Abbaye de Déols
L’abbaye Notre-Dame de Déols ou abbaye Notre-Dame de Bourg-Dieu
est une ancienne abbaye bénédictine, maintenant très largement en
ruines, située à Déols en Bas-Berry, dans le département de l'Indre,
près de Châteauroux.
Elle est fondée le 2 septembre 917 par Ebbes le Noble, seigneur de Déols.
Il imite en cela son seigneur Guillaume Ier
d'Aquitaine, comte d'Auvergne de Berry, de Limousin, de Lyon et de
Mâcon, qui peu d'années auparavant avait fondé l'abbaye de Cluny en
Saône-et-Loire.
Tout
comme son puissant modèle bourguignon, l'abbaye est placée sous
l'autorité directe du pape, et non sous celle de l'archevêque de
Bourges.
L'abbaye
devient rapidement un établissement prospère. Elle est la plus
puissante du Berry avec celle de Massay et une des plus importantes de
France au Moyen Âge.
Les
moines de Déols reçoivent de nombreux dons de paroisses, de terres, de
chapelles, gèrent des prieurés, et bénéficient ainsi de revenus
réguliers.
Cet
enrichissement considérable se reflète dans l'édification de la grande
église abbatiale, aujourd'hui presque entièrement disparue. L'apothéose
de l'abbaye se situe aux XIIe, XIIIe et XIVe siècles.
Le régime de la commende instauré au début du XVIe siècle est le reflet d'une perte d'influence.
La période des Guerres de religion (1562-1594) se révèle calamiteuse pour l'abbaye Notre-Dame de Déols.
Elle est en partie détruite par les protestants.
Elle ne s'en relève pas et en 1622 le prince Henri II de Bourbon-Condé,
après accord du Roi de France Louis XIII, obtient du pape Grégoire XV
une bulle prononçant la sécularisation de l'abbaye.
Celle-ci devient effective en 1629.
Les
bâtiments de l'abbaye deviennent alors une carrière où le prince Henri
II de Condé, et à sa suite les autres administrations, puisent des
matériaux de construction.
Les
vestiges subsistants sont le clocher, la quatrième travée du collatéral
nord, la crypte, le mur sud de la nef et la porte de jonction avec le
cloître, la prison des moines, la salle capitulaire, la salle carrée
avec ses têtes murales, le réfectoire, la cuisine et les autres
bâtiments conventuels.
Ils permettent de se faire une idée de la puissance et de la richesse
de l'ancienne abbaye Notre-Dame de Déols, et constituent de précieux
témoignages du style roman.
Les projets de restauration débutent en 1843, quand Prosper Mérimée
s'intéresse à l'abbaye et « veut sauver de la ruine l'unique tour
subsistante ».
Après
une longue procédure, le clocher, le mur sud de la nef et la partie
encore visible du mur nord sont classés au titre des Monuments
Historiques en 1862.
Enfin,
les fouilles archéologiques effectuées de 1924 à 1926 sous la direction
de l'archéologue Jean Hubert ont permis pour la première fois de
restituer le plan de la grande église abbatiale de Déols.
Des
sculptures romanes de l'abbaye Notre-Dame de Déols sont exposées dans
la salle lapidaire du Musée Hôtel Bertrand à Châteauroux.
Fondation
Plan reconstitué de l'abbatiale.
Les parties en noir sont visibles.
À gauche sur le plan, la chapelle Notre-Dame des Miracles.
Abbaye de Déols, coupe transversale sur la nef reconstituée
Par
acte rédigé à Bourges par la chancellerie ducale, le 2 septembre 917,
Ebbes le Noble, seigneur de Déols donne différents biens afin qu'un
monastère régulier soit élevé à Déols, à la condition expresse qu'il
soit dirigé par Bernon, qui à l'époque est déjà abbé de Cluny.
En
cela, il copie son suzerain Guillaume, duc d'Aquitaine qui par une
charte rédigée à Bourges en septembre 909 ou 910 avait fondé et mis sous
l'autorité immédiate du pape l'abbaye de Cluny.
Cette fondation s'inscrit dans le mouvement de renaissance économique et spirituelle du début du Xe siècle de l'espace européen.
Les
biens donnés par Ebbes le Noble pour fonder le monastère de Déols se
situent le long de la rive droite de l'Indre dans une riche plaine
alluviale dotée de plusieurs moulins.
Un
acte de confirmation en 927 est signé au « Château de Déols », l'actuel
Château Raoul, un lieu situé sur un escarpement en rive gauche de
l'Indre à deux kilomètres en aval du monastère et dont l'existence est
déjà mentionnée dans l'acte de 917.
C'est ce dernier emplacement qui est à l'origine de l'agglomération castelroussine.
Vers
934, Odon, le deuxième abbé de Déols, ainsi que de Cluny, réputé comme
un excellent réformateur de monastères, obtient du pape Jean XI le droit
de recevoir ceux qui souhaiteraient quitter leur monastère d'origine
pour rejoindre celui de Déols « dans le but de mener une vie plus
parfaite ».
Construction de l'abbaye
La Chronique de Déols signale que le monastère est complètement rénové en 991.
Toujours d'après la Chronique de Déols, une seconde dédicace du monastère de Déols aurait eu lieu en 1021.
L'abbaye
Notre-Dame de Déols fut le lieu d'inhumation des seigneurs de Déols,
puis de Châteauroux, depuis sa fondation jusqu'à Guillaume Ier de Chauvigny mort en 1233.
Les relations avec l'archevêché de Bourges furent souvent tendues sauf,
comme le rapporte le poète et historien Baudri de Bourgueil
(1046-1130), sous l'abbatiat d'Audebert de Montmorillon qui était déjà
abbé de Déols (1087-1097) lorsqu'il devient également Archevêque de
Bourges (1092-1097) et qui est présent en novembre 1095 lors du concile
de Clermont où le pape Urbain II appelle à la première croisade.
Les
nombreux dons d'églises, de chapelles, de prieurés et de terres
qu'obtient rapidement l'abbaye déoloise attestent de son rayonnement.
