Saint Omer
La cathédrale Notre-Dame
La cathédrale Notre-Dame de Saint-Omer est une cathédrale catholique située à Saint-Omer dans le Pas-de-Calais, en France.
C'est
toujours une cathédrale car l'évêché est triple : Arras, Boulogne Et
Saint Omer. Il y a d'autres exemple en France ou le décret napoléonien
qui visait une seule cathédrale par département n'a pas été respecté .
Ce sont donc trois cathédrales , mais une seule cathédrale dite d'état .
Une seule cathédrale dont l'entretien et les réparations sont tous à la
charge de l'état. Pour les deux autres ce sera comme pour n'importe
quel bâtiment religieux suite à l'inventaire de 1905 . La commune en a
la charge. La encore il y a des exceptions en Moselle, haut Rhin ou bas
Rhin ou c'est toujours les règles du concordat qui s'appliquent .
Son édification a pris trois siècles, du XIIIe siècle au XVIe siècle, et son architecture mêle des éléments de styles gothique primitif, rayonnant et flamboyant avec une harmonie remarquable. La cathédrale abrite un riche patrimoine mobilier parmi lequel une horloge astronomique de 1558, un buffet d'orgue monumental, un tableau de Rubens et une dalle en labyrinthe.
Elle a le statut de basilique depuis 1879.
Histoire
Contexte historique : une difficile succession de tutelles...
L'Histoire
de la cathédrale est mouvementée. Toujours convoitée, elle a été le
témoin de nombreux conflits et a très souvent dû changer de tutelle. Du IXe siècle
à 1180, l’Artois fut incluse dans le vaste comté de Flandres. Elizabeth
de Hainaut, nièce de Philippe d’Alsace, épousa Philippe Auguste et
reçut la partie méridionale de la Flandre. À sa mort, son fils, le
prince Louis, hérita du domaine et son père géra le domaine comme
tuteur. En 1197, le comte de Flandre, Baudouin IX, voulut récupérer ses
biens. La guerre éclata à la suite de laquelle le traité de Péronne (2
janvier 1200) lui attribua le Nord avec les villes d’Aire et de
Saint-Omer. Par la suite, le roi de France, profitant de la mort de
Baudouin IX, s’adjugea à nouveau les villes perdues aux dépens du prince
Ferrand du Portugal.
Après la bataille de Bouvines (27 juillet 1214) et l’avènement du prince
Louis devenu Louis VIII, la Flandre fut reconstituée jusqu’à ce que
Louis IX (Saint-Louis) crée le 7 juin 1237 le comté d’Artois qu’il donna
en apanage à son frère Robert. Robert II mourut en 1302, laissant une
fille Mahaut, mariée à Otton IV, comte de Bourgogne, ainsi qu’un petit
fils Robert qui ne put malgré un procès récupérer l’Artois. La fille de
Mahaut, Jeanne, veuve du roi de France Philippe V, mourut très vite et
sa fille Jeanne II, épouse du duc de Bourgogne Eudes IV, prit possession
de l’Artois. Les ducs de Bourgogne se succédèrent ensuite à la tête de
l’Artois qui connut pendant cette époque son âge d’or.
Après
la mort de Charles le Téméraire (5 janvier 1477), Louis XI s’empara
d’une partie de l’Artois mais échoua devant Saint-Omer. Marie de
Bourgogne, fille unique de Charles le Téméraire, épousa Maximilien
d’Autriche fils de l’empereur Frédéric III. Ses domaines, notamment la
Flandre et l’Artois, passèrent dans la maison d’Autriche.
Elle
laissa deux enfants, Philippe et Marguerite. Cette dernière, fiancée au
dauphin Charles, devait apporter après le traité d’Arras (23 décembre
1482), la Flandre et l’Artois, mais le fit définitivement en 1493 et le
traité de Senlis (23 mai 1493) donna l’Artois à son fils Philippe IV.
