Croix
La croix est le symbole principal du christianisme.
Considérée comme l'image de la crucifixion du Christ, sa symbolique est plus ancienne, et a probablement commencé par l'usage du signe de croix.
Origine
Symbolique pré-chrétienne
L’usage
de la croix en tant que symbole religieux remonte beaucoup plus loin
que l’époque du Christ et n’est donc pas seulement d’origine chrétienne.
Elle était un symbole de bonheur que l'on retrouve entre autres dans les civilisations mésopotamiennes ou élamites.
Elle était un symbole de bonheur que l'on retrouve entre autres dans les civilisations mésopotamiennes ou élamites.
L'une des représentations les plus anciennes est le svastika, qui dans d'autres religions, en particulier l'hindouisme, symbolise le feu, le soleil, ou plus largement, la vie .
Un autre symbole en rapport avec la croix est l'Ankh, symbole égyptien de la vie, qui a été adoptée plus tard par les chrétiens coptes, peut-être par la fusion de leurs significations.
Le signe de tav
La croix en forme de tau grec toujours utilisée par les franciscains est également une référence à ce passage d'Ézéchiel
Le geste de tracer un signe de croix sur le front est un des rites chrétiens les plus antiques. Il était utilisé lors du baptême, ou tracé usuellement en symbole de protection.
Il se réfère à une prophétie du livre d'Ézéchiel :
- Ézéchiel 9:4-6 : "Passe par le milieu de la ville, et marque d'un Tav le front des hommes".
Au
début de l'ère chrétienne, le tav était représenté dans l'alphabet
sémitique par un « + » ou un « x », et son usage comme symbole
d'appartenance à la communauté messianique déjà utilisé comme marque
distinctive par les esséniens.
Les 144 000 élus mentionnés dans l'Apocalypse portent également au front un signe marquant leur consécration à Dieu, qui serait ce Tav.
Premiers symboles chrétiens
Article détaillé : Ichtus
On trouve déjà des symboles de croix dans les catacombes ou des monuments chrétiens dès le IIesiècle.
Le
livre (Records of Christianity) indique cependant : “La croix n’était
pas franchement employée dans la décoration des églises. (…) Le premier
symbole du Christ a été le poisson (IIe siècle) car en grec
« poisson » s'écrit : IXΘYΣ, ou ichthus, acronyme dont les lettres
constituent les premières lettres de Iêsous Christos Theou Uios Sôtêr,
c’est-à-dire Jésus Christ, Fils de Dieu et Sauveur.
Sur les premières tombes sculptées, il est aussi représenté sous les traits du bon berger (IIIe siècle).”
Sir Wallis Budge ajoute (dans Amulets and Talismans) : “La croix ne
devint pas le principal emblème et symbole de la chrétienté avant le IVe siècle.”
Cependant
la croix fut utilisée dès le II° siècle par les adversaires du
christianisme pour en déprécier ses membres, ce symbole étant lié au
gibet : on montre au Musée du Palatin une croix surmontée d'une tête
d'âne avec la mention "Alexander adore son dieu".
Le chrisme
La veille de la bataille du pont Milvius, Constantin le Grand ressentit le besoin de recevoir l’aide des dieux.
La légende raconte qu’il vit dans le ciel une lumière éblouissante en forme de croix ainsi que les mots : « Tu vaincras par ce signe ».
L’ayant adopté comme étendard pour son armée, il gagne une série de victoires décisives qui firent de lui le seul maître de l’Empire romain à partir de 324 de notre ère.
Le signe que Constantin dit avoir vu dans le ciel et utilisée ensuite comme son étendard militaire n’était peut-être pas la croix latine, mais un chrisme, le monogramme du Christ (khi et rô, les deux premières lettres du mot “christ” en grec).
À partir de ce moment-là, l'Église romaine devint la religion officielle de l’Empire et acquit rapidement prestige, popularité et puissance.
La reconnaissance de l'Église par le pouvoir politique n'a pas été uniquement dictée par la foi de l'empereur.
Il ne s'est fait baptiser que sur son lit de mort par Eusèbe de Nicomédie.
À la même époque, la croix devint le symbole officiel de l’Église.
Progressivement, elle orne les monuments religieux, est érigée au sommet des collines et des montagnes, aux carrefours et sur les places publiques.
J.
Hall (dans son Dictionary of Subjects & Symbols in Art) écrit
également : “Après la reconnaissance de la chrétienté par Constantin le
Grand, les chrétiens ne craignant plus les persécutions et encore plus à
partir du Ve siècle, la croix commença à être représentée
sur des sarcophages [cercueils de pierre], des lampes, des coffrets et
d’autres objets.”
Lien avec la crucifixion
L'identification
du symbole de la croix avec le « gibet sur lequel le Christ a été
suspendu », dont la forme n'est d'ailleurs pas précisément connue,
serait plus tardive que ces autres significations.
En particulier la référence au Tav avait perdu de son évidence dans les communautés essentiellement grecques.