Le livre IV de la Chronique universelle, écrite vers 1175, parle de la riche abbaye de Déols comme de la « mamelle de saint Pierre ».
Cet enrichissement considérable se manifeste dans la construction de la grande église abbatiale du XIIe siècle.
En réalité cet édifice est un chantier de construction permanent s'étalant sur plus d'un siècle.
Finalement sa longueur, restituée grâce aux investigations menées de 1924 à 1926, atteint 113 mètres, pour 29 mètres de large et une hauteur sous le vaisseau central de 22 mètres.
Par comparaison l'église abbatiale de Saint-Denis a 103 mètres de long, Saint-Martin-de-Tours 106 mètres, la cathédrale de Bourges 120 mètres, et 130 mètres pour Cluny III dont la construction n'est pas encore achevée en 1130.
Entre 250 et 300 personnes vivent dans l'abbaye dont une centaine de moines.
En
1107 lors de son voyage en France pour rechercher des appuis dans sa
lutte face à l'empereur Henri V, le pape Pascal II visite les monastères
relevant directement de son autorité et effectue de nombreuses
consécrations.
Présent
à l'Abbaye Notre-Dame de Déols au mois de mars 1107, Pascal II consacre
l'autel de saint Pierre et de saint Paul, l'évêque de Plaisance
consacrant l'autel de Notre-Dame et Léger (Léodegarius), l'archevêque de
Bourges, consacrant l'autel du bienheureux apôtre saint André.
Une architecture à la limite de trois zones d'influence
La puissance du monastère repose avant tout sur ses possessions foncières et ses patronages sur les paroisses.
Ainsi en 1115, 162 églises, chapelles et prieurés dépendent de l'abbaye Notre-Dame de Déols.
Ces biens se trouvent essentiellement dans les départements de l'Indre, du Cher, de l'Allier et de la Creuse.
Jusqu'au milieu du XIIe siècle le Bas-Berry relève du duché d'Aquitaine, d'où les rapports privilégiés de l'abbaye Notre-Dame de Déols depuis le Xe siècle avec le sud-ouest.
Dans la première moitié du XIIe siècle l'abbaye Notre-Dame de Déols est également un lieu de rayonnement intellectuel.
Elle abrite le célèbre moine Hervé de Déols (ou Hervé de Bourg-Dieu).
Le
rouleau évoquant sa mort vers 1149 ou 1150 lui attribue l'élaboration
d'une explication du livre de la Hiérarchie Céleste attribué à saint
Denis, des commentaires sur la dernière partie du prophète Ézéchiel,
d'autres commentaires sur le Deutéronome, sur l'Ecclésiaste, sur les
Livres des Juges, de Ruth et Tobie, une exposition des Épîtres de Paul
qui fut considérée comme son chef-d'œuvre, plusieurs explications des
leçons des Évangiles et des cantiques.
Après
le mariage le 18 mai 1152 d'Aliénor d'Aquitaine avec Henri II
Plantagenêt, comte d'Anjou et duc de Normandie, le Bas-Berry passe sous
l'influence du nouveau suzerain et des relations se mettent en place
avec l'Anjou.
Cinquante
ans plus tard, à la suite du traité du Goulet, le 22 mai 1200, tous les
fiefs du Bas-Berry reviennent sous la domination du roi de France
Philippe-Auguste et le Bas-Berry s'ouvre pour longtemps à la France du
nord.
Ces
changements se reflètent directement dans l'évolution de la
construction de la grande église abbatiale où des styles architecturaux
très différents se succèdent.
Le miracle de 1187
Le miracle de Déols.
On voit que la statue est sur la façade nord.
Au printemps 1187 le Berry est le cadre de l'affrontement des Maisons de France et d'Angleterre.
Le Bas-Berry est alors aux mains d'Henri II Plantagenêt.
Celui-ci
refuse de restituer Gisors et le Vexin normand, dote de Marguerite de
France, veuve de Henri le Jeune. De plus, son fils Richard Cœur de Lion
refuse l'hommage qu'il doit au roi de France pour l'Aquitaine. Ces
raisons suffirent pour que Philippe-Auguste décide la guerre.
Ayant
rassemblé son armée à Bourges, Philippe-Auguste s'empare rapidement
d'Issoudun et de Graçay, puis marche sur Châteauroux. Henri II
Plantagenêt, dès le 17 mai 1187, avait pris le soin de diviser ses
troupes en quatre corps d'armée. Celui de Richard Cœur de Lion s'était
immédiatement dirigé sur Châteauroux pour mettre la place en état de
défense. Aussi, lorsqu'il apprend que le roi de France s'est emparé
d'Issoudun, il donne l'ordre à ses troupes, habituées à se payer sur le
pays, de s'approprier l'ensemble des vivres qu'elles pourraient trouver,
puis de brûler l'agglomération déoloise et de détruire le monastère.
Le
samedi 30 mai 1187, à la tombée de la nuit, la situation devient
critique. Des hommes et des femmes, habitant Déols, se regroupent devant
le portail ouest de l'église abbatiale, dont les portes sont closes.
Leurs prières adressées à la Bienheureuse Vierge Marie, dont une
sculpture peinte se trouve au-dessus du portail, provoquent les
railleries de quelques cotereaux appartenant au corps d'armée de
Richard.
Une
pierre, jetée par l'un des soldats sur la statue de la Vierge brise le
bras de l'enfant Jésus. Le bras tombe à terre et un flot de sang jaillit
de la pierre mutilée !
Quant à l'auteur du sacrilège, il s'effondre sans vie sur le sol.
La nouvelle se répand pendant la nuit parmi les soldats de Richard, créant une véritable psychose.
Le lendemain, des chevaliers viennent constater le prodige.
On
se dispute les pierres tachées de sang comme de précieuses reliques, et
on retrouve le bras de pierre, encore humide et rouge de sang.
Un
« illustre personnage » prend alors furtivement ce bras et l'enveloppe
dans un voile ; en se mêlant à la foule, il parvient à dissimuler son
larcin.
D'après l'historien Jean Hubert, cet illustre personnage pourrait être Jean sans Terre.
