Arles La chapelle Sainte Croix


Arles
La chapelle Sainte Croix

 
Chapelle Sainte Croix

Le Pardon de Montmajour et la chapelle Sainte-Croix

Selon la tradition, un fragment de la Vraie Croix, parvenu à Arles dès le IVe siècle, serait à l’origine de la relique que possédaient les moines de Montmajour.
La vénération solennelle en aurait été établie en 1030 lorsque l’archevêque d’Arles consacra à la Sainte-Croix la première crypte de l’église primitive de Montmajour, accordant l’absolution de leurs péchés aux fidèles qui viendraient en pèlerinage le 3 mai, fête de l’Invention de la Sainte-Croix, et qui laisseraient une offrande pour l’achèvement de l’édifice.
Malgré les difficultés d’accès à travers les marais, le Pardon de Montmajour eut un tel succès qu’au XIIe siècle les moines, pour préserver leur sérénité, durent faire construire à l’extérieur de la clôture une chapelle-reliquaire sous le vocable Sainte-Croix pour cantonner la foule des fidèles à l'écart du monastère.
De plus ce pardon était une source de revenus considérable pour l’abbaye mais aussi pour la ville d’Arles qui logeait les pèlerins et organisait le même jour une foire aux moutons sur la place de la Croisière.
Situé à peu de distance (200 m environ), à l'est de la clôture du monastère, ce petit chef-d’œuvre de l’art roman provençal se dresse isolé au cœur d’un cimetière rupestre dont les tombes orientées envahissent tout l’espace disponible jusqu’aux marches de l’escalier menant à l’entrée.
Conçu sur le modèle d’un reliquaire, le petit édifice adopte un plan rayonnant en forme de quatre-feuilles ou quadrilobe symbolisant la Croix.
L'ensemble du bâtiment est contrebuté de minces contreforts et entouré d'un cimetière laïc de tombes creusées dans la roche.
Son unité architecturale montre qu'il fut construit en une seule phase.
À l'intérieur, précédées à l’ouest d’un vestibule formant narthex, les quatre absides semi-circulaires voûtées en cul-de-four s’articulent sur une travée carrée voûtée en arc de cloître.
À l’extérieur les quatre absidioles entourent le massif cubique dominant la croisée dont chaque côté se termine par un fronton triangulaire bordé d’une corniche elle–même soulignée par une file de denticules décorés de motifs végétaux ou géométriques en taille de réserve, traités avec une rare plénitude.
D'après les marques retrouvées sur le parement intérieur et que l'on retrouve également dans la galerie nord du cloître, la chapelle aurait été érigée au moment de la mise en place du décor de cette galerie, c'est-à-dire vers 1170-1180, à la suite de la seconde phase de construction de l'abbatiale Notre-Dame.
Au XVe siècle on a essayé d'accréditer une légende rattachant la création de cette chapelle à Charlemagne sur les tombes de chevaliers francs morts contre les Sarrasins.
Un faux a même été fabriqué par Jean de Pomo : l'inscription attestant la fondation, écrite en caractères du XVe siècle, se trouve encore au linteau de la porte d'entrée de la nef.


Côté sud

 
Plan

 
Coupe longitudinale

 
Nef en quatre-feuilles

 
Toiture absidiole sud

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