Marie Noël

 

Marie Noël

 

 

 

Marie Noël, nom de plume de Marie Rouget, née le 16 février 1883 à Auxerre et morte le 23 décembre 1967 dans cette même ville, est une poétesse française.

Le procès en béatification de la servante de Dieu a été ouvert, le 23 décembre 2017, par l'Église catholique, à la cathédrale d'Auxerre, à l'occasion du 50e anniversaire de sa mort.

Biographie

Marie Noël naît dans une famille très cultivée, respectueuse de la tradition catholique, mais sans aller au-delà de l'assistance aux offices lorsqu'il le faut.

Louis Rouget, son père, est agnostique ; il est agrégé de philosophie, professeur de philosophie et d'histoire de l'art au Collège d'Auxerre.

Sa mère, née Marie-Emélie-Louise Barat, est croyante et d'un naturel plus ouvert et plus enjoué que son père.

Elle est issue d'une vieille famille auxerroise, compagnons de rivière depuis les années 1400, puis charpentiers de bateaux, et enfin entrepreneurs en bâtiment depuis le XVIIIe siècle.

Auxerre est au tournant du siècle très influencée d'un côté par l'anticléricalisme de la IIIe République et de l'autre par des siècles de jansénisme, mettant l'accent sur la crainte de Dieu.

La famille a l'habitude de se réunir au salon de musique pour jouer de la musique.

Les grands-parents qui demeurent à côté sont très présents et sa grand-mère Marie-Théodorine raconte avec force détails les anecdotes du passé.

Marie, bonne pianiste et férue de lectures, reste célibataire et s’éloignera très peu de sa ville natale.

Sa vie n'en fut pas lisse pour autant : un amour de jeunesse inavoué et déçu (et l’attente d’un amour qui ne viendra jamais), son jeune frère, Eugène, retrouvé mort dans son lit un lendemain de Noël 1904, les crises de sa foi… tout cela sous-tend une poésie aux airs de chanson traditionnelle.

Elle correspond avec l'abbé Mugnier dans sa jeunesse et rencontre Vincent d'Indy.

De 1895 à 1941, elle vit dans la grande maison construite par son père en 1895, puis, lorsque les Allemands en occupent le rez-de-chaussée, déménage dans la maison contiguë de ses grands-parents, au premier étage, avec sa mère et sa tante.

L'été, elle loue à l'année une grande maison à Diges, près d'Auxerre, pour profiter de la campagne.

Devenue presque aveugle, elle meurt apaisée dans la nuit de Noël 1967, ayant communié une dernière fois. Ses obsèques ont lieu en l'église Saint-Pierre d'Auxerre, sa paroisse.

Elle est inhumée dans la sépulture familiale du cimetière Saint-Amâtre d'Auxerre.

 Œuvre

Femme passionnée et tourmentée, elle n'est souvent connue que pour ses œuvres de « chanson traditionnelle », au détriment de ses écrits plus sombres dont la valeur littéraire et la portée émotive sont pourtant plus fortes, notamment le poème pour l'enfant mort, véritable « hurlement » (titre d'un autre de ses poèmes) d'une mère écartelée entre sa souffrance quasi animale et sa foi en Dieu appelant à l'acceptation (Marie Noël était profondément catholique, voire mystique).

Le déchirement entre foi et désespoir, qui culmine dans un cri blasphématoire aussitôt repenti, est ici particulièrement poignant, selon la lecture que fait Jeanne-Marie Baude des Notes intimes.

Elle entretint une importante correspondance avec des intellectuels de son époque : Henry de Montherlant, François Mauriac, Jean Cocteau, Colette, la princesse Bibesco, et fut notamment une grande amie de l'ambassadeur Léon Noël (1888-1987) (sans lien de parenté).

 Récompenses

  • Son œuvre est récompensée par de nombreux prix, de l’Académie Française, de la Société des gens de lettres, de la Société des Poètes ou de la Maison de Poésie.
  • 1923, le prix Archon-Despérouses de l’Académie française pour Les chansons et les heures
  • 1929, le prix Heredia de l’Académie française pour Les chansons et les heures
  • 1940, le prix Alice-Louis-Barthou de l’Académie française, le prix Isabelle Mallet.
  • 1949, le prix d’Académie de l’Académie française
  • 1953, le prix Alice-Louis Barthou de l’Académie française
  • 1957, le prix de l’Unanimité.
  • 1958, le prix de la Paulée de Meursault.
  • 1962, le grand prix de poésie de l'Académie française, le grand prix de la Société des Gens de Lettres, le prix Lecomte du Noüy.
  • 1966, le grand prix de poésie de la Ville de Paris.
  • Maître ès Jeux Floraux depuis 1954, elle fut membre de l’Académie Ronsard et de plusieurs académies de province.