Le soir même, le compte Richard est sur les lieux.
Il
publie un édit punissant de mort qui conque oserait porter la main sur
les biens de l'abbaye. Le roi d'Angleterre en personne, accompagné de
ses fils, vient visiter le monastère.
Quoi que l'on puisse penser du miracle, il frappe très profondément les esprits.
Richard
Cœur de Lion non seulement n'incendie pas le bourg de Déols, mais en
retire ses troupes, mesure risquée qui peut laisser à l'adversaire un
sérieux avantage.
Mais
l'émotion est aussi grande dans le camp français qu'elle l'est chez les
Anglais, et on commence à douter de l'heureux issue des combats.
Henri
II, alors vieilli, malade, incertain de l'avenir et redoutant d'être
trahi par son fils Richard, ne peut que souhaiter de conclure
promptement la paix.
Au contraire, Philippe-Auguste a un intérêt évident à poursuivre la guerre.
Le
fait est que la trêve officielle ou tacite observée par les deux armées
immédiatement après le miracle détermine le roi de France à entrer en
pourparlers avec Richard Cœur de Lion et peut-être avec Henri II
lui-même. Ces long pourparlers aboutissent le 23 juin à la conclusion de
la paix.
Par la suite, d'autres « miracles » se produisirent.
Une chapelle dédiée à Notre-Dame des Miracles est ajoutée contre le côté nord de la grande église abbatiale.
Cette chapelle est restée à peu près intacte jusqu'au milieu du XIXe siècle.
Poursuite des travaux
Un des chapiteaux subsistant,
dessiné par Eugène Viollet-le-Duc et incorporé dans son Dictionnaire
En
1205, il est reproché à l'archevêque de Bourges Guillaume de Corbeil,
dit Guillaume de Donjon, d'avoir empêché l'accès des églises du diocèse
aux envoyés de l'abbaye de Déols chargés de recueillir des aumônes pour
la reconstruction de l'église abbatiale.
Il est vrai que celui-ci collectait aussi des dons pour la cathédrale de Bourges.
Le 22 février 1211, la Chronique de Déols signale l'effondrement en pleine nuit du clocher qui s'élevait à la croisée du transept.
Le lendemain un paon qui avait élu domicile dans le clocher aurait été découvert sain et sauf au milieu des décombres.
Selon
la Chronique de Déols, le 4 avril 1247, le légat du pape Innocent IV,
le cardinal Eudes de Châteauroux serait venu à Déols consacrer l'autel
des saints apôtres Pierre et Paul.
Un
an plus tard, le 25 avril 1248, Eudes de Châteauroux, qui est alors
considéré comme l'un des personnages les plus importants du royaume,
consacre l'église haute de la Sainte-Chapelle à Paris.
Toujours
selon la Chronique de Déols, au mois de juillet 1343, quatre autels,
ceux du Saint-Esprit, de sainte Marguerite, de saint Benoît et de saint
Martial sont consacrés par l'évêque de Capou, le frère Jean.
L'abbaye de Déols pendant les guerres de religion
La
période des guerres de religion (1562-1598) est désastreuse pour
l'abbaye Notre-Dame de Déols qui est en partie détruite par les
protestants. C'est en novembre 1567 que l’abbatiale est incendiée.
Les
auteurs en sont les troupes protestantes dite de l'« armée des
vicomtes » qui remontaient de la Gascogne vers Paris. L'abbaye est de
nouveau au cœur de combats en 1569.
Mais
malgré ses bâtiments endommagés et ses propriétés en partie ravagées
par les combats, le capital foncier de l’abbaye et peu entamé. l'abbaye
Notre-Dame de Déols continue à très bien fonctionner sur le plan
institutionnel et financier. Rentes, droits fonciers ou féodaux, dîmes,
produits des métairies affluent toujours au Bourg-Dieu. D'ailleurs,
l'abbaye est lourdement taxée à plusieurs reprises. Il est remarquable
que, parmi est bâtiments de l’abbaye, la chapelle dédiée à
Notre-Dame-des-Miracles ait traversé sans dommage les guerres.
Le régime de la commende et la sécularisation
Abbaye de Déols, état de la tour vers 1920
Abbaye de Déols, plan et coupe de la crypte
À partir de la fin du XVe siècle, le régime de la commende est progressivement mis en place.
C'est le roi de France qui nomme les abbés à la tête des abbayes, et l'abbé n'est donc plus élu par les moines.
À Déols, le premier abbé commendataire est de 1501 à 1516, René de Prie.
Il est grand-archidiacre de Bourges, archidiacre de Blois, doyen de Saint-Hilaire de Poitiers, protonotaire apostolique.
Il
est abbé commendataire de l'abbaye du Landais, de l'abbaye de Louroux,
de l'abbaye de Miseray, de Notre-Dame de de La Prée, de l'abbaye
Notre-Dame de Lyre, de l'abbaye Saint-Mesmin de Micy, de l'abbaye
d'Issoudun et aumônier royal. En 1498 il est élu évêque de Bayeux.
Le
concile de Trente édicte des règles raffermissant l'autorité des
évêques, et aussi prend acte de la réorganisation en cours des abbayes
existantes.
Les monastères notamment avaient commencé à se grouper en congrégations.
Parmi celles-ci, la congrégation des Exempts groupe 55 monastères dont Marmoutier, Vendôme, Fleury-sur-Loire et Déols.
La
congrégation de Saint-Maur, une congrégation de moines bénédictins
français, créée officiellement en 1621, est autrement plus importante.
Elle
réunit jusqu'à 190 abbayes. En Berry, les abbaye Saint-Sulpice de
Bourges, Vierzon, Chezal-Benoît et le prieuré de Saint-Benoît-du-Sault
en font partie. Déols est déjà à l'abandon à cette époque.
À la fin du XVIe siècle, les religieux à Déols ne sont plus que seize, plus un religieux sacristain et des novices.
Le
prince Henri II de Bourbon-Condé devient propriétaire du duché de
Châteauroux en 1616, acheté à Jean d'Aumont et Jean II de la
Tour-Landry, qui se le partageaient.
