Fête de la purification de la Vierge Marie
La fête de la Présentation de Jésus au Temple, ou Sainte Rencontre, ou fête de la Purification de la Vierge Marie est une fête chrétienne, catholique et orthodoxe. Elle est célébrée le 2 février, quarante jours après Noël.
Cette fête correspond à la présentation de Jésus au Temple (Luc 2, 22-38).
« Et
lorsque furent accomplis les jours pour leur purification, selon la loi
de Moïse, ils l'emmenèrent à Jérusalem pour le présenter au Seigneur. »
Célébrée à Jérusalem dès le IVe siècle après J.-C., cette fête eut d'abord pour thème la rencontre de Syméon avec l'enfant Jésus.
Le vieillard Siméon aurait proclamé que Jésus était la lumière du monde
et serait un signe de contradiction («Nunc dimitis», cantique de
Siméon). C'est Justinien qui introduit cette solennité à Constantinople
en 542.
On appelle aussi cette fête la Chandeleur parce qu'à partir du VIIe siècle
on célébrait à Rome, à cette occasion, une procession de pénitence qui
commençait à l'aurore et devait se faire à la lueur de cierges. Cette
procession représentait le voyage de Joseph, de Marie et de son bébé
pour aller de Bethléem (ou Nazareth) au temple de Jérusalem.
C'est au VIIIe siècle que la fête devient « mariale » : comme toute mère juive, Marie
était allé « racheter » son fils premier-né (ce rite rappelle que Dieu
avait épargné les premiers nés des Hébreux lorsqu'il avait infligé les
Dix plaies d'Égypte aux Égyptiens). Elle se célèbre 40 jours après la
Noël, donc le 2 février, parce que les mères juives devaient offrir un
sacrifice (un agneau ou deux pigeons) 40 jours après leur accouchement.
C'est une des plus anciennes solennités de la Vierge Marie.
À partir du Xe siècle, c'est à l'occasion de cette fête qu'on procède à la bénédiction des cierges.
La purification de la Vierge Marie
(2 février)
(2 février)
I.
La Purification se célèbre le quarantième jour après la Nativité du
Seigneur ; et cette fête porte aussi les noms d’Hypopante et de
Chandeleur.
On
l’appelle la Purification, parce que, quarante jours après la Nativité
du Seigneur, la Vierge vint au temple, pour être purifiée suivant la
loi.
Car
la loi juive avait décrété que toute femme ayant enfanté un fils
restait absolument impure pendant sept jours, c’est-à-dire exclue à la
fois du contact de l’homme et de l’entrée du temple.
Après
sept jours, elle devenait pure quant au contact de l’homme, mais
restait impure pendant trente-trois jours encore quant à l’entrée du
temple.
Enfin, le quarantième jour après sa délivrance, elle était admise dans le temple, où elle offrait son enfant avec des présents.
Que
si elle avait mis au monde une fille, la durée de son état d’impureté
était doublée, tant quant au contact de l’homme que quant à l’entrée du
temple.
La
Vierge Marie n’avait pas à se soumettre à cette loi de purification,
puisque sa grossesse ne venait point d’une semence humaine, mais de
l’inspiration divine.
Cependant elle voulut se soumettre à cette loi, pour quatre raisons :
1° pour donner l’exemple de l’humilité ;
2° pour rendre hommage à la Loi, que son divin fils venait accomplir et non point détruire ;
3°
pour mettre fin à la purification juive, et pour commencer la
purification chrétienne, qui se fait par la foi, purifiant les cœurs ;
4° pour nous apprendre à nous purifier, durant toute notre vie.
Donc la Vierge vint au temple, y présenta son fils, et le racheta moyennant cinq cicles.
Car
les premiers nés des douze tribus pouvaient se racheter, tandis que les
premiers nés des lévites ne le pouvaient pas, et, parvenus à l’âge
adulte, devaient tous servir dans le Temple.
Et comme le Christ était de la tribu de Juda, il avait à être racheté.
La
Vierge offrit pour lui au Seigneur un couple de tourterelles, ce qui
était l’offrande des pauvres, tandis que l’agneau était l’offrande des
riches.
Et
l’on peut se demander, à ce propos, si la Vierge Marie, qui avait reçu
des mages un grand poids d’or, n’avait pas le moyen d’acheter un agneau.
Mais
nous devons admettre, avec saint Bernard, que la Vierge, au lieu de
garder cet or pour elle-même, l’avait aussitôt distribué aux pauvres ;
ou bien, peut-être, le réservait-elle pour les sept années de sa fuite
en Égypte ; ou peut-être encore les mages n’avaient-ils pas offert une
grande quantité d’or, mais simplement un peu d’or, à titre de symbole
mystique ?
En
second lieu, cette fête s’appelle l’Hypopante, ou Présentation, parce
que le Christ fut présenté au Temple, où Siméon et Anne le reçurent. Et
Siméon, le prenant dans son sein, le bénit en disant : « Tu peux
maintenant congédier ton serviteur, etc. » Et Siméon, dans son cantique,
appela Jésus de trois noms : salut, lumière et gloire du peuple
d’Israël.
En troisième lieu, cette fête s’appelle la Chandeleur, parce que les fidèles portent, ce jour-là, des cierges allumés.
Et cette institution s’explique par quatre raisons :
1°
Elle a pour objet de corriger une habitude païenne. Car autrefois les
Romains, pour honorer la déesse Februa, mère du dieu Mars, avaient
coutume, tous les cinq ans, les premiers jours de février, d’illuminer
la ville avec des cierges et des torches, pour obtenir de la déesse que
son fils Mars leur assurât la victoire sur leurs ennemis. Et
l’intervalle de cinq ans compris entre ces fêtes s’appelait un lustre.
