Saints Agoard et Aglibert
Martyrs à Créteil 5e ou 7e siécle
Agoard et Aglibert auraient été martyrs à Créteil vers 400.
Ils seraient décédés au Ve siècle.
Tradition et légende
La légende hagiographique de saint Agoard est citée vers 865 dans le martyrologue du moine bénédictin Usuard.
Selon ce texte, remis aujourd'hui en cause par les historiens qui le qualifient de « montage incohérent », Agoard résidait à Créteil près de Paris.
Il fut massacré vers l'an 400 avec sa famille et ses amis, dont saint Aglibert.
Au début du XXe siècle, une croix marquait encore l'endroit que la tradition tenait pour le lieu du martyre.
Crypte de l'église Saint-Christophe de Créteil
Les reliques de saint Agoard et de saint Aglibert se trouvent dans la crypte de l'église Saint-Christophe à Créteil.
Vénération
Saint Agoard et Saint Aglibert sont fêtés localement le 24 juin.
Il ne nous est parvenu sur les deux saints Agoard et Aglibert que la certitude de leur martyre.
Le temps vers lequel il est arrivé ne nous est point assuré, on le place communément vers Tan 400.
Les martyrologes nomment ces deux saints au 24 juin, quoique leur féte ne soit célébrée que le 25 juin dans l'Église de Paris.
Étrangers et venus des bords du Rhin, Agoard et Aglibert vivaient établis au village de Créteil à deux lieues de Paris : attirés ; puis bientôt convertis à la foi chrétienne par le zèle et les touchantes prédications des bienheureux Altin et Êoald, les nouveaux convertis se distinguèrent par leur vie toute chrétienne et par leur zèle à propager dans les autres le culte du vrai Dieu, la grâce de la rédemption et le bienfait de la croix.
Un temple d'idoles renversé et détruit les fit connaître et les signala à la vengeance des païens : les uns disent que ce fut un gouverneur qui ordonna leur martyre ; d'autres les font mourir de la main des Vandales.
Agoard et Aglibert sont particulièrement honorés dans l'église de Paris et à Créteil, lieu de leur retraite, et qui parait aussi avoir été celui où par leur sang ils ont rendu témoignage de leur foi.
On honore dans le diocèse de Paris la mémoire de saint Agoard et de saint Aglibert, mis à mort pour la défensed e la foi à une époque très reculée.
Les légendes ne précisent pas bien l'époque et les circonstances de leur martyre, mais les traditions s'en sont conservées dans le diocèse.
Le martyrologe d'Usuald nomme au 24 juin saint Agoard, saint Aglibert, et d'autres immolés en même temps.
Les noms de saint Agoard et de saint Aglibert se trouvent dans les litanies des saints du diocèse ; et les anciens bréviaires font mention d'eux.
L'oraison que l'on récite aujourd'hui en leur honneur est la même que celle de ces bréviaires.
Ces saints sont particulièrement honorés à Creteil près Paris, où l'on croit qu'a eu lieu leur martyre.
L'église du lieu est considérée comme une des plus anciennes du diocèse.
Suivant un titre trouvé dans les châsses qu'on y conserve, elle aurait été dédiée par l'évêque de Paris en 1466, et les châsses auraient été posées alors dans l'église.
Suivant un autre titre, cette église ayant été souillée en 1652 par la résidence de la cavalerie du prince de Condé et du duc de Lorraine, fut bénite de nouveau le 25 octobre de cette année par Étienne Poiliot, curé de Creteil, avec la permission du cardinal de Retz, coadjuteur de Paris.
En 1793, les châsses de saint Agoard et de saint Aglibert furent enterrées dans le cimetière pour échapper à la profanation ; elles en furent retirées le 24 juin 1795, lors de la réouverture de l'église où elles furent replacées, ainsi que cela est consigné au procès-verbal dressé le 11 août 1805 par M. Saladin, curé de Charenton, et dans un autre procès-verbal dressé le 6 juillet 1806 par M. l'abbé d'Astros, grand-vicaire du diocèse.
Les faits sont attestés par des habitants qui avaient enterré et déterré lesdites châsses et par ceux qui en avaient été témoins.
Ces châsses n'étaient plus scellées, et M. d'Astros donna commission à M. Saladin de procéder à leur scellement, ce que celui-ci exécuta le 21 avril 1807, ainsi qu'il résulte d'un procès-verbal trouvé dans les châsses avec les précédents.
Les reliques étaient anciennement vénérées dans le pays.