Henri II entame l'incorporation de l'abbaye et de ses biens au duché.
En
décembre 1622, après avoir obtenu l'accord du roi de France Louis XIII,
le prince se rend à Rome et obtient du pape Grégoire XV des bulles
prononçant la sécularisation des abbayes du Bourg-Dieu (Notre-Dame de
Déols) et abbaye de Saint-Gildas, à Châteauroux.
Les
douze moines de Déols et les sept moines de Saint-Gildas acceptent de
rejoindre une autre communauté religieuse, de devenir chanoines d'une
collégiale à fonder (mais qui n'a pas été construite), ou d'obtenir une
rente viagère.
La décision pontificale est approuvée par le roi en 1623.
Mais le Parlement de Paris refuse en 1624 d'enregistrer les bulles de sécularisation.
Louis XIII porte l'affaire devant le Conseil d’État qui juge qu'il faut ignorer le refus du parlement.
Celui-ci entérine en 1627 l'arrêt, les lettres et bulles de sécularisation.
Le
11 septembre 1629, des lettres patentes enregistrent les avoirs des
abbayes de Déols, Saint-Gildas et du prieuré de Grammont qui sont
rattachés au domaine du duché-pairie de Châteauroux.
Si
une nouvelle collégiale pour le chapitre n'a pas été construite, la
chapelle Notre-Dame des Miracles devient une vicairie, liée au nouveau
chapitre créé à Saint-Martin de Châteauroux. La chapelle des Miracles
devient elle-même un chapitre, en 1666.
En 1643, Dom Anselme Le Michel, religieux de la congrégation de Saint-Maur, visite les anciennes abbayes de Déols.
Il
décrit un cloître dont les accès ont été murés, une église abbatiale
ayant perdu son dôme à la croisée du transept et ses voûtes, ainsi que
des clochers en cours de démolition.
En revanche, la chapelle Notre-Dame des Miracles est intacte.
Louis IV Henri de Bourbon-Condé vend le duché de Châteauroux à Louis XV en 1737.
Le
site, à l'exception de la chapelle Notre-Dame-des-Miracles, continue à
être une carrière où l'on puise des matériaux pour différents chantiers
publics et privés.
La
construction d'une route de Bourges à Déols passant par Issoudun,
entamée en 1768, contourne la chapelle Notre-Dame-des-Miracles et les
anciens vestiges de l'abbaye ; le clocher actuellement subsistant est
considéré comme un point d'alignement utile pour établir l'axe de la
future route au-delà de Déols, ce qui justifie sa conservation.
En 1770, le chapitre canonial de Notre-Dame-des-Miracles est supprimé.
L'ancienne collégiale redevenue simple chapelle est rattachée à la cure de Saint-Étienne de Déols.
Son
tracé définitif est figé en 1812 et il empiète désormais sur l'emprise
de l'ancienne abbaye et passe sur le chœur même de la grande église
abbatiale.
La chapelle Notre-Dame-des-Miracles doit sa survivance à la création de la vicairie, puis du chapitre.
En 1787, le comte d'Artois, futur Charles X de France vend, par arrentement à titre perpétuel,
les bâtiments et terrains qui se situaient à l'intérieur de la clôture
de l'ancienne abbaye, à condition de ne pas y édifier de bâtiments.
Par
cette vente, ces terrains devenu privatifs, ne se retrouvent pas, au
moment de la Révolution française, sur la liste des biens nationaux.
La chapelle Notre-Dame-des-Miracles, rattachée à la cure de Déols reste ouverte au culte jusqu'en 1792.
Le bâtiment disparaîtra définitivement en 1833, malgré les efforts de l'abbé Dubouchat pour la sauver.
De 1846 à 1976, une partie des vestiges de l'ancienne abbaye de Déols héberge un orphelinat à vocation départementale.
Il est tenu par les sœurs de la Charité de la Congrégation de Montoire.
Architecture
Plan de l'abbaye de Déols
Les
vestiges subsistants sont le clocher, la quatrième travée du collatéral
nord, la crypte, le mur sud de la nef et la porte de jonction avec le
cloître, la prison des moines, la salle capitulaire, la salle carrée
avec ses têtes murales, le réfectoire, la cuisine et les autres
bâtiments conventuels.
Ils permettent de se rendre compte de la puissance et de la richesse de l'ancienne abbaye Notre-Dame de Déols.
Des fouilles ponctuelles se sont succédé sur le site de l'abbatiale Notre-Dame de Déols depuis le XIXe siècle (découverte du tombeau d'un abbé de Déols en 1886).
Mais
ce sont les fouilles archéologiques effectuées méthodiquement de 1924 à
1926 qui ont permis pour la première fois de proposer une restitution
du plan de la grande église abbatiale de Déols.
Ces
fouilles furent suivies journellement par l'abbé Babou, curé de Déols,
leur marche fut réglée par Eugène Hubert (archiviste départemental de
l'Indre) avec François Deshoulières correspondant du ministère,
directeur adjoint de la Société Française d'Archéologie et régulièrement
vérifiées par Jean Hubert (depuis 1926 archiviste départemental de
Seine-et-Marne).
C'est
Jacques Barge, architecte diplômé du gouvernement, membre de la Société
Française d'Archéologie qui effectua le relevé des fouilles et les
plans de restitution.
Pour
découvrir une partie de la riche sculpture romane de l'abbaye
Notre-Dame de Déols, il suffit de visiter la salle lapidaire du
Musée-Hôtel Bertrand à Châteauroux.
Le
musée de Châteauroux conserve une quinzaine de sculptures déoloises :
dont le tympan du portail nord, la Cène et le tombeau d'un abbé
constituent les pièces les plus prestigieuses.
L'abbaye
Notre-Dame de Déols fut à la croisée des influences artistiques venues
de l'Aquitaine, de l'Anjou, puis de l'Île-de-France.
Les vestiges subsistants restent de véritables chefs-d'œuvre du style roman.
En 1843, Prosper Mérimée s'intéresse à Déols et « veut sauver de la ruine l'unique tour subsistante ».