Distinctions

  • Commandeur des Arts et des Lettres.
  • En 1960, le général de Gaulle lui décerne la croix d’officier de la Légion d'honneur

 Postérité

En 1962, le compositeur Roger Boutry, grand prix de Rome, a choisi son Rosaire des joies pour texte d’un oratorio donné en première audition au théâtre des Champs-Élysées, en février 1963, avec un grand succès.

À sa mort en 1967, elle lègue son œuvre et son appartement, qui est resté inchangé, à la Société des sciences historiques et naturelles de l'Yonne. Cette société savante — fondée en 1847 — gère et étudie son œuvre à travers de nombreuses publications.

Depuis le 16 décembre 2019 sa maison, au numéro 1 de la rue Marie-Noël à Auxerre est labellisée Maison des illustres.

 Procès en béatification

Ayant reçu une requête de l'abbé Arnaud Montoux, postulateur légitimement nommé, demandant l’introduction de la cause de béatification de la Servante de Dieu, Marie Mélanie Rouget, morte en « odeur de sainteté », le 23 décembre 1967, à Auxerre, l'archevêque de Sens-Auxerre, Mgr Hervé Giraud, ayant obtenu le consentement de ses frères dans l’épiscopat manifesté lors de l’Assemblée plénière du 30 mars 2017 de la Conférence des évêques de France, a officiellement demandé à la Congrégation pour les causes des saints d'ouvrir l’enquête en béatification de la cause de Marie Mélanie Rouget. Le 23 décembre 2017, lors d'une messe dans la cathédrale d'Auxerre, les membres laïcs de la commission historique ad hoc ont prêté serment devant Mgr Hervé Giraud et la cause a été ouverte.

Publications

  • Le Cantique de Pâques.
  • Les Chansons et les Heures, 1922.
  • Noël de l'Avent, 1928.
  • Chants de la Merci, 1930.
  • Le Rosaire des joies, 1930.
  • Chants sauvages, 1936.
  • Contes, 1944.
  • Chants et psaumes d'automne, 1947.
  • Petit-Jour, 1951
  • L'Âme en peine, 1954.
  • L'Œuvre poétique, Paris, Stock, 1956.
  • Notes intimes, 1959.
  • La Rose rouge, 1960.
  • Chants d’arrière saison, 1961.

Publications posthumes

  • Le Cru d'Auxerre, 1967.
  • Le Chant du chevalier, 1969.
  • L'Œuvre en prose, Paris, Stock, 1976.
  • Les Chansons et les Heures suivi de Le Rosaire des joies, Paris, Poésie/Gallimard, 1983.
  • Le Chemin d'Anna Bargeton, Paris, Stock, 1986.
  • Almanach pour une jeune fille triste, Paris, Desclée de Brouwer, 2011.
  • J'ai souvent de la peine avec Dieu : Correspondance avec l'Abbé Mugnier suivie de Ténèbres, Paris, Le Cerf, 2017.
  • Marie Noël Raymond Escholier Approche d'une correspondance 1921-1967, Cahiers Marie Noël Numéro 22, Paris, 2017.
  • Lettres des Temps Fous : correspondance avec Raphaël Périé. Auxerre, Société des Sciences Historiques et Naturelles de l'Yonne, 2018

 Textes de Marie Noël publiés dans le Bulletin de la Société des sciences historiques et naturelles de l'Yonne

  • Journal août-septembre 1914, 1982, p. 5-21.
  • Une lettre inédite à Henri Pourrat (voir Henri Pourrat), 1988, p. 203-205.
  • Une lettre inédite à sa cousine Suzanne Coutant à propos des Chants de la Merci (1930), 1989, p. 301-303.
  • Une note inédite, 1989, p. 304-305.
  • Henri Charlier et le Jugement de don Juan (voir Henri Charlier), 1991, p. 193-195.
  • Le Jugement de Don Juan  : Miracle, 1993, p. 185-211.
  • Trois inédits, 1999, p. 317-320.
  • Quelques textes. Supplique à saint Germain, Pour Roger Lafagette et Raphaël Périé (voir Roger Lafagette), 2001, p. 431-449.
  • Hommage à Albert 1er de Belgique (voir Albert Ier (roi des Belges)), 2003, p. 255-259.
  • Inédit, 2004, p. 365.

Source :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Marie_No%C3%ABl

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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