Les dévotions des églises du Nord
Dompierre sur Helpe
Église saint Etton
L'église
possède des reliques de saint Etton : son tombeau avec gisant en bois,
une châsse, un buste reliquaire, un tronc sur colonette.
Le culte de saint Etton et son pèlerinage, le jour de l'Ascension, sont toujours d'actualité.
Lebeau, en 1829, raconte ainsi les rites du pèlerinage :
"Dès
l'aube du jour toutes les avenues du village étaient obstruées par une
foule de pèlerins arrivant de plusieurs lieues à la ronde et portant à
la main des baguettes de coudrier dont l'écorce a été découpée en
spirale.
Ils affluaient à l'église dont ils faisaient intérieurement trois fois le tour en commençant par la gauche.
A l'extrémité de la première nef latérale, où des reliques étaient exposées dans une châsse, chacun d'eux en passant faisait sur la châsse un léger signe de croix du bout de sa baguette.
Source photo : http://commons.wikimedia.org/wiki/File:%C3%89glise_Saint-Etton_de_Dompierre-sur-Helpe_gisant.JPG
Après
avoir traversé le haut de la grande nef, se tournant vers la statue de
saint Etton, d'une grandeur colossale, et qu'on voit là couché en habits
pontificaux, sur une sorte de lit formé d'un long bloc de pierre, ils
lui balayaient de leur baguette toute la superficie du corps, depuis la
plante des pieds jusqu'au sommet de la tête, et continuaient leur
marche.
Le troisième tour accompli avec les mêmes exercices, ils allaient à trente pas au sortir de l'église tremper les baguettes dans les eaux d'une petite fontaine consacrée à cet usage.
Au retour du pèlerinage, le premier soin de celui qui l'avait entrepris était d'aller à ses bestiaux, et de leur frotter le dos avec la baguette afin de les préserver par là de maladies et d'accidents.
Indépendamment de ces pratiques, les uns se faisaient lire l'Évangile de saint Jean qu'ils écoutaient agenouillés auprès d'une balustrade et la tête couverte des extrémités de l'étole du prêtre. Les autres étaient introduits dans le cimetière pour y jeter une sorte de bougie grossière dans un feu qu'on entretenait avec cet aliment".
Au
XVIIIe siècle, la procession s'accompagnait d'une représentation, avec
chars, des scènes de la vie de saint Etton : on y voyait le bienheureux
Etton, ses disciplines, ses ouvriers, Jovin et ses gardes, des anges,
des bergers, des sauvages...
La procession passait par Saint Hilaire, Marbaix et Taisnières.
Aujourd'hui le rite de la combustion des bougies et la lecture de l'Évangile de saint Jean ont disparu.
Autrefois, il y avait trois jours de fête :
- Le 17 mai
- Le 10 juillet, jour de sa mort
-
et le jour de l'Ascension, anniversaire de la translation de ses
reliques du monastère de Fusciau à l'église de Dompierre en 1735.
Aujourd'hui, seul le jour de l'Ascension est fêté.
La fontaine a été recouverte d'une pierre portant la date de 1623. Elle indique selon la légende, l'endroit où a été guéri le jeune bouvier, sourd et muet, et où l'eau aurait jailli à la prière de l'illustre évêque.
On dit aussi qu'Etton aurait en ce lieu ressuscité temporairement un enfant mort sans baptême.
Bibliographie : Livre "Guide de Flandre et Artois mystérieux"
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