En 1850, M. de Mérindol effectue une étude sur le clocher de Déols.
En
1851, Alfred Dauvergne fait un relevé détaillé du clocher. En 1862, le
clocher, le mur sud de la nef et la partie encore visible du mur nord
sont classés au titre des Monuments Historiques.
Liste des abbés de l'abbaye Notre-Dame de Déols
Cette liste est établie par Marc du Pouget et Didier Dubant à partir de la Chronique de Déols (Chronicon Dolensis Cœnobi) du chanoine Pénier, dont le manuscrit est conservé au château de Fougères à Étrechet, et des dépouillements d'Eugène Hubert.
- Abbés réguliers
- Bernon, 917 - 926. Premier abbé, simultanément abbé de Cluny et de Massay
- Odon ou Eudes, 926 - 942. Lui aussi, simultanément abbé de Cluny et de Massay
- Frobert ou Frambert, 942 - 951
- Raynard, 951 - 968
- Ranulph ou Renulphe, 968 - 970
- Dacbert, 970 - 978
- Roch, 978 - 990
- Hugues Ier, 990 - 997
- Eumène ou Eumerius ou Emenon, 997 - 1013.
- Herbert, 1013 - après 1040.
- Bernard, après 1040 - 1050.
- Ingebauld, 1050 - 1051.
- Raymond, 1051 - 1072.
- Pierre, 1072 - 1074.
- Warmond ou Guarmond, 1074 - 1077.
- Gauthier, 1077 - 1079. Non reconnu par le pape Grégoire VII.
- À nouveau Warmond ou Guarmond, 1079 - 1087.
- Aldebert ou Audebert, 1087 - 1097. Également archevêque de Bourges de 1093 à 1097.
- Bernier de Bonneval, 1097. Élu, mais non reconnu par une partie des moines.
- Giraud ou Gérald, 1097 - 1099.
- Hugues II, 1099 - 1102.
- Jean Ier, 1103 - 1119 ? En mars 1107, passage du pape Pascal II.
- Hugues, 1119 - ?
- Jean, ? - 1138.
- Jean II de Poitiers, avant 22 mars 1138 - avant 1148.
- Gerbert ou Gilbert, avant 1148 - 1153.
- Géraud, 1153 - 1154.
- Girard Morail, avant mai 1154 - 1176. En septembre 1162, séjour du pape Alexandre III. Nouveau séjour en juillet 1163.
- Jean III de la Roche ou du Rochat, 1176 - 1184.
- Gérald ou Géraud d'Épineuil, 1184 - 1194. En mai 1187, l’abbatiale est le cadre du miracle de Déols.
- Raoul du Puy, 1194 - 1211.
- Jean IV de la Roche, 1211 - 1253. En 1223, passage du pape Honorius III. En avril 1247, consécration d'un autel par Eudes de Châteauroux, légat du pape Innocent IV.
- Jean V du Mont, 1255 - 1283.
- Evrard I de Nouzerolles, 1283 - 1295.
- Jean VI d'Yvernault, 1295 - 1308.
- Guillaume de Céris, 1308 - 1324.
- Hugues de Génetines, 1324. Élu par la communauté, mais non reconnu par le pape Jean XXII.
- Geoffroy de Céris, 1325 - 1348 ou 1349.
- Hugues VI de Cros, 1348 ou 1349 - 1383 ou 1384.
- Guillaume Bailli, 1380 ? - 1389.
- Robert, ? - ? (pendant 2 ans).
- Jean VII, avant 1394 - après 1405.
- Hélie Martineau, avant 1409 - 1415.
- Thibaut Macon, avant 1426 - 1432.
- Simon de Céris, avant 1438 - 1459.
- Evrard II de Léon, 1459 - 1476.
- Hugues Fumée, 1459 - ?
- Louis de Combord, 1476 - 1482.
- Jean VI Loubert, Loubbes ou Lobes, 1482 - 1501.
- Abbés commendataires
- Les abbés commendataires assurent la protection de l’abbaye en échange de revenus de la mense abbatiale. Ils apartiennent souvent aux grandes familles du royaume.
- René de Prie, 1501 - 1516. Également évêque de Bayeux, abbé de Notre-Dame d'Issoudun et abbé de la Prée.
- Adrien Gouffier, 1516 - 1523.
- Claude du Prat, mentionné en 1523, évêque de Mende, frère du chanoine Antoine Duprat.
- Jacques Loubbe, 1523 - après 1536.
- Jean de Guise, cardinal de Lorraine, avant 1543 - ?
- Georges II d'Amboise, dit le Jeune, avant 1545 - 1550. Archevêque de Rouen en 1510, puis cardinal en 1546, neveu de Georges d'Amboise.
- Jean VII du Puy, ? - ?
- Robert II de Lenoncourt, 1550 - ?
- Jacques ou Jacob Leroy, avant 1551 - 1572. Également archevêque de Bourges de 1537 à 1572.
- Charles de Guise, cardinal de Lorraine, 1572-1574.
- Louis de Guise, 1575 - 1578.
- Claude de Lorraine, dit le chevalier d'Aumale, 1578 - 1591. Également abbé de Saint-Pierre de Chartres et du Bec-Hellouin.
- Jean Helluys, 1591 - 1594 (?), abbé désigné par le duc d'Aumale.
- François de Chennevières, 1597 - 1599. Également abbé de Saint-Corneille à Compiègne et de Saint-Gildas à Châteauroux.
- Charles de L'Aubespine, 1602 - 1613. Conseiller du roi, chanoine de Notre-Dame de Paris.
- Jean Du Piau, abbé confidentiaire, 1613 - 1623.
Autres abbayes bénédictines dans le Berry
Treize abbayes bénédictines sont fondées dans le Berry entre le VIIe et le XIIe siècle.
