Marie-Thérèse Charlotte de Lamourous

 

Vénérable Marie-Thérèse Charlotte de Lamourous

 

Marie-Thérèse Charlotte de Lamourous

 

 

Marie-Thérèse Charlotte de Lamourous (Barsac, 1er novembre 1754 - Bordeaux, 14 septembre 1836) est une femme française qui est notamment reconnue pour avoir été membre de l'Église clandestine pendant la Révolution française.

Après la Révolution, elle a également fondé  une maison à Bordeaux pour les femmes prostituées repentantes appelée « La Miséricorde ».

L'enfance

Marie Thérèse Charlotte de Lamourous est née à Barsac (Gironde) le 1er novembre 1754. 

Fille de Louis Marc Antoine de Lamourous du Mayne, et d'Elisabeth de Vincens de Lamourous du Mayne, elle est l'aînée d'une fratrie de 11 enfants, dont seulement cinq survivent jusqu'à l'âge adulte.

Les deux familles sont nombreuses et issues de la vieille noblesse française.

Son père, Louis Marc Antoine, est avocat (à la suite son propre père) et est attaché au parlement de Bordeaux.

Quand Marie-Thérèse a 12 ans, en 1766, la famille part s'installer à Bordeaux.

Elle y fait sa première communion en 1767, et est éduquée par sa mère, qui avait fréquenté l'école du couvent.

 

La Révolution française et l'ermitage au Pian

Avec le déclenchement de la Révolution française en 1789, Marie-Thérèse devient membre de l'Église souterraine.

Elle devient un maillon important dans le réseau des ministères et des bonnes œuvres qui se développe alors autour de Joseph Boyer, le vicaire général de l'archidiocèse de Bordeaux.

Outre la visite des malades, l'enseignement du catéchisme, la visite des prisonniers et son aide pour garder en contact le clergé de l'Église clandestine, Marie-Thérèse allait dans les bureaux du comité de supervision des révolutionnaires pour récupérer les listes de planification des arrestations et exécutions en y faisant semblant de nettoyer les locaux.

Elle a ainsi pu utiliser ces informations pour aider les gens à échapper à la guillotine.

En 1794, les autorités de Paris expulsent tous les français de la noblesse de France des villes portuaires. Marie-Thérèse, son père, ses deux sœurs, et deux neveux alors très jeunes sont déplacés vers la maison familiale située au Pian.

Marie-Thérèse serait encore fréquemment retournée à Bordeaux pour y poursuivre ses services.

La paroisse du Pian n'a alors pas de prêtre, et Marie-Thérèse comble cette fonction pour la communauté.

Entre autres, elle rassemble les gens ensemble pour la célébration du dimanche, enseigne le catéchisme et « entendait » même les confessions sans pouvoir accorder néanmoins l'absolution, n'ayant pas les fonctions requises.

En l'absence d'un prêtre, elle avait même donné sa propre confession à un portrait de Saint Vincent de Paul.

En 1800, avec la montée en puissance de Napoléon, la Révolution prend fin et Marie-Thérèse est à nouveau en mesure de se déplacer librement à Bordeaux.

 

Le Retour à Bordeaux

Avant la Révolution, Jeanne Germaine de Pichon, une amie de Marie-Thérèse, commence un ministère pour la réhabilitation des prostituées (appelées filles) qui souhaitent quitter ce mode de vie.

Ce besoin devient toujours plus grand après la Révolution, si bien que Madame de Pichon se rapproche de Marie-Thérèse pour lui confier ce ministère.

Tout d'abord, Marie-Thérèse s'est montré réticente parce que cette activité va à l'encontre des principes moraux qu'elle a appris au cours de sa jeunesse, et le père Chaminade qui était son ami et son directeur spirituel s'y est également opposé, entre autres parce qu'il voulait que Marie-Thérèse l'aide dans sa Congrégation, tout en lui laissant malgré tout le choix.

Marie-Thérèse rencontre les « filles » une première fois, puis après être tombé malade et avoir eu un mauvais rêve sur l'avenir des prostituées, revient les voir le 1er janvier 1801, tout en oubliant de retirer son bonnet de nuit.

À la fin de la journée, elle raccompagne Madame de Pichon et le père Chaminade à la porte, et les regarda en leur disant « Bonsoir, je reste ! ».

Elle devient alors une Mère pour les filles, et l'œuvre fut appelée La maison de La Miséricorde, d'après la sainte patronne de la maison Notre-Dame de la Miséricorde.

 

La Miséricorde

Marie-Thérèse se concentre sur l'œuvre de la Miséricorde et y travaille pour le reste de sa vie.

Mais la prise en main ne fut pas facile, les femmes étant de divers âges et avec toutes sortes de chemins de vie, avec notamment les querelles, les combats et les accusations faisaient partie de la vie quotidienne.

