Notre-Dame de Layre
(Ambert)
Notre-Dame
de Layre, fut jusqu'au milieu du seizième siècle, en grande vénération
parmi les fidèles, sans que nous ayons pu découvrir où était alors son
sanctuaire.
Mais
à l'époque des guerres du protestantisme, un catholique cacha la statue
au moulin de Layre, dans un endroit qu'il fit murer.
En
1660, le ruisseau du moulin, grossi par les pluies, ayant entraîné
l'angle de la muraille où était cette statue, on vit un prodige qui
frappa singulièrement l'attention publique : la statue demeura au même
lieu, surnageant sur les eaux du torrent sans en suivre le cours.
Lorsque
les eaux eurent baissé, on la retira et on la plaça au pignon de la
maison la plus voisine, où les fidèles vinrent aussitôt la vénérer sous
le nom de Notre-Dame de Layre.
Le
nombre des pèlerins qui la visitaient et des miracles qu'ils obtenaient
se multipliant de jour en jour, on voulut la transporter dans l'église
paroissiale d'Ambert.
Mais
ceux qui entreprirent ce transport étant devenus tout à coup immobiles
sans pouvoir ni avancer ni reculer, on bâtit une chapelle en ce lieu ;
et, en décembre 1660, on l'y transporta processionnellement avec une
grande pompe et au milieu d'un concours immense des habitants de la
ville et des environs.
Là,
le nombre des pèlerins et des miracles accrut encore sa célébrité,
jusque-là que, dans les centres mêmes de la science, on se plaisait à
l'honorer.
Beaucoup
de thèses de cette époque, soutenues au Puy, à Clermont, à Billom,
portent l'inscription : A Notre-Dame de Layre, très-illustre par ses
miracles.
Un
jésuite, dans une composition latine de l'an 1666, lui donne le même
titre : Apud Ambertenses, miraculorum potentissima effectrix.
Un
bénédictin de la Chaise Dieu, dans un poème latin composé en son
honneur, affirme que par son intercession il s'opère de grands miracles.
En
1676, un prêtre de la communauté d'Ambert, François Clavelier, et en
1700, un jésuite, le père Imberdis, racontèrent en beaux vers latins un
miracle dont ils s'estimaient redevables l'un et l'autre à Notre-Dame de
Layre ; enfin, la tradition rapporte que beaucoup d'enfants morts sans
baptême ont été rappelés a la vie dans ce sanctuaire, et qu'on a pu les
baptiser.
Un sanctuaire si fréquenté s'embellit d'année en année jusqu'à la fin du dix-huitième siècle.
Alors vint la Révolution qui renversa la chapelle.
Lors
de la restauration du culte, on plaça la statue, qui avait été
soustraite à l'impiété révolutionnaire, dans l'église paroissiale ; et
c'est là que le peuple vient l'invoquer encore avec la même piété et la
même confiance qu'autrefois.
Source : Livre "Notre-Dame de France ou Histoire du culte de la Sainte Vierge en ..., Volume 2" par André Jean Marie Hamon
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