Cependant le sens profond resterait le même : « Même lorsqu'il sera référé à la croix sur laquelle est mort le Christ, celle-ci sera considérée comme l'expression de la puissance divine qui agit par cette mort ». Pour Mgr Daniélou « Les quatre bras de la croix montrent le caractère cosmique de son action salvatrice. ».
Diversité
Signe de croix
Initialement
tracé sur le front avec le pouce, la façon de se signer a évolué au fil
du temps et des schismes qui ont séparé les Églises chrétiennes.
La
croix reste le signe d'affirmation des chrétiens orthodoxes et
catholiques lorsqu'ils le dessinent sur leur corps en faisant le "signe
de croix".
Pour
les catholiques, ce geste très courant est effectué au moyen de la main
droite et répété au cours de chaque messe. C'est une profession de foi
gestuelle qui symbolise leur appartenance au "corps du Christ" qu'est
l'Église.
Les
liturgies orthodoxes sont ponctuées de nombreux signes de croix qui
s'effectuent de droite à gauche et non de gauche à droite comme les
latins.
En
ce qui concerne les Églises protestantes, les courants issus de la
Réforme l'utilisent avec parcimonie. Toutefois, son usage est un peu
plus répandu dans les courants luthériens. La plupart des courants
évangéliques ne l'utilisent pas du tout.
Croix et crucifix
Il existe de nombreuses sortes de croix (croix grecque, latine, celtique, potencée, gemmée...).
La
plus utilisée dans l'Église catholique aujourd’hui est la croix latine.
Elle est utilisée pour de nombreux rites. La messe ne peut avoir lieu
que si un crucifix est présent sur ou à côté de l'autel. La croix est
également portée lors des pèlerinages, des rassemblements et des
cérémonies religieuses.
Dans
l'Église orthodoxe c'est la croix grecque qui est la plus représentée.
En particulier chez les Serbes et les Russes, on ajoute un bras
horizontal sur le bas du bras vertical de la croix. Il symbolise le lien
entre les pécheurs et le Christ sauveur. Il est penché vers la gauche
en bas (côté du mauvais larron qui n'est pas sauvé), son côté droit
étant plus haut (côté du bon larron sauvé par le Christ) vers le ciel.
Le
crucifix est une croix portant le corps du Christ après sa mort,
montrant les plaies aux mains, aux pieds et au flanc. Chez les
protestants, la croix huguenote est représentée sans le corps du Christ,
car elle symbolise la résurrection, et non la mort du Christ.
La croix (symbole)
La croix
est un symbole en forme d'intersection, formée de deux lignes ou plus.
La « région » est une zone définie par l'intersection (il y a ainsi en
général quatre régions).
Sommaire
Étymologie
Les termes croix viennent du mot latin crux qui a le sens de « poteau », « gibet », voire « potence ». Le terme grec pour désigner le même objet est stauros, dérivé lui de la lettre tau.
Selon le Robert historique de la langue française « Dès Plaute (254-184 av. J.-C.), crux
est courant en latin et entre dans des locutions proverbiales ; il
prend le sens de "torture morale" et, par métonymie, désigne le
tourmenteur. »
Symbolique générale
La croix est à la base de tous les symboles d'orientation.
Symbolique religieuse
La
croix réalise l'union des contraires : verticalement elle relie les
pôles au plan de l'équateur; horizontalement elle met en rapport
équinoxes et solstices.
Pour
les alchimistes, la branche verticale, dressée, symbolise le principe
masculin, et la branche horizontale, couchée, le principe féminin; leur
conjonction est signe de vie.
Il existe de nombreuses sortes de croix dont seulement quelques-unes sont représentées ici.
Son
usage en tant que symbole religieux remonte beaucoup plus loin que
l’époque du Christ et n’est donc pas d’origine chrétienne. Cela montre
que la croix des Chrétiens est déjà universelle avant même l'arrivée de
Jésus. On en a un exemple dans la très ancienne religion indienne. Dans
les grottes d'Elephanta, on peut voir une croix au-dessus de la tête
d’un personnage. Dans une autre peinture ancienne, le dieu Krishna est
représenté avec six bras dont trois tiennent une croix.
Dans
d’autres pays, la croix était également révérée dans l’Antiquité et on
lui attribuait des pouvoirs mystiques. Une encyclopédie (Cyclopædia of Biblical, Theological, and Ecclesiastical Literature)
fait l’observation suivante : « On trouve le signe de la croix comme
symbole sacré chez plusieurs nations de l’Antiquité que l’on peut en
conséquence qualifier (…) d’adeptes de la croix. (…) Le symbole de la
croix semble avoir eu les significations les plus variées. Parfois, il
renvoie au phallus [utilisé dans le culte de l'amour], d’autres fois, à
Vénus, déesse de l'amour. »
Religions amérindiennes
Quand
les conquistadors espagnols envahirent les Amériques, ils furent
surpris de découvrir des croix à usage religieux dans de nombreux
endroits. Dans l’ouvrage Curious Myths of the Middle Ages,
l’auteur Baring-Gould écrit : « Dans l’État d’Oaxaca [Mexique], les
Espagnols s’aperçurent que l’on avait érigé des croix de bois comme
symboles sacrés. (…) En Amérique du Sud, ce même signe était considéré
comme symbolique et sacré. Il était révéré au Paraguay. Au Pérou, les Incas honoraient une croix sculptée d’une seule pièce dans le jaspe. (…) Les Muyscas de Cumana
croyaient que la croix (…) était dotée du pouvoir de chasser les
esprits mauvais ; en conséquence, on plaçait les enfants nouveau-nés
sous sa protection. » C'est cette sacralité du symbole de la croix qui
explique que les Amérindiens ne se défendirent pas lorsqu'ils virent
arriver les Espagnols qui brandissaient des croix pour prendre
possession de ces nouveaux territoires au nom du Christ.