- Encore utilisée :
- Abbaye Notre-Dame de Fontgombault
- Subsistent partiellement :
- Notre-Dame de Charenton
- Saint-Genou de l'Estrée
- Saint-Pierre de Méobecq
- Saint-Cyran-en-Brenne
- Saint-Martin de Massay
- Saint-Pierre de Chezal-Benoît
- Notre-Dame de Déols
- Presque entièrement disparus :
- Dèvres à Saint-Georges-sur-la-Prée
- Saint-Laurent de Bourges
- Ont disparu :
- Saint-Sulpice de Bourges
- Saint-Pierre de Vierzon
- Saint-Gildas de Châteauroux
- Notre-Dame d'Issoudun
- Saint-Sulpice de Bourges (613)
- L'abbaye Notre-Dame de la Nef est fondée en 613 par le roi Clotaire II. Son premier abbé est Sulpice le Pieux (576 - 647), dit aussi le bon ou le débonnaire. Il a été évêque de Bourges et chapelain du roi Clotaire II. Il est inhumé dans l’abbatiale et donne son deuxième nom à l'abbaye. Elle a définitivement disparu à la Révolution.
- Notre-Dame de Charenton (vers 620)
- Cette abbaye aurait été fondée vers 620 afin d'accueillir des religieux placés sous la règle de saint Colomban de Luxeuil. Les fondateurs Théodulphe et Chalan ont été inhumés dans l'abbatiale, dont il ne subsiste que l'avant-nef transformée en chapelle. Les autres bâtiments ont été détruits à la Révolution.
- Saint-Pierre de Méobecq (632)
- Comme Déols et Massay, l'abbaye de Méobecq et celle de Saint-Michel-en-Brenne sont considérées comme des « abbayes sœurs ». Méobecq aurait été fondée en 632 par saint Cyran. L'abbatiale de Méobecq a été partiellement préservée.
- Saint-Cyran de Saint-Michel-en-Brenne (641)
- En 641, saint Cyran devient premier abbé de l'abbaye nouvellement établie à Saint-Michel-en-Brenne qui prend son nom. De l'abbaye de Saint-Cyran ne subsistent que quelques bâtiments.
- Saint-Laurent de Bourges (première moitié du VIIe siècle)
- Cette abbaye aurait été fondée dans la première moitié du VIIe siècle pour des religieuses de Saint-Benoît. L'abbatiale est partiellement détruite au XVIe siècle. Fermée à la Révolution, ses bâtiments ont presque entièrement disparu.
- Saint-Martin de Massay (728)
- Abbaye fondée en 738 par un comte d'Aquitaine nommé Egon. Au cours des Xe ‑ XIIe siècles, Déols et Massay évoluent pour devenir des centres monastiques de première importance. Partiellement détruite pendant la guerre de Cent Ans, puis pillée pendant les guerres de Religion, Massay est supprimée en 1735. Après la Révolution, le cloître est détruit et la route de Reuilly est construite à son emplacement. Subsistent la salle capitulaire et la chapelle Saint-Loup.
- Saint-Genou de l'Estrée (828)
- Abbaye fondée en 828 par Ode et Wilfred à Saint Genou après une vision qu'ils auraient eu à Estrée. Les reliques de saint Genou, déposés dans l'abbaye, sont à l'origine du nom. Détruite aux XVIe et XVIIe siècles, elle est supprimée en 1771. Il subsiste l'abbatiale, mais sans la nef, avec un riche décor sculpté.
- Abbaye bénédictine de Dèvres (843)
- ou Dèvre aujourd'hui Le Prieuré, sur la commune de Saint-Georges-sur-la-Prée) fondée par Centulphe de Vierzon sous les vocables de saint Pierre et saint Optat. Après le pillage par les Normands, l'abbaye est abandonnée et les moines se replient sur l’abbaye de Vierzon. Il reste une chapelle à Dèvres.
- Saint-Pierre de Vierzon (903)
- Au départ, prieuré de l'abbaye de Dèvres. Est érigée en abbaye après l'abandon de Dèvres en 903. Elle adhéra à Saint-Maur en 1667. L'abbatiale, reconstruite en 1193, est connue par des sources graphiques qui montrent un vaste édifice, avec un chœur entouré d'un déambulatoire avec cinq chapelles rayonnantes. Fermée à la Révolution, où elle ne comptait plus que six moines. Ses bâtiments, vendus comme biens nationaux, sont détruits. Les restes de l'abbaye sont occupés par l'hôtel de ville.
- Saint-Gildas de Châteauroux (entre 920 et 927)
- Abbaye fondée entre 920 et 927 pour des moines bénédictins fuyant le monastère breton de Saint-Gildas-de-Rhuys dévasté par les Normands. Située dans le faubourg Saint-Christophe de Châteauroux, sécularisée par le prince Condé avec l'abbaye de Déols, elle a été détruite.
- Notre-Dame d'Issoudun (947)
- Abbaye fondée en 947. Elle est partagée entre le château et le faubourg nommé Saint-Paterne. Ni Saint-Paterne, ni l'abbaye dans les mur du château n'ont été conservés, L'abbatiale Notre-Dame, datée de la seconde moitié du XIe siècle, est connue par des sources graphiques et des sondages archéologiques.
- Notre-Dame de Fontgombault (1091)
- Établie en 1091, son architecture très sobre annonce l'art cistercien. Elle est un des joyaux de l'art roman. L'abbatiale possède un chevet au déambulatoire et cinq chapelles rayonnantes. À Fontgombault vit encore une communauté de moines noirs.
- Saint-Pierre de Chezal-Benoît (1093)
- Fondée en 1093, l'abbaye de Chezal-Benoît est la plus jeune des abbayes bénédictine. Elle a eu une influence aux XVIIe et XVIIIe siècles comme chef d'Ordre de la congrégation de Chezal-Benoît. Il subsiste la nef de l’abbatiale, avec des stalles richement décorées, et divers éléments épars. Le reste du monastère est transformé en locaux de l’hôpital.
La bulle de Pascal II en faveur de l'abbaye de Déols (1115)
À
l'occasion d'un long voyage en France, le pape Pascal II est venu à
Déols en 1107, où il consacre un autel de l’abbatiale reconstruite.
Il est en lutte avec l'empereur germanique au sujet des investitures (la querelle des investitures), et vient chercher appui et soutien.
Il ne revient pas à Déols.