Celui-ci mourut en 1506 et son fils Charles (plus tard l’empereur
Charles Quint) obtint l’Artois et en fit le Conseil d’Artois. Après la
mort de Philippe II (1598) et de sa fille (1634), l’Artois revient au
roi d’Espagne Philippe IV.
À
la suite de nouveaux combats entre Français et Espagnols, la Traité des
Pyrénées en 1659 céda à la France l’Artois moins Aire et Saint-Omer. En
1672, Louis XIV entre en conflit avec la Hollande et les troupes
espagnoles reviennent en Artois. Celles-ci sont défaites, Saint-Omer
capitule le 20 avril 1677 et le traité de Nimègue du 17 septembre 1678
rattache l’Artois à la France.
Pendant
la guerre de succession d’Espagne, l’Artois est de nouveau envahie,
Saint-Omer assiégée et la paix d’Utrecht du 11 avril 1713 confirma le
rattachement de l’Artois à la France. Louis XV donnera en 1757 le titre
de Comte d’Artois à son petit-fils qui deviendra Charles X" (Heringuez,
2000: 3,4).
Histoire : de Thérouanne à Saint-Omer
Dagobert
(629-639) réorganise le diocèse de Thérouanne et nomme à sa tête
Audomarus (Omer). Son hagiographe, c’est un moine de Saint-Bertin (vers
820). D’abord Sithiu, installation de l’abbaye de Sithiu vers 649-551,
de Saint-Bertin. Sithiu se fonde aussi contre le paganisme.
Vers 651 et pendant deux siècles, insula sithius ne fait qu’un monastère à l’instar de Lérins avec divers oratoires, puis en 663, une chapelle est érigée par Saint-Omer.
Le diocèse de Thérouanne en 709 env. était alors bien inséré dans le domaine mérovingien.
Ces terres de la Morinie avaient été faiblement romanisées.
Omer
eut un rôle actif dans le mouvement de réforme de l’église
mérovingienne et dans la christianisation des pays situés au nord-ouest
des royaumes francs.
D’abord deux monastères construits, en haut Notre-Dame, et en bas, Saint-Pierre et Saint-Bertin.
Ce serait vers l'an 820, que le 11e abbé de Saint-Bertin institue l’église en haut de la collégiale, y installe 30 chanoines et la dote du tiers de tous les biens communs.
Chaque maison du chapitre (au sein de l’enclos) porte un nom.
En
l'an 1033, un incendie de la chapelle de Saint-Omer provoque un
sinistre et est construite une nouvelle église, puis à nouveau un
sinistre la frappe à la fin du XIIe siècle.
An 1050 : Saint-Omer (nom donné à la ville).
Vers 1165 (gothique) canalisation de l’Aa qui developpera Saint-Omer.
Écrite par Jean III, abbé de Saint-Bertin (1186-1230), peut-être dans les premiers temps de son long abbatiat, la Vita Sancti Erkenbodonis Confessoris
a vu le jour au moment où se préparait et commençait la reconstruction
de la collégiale de Saint-Omer. Il s'agit du manuscrit 698 de la
bibliothèque municipale de Saint-Omer.
Ce
sont les chanoines qui ont construit durant trois siècles la collégiale
de Saint-Omer, aujourd’hui cathédrale. Le chef des chanoines était le
prévôt.
La première pierre est déposée entre 1192 et 1207.
L’église de Saint-Omer est consacrée par l’évêque de Thérouanne.
Charles Quint détruit Thérouanne, la tête de l’évêché est alors à Saint-Omer.
Charles Quint abdique en 1555. Fin de Thérouanne sous Charles Quint. Thérouanne était romaine (cardo et decumanus
axes othogonaux des rues). Traité du Catteau-Cambrésis en 1559 (fin
définitive de Hesdin puis de Thérouanne). Thérouanne a été fouillée puis
restituée en volumes (XXe siècle).
Période d’ « humanisme erasmien à Saint-Omer » (1499-1550).
La
Cathédrale devient un bastion de la Contre-Réforme catholique contre le
protestantisme et les iconoclastes. Le diocèse de Thérouanne avait été
divisé en pleine Contre-réforme catholique pour multiplier le nombre
d’évêchés (Concile de Trente 1545-1563).
