Madone de Philerme est pour les chevaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem leur bien le plus précieux.
Il tire son nom du sanctuaire sur le mont Phileremos
(du grec « qui aime la solitude ») à Rhodes, qui était déjà au centre
d'un culte populaire avant la conquête par les Chevaliers en 1306-1309.
Les
Rhodiens, qui la vénèrent sous le titre de Theotokos Filevremou (« La
Mère de Dieu de Phileremos) croient qu'elle a été peinte par saint Luc
et portée de Jérusalem à Rhodes vers l'an 1000.
Sa renommée, due aux miracles advenus par son intercession, s'étendait dans toute la mer Égée.
Origine de la dévotion à Notre-Dame de Philerme
église du monastère Saint Jean-Baptiste-in-Trullo à Constantinople
Monastère de Filerimos, Iálissos, Île de Rhodes
Les
Chevaliers ont découvert la chapelle de Notre-Dame de Philerme
lorsqu'ils ont émigré de Chypre à Rhodes, au sud-ouest de la ville de
Trianda et sur la colline nommée Ialysos.
La tradition rapporte qu'un homme désespéré était monté sur la colline pour se suicider dans les ruines d'un temple phénicien à Phaéton, divinité du soleil (sous le nom de Ténagès, un des sept fils d'Hélios et de Rhodé selon Hellanicos). Notre-Dame lui apparait alors éblouissante de lumière et d'un doux sourire, le convainc de renoncer et d'entrer en pénitence.
Une chapelle dédiée à Notre-Dame est érigée en souvenir de l'événement sur les ruines du temple solaire. Dans la chapelle, on place une icône miraculeuse, a priori, issue du monastère Saint Jean-Baptiste-in-Trullo à Constantinople et que l'on dit peinte par saint Luc à Jérusalem.
Cette apparition eut lieu un 13 octobre, date de sa commémoration.
Sa dédicace est :
« Afflictis spes mea rebus »
« Dans mon malheur, vous êtes mon espérance »
Le même jour, on fête le Bienheureux Gérard, fondateur de l'Ordre de Malte et la dernière apparition de Notre-Dame de Fátima.
« Afflictis spes mea rebus »
« Dans mon malheur, vous êtes mon espérance »
Le même jour, on fête le Bienheureux Gérard, fondateur de l'Ordre de Malte et la dernière apparition de Notre-Dame de Fátima.
De Rhodes à Malte
Église Notre-Dame-des-Victoires de La Valette
Les récits de voyageurs du XVe siècle
parlent de la citadelle sur le mont Phileremos et de l'icône avec son
sanctuaire et le monastère adjacent sur lequel les Chevaliers prodiguent
leur munificence.
Deux
nouvelles chapelles furent ajoutées au sanctuaire par le Grand-maître
Pierre d'Aubusson, après le siège de 1480 qui, selon Guillaume Caoursin,
témoin oculaire, avaient été établies en faveur des Chevaliers par
l'intercession de la Vierge et saint Jean le Baptiste.
En effet, l'apparition miraculeuse, sur la brèche dans la muraille, de la Vierge et des saints face aux hordes envahissantes, a mis ces derniers en fuite.
Sur le site de l'apparition, une grande bannière représentant le Christ en croix, la Sainte Vierge et Jean-Baptiste, est hissé et l'icône est déclarée Madone des Victoires.
En effet, l'apparition miraculeuse, sur la brèche dans la muraille, de la Vierge et des saints face aux hordes envahissantes, a mis ces derniers en fuite.
Sur le site de l'apparition, une grande bannière représentant le Christ en croix, la Sainte Vierge et Jean-Baptiste, est hissé et l'icône est déclarée Madone des Victoires.
Pendant
le siège, l'icône est transférée par sécurité à l'intérieur des murs de
la ville et la même précaution est adoptée en 1513 lors d'une menace
d'invasion, et durant le siège de 1522.
À cette dernière occasion elle est placée dans l'église Saint-Marc.
L'icône
est protégée par un panneau de cristal et est ornée de quatre « robes »
d'argent serties de perles et de pierres précieuses.
Après
la perte de Rhodes, l'icône a suivi les chevaliers pendant leurs sept
ans d'exil et entre 1524 à 1527, elle était vénérée dans la Collégiale
des Saints Faustin et Jovite à Viterbe.
À Malte, elle a été placée dans l'église Saint-Laurent de Birgu où elle a échappé à un incendie qui détruisit l'église en 1532.
Après
la construction de La Valette, elle fut transférée d'abord à l'église
de la Vierge des Victoires, puis à la co-cathédrale Saint-Jean de La
Valette, église conventuelle des chevaliers, quand une chapelle fut
prête à la recevoir.
De Malte à la Russie impériale
Copie de l'icône exposée à la vénération en la Basilique Sainte-Marie-des-Anges d'Assise
Le palais du Prieuré dans les jardins du palais de Gatchina
Après la conquête napoléonienne de Malte en 1798, le Grand-Maître Ferdinand von Hompesch est autorisé à sortir l'icône de l'île.
Le
12 octobre 1799, après la démission de Hompesch, elle est présentée,
avec les reliques de la « main de Jean-Baptiste » et un « éclat de la
Vraie Croix », au tsar Paul Ier de Russie qui avait, quant à lui, été élu grand maître par quelques chevaliers rebelles.