C'est
par une bulle datée du 13 novembre 1115 et publiée à Rome qu'il dote
l'abbaye de la confirmation de privilèges la plus large de son histoire.
Le texte en latin de cette bulle a été publié par Eugène Hubert.
La table qui suit en est la traduction de Marc du Pouget.
Pour de nombreuses communes ou églises, cette bulle est l'un des premiers documents à la mentionner.
Numéro Texte Localisation Département 1 monasterium Vodolionis Vouillon Indre 2 cum ecclesia parochiali de Botmet Bommiers Indre 3 ecclesiam de Ambraus Ambrault Indre 4 ecclesiam de Chosdai Chouday Indre 5 ecclesiam de Conde cum aliis appenditiis suis Condé Indre 6 monasterium de Cella cum parochia sua La Celle Cher 7 et capella Sancti Petri La Celle Cher 8 capella Sancti Jermani et [cum] aliis appenditiis suis La Celle Cher 9 ecclesiam de Meillent Meillant Cher 10 cum capella Sanci Romuli Saint-Romble, com. Meillant Cher 11 monasterium de Uriaco cum ecclesiis et capellis suis Huriel Allier 12 Sancti Martini de Castro Huriel Allier 13 Sancti Nicolai Huriel Allier 14 Sancti Christofori Saint-Christophe-le-Chaudry Cher 15 Sancti Martiniani Saint-Martinien Allier 16 Sancti Silvei Hérisson Allier 17 ecclesiam de Olcas Ouche, com. de Prémilhat Allier 18 Novam Ecclesiam Neuvéglise, com. de Huriel Allier 19 ecclesiam de Curte Sancti Victorio cum parrochia sua Saint-Victor Allier 20 ecclesiam de Salgiaco cum appenditiis suis Saugeat, com de Saint-Victor Allier 21 ecclesiam de Mesple Mesples Allier 22 ecclesiam de Orcenai Orcenais Allier 23 ecclesiam de Arfolio Arpheuilles Cher 24 ecclesiam de Parnai Parnay Cher 25 ecclesiam de Serbers Sorbier, com. de Jaligny Allier 26 ecclesiam de Arcuntio Arcomps Cher 27 capellam Sancte Marie Arcomps Cher 28 Sancti Ilarii Arcomps Cher 29 ecclesiam de Favarginis Faverdines Cher 30 ecclesiam Sancti Pauli foris muros civitatis Biturice, cum parochia sua Bourges Cher 31 ecclesiam de Vurle Vorly Cher 32 ecclesiam de Prada Prahas, com. de Culan Cher 33 cum capellis de Cuslenc Culan Cher 34 Sancte Marie Culan Cher 35 Sancti Ursini Saint-Ursin, com. de Culan Cher 36 Sancti Christoforo Culan Cher 37 Cum ecclesiis de Visduno Vesdun Cher 38 ecclesiam Sancti Stephani de Castro Melano cum ecclesiis et capellis suis Châteaumeillant Cher 39 capellam Sancte Marie Châteaumeillant Cher 40 Sancti Silvani Châteaumeillant Cher 41 Sancti Petri Châteaumeillant Cher 42 Sancti Martini Châteaumeillant Cher 43 ecclesiam Sancti Jenuarini Saint-Jeanvrin Cher 44 ecclesiam de Urtieco Urciers Indre 45 ecclesiam [de] Vico Vicq-Exemplet Indre 46 cum capella de Albeis Aubois, com. de Vicq-Exemplet Indre 47 ecclesiam Sancti Petri de Bosco Saint-Pierre-les-Bois Cher 48 ecclesiam Sancti Ilarii de Bornes cum capellis suis Saint-Hilaire-en-Lignières Cher 49 Sancte Marie de castro Lineriis Lignières Cher 50 Sancti Martini de Burneis Lignières Cher 51 capellam de Cosnai Cosnay, com. de Lacs Indre 52 ecclesiam de Reziaco Rezay Cher 53 Sancti Karterii Saint-Chartier Indre 54 ecclesiam de Noent Nohant, com. de Nohant-Vic Indre 55 ecclesiam de Vico juxta Sanctum Karterium Vic, com. de Nohant-Vic Indre 56 Santi Aigulphi Saint-Août Indre 57 Santi Salvatoris de Masnilio cum appenditiis suis Le Magny Indre 58 Sancti Stephani de Chassegnolis Chassignolles Indre 59 ecclesiam de Maernio cum capellis suis et parrochia Mers-sur-Indre Indre 60 ecclesias de Ardenta Ardentes Indre 61 ecclesias de Campiliaco Champillet Indre 62 Sancti Simphoriani de Creissec Crécy, com. de Mehun-sur-Yèvre Cher 63 ecclesiam de Novo Vico Paludoso Neuvy-Pailloux Indre 64 ecclesiam de Jaliec Jaugy, com. de Gièvres Indre 65 ecclesiam de Duno Dun-le-Poëlier Indre 66 ecclesiam Sancta Sericulæ Sainte-Cécile Indre 67 capellam de Campo Sancta Sericulæ Comps, com. de Poulaines Indre 68 ecclesiam de Buxolio Buxeuil Indre 69 ecclesiam de Baldra Baudres Indre 70 ecclesiam de Rovra Rouvres-les-Bois Indre 71 ecclesiam de Poligniec Pouligny, com. de Rouvres-les-Bois Indre 72 ecclesiam de Brittonia Bretagne Indre 73 ecclesiam de Bruin Brion Indre 74 ecclesiam de Monasterio Cauma Montierchaume Indre 75 ecclesiam de Vilers Villers-les-Ormes Indre 76 ecclesiam de Diort Diors Indre 77 ecclesias de Nuce Notz, com. de Coings Indre 78 ecclesiam de Floriaco Fleury, com. de Dun-le-Poëlier Indre 79 ecclesias et capellas omnes utruisque Closis Cluis Indre 80 ecclesiam de Marconiaco Malicornay Indre 81 ecclesiam de Grunai Gournay Indre 82 ecclesiam de Beselgia