Directeur spirituel
Le père Joseph, directeur spirituel de Richelieu
Dans
le catholicisme comme dans l'orthodoxie, la direction spirituelle d'un
croyant est assurée par un directeur spirituel (ou accompagnateur
spirituel, précédemment appelé directeur de conscience).
Celui-ci a pour objectif de guider une personne dans une réflexion sur sa foi et sur sa vie.
C'est un personnage récurrent dans la littérature européenne du XVIIe au XXe siècle.
Il s'agit presque toujours d'un prêtre qui joue le rôle de confesseur.
Notion
La
notion de direction spirituelle implique un lien de causalité entre la
foi elle-même et son application pratique, que le catholicisme qualifie
volontiers d'« œuvres » ou d'« actes » (acta) régis par une discipline.
Ce
rapprochement conceptuel, qui semble remonter au concile de Trente, a
longtemps été jugé incompatible avec la sola fide du protestantisme.
Ce
clivage, pourtant, s'est peu à peu estompé après Vatican II, jusqu'à
disparaître à partir des années 2010 à la suite des pourparlers entre
Benoît XVI et les représentants des Églises réformées.
Une
même notion sous-tend la spiritualité de l'Église orthodoxe, avec
notamment des directeurs spirituels tels que Raspoutine auprès de la
tsarine Alexandra Féodorovna et de sa famille, ou encore avec Léon
Tolstoï, à la fois guide spirituel et disciple d'un directeur de
conscience.
Histoire et littérature
L'abbé Bonnet, personnage central du Curé de village, roman de Balzac, est un directeur de conscience.
Des personnages comparables émaillent les romans de Bernanos, d'Evelyn Waugh, de Mauriac...
Les
Capucins et les Jésuites ont traditionnellement joué ce rôle, depuis la
fondation de leurs ordres respectifs, auprès des souverains temporels,
notamment auprès de Louis XIV.
L'abbé
Mugnier, surnommé le « confesseur des duchesses », fut le directeur
spirituel de nombre de personnalités du faubourg Saint-Germain mais
aussi de Huysmans, dont la « conversion » occupe l'essentiel de son
Journal.
Le
philosophe catholique Jacques Maritain a eu plusieurs directeurs
spirituels successifs, dont Léon Bloy et Réginald Garrigou-Lagrange.
Le
père Philippe, o.p., a joué ce rôle jusqu'à sa mort, en 2006, auprès de
plusieurs mouvements religieux, de différents centres d'enseignement et
de diverses personnalités.
Les
Exercices spirituels d'Ignace de Loyola représentent une variante de la
direction spirituelle mais il est indiqué que leur lecture ne suffirait
pas et qu'elle nécessite la présence d'un prêtre qui fasse office
d'accompagnateur spirituel.
À la différence de nombreux ouvrages de piété, les Exercices spirituels ne sont pas conçus pour être « lus » mais « pratiqués ».
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