Le symbolisme des animaux
Le lion
Tradition chrétienne
Dans l'œuvre Le Cardinal de Brandebourg, le lion symbolise Saint Jérôme, traducteur de la Bible.
Le lion est un animal qui est polysémique ; il a plusieurs valences, plusieurs sens.
Tantôt
il est le substitut positif. C'est le cas du lion de saint Marc, qui
fait référence à la caractéristique particulière de l'évangile de saint
Marc, emblème de la justice, qui fait lui allusion à la Résurrection,
selon cette fameuse légende provenant des Physiologos et Bestiaires où le lion souffle dans les naseaux de trois lionceaux morts-nés qui ressuscitent trois jours après.
Tantôt
le lion a une connotation négative et il est associé au démon. On fait
référence à ce passage où l'on parle de Satan qui déambule tel un lion
cherchant une proie à dévorer (1 P 5,8).
Dans le psaume 21 de la Vulgate, salva me ex ore leonis et a cornibus unicornium humilitatem meam : « Sauve-moi de la bouche des lions et de la corne de la licorne qui m'humilie ».
À l'époque romaine, pendant les persécutions, les chrétiens sont jetés aux lions, ce qui a changé le sens de ce sujet.
Au
Moyen Âge cependant, le lion garde une valeur positive, comme l'atteste
par exemple le surnom de Richard « cœur de Lion ». Ce symbole est très
souvent utilisé par les ordres de chevaliers. Ils signifie pour eux le
courage et la vaillance. Chrétien de Troyes écrit d'ailleurs Yvain le
chevalier au Lion parlant à un moment d'un combat entre un lion et un
serpent. Il prit parti du Lion et le sauva. Le lion le suivit alors
durant toute l'histoire.
Source :
Durant
le Moyen Âge, le lion est associé au Christ et on lui attribue de
nombreux pouvoirs magiques, abondamment représentés dans les églises et
les enluminures ; l'héraldique lui accorde une place de choix. À partir
de la Renaissance, les représentations du félin se tournent vers le
réalisme.
Des représentations liées à la religion au Moyen Âge
Les représentations de l'art roman sont toujours effrayantes et étranges.
Sculpture du Maître de Cabestany (XIIe siècle) dans la cathédrale de Prato en Italie.
Durant
l'ère chrétienne, l'attachement de l'Église à faire disparaître le
paganisme entraîne un renouveau de l'art symbolique. Les représentations
de l'art roman sont toujours bizarres et effrayantes et reflètent le
faible lien unissant l'homme et l'animal à cette époque. L'animal
devient une allégorie, par exemple la colombe représente la paix. Le
lion est un animal polysémique, surtout dépeint à travers les images
positives de saint Jérôme et son lion, du tétramorphe (lion de saint
Marc) et de Daniel épargné par les lions ; cependant, une connotation
négative lui est associée par un passage de Pierre faisant référence à
Satan qui déambule tel un lion cherchant une proie à dévorer. Ainsi, le
lion revient très souvent dans les églises catholiques car il représente
la force du croyant combattant le péché, et dans les objets : bracelets
en patte de lion, siège épiscopal sculpté à l'effigie du lion, sur le
socle des chandeliers, les portails d'église… Le lion ailé est très
représenté à Venise : il en est le symbole, et la légende attribue à la
ville de garder la dépouille de saint Marc.
Les manuscrits enluminés représentent le lion selon les trois caractères fondamentaux donnés dans le Physiologos :
il se tient en haut des montagnes, ses yeux sont ouverts même lorsqu'il
dort et réanime ses lionceaux morts-nés au bout de trois jours. Parmi
les enluminures, on retrouve notamment des scènes bibliques comme Daniel
jeté dans la fosse aux lions.
Source :
Symbolique animale
Le lion, roi des animaux
Lion dévorant un pécheur,
Cathédrale Sainte-Marie d'Oloron, XIIe siècle
Au
Moyen Âge, le lion tient son titre de roi des animaux à la fois de la
bible et d'un héritage gréco-romain comme en témoignent les écritures,
les fables, les encyclopédies et les bestiaires.