1677 : traité de Nimègue, Louis XIV annexe l’Artois, Saint-Omer devient française.
Fin XVIIe siècle,
Jules-Hardouin Mansart (mieux connu pour Versailles) construit le
palais épiscopal, résidence des évêques. Un accès direct à la cathédrale
est ménagé pour l’évêque entre le palais et la chapelle d’axe.
1758 : date du plan-relief de Saint-Omer.
1790 suite à la Révolution elle n’est plus cathédrale. Période de la Terreur entre 1793 et 1794.
1810 :
date du cadastre napoléonien. L’enclos Notre-Dame a conservé à travers
les siècles l’essentiel de son tracé médiéval, École Notre-Dame mise à
part. 5 maison claustrales présentent encore des restes d’architecture
du XVIIe et du XVIIIe siècle.
XIXe siècle :
dans la lignée de Prosper Mérimée et de Viollet le Duc, Prosper Morey
met en place lentement un service des monuments historiques, qui a pour
but de restaurer la cathédrale d’alors, à ce moment église Notre-Dame.
Étapes de l'édification
Modeste chapelle à l'origine, au VIIe siècle, on construisit une église sur le site aux environs de 1052 ; celle-ci fut endommagée vers 1200 par un incendie.
On
commença alors à reconstruire le chœur, le déambulatoire et les
chapelles rayonnantes, puis en 1263, on construisit le transept. Les
travaux ont avancé lentement et s'échelonnent du XIIIe au XVIe siècle. Bientôt l'église devint collégiale.
Le croisillon sud du transept fut allongé en 1375 – 1379
et on entreprit alors la reconstruction de la nef. L'édification des
chapelles latérales de la nef date des années 1386 à 1403. Les plus
anciennes furent construites au sud. La nef centrale ne fut achevée
qu'en 1473, et ses voûtes en 1506.
De
1449 à 1472, Jehan de Meldre, maître d'œuvre procéda à l'allongement du
croisillon nord du transept. À cette époque la tour à l'ouest qui était
restée romane fut consolidée et rehaussée. À partir de 1473 et jusqu'en
1521, on procéda à la construction de la tour occidentale autour de
cette tour romane. Celle-ci fut ainsi rhabillée et reçut un décor inspiré de celui de l'abbatiale Saint-Bertin
(construite entre 1431 et 1500). Les sculptures du portail occidental
furent réalisées de 1511 à 1515, par les sculpteurs brugeois Jean et
Josse Van der Poele.
La flèche surmontant la croisée date de 1486.
En 1553, la ville de Thérouanne toute proche, où se trouvait l'évêché de l'Artois, fut totalement rasée par les troupes de Charles Quint, au cours d'un conflit qui l'opposait au roi de France Henri II.
Du sel fut symboliquement répandu sur le sol de la ville. Dans les
années qui suivirent, il fut décidé de partager le diocèse de
Thérouanne, afin de respecter les frontières entre le royaume de France et les Pays-Bas espagnols. Ainsi fut créé en 1559 le diocèse de Saint-Omer et la collégiale Notre-Dame devint cathédrale en 1561.
En
1606, la flèche de la croisée fut détruite par un ouragan. En 1610, on
réalisa le cadran solaire du portail sud, et en 1628, on procéda au
renouvellement de la chapelle axiale que l'on nomme épiscopale et
requise par le nouveau role d'évêché de St Omer mais qui endossa aussi
le rôle de chapelle mariale bien plus tard.
Le XVIIIe siècle
apporta encore quelques embellissements : l'importante chaire,
installée en 1714 en provenance de l'église des Dominicains de
Saint-Omer, est due au sculpteur Danvin ; puis en 1717, fut installé le
superbe buffet d'orgue des frères Piette, avec une remarquable statuaire
en bois. Le trône épiscopal et les boiseries du chœur datent de 1753.
