La basilique Notre-Dame d'Afrique
Notre-Dame d'Afrique est une basilique catholique située à Bologhine, ville jouxtant Alger, en Algérie.
Situation
La basilique est construite sur un promontoire dominant la mer de 124 m, au nord d'Alger.
Elle
est accessible par un téléphérique qui porte son nom depuis Bologhine
(ex-Saint Eugène), où se trouve le Cimetière Saint-Eugène. Elle est
considérée comme « la sœur jumelle de l’église marseillaise
Notre-Dame-de-la-Garde. »
La basilique est surnommée « Madame l’Afrique » ou « Lalla Myriem » par les habitants du voisinage.
Pour
le journaliste Lyes Menacer, elle constitue un « symbole du brassage
culturel et de la cohabitation religieuse depuis 160 ans. »
Histoire
Statue de Mgr Lavigerie à Notre-Dame d'Afrique
La chapelle et le pèlerinage
Une statuette en bronze de la Vierge Marie, copie d'une œuvre originale créée par Bouchardon en 1750, fut offerte en mai 1840 à Mgr Dupuch, premier évêque d'Alger. Elle fut placée au monastère de la Trappe de Staouëli à Bouchaoui.
Suite à la définition du dogme de l'Immaculée Conception par le pape Pie IX le 8 décembre 1854, son successeur, Mgr
Pavy, décide d'édifier une grande église de pèlerinage à Notre-Dame. Il
déplace la statue dans une chapelle, inaugurée le 20 septembre 1857.
La fête de Notre-Dame d'Afrique se tient le 30 avril.
La construction de l’église
Mgr
Pavy, d’origine lyonnaise, entendait édifier « un autre Fourvière,
auprès d’Alger ! ». Il engage, le 20 février 18581, la construction de
l’église. Elle est confiée à Jean-Eugène Fromageau, qui était architecte
en chef des édifices diocésains de l'Algérie. Elle fut achevée en 1872.
Mgr Pavy, décédé en 1866, est inhumé dans le chœur.
L'édifice fut consacré le 2 juillet 1872, par Monseigneur Lavigerie, archevêque d’Alger.
Il y transféra la statue de Marie le 2 mai 1873.
Elle accueille le 4 mai 1873 un « concile provincial d’Afrique »,
rassemblant les évêques et abbés d’Algérie, première réunion de ce type
pour les temps modernes8.
Toutes
deux fondées sur l’impulsion du cardinal Lavigerie, la Société des
missionnaires d'Afrique (Pères blancs) (1868) et les Sœurs missionnaires
de Notre-Dame d'Afrique ou Sœurs Blanches (1869) se voient confier la
garde du sanctuaire.
Le pape Pie IX accorde à l’église le titre de Basilique ; elle est consacrée le 30 avril 18761.
La restauration
L’église a été fortement touchée par le séisme de 2003 qui a fait 3 000 morts, notamment dans la ville de Boumerdès.
Des
travaux de restauration sont engagés en 2007 sous l’impulsion de
Bernard Lefebvre, recteur de la basilique ; l’inauguration a lieu le
13 décembre 2010.
Le classement en bien culturel
La
basilique de Notre-Dame d'Afrique est classée sur la liste des biens
culturels algériens comme monument historique depuis le 12 septembre
2012.
Architecture et décoration
Architecture
Notre-Dame d'Afrique en 1916
Comme
la cathédrale du Sacré-Cœur d'Oran, la basilique est de style
romano-byzantin. Le plan est dû à Jean Eugène Fromageau ; il offre la
particularité d'être orientée avec le chœur au sud-ouest (au lieu de
l'est habituellement).
Deux
chapelles, ornées de reliquaires, entourent l'autel. La première,
consacrée à saint Augustin abrite notamment six ex-votos de Charles de
Foucauld. Celle dédiée à la mère d’Augustin d'Hippone, sainte Monique
rend hommage aux dix-neuf religieuses et prêtres tués dans les années
1990 en Algérie.
Décoration
Vue de l'intérieur de l'église
La
décoration de la basilique comprend au centre du dôme, sous la statue
de la Vierge, une céramique due à Mohamed Boumehdi (1924-2006), un
artiste algérien musulman.
La
statue elle-même est couronnée d'or avec une parure de velours bleu
brodée en fils d'argent recouverts d'or, réalisée par M. Sekkal, maître
brodeur de Tlemcen. Elle a été réalisée en 1840 par le sculpteur Charles
Gallien Choiselat (1816-1858), bronzier à Paris.
Une
grande fresque, au fond du chœur représente Marie en gloire, vénérée
par le cardinal Lavigerie, entourée de personnages évoquant le passé
chrétien de l’Afrique du Nord : les saints Cyprien et Augustin, les
saintes Perpétue et Félicité, le Monseigneur Lavigerie, les martyrs de
l’Ouganda (1886), le Père Siméon Lourdel (1853-1890), Charles de
Foucauld et le cardinal Duval.
Une phrase, extraite d’une prière, est inscrite en français, en arabe et en berbére sur le mur de l'abside derrière l'autel :
« Notre Dame d'Afrique priez pour nous et pour les Musulmans. »
L’orgue
L’instrument
actuellement installé dans la basilique a été réalisé en tant que grand
orgue de concert par la manufacture Cavaillé-Coll et signé par Charles
Mutin, facteur français, pour la résidence de M. et Mme A. Weddell, qui résidaient villa Georges à Alger, au 47, rue du Télemly (actuellement rue Krim Belkacem).
C’est un orgue de 26 jeux et plus de 1500 tuyaux.
Il a été inauguré le 31 décembre 1911 par le musicien Camille Saint-Saëns, ami et voisin des propriétaires.
L’orgue fut donné en 1930 par Mme Weddell et installé dans la basilique.
Il a été restauré entre 2000 et 2002.
Notre-Dame d'Afrique vue de haut
Notre-Dame d'Afrique en 2005, avant rénovation
Bologhine vue de Notre-Dame d'Afrique (2006)
Intérieur de Notre-Dame d'Afrique à Alger (Algérie, 1899)
Dans la basilique
Notre-Dame d'Afrique pendant les travaux de rénovation en 2009
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