Bazaiges Indre 83 ecclesias de Chaallac cum parochiis suis Chaillac Indre 84 ecclesiam de Vigo Vigoux Indre 85 ecclesiam de Celon Celon Indre 86 ecclesiam de Luzerec Luzeret Indre 87 ecclesiam de Mulnai Mosnay Indre 88 cum Ivernali Yvernault, com. de Mosnay Indre 89 ecclesiam de Niarnia Niherne Indre 90 cum Sutrinio Surin, com. de Niherne Indre 91 ecclesiam de Cambono, cum parochio sua Chambon, com. de Villedieu-sur-Indre Indre 92 ecclesiam de Claudiomaro Clion-sur-Indre Indre 93 ecclesiam de Tausiliaco, cum parochia sua Toizelay, com. de Chatillon-sur-Indre Indre 94 ecclesiam Sancti Sigeranni Chambot Saint-Cyran-du-Jambot Indre 95 ecclesiam Sancti Laurentii de Guarjalesia Gargilesse Indre 96 ecclesiam de Cuziun Cuzion Indre 97 ecclesiam de Barrecia Baraize Indre 98 ecclesiam de Danperto Dampierre Indre 99 ecclesiam de Orcena Orsennes Indre 100 ecclesiam Sancti Pantaleonis Saint-Plantaire Indre 101 ecclesiam de Pomeirio Pommiers Indre 102 ecclesiam de Crosenc, cum capellis suis Crozant Creuse 103 ecclesiam de Aguzun Éguzon Indre 104 ecclesiam de Cipdaalia Sidiailles Cher 105 ecclesiam Sancti Eligii, cum apppenditiis suis Saint-Éloi, com. de Sidiailles Cher 106 ecclesiam de Ainoculo Ineuil Cher 107 ecclesiam Sancti Austregesili de Castello Novo Châteauneuf-sur-Cher Cher 108 ecclesiam Sancti Jenitoris de Oblinco Saint-Génitour, Le Blanc Indre 109 capellam Sancte Marie Notre-Dame du Donjon, Le Blanc Indre 110 Sancti Petri Saint-Pierre, Le Blanc Indre 111 Sancti Sigiranni in eodem castro Saint-Cyran, Le Blanc Indre 112 ecclesiam de Tremsals Tranzault Indre 113 ecclesiam de Artaun Arthon Indre 114 ecclesiam de Oratorio Lourouer les Bois, com. du Poinçonnet Indre 115 ecclesiam Sancte Severe, cum ecclesiis et capellis suis Sainte-Sévère-sur-Indre Indre 116 monasterio de Spinoculo Épineuil-le-Fleuriel Cher 117 Virzionensis monasterii ordinationem Vierzon Cher 118 monasterio Beate Marie apud Exuldunum castrum sito Issoudun Indre 119 ecclesias de Brivis Brives Indre 120 ecclesias de Planchas Planches Indre 121 ecclesias de Marun Mâron Indre 122 ecclesiam Sancti Austregisili de Turre La Tour-Saint-Austrille, com. de Saint-Dizier-la-Tour Creuse 123 cum capelle Sancti Michaelis Saint-Michel, com. de Chénérailles Creuse 124 ecclesiam Sancti Desiderii ejusdem castri Saint-Dizier-la-Tour Creuse 125 ecclesiam de Vigevilla, cum parochia sua Vigeville Creuse 126 Andesmensem ecclesiam Anzême Creuse 127 Monasteriun de Pradels, cum parochia sua Pradeau, com. de Toulx-Sainte-Croix Creuse 128 capellam de Bociaco Boussac Creuse 129 ecclesiam de Noent Nouhant Creuse 130 ecclesiam de Magniaco, cum appenditiis suis Magnat-l'Étrange Creuse 131 ecclesiam de Lata Petra Ladapeyre Creuse 132 ecclesiam de Domo Faginea Maison-Feyne Creuse 133 capellam Sancti Petri de Duno Dun-le-Palestel Creuse 134 ecclesiam de Nozelio Nouziers Creuse 135 ecclesiam de Musterio Moutier-Malcard Creuse 136 ecclesiam de Musterol Mortroux Creuse 137 ecclesiam de Cerciliaco Tercillat Creuse 138 monasterium de Pontiaco Châteauponsac Haute-Vienne 139 cum capella Sancte Marie Châteauponsac Haute-Vienne 140 ecclesiam Sancti Martini Saint-Dizier-la-Tour Creuse 141 Sancti Desiderii Saint-Dizier-la-Tour Creuse 142 ecclesiam Nozerol Nouzerolles Creuse 143 ecclesiam de Meanis Measnes Creuse 144 ecclesiam de Oratorio Sancti Michaelis Lourdoueix-Saint-Michel Indre 145 ecclesias de Salgiaco Saulgé Vienne 146 ecclesiam de Bonis Bonnes Vienne 147 ecclesiam de Fortio cum appenditiis suis Fors Deux-Sèvres 148 ecclesiam de Rocha Cervaria Rocheservière Vendée 149 ecclesiam de Gaula Non identifiée 150 ecclesiam de Letge Legé Loire-Atlantique 151 ecclesiam de Mala Valle Mauves-sur-Loire Loire-Atlantique 152 ecclesiam de Cosdra Non identifiée 153 ecclesiam de Brenniaco Bernay Charente-Maritime 154 ecclesiam de Ligolio Ligueil Indre-et-Loire 155 ecclesiam de Insula Bucuardi L'Île-Bouchard Indre-et-Loire 156 ecclesiam Sancti Flodovei Saint-Flovier Indre-et-Loire 157 Insulam cum ecclesia de Andria Indre Loire-Atlantique 158 capellam de castro Begonis Bouguenais Loire-Atlantique 159 ecclesiam de Boia Le Bois Loire-Atlantique 160 ecclesiam de Musterlensi cum capella sua Mauves-sur-Loire Loire-Atlantique 161 ecclesiam de Mala Valle Montrelais Loire-Atlantique 162 Aurelianensis eclesiam Sancti Vincentii Orléans Loiret
Source :
Déols - Notre-Dame de Déols - Abbaye de Déols |
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