En
1792, la cathédrale, fermée au culte, fut transformée en magasin à
fourrage. Contrairement à bien d'autres églises, Notre-Dame n'eut que
peu à souffrir du vandalisme des révolutionnaires. Par le concordat de 1801, le diocèse de Saint-Omer fut définitivement supprimé, au bénéfice du diocèse d'Arras.
Redevenue simple église, Notre-Dame est néanmoins élevée au rang de basilique par le pape Léon XIII en 1879. Elle abrite à ce titre l'ombrellino basilical.
Architecture
La
plus grande particularité de cette cathédrale est d’avoir été
construite en trois cents ans et que donc vous y trouverez du roman, du
gothique primitif, du gothique rayonnant et enfin du gothique
flamboyant. Le tout avec une harmonie exemplaire.
Dimensions
- Longueur : 120 mètres
- Largeur de la cathédrale : 74 mètres
- Hauteur de la cathédrale : 84 mètres
- Largeur de la nef : 30 mètres
- Hauteur sous voûtes : 23 mètres
Hauteur de la tour 50 mètres
Le chœur
Des
chapelles sont logées de façon biaise (dans les angles entrants
transept/chœur) : ce modèle est retrouvé à Ypres et à Tournai. Les
chapelles biaises sont associées à un plan de déambulatoire que l’on
retrouve à Saint-Quentin et à Troyes.
Le déambulatoire
Il
se constitue de 3 chapelles rayonnantes. La chapelle de l’axe de la nef
est refaite en 1628 et en 1898 (le plan roman du chœur est maintenu).
Le transept
On l’allonge au XIVe siècle, car entre 137 et 1389, on prolonge le bras sud du transept de deux travées. À la fin du XVe siècle on fit la même chose au Nord.
Les nervures des voûtes du transept sont prismatiques. Le triforium est interrompu dans le transept par des tribunes.
La
croisée du transept fut surmontée au centre en 1486 d’un petit clocher
destiné à recevoir un carillon (comme à Saint-Bertin auparavant), mais
cette élégante tourelle fut renversée en 1606 par une tempête.
Nef et bas-côtés
Hauteur
23 mètres/Largeur 10 mètre, pas du style rayonnant où l’on cherchait
sans cesse plus de lumière. Le clocher porche est un rhabillage de celui
du XIIe siècle.
La tour orthogonale flanc sud abrite à l’étage supérieur le trésor et à l’étage inférieur la sacristie.
Les voûtes datent du XIVe siècle.
Vers
1190, Soissons et Chartres proposent le schéma qui deviendra le modèle
classique d’élévation de la nef (trois niveaux dont un triforium). Ce
triforium (de Saint-Omer) est comparable à Notre Dame et à Saint-Sauveur de Bruges.
Des arcs trilobés supportent des trèfles aux lobes brisés, ce modèle
bertinien sera repris dans le Brabant. La nef est contemporaine à la
collégiale de Saint-Quentin (1400-1450). Les chapiteaux aux choux frisés
(décor alors peu commun vers cette période de flamboyant).
Les
piles sont cantonnées (style de Chartres), noyaux circulaire (ou
cylindrique) et 4 colonnettes (support rémois) engagées. Seuls les deux
piliers qui précèdent le chœur sont cantonnées de 5 colonnes par souci
de symétrie avec les faces des piliers de la croisée du transept. Les
bases sont constituées de deux tores déprimées séparées par une scotie.
Le triforium
Le triforium
est aveugle, coinçons percés. Sous le triforium court une large
guirlande de feuilles et de fleurs : 6 têtes humaines sont mêlées à
cette sorte de frise. Les moulures du triforium forment un trilobe
pointu.
Le croisillon nord est construit entre 1449 et 1472 avec un triforium grille (le style flamboyant s’y fait voir).
Les
fenêtres hautes sont reléguées dans la lunette de la voûte (élévation
comme à Saint-Martin de Ypres). Le Tympan est ajouré d’un réseau de
mouchettes.
Les voûtes actuelles datent de 1506 (étaient-elles sexpatrites à l’origine ?)