Bien
que l'élection ait été complètement irrégulière, il a été accepté dans
l'espoir que son influence rende l'île de Malte aux Chevaliers.
La présentation a été faite par le représentant de l'Ordre, le comte
Litta, dans le palais du Prieuré bâti tout exprès dans les jardins de la
résidence impériale de Gatchina à environ 40 kilomètres de
Saint-Pétersbourg (le Tsar a offert le palais du Prieuré, dont les
travaux avaient commencé à l'automne 1797, le 23 août 1799 à l'Ordre de
Malte).
Le
comte Giulio Litta, ambassadeur italien de l'Ordre de Malte qui épousa
en 1798 Yekaterina von Engelhardt, nièce et amante de Grigori Potemkine
Après
la mort de Paul en 1801, l'icône, recouverte d'une riza en or sertie de
pierres précieuses, est transférée dans la cathédrale de la Sainte-Face
du Sauveur au Palais d'Hiver à Saint-Pétersbourg.
La cathédrale de la Sainte-Face du Sauveur
au Palais d'Hiver en 1860
Au début du XIXe siècle, le tsar Nicolas Ier
de Russie commande une copie de l'icône pour être transportées dans les
processions et manifestations religieuses au lieu de l'original qui
était dans un état précaire.
Cette copie a survécu et est actuellement dans la Basilique Sainte-Marie-des-Anges d'Assise.
Son degré de fidélité est inconnu, et elle a souffert de repeints et d'une restauration maladroite.
Elle survit à la Révolution bolchévique de 1917 lors de la prise d'assaut du palais, grâce à sa translation, prévue pour un mois, dans l'église Saint-Basile de Gatchina avec les autres reliques des Chevaliers, pour la célébration du Transfert de Malte à Gatchina de la parcelle de l'arbre de Sainte-Croix, de la Mère de Dieu de Philerme et la relique de la main de Saint-Jean-Baptiste en leur honneur le 12 octobre, fête orthodoxe fondée en 1800 en souvenir du transfert de ces reliques en Russie.
De la Russie impériale au Monténégro
En
1920, après diverses péripéties, l'icône et les reliques se retrouvent
dans les bagages de l'impératrice douairière, Maria Feodorovna, qui
cherche asile dans son pays natal, le Danemark. Avant sa mort en 1928,
l'impératrice les a confiées à ses filles, la Grand duchesses Olga et
Xenia Alexandrovna, qui les transmettent au Président du Synode des
évêques orthodoxes russes en exil, l'archevêque Antoniye (ru) de Kiev et Galizia.
Elles
sont emmenées à l'église orthodoxe russe de la Résurrection du Christ
(construite entre 1923 et 1928) à Berlin, mais, en 1929, elles sont
transférées à Belgrade où, en avril 1932, elles sont officiellement
consignées à la garde d'Alexandre Ier de Yougoslavie.
Elles sont conservées dans la chapelle néo-byzantine Saint-André-le-Premier-Appelé
du palais royal de Dedinje jusqu'en 1941 lorsque, en raison de la
menace de l'invasion nazie, elles sont, apparemment, envoyées au
Monastère d'Ostrog, près de Nikšić, au Monténégro.
À
Cannes, la Princesse Hélène de Serbie, en plein accord avec sa tante,
la reine Hélène d'Italie, s'arrange pour faire cacher l'icône dans un
monastère des montagnes de Cetinje, « au milieu de gens qui étaient
restés très fidèles à Nikola Ier Petrović-Njegoš. »
L'annonce
de sa localisation, en mai 1997, par l'Ordre du Grand Chancelier est
faite au cours d'une réunion au Palazzo Ruspoli à Rome, où des membres
éminents de la noblesse romaine sont présents.
La
Princesse Emanuelle de Bourbon, duchesse de Ségovie, les représentants
du patricien Ruspoli, Massimo, Boncompagni. Les familles Ludovisi et
Pignatelli dont les ancêtres avaient servi militairement les grands
événements de la Méditerranée, les sièges de Rhodes et de Malte et de la
bataille de Lépante.
La Vierge de Philerme et la célébration de la Nativité de la Bienheureuse Vierge Marie
Tout
au long de l'histoire de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem,
l'anniversaire de Notre-Dame est maintenu avec une grande solennité en
action de grâces pour la levée du siège turc de Malte le 8 septembre
1565.
À
La Valette, à l'église de l'Ordre de Saint-Jean-Baptiste, il était
vénéré une ancienne icône de Notre-Dame qui avait initialement été
apportée de Jérusalem au sanctuaire sur le mont Phileremos à Rhodes
(d'où le titre). Une copie exacte est maintenant l'un des trésors de la
Basilique de Sainte-Marie-des-Anges à Assise.
Cette fête, qui retrace les privilèges de Notre-Dame au Christ Son Fils, a été introduit par le pape Serge Ier
(687-701), suivant la tradition orientale. L'anniversaire de Notre Dame
est étroitement liée à la venue du Messie : c'est la promesse, la
préparation et le fruit du Salut. Marie a été l'aube avant que le Soleil
de la Justice et le héraut pour le monde de la joie apportée par Notre
Sauveur.
L'église Saint-Basile de Gatchina
Ancienne
église orthodoxe russe de la Résurrection du Christ de Berlin remplacée
en 1938 par la Cathédrale russe de Charlottenbourg
La chapelle royale de Dedinje
Monastère d'Ostrog, au Monténégro
Source :
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