Te Deum
Célébration du Te Deum Ecuménico de Fiestas Patrias, à Santiago du Chili (18 septembre 2006)
Le Te Deum est une hymne chrétienne, titre abrégé des premières paroles en latin, Te Deum laudamus (« Dieu, nous te louons »).
Cette prière, dont l'origine est mal connue mais datant sans doute du Moyen Âge, peut être chantée le dimanche et certains jours de fête, mais également lors d'occasions festives comme les processions ou les victoires.
Histoire
Origines
L'origine de cette hymne est inconnue, bien qu'on puisse la faire remonter au moins au Moyen Âge.
La tradition lui attribue différents créateurs :
- dans le bréviaire romain, ce chant est parfois appelé hymne ambrosienne, par référence à saint Ambroise de Milan ;
- selon Dom Morin, c'est Nicétas de Rémésiana qui l'aurait composée ;
- le Te Deum aurait depuis longtemps tenu une place importante dans l'histoire de la ville de Milan et certains pensent qu'il fut inspiré des écrits de saint Cyprien de Carthage;
- enfin, un légende de la fin du VIIIe siècle voudrait qu'elle fût spontanément composée et chantée par trois saints la nuit du baptême de saint Augustin.
La première mise en mélodie du Te Deum daterait du XIIe siècle, et la première mise en musique polyphonique du XIVe siècle.
Il peut être chanté de différentes manières : dans la liturgie des heures, il est psalmodié par deux chœurs qui alternent les versets, comme dans la psalmodie, sur une mélodie grégorienne, ou encore être chanté en polyphonie savante à plusieurs voix, parfois accompagnée d'un orchestre et entrecoupé d'intermèdes instrumentaux (écouter Tonus Sollemnis).
Sens et usage
Usage courant
Dans
les rites latins, le Te Deum est chanté ordinairement durant la
liturgie des heures, à l'office de matines, les dimanches et à certaines
fêtes, après la proclamation de l'évangile.
Dans l'Église anglicane, il est chanté tous les jours de l'année. Il est aussi chanté comme hymne d'action de grâce liturgique lors de certaines circonstances particulières, au choix et jugement de l'ordinaire du lieu.
Traditionnellement, on chante le Te Deum le 31 décembre. (Par exemple, les fidèles de l'Opus Dei le chantent ou le récitent le dernier jour de l'année avant la Messe de Minuit ou durant l'Exposition du Saint Sacrement).
Mais on peut aussi le faire en remerciement d'une faveur particulière comme un baptême, l'élection d'un pape (comme de fut le cas le 19 mars 2013 lors de la messe d'entrée en fonction du pape Francois), la consécration d'un évêque, la profession d'un religieux, la publication d'un traité de paix, un couronnement ou une victoire militaire.
Par exemple : après leur victoire lors de la Bataille de Turin en 1706 sur les troupes de Louis XIV, le duc Victor-Amédée II de Savoie et le prince Eugène, à leur entrée en libérateurs dans Turin, firent célébrer, suivant l'usage, un Te Deum pour commémorer cette victoire. En 1212, après la Bataille de Las Navas de Tolosa l'archevêque de Tolède et les croisés entament un Te Deum pour rendre grâce à Dieu de cette victoire.
Dans l'Europe de l'époque moderne
Au XVIIe siècle et au XVIIIe siècle,
la composition de Te Deum connut en Europe une grande vogue. Cette mode
est due à la signification clairement politique que prit ce chant
religieux. Il était systématiquement chanté lors de fêtes en l'honneur
du souverain : la célébration d'un Te Deum était alors clairement
identifiée avec la volonté d'honorer le souverain en place. Ainsi, un Te
Deum était chanté dans toutes les églises de France à la suite d'une
victoire royale : le Te Deum de Marc-Antoine Charpentier rappelle une
victoire - mal identifiée - de Louis XIV datant de 1690 ou 1693. Lors de
la Révolution de 1789, une difficulté apparaît lorsque les nouveaux
citoyens demandent la célébration d'un Te Deum, censé célébrer un
heureux événement royal, le retour du roi à Paris. Les citoyens
contestent le monopole royal de cet usage et l'accord est donné par les
députés. La Réforme calviniste supprime quant à elle le Te Deum au XVIe siècle
alors que l'Église anglicane le maintient, mais en langue vulgaire. Il
est réintroduit dans les Églises de Suisse romande suite aux
modification de la liturgie initiées par Jean-Frédéric Ostervald au
début du XVIIIe siècle. Il s'impose ensuite sous la forme du
cantique "Grand Dieu, nous te bénissons", inspiré de la version
allemande qu’en donne Ignaz Fränzl en 1768 (Großer Gott, wir loben
dich). Un Te Deum est organisé deux fois par an en Belgique, lors de la
Fête Nationale (le 21 juillet) et lors de la Fête du Roi (le 15
novembre, appelée aussi "Fête de la Dynastie"). Il se tient
obligatoirement dans la cathédrale (sinon l'église principale) de chaque
province, en présence des corps constitutés locaux, des unités
militaires locales (obligatoire pour les Officiers) et de tous les
citoyens qui le désirent. Localement, un certains nombre de communes
plus petites l'organisent aussi, mais il s'agit toujours d'un acte
officiel de l'Etat ou de l'une de ses subdivisions. On y prie pour le
Souverain, et la cérémonie se termine invariablement par l'hymne
national ("La Brabançonne"). C'est un moment important de l'année pour
un catholique royaliste.
Dans les pays latino-américains
Dans
plusieurs pays d'Amérique latine, tels que l'Argentine, la Colombie, le
Guatemala, Panama, le Paraguay ou le Pérou, on célèbre un Te Deum lors
de la fête nationale.
En Équateur, et plus particulièrement dans la ville de Cuenca, on le chante deux fois l'an, lors de les fêtes de la fondation et de l'indépendance, en présence du maire, et des principales autorités civiles, religieuses et militaires de la ville.
Au Chili, les fêtes patriotiques chiliennes du 18 septembre sont l'occasion d'une grande fête à caractère œcuménique, connue comme le « Te Deum œcuménique des Fêtes patriotiques » (Te Deum Ecuménico de Fiestas Patrias). Célébré dans la cathédrale de la capitale, Santiago du Chili, à 11 heures, en présence du président de la République, de l'archevêque et des principaux représentants des églises chrétiennes - catholiques ou non - du pays.
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