Pour lutter contre cela, et pour aider à former les femmes comme vertueuses, dévouées et chrétiennes, Marie-Thérèse écrit un planning strict pour le quotidien de la maison, divisé rigoureusement entre les temps de prière, de repas, de travail et de loisirs.

La Miséricorde est unique, parce que le personnel (appelé les « directresses ») et les filles ont tout partagé de leur vie, dormant dans des dortoirs communs, dînant en commun, travaillant aux côtés les uns des autres, et priant en commun.

Au fil des ans, la Miséricorde grandit considérablement, passant de 15 femmes à l'origine à près de 300 femmes en 1835 (l'année de la mort de Marie-Thérèse).

La croissance de la communauté demande plus d'espace, la communauté se déplace vers l'ancien couvent des Annonciades.

La Miséricorde reste alors à cet endroit jusqu'à ce que la maison de Bordeaux ferme ses portes dans les années 1970.

 

Les Sœurs de la Miséricorde

Marie-Thérèse n'était pas seul dans ses efforts pour aider les filles à restaurer leur vie, elle avait un personnel de « directrices » qui vivaient parmi les filles autant comme soutien spirituel que physique.

De nombreuses directrices exprimaient le désir de devenir un institut religieux, mais Marie-Thérèse était hésitante.

À cette époque, tous les instituts religieux étaient soumis à une réglementation imposée par le gouvernement français, et elle ne souhaite pas que le gouvernement soit en mesure de dicter ni façon dont la communauté devait être organisée et ni qui pouvait être admis (la Miséricorde restait entièrement volontaire, les filles pouvant entrer et rester ou partir à tout moment si elles le souhaitent, et accepter une aide du gouvernement signifierait que la maison pourrait être contrainte d'accepter des femmes qui ont été forcées à venir après avoir été arrêtée pour prostitution).

En 1818, après avoir consulté le père Chaminade, l'archevêque, et d'autres conseillers, Marie-Thérèse consent à ce que les directrices forment un institut religieux.

Bien que reconnue par le gouvernement comme un « refuge » (un lieu où étaient transférées les prostituées qui avaient été arrêtées), la Miséricorde a été en mesure de maintenir sa politique du « viens librement, reste librement ».

Les premières sœurs firent leurs vœux en 1818, mais cela ne change quasiment rien à la vie quotidienne de la maison ; les sœurs continuant de partager encore toute leur vie en commun avec les filles.

En 1971, les Sœurs de la Miséricorde fusionnent avec les Sœurs de Marie-Joseph (devenant les Sœurs de Marie-Joseph et de la Miséricorde) et se concentrent le ministère que les sœurs de Marie-Joseph étaient déjà en train de faire dans les prisons.

Guillaume-Joseph Chaminade et la Famille de Marie

Durant la Révolution française, Marie-Thérèse rencontra un prêtre nommé Guillaume-Joseph Chaminade, marianiste, qui travaillait également dans l'Église clandestine de Bordeaux.

Les deux se lient d'amitié, et lorsque son précédent directeur spirituel mourut guillotiné par les révolutionnaires, elle demanda au père Chaminade de devenir son nouveau directeur spirituel.

Ils continuèrent à rester en contact (surtout par l'écrit) durant le reste de la Révolution, ceci même lorsque le père Chaminade fut en exil en Espagne de 1797 à 1800.

Tandis qu'il était en Espagne, le père Chaminade reçut l'inspiration de rechristianiser la France par la formation de petites communautés de foi, sous le patronage de la Mère du Christ.

A son retour en France, il fonda, à Bordeaux, en 1801,la Congrégation de l'Immaculée. Marie-Thérèse devint une importante collaboratrice dans cet effort et, en plus de ses fonctions à la Miséricorde, elle devint la directrice de la section des jeunes filles.

Elle a aussi agi comme conseillère du père Chaminade dans diverses transactions commerciales.

Aujourd'hui, elle est considérée comme la mère de la branche laïque de la Famille de Marie, avec le Bienheureux Père Chaminade qui est le père de l'ensemble de la Famille de Marie, en particulier de la Société de Marie (frères et prêtres), et la Vénérable Adèle de Batz de Trenquelléon comme la mère des Filles de Marie Immaculée (sœurs).

 

La mort, l'héritage, et la cause de canonisation

Marie-Thérèse décède le 14 septembre 1836, jour de la fête de la Croix glorieuse, à l'âge de 81 ans.

Elle mourut dans sa chambre, à la Miséricorde, entourée de ses filles.

Son héritage se perpétue dans les œuvres des Sœurs de Marie-Joseph et de la Miséricorde, et à travers les milliers de laïques Marianistes partout dans le monde.

Sa cause de canonisation fut ouverte en 1911, et la Sacrée Congrégation pour la Cause des Saints reconnut le 21 décembre 1989 l'héroïcité de ses vertus au cours de sa vie, et la déclara ainsi « Vénérable ».

Source :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Marie-Th%C3%A9r%C3%A8se_Charlotte_de_Lamourous

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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