Les Romains avaient aussi la coutume de célébrer, durant le mois de
février, Pluton, et les autres dieux infernaux ; et, pour obtenir leur
faveur à l’égard des âmes des morts, ils leur offraient des victimes
solennelles, et passaient toute une nuit à chanter leurs louanges, avec
des torches et des cierges allumés. Les femmes, surtout, célébraient
cette fête, à cause de l’une des fables de leur religion. Car les poètes
avaient dit que Pluton, frappé de la beauté de Proserpine, l’avait
enlevée et en avait fait sa femme ; mais que les parents de la déesse,
ne sachant ce qu’elle était devenue, l’avaient longtemps cherchée avec
des torches et des cierges allumés : en souvenir de quoi les femmes
romaines faisaient leur procession, pour se gagner la faveur de
Proserpine. Et, comme c’est toujours chose difficile de renoncer à une
habitude, le pape Serge décréta que, pour donner à cette habitude-là une
portée chrétienne, on honorerait tous les ans la Vierge, dans ce jour,
en portant à la main un cierge bénit. De cette façon l’ancienne coutume
subsistait, mais relevée par une intention nouvelle.
2° La Chandeleur a été instituée pour démontrer la pureté
de la Vierge. Pour bien affirmer cette pureté aux yeux de tous,
l’Église a ordonné que nous portions des cierges allumés, comme afin de
dire : « Vierge bienheureuse, tu n’as pas besoin de purification, mais
au contraire tu es toute lumière, toute pureté ! » Telle était, en
effet, la pureté de la Vierge qu’elle rayonnait même au dehors d’elle,
éteignant chez les autres tout mouvement de concupiscence charnelle.
Aussi les Juifs nous disent-ils que, bien que Marie ait été d’une beauté
merveilleuse, aucun homme jamais n’a pu la désirer.
3°
La procession de la Chandeleur symbolise celle que firent Marie,
Joseph, Siméon et Anne, lorsqu’ils présentèrent au temple l’enfant
Jésus.
4°
Enfin la Chandeleur a pour but notre instruction. Elle nous apprend
que, si nous voulons être purifiés devant Dieu, nous devons posséder la
foi sincère, l’action désintéressée, et l’intention droite. Car le
cierge allumé représente la foi avec les bonnes œuvres. Et la mèche qui
est cachée dans la cire représente l’intention droite, dont saint
Grégoire nous dit : « Que vos œuvres soient publiques, mais que vos
intentions demeurent cachées ! »
II.
Une femme noble avait pour la sainte Vierge une grande dévotion. Elle
s’était fait construire une chapelle près de sa maison ; et, tous les
jours, son chapelain disait devant elle une messe en l’honneur de la
Vierge.
Mais
un jour, qui était la fête de la Purification, cette femme ne put pas
assister à sa messe, soit que son chapelain se fût absenté, ou que,
suivant d’autres, elle se fût défaite de tous ses vêtements, par
générosité, et n’eût pas de quoi se vêtir pour la messe.
Désespérée,
elle se prosterna devant l’autel de la Vierge, sans doute dans sa
chambre ; et soudain, ravie en extase, elle se vit transportée dans une
église merveilleuse où entraient une foule de vierges, sous la conduite
d’une d’entre elles, la plus belle de toutes, couronnée d’un diadème.
Et lorsque toutes se furent assises, une troupe de jeunes gens vinrent s’asseoir près d’elles.
Puis
apparut un homme apportant un énorme faisceau de cierges qu’il
distribua aux assistants, en commençant par la Vierge couronnée qui occupait la place d’honneur.
Cet homme vint enfin à notre matrone, et lui remit également un cierge, qu’elle reçut avec joie.
Elle
regarda ensuite dans le chœur, et vit s’avancer vers l’autel deux
porteurs de cierges, puis un sous-diacre, puis un diacre, enfin un
prêtre revêtu des ornements sacrés, comme pour célébrer la messe.
Et
elle reconnut que les deux acolytes étaient saint Vincent et saint
Laurent, que le diacre et le sous-diacre étaient deux anges, et que le
prêtre était le Christ lui-même.
Et
la messe commença, chantée à haute voix par les officiants, tandis que
toute l’assistance, en chœur, l’accompagnait. Quand vint l’offrande, la
reine des vierges, les autres vierges et toute l’assistance allèrent,
suivant l’usage, s’agenouiller devant le prêtre et lui remettre leurs
cierges.
Seule la matrone restait debout, au fond de l’église.
Alors le prêtre lui envoya la reine des vierges, pour lui dire que c’était une inconvenance de le faire attendre si longtemps.
Mais la matrone répondit que le prêtre eût à continuer sa messe, car elle ne voulait pas rendre son cierge.
On lui délégua un autre messager : elle répondit que, par piété, elle garderait toujours le cierge qui lui avait été remis.
Un troisième messager alla vers elle, avec ordre de lui enlever par force le cierge, si elle se refusait à venir l’offrir.
Et
comme elle continuait à s’y refuser, une longue lutte s’engagea entre
le messager et elle, jusqu’à ce qu’enfin le cierge se rompît, de telle
façon que la matrone et le messager en gardaient en main chacun une
moitié.
Là-dessus, la dame se réveilla de sa vision, et constata qu’elle tenait en main la moitié d’un cierge.
Ce
que voyant, elle rendit d’immenses grâces à Notre Dame, qui lui avait
permis d’assister à la messe ce jour-là, et à une messe comme celle où
elle avait assisté.
Après
quoi elle garda le cierge comme une relique des plus précieuses ; et
quiconque le touchait était aussitôt guéri, de quelque maladie qu’il fût
atteint.
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