Le
lion est habituellement identifiable à sa queue et à sa crinière, il
arrive qu'en tant que roi il soit couronné. De fait, le lion est
clairement associé à la royauté médiévale au travers du surnom de Richard Cœur de Lion de Richard Ier d'Angleterre.
- noblesse
- Geoffroy de Plantagenet, héraldique
Dans
l'Ancien testament, le lion est confronté à l'homme à trois occasions :
tué à mains nues par Samson, un essaim d'abeilles s'installe dans son
cadavre, terrassé par David pour protéger son les brebis de son père et
dans la scène de Daniel et la fosse aux lions.
Le
combat de Samson contre le lion s'interprète comme la victoire du
Christ contre Satan. C'est une scène souvent représentée au Moyen Âge,
par exemple sur le tympan d'églises sous forme de bas-relief, sculptée
sur les chapiteaux, dans les manuscrits enluminés ou encore sur le
retable émaillé de Nicolas de Verdun créé pour l'Abbaye de
Klosterneuburg. La scène de Samson recueillant du miel dans la gueule du
lion mort figure sur le chambranle sculpté de style wiligelmique de
l'Abbaye de Nonantola, le lion devient alors un symbole christique.
La
scène de David jeune berger fait figurer le lion ou l'ours. La version
avec le lion figure par exemple sur la lanterne de Bégon du trésor de
l'abbatiale de Conques et fait partie des quatorze illustrations en
pleine page du Psaultier de Paris, manuscrit byzantin du IXe siècle.
Daniel
dans la fosse aux lions, parfois seulement intitulée « Daniel entre les
lions » est une scène souvent représentée. Elle figure sur un chapiteau
wisigoth du VIe siècle de
l'Église de San Pedro de la Nave, dans de multiples églises romanes et
sur le portail de l'église Saint-Trophime, à Arles.
L'image du lion peut se faire plus terrifiante illustrant le Psaume 22, verset 22 « Sauve-moi de la gueule du lion »,
ainsi on trouve des sculptures où des lions dévorent des hommes comme
sur le portail de la Cathédrale Sainte-Marie d'Oloron, une autre
connotation négative lui est associée par un passage de Pierre faisant
référence à Satan qui déambule tel un lion cherchant une proie à
dévorer. Le Psaume 91, verset 13 « Tu marcheras sur l'aspic et le basilic, tu piétineras le jeune lion et le dragon » est à l'origine de la figure du Christ marchant sur les animaux (en), comme sur le diptyque de Genoelselderen ou le Christ bénissant du portail de la cathédrale d'Amiens.
Enluminure représentant un lion sur des hauteurs,
la naissance des lionceaux et la réanimation de ceux-ci par le père.
Bestiaire d'Ashmole
Dans le Physiologos
puis dans les bestiaires, on affirme que le lion peut dormir les yeux
ouverts, ce qui confia au lion un rôle de gardien qui se concrétise par
sa présence à l'entrée d'églises ou de salles, comme sur le trumeau de
l'abbaye Saint-Pierre de Moissac. Les manuscrits enluminés représentent
le lion selon les trois caractères fondamentaux donnés dans le Physiologos :
il se tient en haut des montagnes, ses yeux sont ouverts même lorsqu'il
dort, il ramène ses lionceaux nés morts à la vie après qu'ils ont passé
trois jours dans les limbes. Cette dernière caractéristique l'associe à
la résurrection : il a donc aussi un rôle de protection des hommes dans
la mort est se retrouve ainsi aux pieds de gisants.
Les quatre figures du tétramorphe
Fresque gothique de l'Abbaye de Viboldone en Italie
Fresque gothique de l'Abbaye de Viboldone en Italie
- antéchrist
- zodiaque
Le
lion est aussi dépeint à travers les images positives de saint Jérôme
et son lion, du tétramorphe (lion de saint Marc). Le lion ailé est très
représenté à Venise : il en est le symbole, et la légende attribue à la
ville de garder la dépouille de saint Marc. Ainsi, le lion revient très
souvent dans les églises catholiques car il représente la force du
croyant combattant le péché, et dans les objets : bracelets en patte de
lion, siège épiscopal sculpté à l'effigie du lion, sur le socle des
chandeliers, les portails d'église…
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