Bon Encontre
Notre-Dame de Bon Encontre
Vers 1550, un berger James Frayssinet découvre une statuette de la Vierge devant son bœuf prosterné. L'enfant porte sa trouvaille à sa mère qui s'écrit « hé Dieu nous donne la bonne rencontre ».
Le hameau de Pau se transforme alors en BON ENCONTRE et devient jusqu'au XXème siècle l'un des plus importants pèlerinages de la région.
La statuette fut déposée dans la huche de l'habitation. Lorsque le curé de Sainte Radegonde fut convié pour la contempler, cette dernière avait disparu. Le jeune homme retrouva ensuite la statuette dans le buisson. Il l'amena au curé qui lui donna une place plus honorable mais la statuette ne s'en contenta pas et retourna dans le buisson.
Le curé, comprenant que c'est là qu'elle voulait être honorée, la mit dans une niche au pied d'une croix de bois. La croix fut ensuite remplacée par un petit oratoire qui fut béni le 27 août 1551.
C'est à partir de cette date que commencèrent les pèlerinages qui prirent rapidement une importance considérable.
La statuette est aujourd'hui enfermée dans un reliquaire exposé derrière le maître autel de la basilique Notre-Dame de Bon-Encontre.
Le pèlerinage
À
côté de l'oratoire abritant la statuette de la Vierge, on construisit
en 1600 une église. Cette entreprise, principalement initiée par
l'archevêque d'Agen Mgr Nicolas de Villars, fut achevée en 1604.
De 1611 à la Révolution, le pèlerinage fut desservi par les religieux du Fraternité séculière Tiers-Ordre de Saint-François dont le couvent de Bon-Encontre avait été fondé par Marguerite de Valois.
Vers le milieu du XIXème siècle, l’église s’avéra trop petite et l’on décida d’édifier la basilique actuelle, la basilique Notre-Dame de Bon-Encontre.
Depuis 500 ans, la ville est sujette aux pèlerinages sans interruption, avec un frein pendant la période de la Révolution. Des reines, comme Marguerite de Navarre, des princes, des consuls, des confréries de pénitents, des paroisses de l'Agenais, de la Guyenne et des provinces environnantes se succédèrent pour venir se recueillir à Bon-Encontre. Les pèlerinages étant surtout un culte à la Vierge Marie, ils s'effectuent principalement au mois de mai, mois de Marie.
De 1611 à la Révolution, le pèlerinage fut desservi par les religieux du Fraternité séculière Tiers-Ordre de Saint-François dont le couvent de Bon-Encontre avait été fondé par Marguerite de Valois.
Vers le milieu du XIXème siècle, l’église s’avéra trop petite et l’on décida d’édifier la basilique actuelle, la basilique Notre-Dame de Bon-Encontre.
Depuis 500 ans, la ville est sujette aux pèlerinages sans interruption, avec un frein pendant la période de la Révolution. Des reines, comme Marguerite de Navarre, des princes, des consuls, des confréries de pénitents, des paroisses de l'Agenais, de la Guyenne et des provinces environnantes se succédèrent pour venir se recueillir à Bon-Encontre. Les pèlerinages étant surtout un culte à la Vierge Marie, ils s'effectuent principalement au mois de mai, mois de Marie.
Voici la légende du premier :
« Au temps où le bon roi, père du peuple, régnait en France, il y avait au village de Pau, distant d'une lieue de la ville d'Agen, un laboureur nommé Jean Fraissinet, assez accommodé des biens de la fortune.
Le ciel lui avait donné sept enfants ; l'aîné était recteur de la paroisse de Sainte-Radegonde, de laquelle dépendait le village de Pau ; deux autres étaient carmes, et le dernier de tous conduisait le bétail de son père dans les prairies voisines.
Cet enfant remarqua qu'aussitôt qu'on ouvrait la porte de l'étable, un de ses bœufs s'écartait des autres et allait se jeter par terre contre un buisson d'épines, placé sur la lisière d'un champ.
Ayant eu la curiosité de le suivre, le petit berger aperçut dans le buisson une petite image de la Vierge, tenant dans ses bras son divin fils.
L'image était en terre cuite et de la grandeur d'un pied.