Portail méridional (du jugement dernier)
Il s'agit du seul tympan du Jugement du XIIIe siècle conservé dans le Nord de la France.
Un trumeau : statue de saint Omer, évêque de Thérouanne, remplacée au XVIe siècle
par une statue de la Vierge. (Attributs de Saint-Omer : - grappes de
raisins, - châsse fleurie, - source jaillie sous le bâton pastoral).
La
composition du Jugement Dernier se déroule souvent en 5 actes (1. Les
signes précurseurs, 2. L’apparition du juges, 3. La résurrection des
morts sortants de leur tombeau, 4. Le jugement, 5. La séparation des
élus et des damnés).
Ici dans le premier acte, les signes précurseurs sont manifestés par la présence de deux anges agenouillés.
Ici
le Christ est debout, à Thérouanne il était assis, pour montrer son
règne ; et en revanche il est ici debout pour symboliser la caractère
surprenant de sa venue.
Nous
voyons l’ostension des armes : les anges montrent les attributs de la
passion, puis l’ostension des plaies : le Christ lève les bras, les
intercesseurs sont Marie et Jean.
Nous
observons la résurrection des morts, les damnés et l’enfer, une frise
végétale, pas de pesage des âmes sur ce typan, Satan est représenté
(avec une fourche).
Les
élus et le ciel sont dans davantage d’espace, la mitre est portée par
l’évêque, la couronne par le roi et Abraham porte les élus sur ses
genoux.
Les
4 encorbellements qui supportent le linteau sont ornés de deux anges,
de Job et de Daniel avec un lion. (selon certaines hypothèses il
s’agirait de Samson et non pas de Daniel).
Le
soubassement comprend une série de niches à frontons triangulaires
comprenant des sculptures tirés de la vie et des miracles de Saint-Omer
(copiés d’après les motifs sculptés 100 ans auparavant sur son tombeau
visible dans la nef). Il ne reste que 4 motifs, les anges sous dais ont
disparu. La partie inférieure devait être garnie d’un réseau sculpté,
treillis de losanges portant des fleurs de lis, des fleurons crucifères
et des tours qui seraient les tours de Castille.
Au dessus, une rose du XIVe siècle
surmontée d’un cadran solaire tracé en 1610. Le haut du pignon est
percé d’un oculus destiné à éclairer les combles, puis 3 niches ont reçu
des statues, dont celle de Saint-Omer. Elles sont surmontées de
couronnement triangulaires ornés ; enfin, le sommet porte 3 clochetons à
pinacles, un au centre, deux aux angles latéraux.
Dans
sa conception générale, le programme dérive du portail du Jugement
d’Amiens (vers 1220-1235) au sommet duquel le juge christ, certes assis à
Amiens, est aussi encadré des intercesseurs, de deux anges portant les arma christi
et de deux anges agenouillés en prière tandis que les anges de
l’Apocalypse sonnant de la trompette se trouvent relégués aux extrémités
du registre inférieur où est représentée la résurrection des corps.
Intérieur
Horloge astronomique
L'horloge astronomique de 1558
Gemma Frisius par Issac Bullart (1682)
L'Horloge astronomique date de 1558. C'est l'œuvre de Pierre Enguerran,
horloger de Saint-Omer, sur commande du chapitre de la Collégiale à la
date du 16 août 1555. Le cadran astrolabique est encore dans son état
originel.
Cette
horloge est en fait la seconde horloge de cette cathédrale. C'est en
1385 que l'on trouve son existence car il y est fait des travaux de
restauration de la lune et du soleil. C'était donc, déjà, une horloge
astronomique.
Au
vu de toutes les indications et du peu de pièces en mouvement, cette
horloge est unique en Europe. Elle ne dérive que de 30 secondes par
semaine. Afin de caler correctement cette horloge, un très grand cadran
solaire a été exécuté en 1610, et porte les signes du zodiaque. Des
calculs complexes ont été nécessaires à sa réalisation et sont attribués
à Gemma Frisius (1508-1555) et à son neveu et successeur Arsenius Frisius.