Symbole chrétien
La
croix n’était pas un symbole utilisé par les premiers chrétiens, car
ils craignaient que ce symbole soit un signe qui les livre plus
rapidement encore aux terribles persécutions romaines qui ont
ensanglanté les premiers siècles du christianisme. Le livre Records of Christianity déclare : « La croix n’était pas franchement employée dans la décoration des églises. (…) Le premier symbole du Christ a été le poisson (IIe siècle)
car en grec "poisson" s'écrit : IXΘYΣ, ou ichthus, acronyme dont les
lettres constituent les premières lettres de Iêsous Christos Theou Uios
Sôtêr, c’est-à-dire Jésus Christ,de Dieu le Fils (Fils de Dieu),
Sauveur. De plus le poisson, comme tout bon Chrétien, a toujours les
yeux ouverts et est le seul animal dont la croissance ne s'arrête
jamais, à l'image de la foi du Chrétien. Sur les premières tombes
sculptées, il est aussi représenté sous les traits du bon berger (IIIe siècle). »
J. Hall (dans son Dictionary of Subjects & Symbols in Art) écrit
également : « Après la reconnaissance de la chrétienté par Constantin le
Grand, les Chrétiens ne craignant plus les persécutions et encore plus à
partir du Ve siècle, la croix
commença à être représentée sur des sarcophages [cercueils de pierre],
des lampes, des coffrets et d’autres objets. » Sir Wallis Budge ajoute
(dans Amulets and Talismans) : « La croix ne devint pas le principal emblème et symbole de la chrétienté avant le IVe siècle. »
Celle
qui est la plus utilisée dans la chrétienté aujourd’hui, est la croix
latine, c’est-à-dire la forme de l'instrument de torture en bois où fut
cloué Jésus-Christ. On utilise une véritable croix pour de nombreux
rites. La messe catholique ne peut avoir lieu que si un crucifix est
présent sur l'autel du sacrifice. La croix est également portée lors des
pèlerinages, des rassemblements (cf. la croix des Journées mondiales de la Jeunesse
qui rassemblent tous les trois ans des millions de jeunes) et lors de
cérémonies religieuses. La croix est aussi le signe d'affirmation des
catholiques lorsqu'ils le dessinent sur leur corps au moyen de la main
droite en faisant le « signe de croix ». Ce geste très courant et répété
au cours de chaque messe. C'est une profession de foi gestuelle qui
symbolise leur appartenance au « corps du Christ » que constitue
l'Église.
Différents types
Croix d'Anjou sur le clocheton central de la cathédrale Saint-Maurice à Angers
- croix latine ou « christique » (le second terme est peu usité) †
- croix en tau ou croix de Saint-Antoine
- croix de saint André
- croix de saint Pierre (croix latine renversée utilisée pour le martyre de saint Pierre qui, selon la légende, par humilité envers Jésus le Christ ne s'est pas estimé assez digne pour mourir dans la même position que son Dieu)
- croix basque
- croix celtique
- croix serbe
- croix papale
- croix grecque (les branches sont de même longueur et se croisent en leur milieu) +
- Ankh ou croix ansée (Égypte antique) ☥
- croix fleur-de-lysée
- croix fourchée ("Y", croix en tau dont la branche supérieure est brisée vers le haut)
- croix pointue trois pattes plaine et une pointe/pique vers le bas)
- croix potencée (croix grecque avec des tau aux extrémités de chaque branche)
- croix ancrée (croix grecque avec des ancres aux extrémités de chaque branche)
- croix russe (croix latine avec une barre sur la branche inférieure)
- croix orthodoxe (croix patriarcale avec une barre sur la branche inférieure)
- croix tréflée ou croix de saint Maurice (croix grecque avec des trèfles aux extrémités de chaque branche)
- croix d'Anjou ou croix de Lorraine ou patriarcale
- croix de Malte
- croix de Jérusalem (croix potencée dont chaque région contient une croix grecque)
- croix occitane
- croix gammée ou svastika (selon le sens de rotation)
- Croix huguenote
- Croix scandinave
- Croix dominicaine
- Croix pattée (croix dont les branches s'élargissent à leur extrémité en forme de patte (on dit aussi formé)) ✠
- Croix du Sud (croix touareg pouvant revêtir différentes formes, suivant généralement sa ville d'origine (Agadez, Bagazen, etc.))
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