L'enfant la prit et courut la porter à sa mère, qui s'écria, en la baisant pieusement : « Que Dieu nous donne bon-encontre !
Puis elle enferma ce joyau dans un coffret, en attendant le retour de son mari, occupé aux travaux des champs.
Il rentra vers le soir, en compagnie de son fils le recteur, et la bonne femme n'eut rien de plus pressé que de leur conter ce qui était arrivé à son dernier-né.
Mais quand elle voulut leur montrer l'image, elle ne la trouva plus.
Elle passa la nuit dans les larmes ; car elle regardait comme un trésor ce qu'elle avait perdu.
Le lendemain, le petit pâtre voit le bœuf courir au buisson ; il le suit, aperçoit l'image et va la porter à son frère le recteur, qui la pose sur l'autel de son église.
Mais quand il y retourne pour la voir encore, elle a disparu, et, une fois encore, le jeune berger la retrouve au milieu du buisson.
Le recteur comprend que c'est que la vierge Marie veut être honorée d'un culte particulier ; il prie son père et ses frères de lui charpenter une croix, avec une petite niche dans laquelle il puisse déposer la sainte image. Le laboureur et ses fils se mettent à l'œuvre, et tous les gens du pays accourent se prosterner au pied de cette croix doublement sacrée.
Un protestant de Puymirol, qui passait souvent par là, pour se rendre à Agen, ne pouvait voir sans une grande colère ces bonnes gens priant de tout leur cœur.
Un jour que la foule était encore plus pressée qu'à l'ordinaire, il laissa échapper d'horribles blasphèmes contre la vierge Marie.
Il continua son chemin sans le moindre remords, mais en rentrant dans sa maison, il fut frappé tout à coup d'une cécité complète.
Ce fut un grand bonheur pour lui ; car les yeux de son âme s'ouvrirent en même temps que se fermaient ceux de son corps ; il reconnut qu'il avait mérité son châtiment et il promit de réparer sa faute, en contribuant de tout son pouvoir à l'érection d'une chapelle à Notre-Dame, s'il recouvrait la vue.
La miséricordieuse Vierge entendit sa prière et l'écouta favorablement ; aussi s'empressa-t-il de s'acquitter de son vœu, en sacrifiant tout ce qu'il possédait pour faire construire un oratoire à Marie.
Comme il n'était pas riche, les gens du pays se joignirent à lui, et la famille Fraissinet fit don à la paroisse du champ sur lequel devait s'élever la chapelle, et du cimetière qui devait l'entourer.
Notre-Dame de Bon-Encontre devint un lieu de pèlerinage si célèbre, que la reine Marguerite, femme de Henri lV, s'y rendit d'Agen à pied, avec une foule de seigneurs et de dames de la province. Elle y fit une riche offrande, qu'on employa à l'agrandissement de la chapelle.
Plusieurs autres grands personnages, entre autres le maréchal Alphonse d'Ornano, se plurent à embellir ce sanctuaire, et la piété des fidèles l'orna d'un grand nombre d'ex-voto.
En 1629, la ville d'Agen, délivrée de la peste par l'intercession de Notre-Dame, fit don à la chapelle de Bon Encontre d'une magnifique lampe, qui devait brûler sans cesse devant la sainte image.
La chapelle se transforma en une belle église, dans laquelle on permettait aux pèlerins de passer la nuit la veille de la Nativité, parce qu'ils étaient si nombreux, qu'ils n'auraient pu trouver place dans les maisons du village. On y venait de plus de trente paroisses, et ces pèlerinages s'accomplissaient avec beaucoup de recueillement et de piété.
La ferveur et la confiance des fidèles n'avaient pas diminué, quand la tempête révolutionnaire se déchaîna sur la France.
L'église de Bon-Encontre aurait eu le même sort que tant d'autres, si la reconnaissance des villageois ne leur eût inspiré le courage de défendre leur sainte protectrice.
Une troupe de ces misérables qui parcouraient les campagnes pour porter la dévastation et la terreur, se rendit à Notre-Dame, après avoir fait une halte joyeuse au château de Saint-Marcel.
L'église était fermée, ils en demandèrent les clefs ; mais ils eurent beau crier et menacer, on se garda bien de les leur donner.
