Bienheureuse Sidonie (Cécile Schelingova)

Bienheureuse Sidonie (Cécile Schelingova)
martyre en Slovaquie († 1955)

Bienheureuse Sidonie (Cécile Schelingova), martyre en Slovaquie († 1955)

Lors de son 102ème voyage apostolique, le Pape Jean-Paul II ajouta, à Bratislava en Slovaquie, au nombre des bienheureux le nom de la Soeur Sidonie - née Cécile (Cecilia) Schelingova - de la Congrégation des Sœurs de la Charité de la Sainte Croix.
Le Pape a invité à cette occasion les Slovaques à tourner le regard vers la Croix en ce jour où il béatifiait aussi un autre martyr, Mgr Basile Hopko, et où l'Eglise fête l'Exaltation de la Sainte Croix.
C'est ici sur ce bois que se rencontrent la  " fécondité de la misère de l' homme et de la miséricorde de Dieu. "
Il voulait aussi rappeler le souvenir de cette "Eglise du silence" du XXème siècle qui fut persécutée et oubliée...

Cécile Schelingova naquit le jour de la Noël 1916, à Kriva, dans le district de Dolny en Slovaquie.
Elle était la dixième de onze enfants, dans une famille de paysans relativement prospères qui surent donner une solide éducation chrétienne à leurs enfants.
Elle avait quinze ans, lorsqu'elle décida d'entrer chez les Sœurs de la Charité de la Sainte Croix.
Elle entra donc au noviciat et poursuivit, selon les besoins de sa Congrégation, des études d'infirmière.
Elle prononça ses premiers vœux, le 30 janvier 1937, et prit le nom de Soeur Sidonie (Zdenka).
Une fois son diplôme obtenu, elle devint sœur infirmière à Hummené.
Le pays connut la terrible seconde guerre mondiale.
Elle se dévoua avec patience aux malades.
En 1942, elle travailla au service de radiologie de l'hôpital d'Etat de Bratislava, avec compétence et générosité.
Le pays qui vivait dans l'orbite de l'Allemagne traversa des mois terribles en 1945.
L'Armée Rouge qui avait envahi la Slovaquie en libératrice imposa petit à petit une politique anti-chrétienne.
L'USSR de Staline avait les mains libres pour forger des satellites en Europe Centrale et en Europe Orientale.
En 1948, la Slovaquie de nouveau réunie à la Bohême et à d'autres provinces se fondit dans la république tchécoslovaque d'obédience communiste.
Le parti communiste allait poursuivre une politique de persécution contre l'Eglise catholique (et d' autres cultes) particulièrement intense et cruelle.
Ceux qui restaient fidèles à leur Foi devinrent des citoyens de seconde zone, les Ordres religieux furent dissous, et la plupart des évêques, des prêtres, des religieux et des religieuses furent condamnés aux travaux forcés ou emprisonnés.
Les Sœurs de la Charité de la Sainte Croix qui avaient surtout des fonctions hospitalières ne furent pas épargnées.
Réduites à porter des vêtements civils et à vivre dans une semi-clandestinité, elles se dispersèrent.
Certaines purent cependant continuer à exercer seules, sans faire état de leur vocation. 
Sœur Sidonie continua tant qu'elle le pouvait à soutenir son Eglise de Slovaquie par la prière et des actes de charité héroïques.
Elle aida plusieurs prêtres persécutés, et réussit même à faire fuir l'un d'entre eux qui avait été sorti de sa prison pour être soigné de ses tortures sous bonne garde à l'hôpital et qui était condamné au Goulag en Sibérie ! 
C'est à cette époque qu'elle décida d'offrir sa vie pour l'Eglise et le salut de son pays.

