Mons (Belgique)
Notre-Dame de Messines
Chaque
contrée invoque la Vierge Marie sous une dénomination spéciale et lui
élève un autel, pour lui rendre hommage à des jours déterminés.
La
paroisse de saint Nicolas-en-Bertaimont, à Mons, possède une image de
Notre Dame de Messine, et c'est à la fête de l'Annonciation, le 25 mars,
que les pèlerins se pressent en foule devant la chapelle de la Vierge.
D'après
la tradition, l'image primitive fut apportée de l'île de Sicile par un
pèlerin, qui, ayant fait le voyage de Rome, avait été à Messine visiter
l'église de Notre Dame.
C'était
un tableau peint sur bois représentant la Vierge, tenant l'enfant Jésus
sur les genoux, et aux pieds de laquelle était agenouillée une
religieuse de l'ordre de saint Basile.
Cette
peinture servit d'abord de station dans le cimetière de la paroisse de
Berlaimont, et Notre Dame de Messine y devint l'objet d'une vénération
particulière.
Déjà
en 1616, plusieurs guérisons avaient eu lieu par son intermédiaire, et
l'image fut transférée en 1622, dans l'église où elle occupa le
maître-autel.
Cette translation avait à peine eu lieu que la dévotion prit un développement considérable.
Des
guérisons multipliées encouragèrent le recours des malades et des
infirmes, qui, bientôt soulagés, venaient remercier leur bienfaitrice.
La
confiance dans les faveurs signalées de Notre Dame, s'affermit de plus
en plus, et le 12 mars 1624, l'archevêque de Cambray, François Van der
Burch, érigea dans l'église de saint Nicolas-en-Bertaimont une confrérie
de Notre Dame de Messine.
Cette association pieuse fut confirmée le 5 mars 1722, par l'archevêque Léopold-Charles de Choiseul.
Une
bulle de Clément XIV, du 13 janvier 1772, ayant accordé des indulgences
aux membres de cette confrérie, on solennisa à cette occasion le 9 août
1772, et les sept jours suivants, un jubilé de 150 ans.
Un demi siècle plus tard, le pape Pie VII autorisa la célébration d'un autre jubilé, par bulle du 11 janvier 1822.
L'ordinaire de Tournay le fixa du 6 au 13 avril 1823.
Le
plus grand luxe fut déployé en cette circonstance : une garde d'honneur
escorta la procession, qui fut d'une magnificence et d'une splendeur
dont on n'avait pas encore vu d'exemple à Mons.
La
fête principale de Notre Dame de Messine attirait, au siècle passé, un
nombre de pèlerins plus considérable que celui que nous voyons
aujourd'hui ; pendant l'année, la dévotion était plus profonde, car le
samedi de chaque semaine, l'académie de musique, composée de jeunes gens
des meilleures familles, chantait la messe en l'honneur de la Vierge.
Ce
recours continuel était si populaire, que la paroisse de saint
Nicolas-en-Berlaimont fut appelée vulgairement, à Mons, la paroisse de
Messine.
Source : Livre "La procession de Mons : notice historique" par Léopold Devillers
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