Trois mécanismes sont en actions synchronisées : le mécanisme de l'horloge, le mécanisme des sonneries, le mécanisme de l'astrolabe. L'entraînement du mécanisme d'horloge était assuré par un poids; originellement une couleuvrine de 47,2 kg suspendue à un câble enroulé sur un tambour. La régulation est assurée par un échappement constitué d'une roue de rencontre, un axe à palettes surmonté d'un foliot
permettant un réglage par la position des masses placées sur chaque
extrémité du foliot. Elles permettent de régler le rythme du va-et-vient
grâce aux masses appelées aussi régules. Le mécanisme des sonneries
s'effectue par un jacquemart au-dessus de l'horloge, il sonne les heures
et demi-heures sur le même timbre les quarts et trois-quarts par une
clochette. L'astrolabe fonctionne avec cinq rouages dont trois
solidaires de l'aiguille des heures, de l'araignée, de la lune, les deux
derniers sont alloués aux satellites un et deux. Le mouvement de
l’horloge est transmis au rouage solidaire des aiguilles des heures avec
168 dents qui effectue sa rotation en 24 heures un septième de 168. Il
supporte les axes des satellites de 52 dents et 100 dents. Leurs axes
effectuent une rotation en 24 heures.
Les grandes orgues
Les grandes orgues de la cathédrale Notre-Dame de Saint-Omer
C'est sur les grandes orgues que Rouget de Lisle aurait entendu un oratorio du maître de chapelle Grisons dont il se serait inspiré pour composer l'air de La Marseillaise.
Le buffet d'orgue a été réalisé en 1717. Les grandes orgues ont été remaniées par Aristide Cavaillé-Coll qui les dota de 49 jeux en 1853.
Tombeaux et mausolées
Le plus connu est sûrement le mausolée d’Eustache de Croÿ, mais il y a aussi la Vierge à l’Enfant, le songe de St Joseph, la Vierge au chat et l’ange pleureur.
À
gauche se trouve l’évêque sur son prie Dieu. Il faut admirer les
finesse du travail de Jacques du Broeucq. À droite il y avait une femme
en longs vêtements tenant un calice. Elle était le symbole de la Foi.
Les révolutionnaires substituèrent une pique au calice et elle devint
ainsi la déesse de la liberté. Elle fut placée sur le char du "triomphe
de la raison", et elle est aujourd’hui disparue. Entourant ce mausolée
il y avait 2 anges, ou putti pleureurs, dont un seul subsiste. Il est
aujourd’hui au dessus du monument funéraire de Jean Bur sous l’orgue du
côté des fonds baptismaux. En (1543) Lamberte de Brimeu, qui avait fait
construire ce mausolée, y fit déposer le corps d’un enfant d’Adrien de
Croÿ. Le 7 Juin (1553) c’est le coeur d’Adrien qui y est déposée. Puis
elle viendra elle même reposer auprès de son fils.
La Vierge au chat, et le songe de St Joseph. Ces 2
reliefs sont dans le collatéral Sud. Selon la tradition ils
proviendraient de de la Chartreuse de Longuenesse. Très similaires en
taille, leur attribution à Jacques du Broeucq a fait l’objet de débats,
Mains détails ont permis de confirmer leurs origines. Par exemple par
rapport au retable de St Jean l’évangéliste dans l’église de Mons où
l’on retrouve le même visage de l’ange, par la chevelure de la Vierge
etc.
La
Vierge à l’Enfant. Ce relief signé à la ceinture, provient du monument
funéraire de Philippe de Ste Aldegonde, grand bailli de St-Omer. Il
appartenait à la Chartreuse de Longuenesse. Il est visible dans une des
chapelles du collatéral Nord, la chapelle des Vocations. Là encore il
faut admirer la finesse des traits, l’expression de Marie, le sourire de
l’Enfant. Le fragment que possède la cathédrale faisait partie d’un
ensemble beaucoup plus imposant. Malheureusement les gisants et la femme
de Philippe de Ste Aldegonde qui en subsistaient au (XIXème siècle)
furent vendus par le conseil de fabrique de la Cathédrale pour en faire
de la chaux.