Le 29 février 1952, huit jours après l'épisode de la fuite du prêtre, elle fut arrêtée, car elle s'apprêtait à " aider " six autres prêtres...
Elle subit de longs interrogatoires particulièrement humiliants et fut torturée à diverses reprises.
Son procès, en juin 1952, la fit condamner à la perte de ses droits civils et à douze années d'emprisonnement sous l'accusation de haute trahison.
Cette accusation était toujours retenue contre les ecclésiastiques.
Il fallait éradiquer la Foi catholique du pays.
En prison, elle n'éprouva aucun esprit de vengeance contre ses juges, ni rancoeur contre ses geôliers.
Elle fut transférée d' une prison à l'autre (notamment à Brno et à Prague).
Sa santé s' était fortement dégradée ; aussi les autorités - l'Eglise était déjà muselée et une contre Eglise "patriotique" avait été même créée... décidèrent de la libérer en 1955.
Elle n' était plus que l'ombre d'elle-même. 
On lui interdit de se faire soigner à Bratislava et on la fit transporter, loin des regards, dans la petite ville de Trnava, où existait un petit hôpital de province.
Elle y mourut au bout de trois mois de souffrances, le 31 juillet 1955, à l'âge de trente-huit ans.
Officiellement elle était morte - selon ce que l'on écrivit sur son certificat de décès - du cancer...
En 1970 la Cour Suprême de Bratislava, encore sous régime communiste, reconnut l'innocence de la Sœur Sidonie.
Ses restes reposent dans l'église de la Sainte-Croix, à Podunajske Biskupice.
« Sœur Zdenka n’a pas hésité à mettre en danger sa vie elle-même pour aider les ministres de Dieu. » (Jean-Paul II)
Cecilia Schelingová naît le 25 décembre 1916 en Slovaquie, dans une famille très croyante de dix enfants.
A vingt ans, elle entre à l'Institut des (Sœurs fondées au 19e siècle par la Bienheureuse Marie-Thérèse Scherer) et prend le nom de Sœur Zdenka.
Pendant les années quarante, elle suit des études d'infirmière et, après l'obtention de son diplôme, elle travaille dans le service de radiologie de l'Hôpital public de Bratislava, gagnant l'estime et la confiance de tous pour ses qualités humaines, sa compétence professionnelle et sa disponibilité au service du prochain.
Dans le même hôpital sont soignés des prêtres et des séminaristes persécutés par le régime communiste au pouvoir depuis 1948.
La servante de Dieu offre sa vie en échange de leur libération, sachant qu'autrement, les ministres de Dieu auraient été envoyés en Sibérie et ne seraient plus jamais revenus.
Dans la nuit du 19 au 20 février 1952, elle réussit à faire fuir le R.P. Stefan Kostial, mais une deuxième tentative pour faire fuir d'autres prêtres, quelques jours plus tard, échoue.
Elle est arrêtée par la police le 29 février, puis emprisonnée et soumise à d'indicibles tortures physiques et morales.
Le 17 juin 1952, après un simulacre de procès, elle est condamnée à douze ans de prison pour haute trahison et à la perte de ses droits civiques pendant dix ans.
Après un an et demi de détention, une tumeur cancéreuse est diagnostiquée.
En dépit de la thérapie, son état ne s'améliore pas.
Après plus de trois ans d'incarcération, ses très graves conditions de santé poussent le Président de la République socialiste à lui accorder l'amnistie le 7 avril 1955, afin d'éviter qu'elle ne meure en prison, le régime ne voulant pas de martyr.
Elle est libérée le 16 avril, mais il est désormais trop tard pour espérer qu'elle puisse se rétablir.
De plus les tracasseries continuent et elle est écartée de sa maison mère et de l’hôpital où elle avait travaillé jadis.
Epuisée, elle est recueillie par une amie et hospitalisée à Trnava où elle meurt le 31 juillet 1955, à l'âge de 38 ans.
Dès le jour de sa mort, de nombreuses personnes sont convaincues que Zdenka était une véritable martyre au sens moderne du terme, c'est-à-dire sans avoir versé son sang, mais pour avoir été persécutée en haine de la foi, par le régime communiste et pour avoir offert sa jeune vie en échange de la libération d'un prêtre, disposée à accepter d'indicibles souffrances par amour de Dieu et de l'Eglise.
Le 6 avril 1970, avant même la chute du pouvoir communiste, le Tribunal régional de Bratislava réhabilite pleinement Sœur Zdenka, la déclarant innocente et abolissant la sentence de condamnation pour haute trahison.

Béatification : 14.09.2003  à Bratislava  par Jean Paul II

Fête : 31 juillet.








 

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