Un titre sur parchemin trouvé dans une des châsses porte que le 30 septembre 1637, Anne d'Autriche vint en pèlerinage de Sainl-Maur où était alors la cour, visiter avec sa suite les tombeaux de saint Agoard et de saint Aglibert.
On a trouvé également dans la châsse une bulle de Clément X, du 17 octobre 1672, qui accorde des indulgences â une confrérie érigée à Creteil sous l'invocation de saint Agoard et de saint Aglibert, bulle visée par l'ordinaire qui en a autorisé la publication. Cette autorisation a été réitérée par le cardinal de Noailles en 1713.
Mais outre les châsses déposées sur l'autel de l'église de Creteil, il y avait dans une chapelle soutenante un tombeau que l'on croit avoir reçu autrefois les ossements des compagnons du martyre de saint Agoard et de saint Aglibert.
Ce tombeau n'avait pu être soustrait aux fureurs d'une époque désastreuse, et sa couverture démolie laissait à découvert un grand nombre d'ossements mêlés à des décombres, ainsi que les débris d'une caisse qui renfermait ce précieux dépôt.
M. le curé de Creteil, désirant faire réparer ce tombeau, pria M. l'archevêque d'envoyer sur les lieux un grand-vicaire pour constater l'état du monument et en retirer les reliques.
La requête était du 13 juin 1835.
Les membres de la confrérie de saint Agoard et de saint Aglibert qui venait de se réformer à Creteil se joignirent à la demande du curé.
M. l'archevêque chargea de la commission M. l'abbé Quentin, grand-vicaire et promoteur du diocèse, qui se rendit sur les lieux le 17 juin 1835.
M. l'abbé Quentin,assisté de M. Paulet-Touruemire, curé de Greleil, de M. Clianal, curé de Maisons-Alfort et des membres de la fabrique et de la confrérie, étant descendu dans la chapelle souterraine qui est divisée en trois nefs et soutenue par des colonnes, reconnut le tombeau indiqué ci-dessus et placé à peu de distance de l'autel.
Les assistants déclarèrent que la tradition unanime de ce pays était que ce tombeau renfermait les ossements des compagnons de saint Agoard et de saint Aglibert, qui avoient été immolés pour la foi en même temps qu'eux.
M. l'abbé Quentin ayant examiné le tombeau, vit que les ossements y étaient mêlés avec les décombres, et que le tombeau n'était pas fermé.
M. l'abbé d'Astros avait chargé en 1806 M. Saladin de clore le tombeau, mais cela n'avait pas été fait.
On trouva dans te tombeau les débris d'une boîte dans laquelle les reliques avaient été renfermées ; mais il y avait encore les empreintes d'un cachet avec les initiales S G ; S. qui étaient celles de M. Saladin.
Une boite neuve en bois de sapin ayant été apportée, on y a réuni les ossements épars dans le tombeau avec les décombres.
M. l'abbé Quentin s'est chargé de ce travail avec les deux ecclésiastiques présents.
Mais comme le tombeau avait été violé en 1793 par les profanateurs, on reconnut qu'il y avait jusqu'au fond des ossements mêlés avec les décombres, et il fallut faire venir un ouvrier pour sortir tous les décombres avec une pelle.
Alors on a visité ces décombres et on en a séparé tous les ossements et parcelles d'ossements qu'y s'y trouvaient.
Ces ossements étaient en grand nombre, et quelques-uns appartenaient à des enfants. On les a recueillis tant dans la boite que dans un amict et la boîte et l'amict ont été liés et marqués et fermés du sceau de l'archevêché. Les décombres extraits du tombeau ont été portés dans le cimetière.
M. le grand-vicaire étant remonté dans l'église, a visité les châsses placées sur l'autel.
Elles étaient fermées et cachetées.
Dans l'une on a trouvé les authentiques, entre autres les procès-verbaux des visites de 1805, 1806 et 1807.
Il était dit dans un de ces procès-verbaux, qu'on n'enterrait jamais dans la chapelle souterraine, et que l'opinion constante était que les ossements trouvés dans les décombres du tombeau ne pouvaient-être que ceux des saints martyrs.
Les châsses ont été munies de nouveau du sceau de l'archevêché, et la boite et l'amict ont été enfermés dans une armoire de la sacristie.
Un procès-verbal a été dressé «le cette visite et signé de M. l'abbé Quentin, des deux curés et de treize autres personnes.
Six jours après, et le 23 juin, M. l'abbé Quentin est retourné à Creteil avec un médecin de Paris,
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