Peut
être d’autres, qui figure dans le dossier de la Cathédrale au ministère
de la Culture, il est fait mention d’un relief appartenant à la
collection personnelle de Monnecove, de 2 petits bas reliefs appliqués
contre les murs de la Cathédrale, une scène du Calvaire et la descente
de Croix, d’un monument funéraire de Françoisd’Audenfort très mutilé à
l’église St Denis, du jubé de St Bertin.
- le cénotaphe de saint Omer,
- le tombeau de saint Erkembode,
- le mausolée d'Eustache de Croÿ (1540) du sculpteur Jacques Du Brœucq (1540).
Labyrinthe
Labyrinthe de la cathédrale Notre-Dame de Saint-Omer, copie de celui de l'abbatiale Saint-Bertin de Saint-Omer
Elle possède un des rares labyrinthes des cathédrales françaises.
Le labyrinthe est daté de 1716, c'est une copie en réduction de celui situé dans l'Abbaye Saint-Bertin de Saint-Omer, construit par le chanoine Lambert au XIIe siècle.
Contrairement aux labyrinthes symboliques de la cathédrale d'Amiens ou de Chartres
dont le chemin est très épuré, celui-ci est complexe. Il mesure
49 carreaux de côté, soit 1 240 carreaux noirs et 1 161 carreaux blancs.
Le centre représente une croix noire, appuyée de 9 carreaux blancs. Le
labyrinthe de la cathédrale de Saint-Omer, de forme carrée, se trouve à
la croisée du transept et de la nef. Il est parfois difficile à voir
dans sa totalité car l'usage de la cathédrale et la position du
labyrinthe le placent souvent recouvert soit d’une estrade soit d’un
autel.
Comme les autres labyrinthes, il est chargé de représenter symboliquement le calvaire du Christ sur son chemin de croix, symbole lui-même du chemin d'une vie vers la consécration divine.
Le jour de Pâques,
les pèlerins pouvaient parcourir à genoux le chemin qui mène à la
croix, comme substitut de pèlerinage à Jérusalem. Ce chemin de croix
portait le nom de Lieue, et nécessitait un parcours d'une heure.
Œuvres d'art
Descente de croix de Rubens (1616)
La cathédrale Notre-Dame possède un certain nombre d’œuvres d'art parmi lesquelles :
- un tableau de Rubens représentant la descente de la croix, en fait une re-déposition (il y en a 5 dans la région Nord Pas de Calais),
- une Vierge au Chat (haut relief placé entre deux chapelles méridionales),
- une représentation de Chadrak, Méchak et Abed-Nego dans la fournaise avec l'ange salvateur (haut relief d'une sépulture - chapelle absidiale méridionale),
- le triptyque dit du Grand Dieu de Thérouanne (près de l'astrolabe mentionné ci-dessus),
- un dallage, aujourd'hui placé contre un mur près de l'entrée Nord, représentant un pèlerin à quatre chaussures (de retour de Compostelle ?),
- des dalles du XIIIe siècle montrant que bien avant Jean de la Fontaine, les fables ont existé!
Fonts baptismaux
Les fonts baptismaux proviennent de l'ancienne église Sainte-Aldegonde qui se situait sur la place du Vieux-Marché, actuelle place Victor-Hugo.
Culte
Avec
onze autres églises des environs, la cathédrale Notre-Dame forme la
paroisse Saint-Benoît en Morinie. Le curé est Monsieur l'abbé Laurent
Boucly.
Du lundi au samedi, la messe y est célébrée à 8 h 30 et aussi le lundi à 17 h.
Le dimanche, la messe y est célébrée à 10 h.
La messe du dimanche soir à 18 h est célébrée à la chapelle Sainte-Croix de Longuenesse.
La cathédrale est ouverte la majeure partie de l’année de 8h à 18h, et du 1/10 au 31/03 de 8h à 17h.
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