Une telle difficulté ne pouvait les arrêter longtemps. Ils se mirent en devoir d'enfoncer la porte.
Elle était solide, et leurs efforts ne purent l'ébranler. Ils cherchèrent donc des haches, des pinces, des leviers ; mais comme personne ne se pressait de mettre ces instruments à leur service, les paysans qui vendangeaient les coteaux voisins eurent le temps d'accourir, et, s'armant de piques, de faux, de massues, de fourches, de bâtons ferrés, ils volèrent au secours de leur église.
Les bandits ne jugèrent pas à propos de les attendre ; ils s'enfuirent de tous côtés, après avoir toutefois abattu la statue de la Vierge qui décorait le portail.
Peu de temps après, une nouvelle tentative eut lieu contre ce sanctuaire et contre l'image miraculeuse ; car le bruit s'était répandu que dans la niche même où elle était placée, il y avait un trésor.
Ce trésor n'était autre que cette petite statue de terre cuite, trouvée au milieu d'un buisson ; mais ces misérables pouvaient-ils croire qu'on donnât ce nom à autre chose qu'à un amas d'or ou d'argent ?
Ils sondèrent le piédestal qui portait la sainte image, et, s'étant assurés qu'il ne renfermait aucune cachette, ils s'éloignèrent, en conseillant aux habitants de masquer l'entrée de la chapelle, afin de la dérober aux outrages de ceux qui pourraient venir encore, et qui, peut-être, seraient plus méchants qu'eux.
Il en vint d'autres, en effet ; mais, dit l'historien de Notre-Dame de Bon-Encontre, un saisissement involontaire les empêcha de rien entreprendre contre ce sanctuaire, défendu par une puissance invisible.
La chapelle ne porte donc aucunes traces des dévastations qui attristent les yeux et le cœur dans la plupart de nos églises ; elle est encore telle qu'elle était avant la Révolution ; elle n'a perdu dans ces jours funestes que les riches ornements qu'elle devait à la reconnaissance des pèlerins.
Quelques vieillards parlent encore avec autant de regret que d'admiration des douze lampes d'argent suspendues à sa voûte, des chandeliers massifs, du magnifique ostensoir et des beaux vases sacrés qu'elle possédait.
Ils disent aussi que dans leur jeunesse le nombre des pèlerins était beaucoup plus grand qu'aujourd'hui.
Cependant on n'évalue guère à moins de trente mille les personnes qui visitent l'église de Bon-Encontre pendant le mois de mai.
La religion n'offre peut-être nulle part de spectacle plus imposant, ou du moins plus attrayant et plus touchant, dit l'abbé Pouget, que celui que reproduit tous les ans le dimanche du mois de mai qui précède la Pentecôte.
Aux premiers rayons du jour, on voit de toutes parts, à travers une riche et fraîche végétation, s'avancer à pas lents, et dans un ordre admirable, d'innombrables groupes de pèlerins. Dans les plaines, dans les vallons, sur les coteaux, de tous côtés on voit flotter l'étendard de Jésus, les bannières de Marie, les images des saints protecteurs, ornés avec une élégante simplicité.
Hommes, femmes, enfants, distribués en divers corps, et revêtus quelquefois de costumes qui caractérisent des associations religieuses, marchent à leur suite, en faisant retentir de saints cantiques les hauteurs et les forêts.
Des essaims de jeunes filles vêtues de blanc, symbole de candeur et d'innocence, et que le peuple, dans son langage expressif, appelle "angèles", se font remarquer par leur modeste piété et la douceur de leurs chants.
On a vu des hommes, peu chrétiens d'ailleurs, ne pouvoir se défendre du plus profond attendrissement, lorsque ce brillant tableau se déroulait sous leurs yeux ; lorsqu'ils étaient en face de ces visages qu'embellissaient une paix toute céleste et cette douce expression de joie qu'on ne trouve que dans l'expansion de la foi ; lorsque ces paroles toutes simples, imprégnées de confiance et d'amour, retentissaient de tous côtés dans la vaste église de Bon-Encontre : Sainte Marie, priez pour nous ! Sainte mère de Dieu, secours des chrétiens, consolatrice des affligés, refuge des pécheurs, priez pour nous ! »
Source : Livre "Les pèlerinages de France" par Eugène Rosary
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